Revue économioque du 24 avril au 1er mai 2011

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Ministère des Affaires Étrangères et de la Coopération
Direction de la Communication
Revue Économique hebdomadaire
N°17 du 24 avril au 1er mai 2011
[SOMMAIRE]
Zoom national
Zoom international
Pékin et Tokyo resteront
bien présents sur la
dette américaine
09
Finance :
Le CAC 40 à
la loupe.
07
Maroc/Espagne :
des gisements de
croissance et de contrats
Analyse:
Les déséquilibres
globaux sont de retour
09
Presse économique nationale
07
02
02
02
03
03
Brèves Eco
Fissure
Risqué!
La Vie Eco répond à Al Alam
Déficit budgétaire: tensions sans précédent
Le luxe agonise
Presse économique internationale
08
08
05
Les sociétés cotées distribuent les 2/3 de leurs
bénéfices en dividendes
Le spectre de la pénurie du carburant plane sur
la Russie
L’Irlande, la Grèce ou le Portugal pourraient ne
plus être notés
Le Maroc et l’Algérie s’entendent sur la coopération agricole
Le Japon va devoir s’endetter pour se reconstruire
L’économie marocaine est en bonne santé, selon
le FMI
08
Peut-on contrôler les déficits?
Bourse: l’étonnante résilience
08
Les déséquilibres globaux sont de retour
Le secteur pétrolier à l’épreuve de la transpa- 08
rence
06 La main invisible du marché– patience et lonEco zoom
gueur de temps
06 Les deux visages de l’Amérique latine
09 Maroc/Espagne: des gisements de croissance et
de contrats
Page Finances
09 Pékin et Tokyo resteront bien présents sur la
07 Prix du pétrole et récessions mondiales
dette américaine
07 Le CAC 40 à la loupe
04
04
05
05
Revue Nationale: Éditoriaux et Chroniques
Fissure
Tout cela, alors que la pression
politique du 20 février n’avait pas
commencé non plus. Les dépenses
publiques du Maroc sont
comme un accident de
centrale nucléaire: une
fissure, une fuite, la surchauffe et l’explosion…
laquelle lance le même
processus de fuite et d’explosion
dans le réacteur d’à-côté. Pourtant,
on voit la reprise du ciment, de
l’appel électrique; on aura une
bonne récolte; les exportations
aujourd’hui sont classées dans la
rubrique «miracle». Et pour couronner le tout, le Maroc décroche
une super notation, dans laquelle la
composante politique est forte
alors que ce pays se croyait nul en
la matière. Nous avons donc un
divorce profond entre l’économie
réelle, celle des champs et des usines, et celle de l’État. La compensation n’y joue qu’un rôle aggravant. Le cœur du problème est bien
la gestion de la fonction publique
et des missions de l’État. En un
mot comme en cent, les dépenses
publiques sont hors contrôle.
L’état des finances publiques commence à inspirer de
sérieuses
inquiétudes.
L’année dernière s’est
terminée sur une explosion du déficit. Il s’est
situé à 35 milliards de
DH. Pour l’année 2010, on espérait
maintenir le déficit du Trésor par
rapport au PIB aux alentours de
4%, ce qui est déjà au-dessus du
niveau cible. C’est donc raté. Pourtant, c’est le démarrage de l’année
2011 qui suscite le plus d’inquiétude. Effectivement, l’expansion
des dépenses publiques ordinaires
se poursuit. Avec un chiffre renversant: plus 19% sur un seul
mois! Le premier poste d’explosion est bien évidemment celui des
subventions à la consommation. Le
malheur est que cette première
explosion en cache une autre, celle
des dépenses ordinaires. A elles
seules, ces dépenses ordinaires ont
bondi de plus de 10%. Il s’agit
autant de matériel et fournitures
que de salaires et frais associés. Et
tout cela, alors que le dialogue
social n’avait pas commencé. L’Économiste
La Vie Eco répond à
Al Alam
La fébrilité affichée par le Gouvernement
en ces temps de dialogue social n’a d’égale
que la maladresse avec laquelle certaines
plumes tentent de défendre son Premier
ministre. Dans son édition du 15 avril, La
Vie éco avait titré en une: «Salaires : Abbas El Fassi a-t-il les moyens de ses promesses ?». Quatre jours plus tard, la presse
économique a eu les honneurs d’un tir en
bonne et due forme de la part de notre
confrère Abdellah Bekkali rédacteur en
chef d’Al Alam, le journal du parti. On
présente notre ligne éditoriale comme celle
d’une «dérive dans la défense de l’intérêt
des entreprises » et on nous prie d’arrêter
notre «militantisme visant à faire échouer
le dialogue social». Si le commentaire est
libre, si le débat est bienvenu, les accusa-
Risqué!
Qu’est-ce qui rend l’investissement si
excitant? La quête continue du profit ?
Trop facile, comme réponse. Il y a
mieux! Le risque. Cela a été démontré par les spécialistes
du management et de l’entreprise. Le risque, cette notion
si complexe, chaque businessman y fait face et la gère à sa
manière. Du coup, les grilles d’évaluation diffèrent au
moment de franchir le cap. Du flair, il en faut certes, mais
un homme d’affaires mal entouré et mal outillé, ne peut
prétendre réussir son investissement en limitant au maximum les risques d’un échec certain. Chez nous, la gestion
du risque entrepreneurial mérite bien une grande enquête,
mêlant à la fois les facteurs psychologique et économique.
À défaut de disposer d’une radioscopie en bonne et due
forme du degré de risque que supporte l’investisseur marocain, il est intéressant de s’attarder sur les indicateurs dévoilés par l’étude commanditée chaque année par les investisseurs en capital. À priori, la situation est rassurante.
On parle même d’une tendance haussière, avec une montée en puissance des fonds sectoriels. Et le capital risque
dans tout cela? Pas de quoi sauter au plafond. En un mot,
les propriétaires des fonds ne veulent pas trop risquer leurs
billes et privilégient des investissements plus «sûrs». Bien
évidemment, une telle approche fait des victimes, à commencer par les PME. Entre le manque de cran de nos jeunes investisseurs et la frilosité des fonds destinés à leur
donner un coup de pouce, il y a de quoi se poser des questions. Nos PME, qui représentent quand même 95% du
tissu économique, sont elles risquées à ce point ?
Les Échos (Maroc)
tions, elles, appellent réponse. Il convient
de dire à notre confrère de relire un peu
plus attentivement ce que nous avons écrit
et de prendre le temps de se détacher de sa
logique populiste pour endosser sa casquette de citoyen marocain. Dans notre
article, nous avons mis le doigt sur le fait
qu’avant même que le dialogue social ne
démarre officiellement, le Premier Ministre a déjà engagé les finances de l’État à
hauteur de 5,8 milliards de DH de surplus
annuel, correspondant à la hausse de la
masse salariale dans la fonction publique.
Où est la «défense des intérêts de l’entreprise» dans ce cas? De quelle entreprise
parlons-nous? Nous parlons de l’État et
des finances publiques, nous parlons d’engagements pris dans la précipitation et qui
risquent d’hypothéquer l’avenir. Défendre
la hausse des salaires pour compenser la
cherté de la vie c’est bien, mais que dire
quand, en six ans, la masse salariale dans
la fonction publique augmente de 35%
alors que dans le même temps le coût de la
vie, lui, n’a progressé, très exactement que
de 12,7%? Pire, pendant ce temps-là, la
productivité du fonctionnaire n’a pas augmenté dans les mêmes proportions que les
salaires. Pire, pendant ce temps-là, les
coûts de la compensation explosent. Pire,
en 2010, le Maroc a connu son plus lourd
déficit depuis 2005, et en 2011 on se dirige
vers le même chiffre. Voilà donc les vérités que nous disons, cher confrère, et elles
sont mues par l’intérêt national, car la dérive budgétaire est le plus dangereux des
ennemis. Regardez la Grèce, le Portugal et
l’Espagne. Mais peut-être que vos soucis
actuels sont plus terre à terre: la défense
des décisions du Premier Ministre, votre
camarade militant, fût-ce au détriment de
l’intérêt de l’État.
La Vie Eco
P2
Analyses
Déficit budgétaire: tensions risque de mettre le financement du secteur privé
sans précédent
Toutes les administrations et entreprises
publiques ont été averties par le Gouvernement: ne dépensez que 80% du budget qui
vous a été octroyé par la loi de Finances!
D’ordinaire cette demande n’arrivait qu’en
été. Jamais mars avril. Ça s’annonce donc
plutôt mal pour les caisses de l’État en ce
début 2011. Rien qu’en janvier, le déficit
ressort à 3,4 milliards de DH. C’est 1 milliard de DH de plus qu’à la même période
de 2010. Ce ne serait pas Abdellatif Jouahri,
Gouverneur de Bank Al-Maghrib qui dirait
le contraire. En effet, il a mis en garde le
Gouvernement, lors du denier conseil de la
banque en mars dernier, sur l’importance de
renforcer «la vigilance» et d’assurer «une
soutenabilité du déficit». Cette soutenabilité
se traduit par un déficit se situant entre 3 et
4% en fonction de la conjoncture, associé à
un niveau d’endettement public ne dépassant pas 60% du PIB. Sur ce dernier point,
nous avons encore un peu de marge. «Le
déficit doit être contenu dans des limites
acceptables qui puissent permettre à l’État
de le financer sans recourir de manière exagérée au monétaire», disait Jouahri. Cela
Le luxe agonise
Rareté du foncier, inadéquation
entre offre et demande... et
printemps arabe pour enfoncer
le clou. L’immobilier est dans
une bien mauvaise passe. Certes, le Ministère de l’Habitat a promis que
l’année 2011 serait une année de relance,
principalement pour le logement social et le
moyen standing. Aujourd’hui, pourtant, le
haut standing vit une morosité particulière,
qui est venue rompre avec plusieurs années
d’euphorie. «Nous avons effectivement
constaté un effondrement des prix » reconnaît Ahmed Taoufiq Hejira, Ministre de
l’Habitat. En fait, depuis le mois de janvier
dernier, les promoteurs immobiliers font
face à un brusque renversement de tendance, qui met le secteur dans une situation
peu commune. Pour des riads qui valaient
3,5 à 4 MDH il y a cinq mois, les propriétaires se retrouvent aujourd’hui obligés de
baisser leurs prix d’au moins 20% pour liquider leur bien. C'est idem pour les appar-
«cet alourdissement provient de la hausse de
5,4% des dépenses du
en résiduel et par consépersonnel et de 4,6% de
quent, affecter la croiscelles des autres biens et
sance et pousser vers
services». Ce qui donne
l’augmentation des taux.
un plus de 10% pour les
La soutenabilité du défidépenses de fonctionnecit est, également, un pré
ment plus donc que pour
requis essentiel pour la
la compensation ellepromotion de la place
même. Les charges en
financière de Casablanca
dont le road show est Ce creusement du déficit est le intérêts, pour leur part,
programmé pour la ren- résultat d’une hausse plus mar- marquent un bond de plus
trée prochaine. En atten- quée des dépenses, tirée par de 62%, sous l’effet de
dant, la situation du défi- l’augmentation des charges de l’alourdissement de
58,4% du service de la
cit est plutôt critique. compensation.
dette intérieure et de
Prenant compte de la
réduction du stock des arriérés de paiement 120,8% de celui de la dette extérieure. Les
de 2,7 milliards de DH, le besoin de finan- dépenses de compensation restent le talon
cement du Trésor s’est hissé à plus 6 mil- d’Achille du budget. Elles bondissent de
liards de DH. Pour combler ce manque, le plus de 80% pour s’élever à 3,4 milliards de
Trésor a mobilisé 5,4 milliards de DH sur le DH juste pour un seul mois en raison de la
marché intérieur et 717 millions de DH de flambée du pétrole. Les dépenses d’invesflux net extérieur. Dans la foulée, les dépen- tissement progressent également pour atses se sont inscrites à la hausse (+8%) à plus teindre 7,3 milliards de DH pour un taux de
de 19 milliards de DH en un an. A elles réalisation de 15,2%. Ce qui est un bon siseules, les dépenses ordinaires (les salaires, gne, sauf si dans ces dépenses se cachent de
le fonctionnement, le train de vie de l’É- vraies dépenses de fonctionnement reclastat…) bondissent de près de 19% atteignant sées avec un programme d’investissement.
18,5 milliards de DH. Selon les Finances, L’Économiste
tements. Qu’est ce qui explique donc ce
marasme? Pour les professionnels, la raison en est toute simple. Ce qui se passe dans les
rues arabes a un impact indéniable. Nous avons moins d’acheteurs pour les projets golfiques, ce qui a freiné la tendance haussière du marché et cela en dit
long sur la non résilience du marché du logement de luxe au printemps arabe. Même
dans le cas où des acheteurs potentiels, flairant la bonne affaire dans le contexte actuel,
veulent franchir le pas, «cela prend beaucoup plus de temps pour conclure la transaction que cela n’était le cas auparavant, en
raison justement de l’hésitation», explique
un agent immobilier. Dans ce contexte, c’est
toute l’industrie du résidentiel de luxe qui
s’en trouve pénalisée. Or, du moment que
les transactions piétinent, le fond de roulement des opérateurs et leur capacité de remboursement des échéances de prêts contractés auparavant piétine aussi. Quelle solutions? Interpellé à ce sujet, Hejira annonce
que le département de tutelle s’attelle déjà à
résoudre ces questions. Dans un premier
temps, il s’agit de réunions entreprises par
le Ministère, en incluant les opérateurs, afin
de les convaincre de baisser davantage leurs
prix de ventes. «Il s’agit de réduire de 30 à
35% les prix de vente, afin de liquider au
maximum les unités invendues», insiste le
Ministre. L’autre mesure proposée par Hejira est le dialogue avec les établissements
bancaires. Le Ministre recommande en effet
de négocier un rééchelonnement des dettes
antérieures, afin de libérer plus de lignes de
financement pour les promoteurs. Or, à ce
niveau, il s’agit avant tout de trouver le
moyen de convaincre les banques de faire
un geste envers le secteur, chose qui n’est
pas acquise d’avance, lorsque l’on sait que
la logique veut qu’un secteur en mal de
chiffre d’affaires est un secteur très risqué.
Cela dit, même en ayant le soutien des banques, il est bien clair que ces deux solutions
ne permettent pas de résoudre le problème
structurel qui est l’absence de clients, sans
lesquels le chiffre d’affaires ne peut
se réaliser.
Les Échos (Maroc)
P3
Revue internationale: Éditoriaux et Chroniques
Peut-on contrôler les déficits?
Depuis sa prison, le célèbre escroc Bernard Madoff a récemment affirmé
que « les Gouvernements
font des pyramides de Ponzi ». Peut-être
était-ce là la déclaration d'un homme prenant ses rêves pour la réalité, alors qu'il
mourra en prison à la suite de l'effondrement en 2008 de son propre système pyramidal de 50 milliards de dollars. Mais on
peut effectivement se demander quels sont
exactement les projets budgétaires de Gouvernements confrontés à la combinaison
mortelle d'un endettement insoutenable,
d'engagements financiers sans précédent
pour les caisses de retraite et d'une réduction de la croissance. La dette publique aux
États-unis - fédérale, des États et municipale -a maintenant dépassé le record de
120 % du PIB de la fin de la Seconde
Guerre mondiale. Le Japon est dans une
situation pire encore avec une dette de plus
de 200 % du PIB, sans compter les coûts
massifs de reconstruction après le tsunami.
Et de nombreux autres pays sont dans une
mauvaise passe. Il n'y a pas de solution
facile. Pour l'instant, les taux d'intérêt mondiaux faibles limitent les coûts du service
de la dette. Cependant, les niveaux de dette
ne peuvent être réduits que très graduellement sur des longues périodes. L'impact le
plus immédiat serait de maîtriser les dépenses en s'opposant aux prévisions de croissance et de recettes fiscales de Gouvernements insouciants. En principe, un Conseil
budgétaire indépendant, et respecté, pourrait forcer les Gouvernements à reconnaître
les coûts cachés liés aux garanties et dettes
hors budget. Il est grand temps de considérer de nouvelles approches. Bien sûr, aucun
changement simple n'éliminera les dépenses sans frein. Et aucun changement simple
n'empêchera le risque de futures crises de
la dette ou de l'inflation. De nombreux pays
nécessitent des réformes en profondeur. La
création récente de conseils budgétaires
indépendants est un début institutionnel
encourageant. Plusieurs pays, dont le Danemark, les Pays-Bas, les États-unis et la Belgique ont des agences de contrôle budgétaire. Cependant, bien que ces institutions
se soient révélées extrêmement utiles, elles
sont très limitées dans leur critique des
politiques budgétaires. Des pays comme la
Suède, le Royaume-Uni, la Slovénie et le
Canada, envisagent la création d'organismes budgétaires disposant de plus d'indépendance à l'égard du pouvoir, à l'image
des banques centrales. On ne peut cependant pas s'attendre à ce que ces nouvelles
institutions deviennent aussi importantes ou
puissantes que les banques centrales. Bien
Bourse: l’étonnante résilience
sûr, des institutions de prévisions et de
contrôle budgétaire ne sont pas suffisantes.
Il restera toujours très tentant pour chaque
génération de dire: « Mes petits-enfants
seront deux ou trois fois plus riches que
moi, quel est donc le problème s'ils doivent
payer un peu de dette ? » De plus, les cycles électoraux tendent à encourager les
dépenses budgétaires au prix d'un endettement caché et d'une réduction des investissements. Pour résister à ces pressions puissantes, il sera nécessaire que les agences
budgétaires indépendantes soient soumises
à des audits réguliers d'institutions multilatérales comme le FMI. Sans aucun doute,
Madoff peut encore avoir raison et le montant de sa pyramide de Ponzi peut encore
être dépassé. Mais une plus grande transparence et une évaluation indépendante plus
systématique des politiques des Gouvernements pourraient contribuer à trouver une
solution à l'énigme permanente des déficits
budgétaires démesurés.
NB: la pyramide de Ponzi est un circuit
frauduleux qui consiste à rémunérer les
investissements effectués par les clients,
au moyen essentiellement des fonds procurés par les nouveaux entrants, le système étant découvert et s'écroulant
quand les sommes procurées par les nouveaux entrants ne suffisent plus à couvrir les rémunérations des clients.
Les Échos (France)
cité d'encaisse digne des plus solides boxeurs. Il y a au moins
deux raisons, d'ailleurs complémentaires, à ce phénomène rassurant pour les actionnaires. D'abord, il existe encore d'énormes
liquidités qui cherchent à se placer. Reste à savoir où, se demandent les investisseurs. Les
obligations d'États? On le voit, leur ratio risque/
rendement tend à se détériorer. L'immobilier? Il
paraît plus en phase de stabilisation voire de
baisse que désireux de poursuivre sa folle envolée des dernières années. Les matières premières? Beaucoup sont en plein essor - à commencer par l'or et l'argent - mais restent très volatiles et pas toujours faciles à matérialiser sous
forme de véhicule financier. Les actions alors? Et pourquoi pas?
D'autant - et c'est la deuxième raison à la résilience boursière actuelle - qu'en ce moment les entreprises cotées annoncent presque
toutes de bons résultats, tirés notamment par leurs succès dans les
pays émergents.
Résilience: capacité à surmonter les chocs traumatiques, selon la
définition du « Petit Robert ». Ce mot, remis à
la mode par le psychologue Boris Cyrulnik,
s'applique aussi... à la Bourse. Qu'on en juge:
ces derniers mois, les marchés se sont pris sur la
tête rien de moins que la révolte dans les pays
arabes qui fait flamber les prix du pétrole, la
catastrophe japonaise (séisme + tsunami + accident nucléaire) qui remet en cause toute l'équation énergétique mondiale et pourrait peser sur
la croissance de l'archipel, troisième économie
de la planète, la crise de la dette des pays fragiles de la zone euro
et, désormais, les mises en garde sur la dette américaine. On serait
fragilisé à moins. Et pourtant, vaille que vaille, avec certes des
soubresauts, le CAC 40 et ses camarades Dow Jones, Footsie ou
DAX résistent. Pas de krach, de simples baisses suivies rapidement de rebonds, le tout dans des volumes honorables. Une capa- La Tribune
P4
Analyses
Les déséquilibres globaux
sont de retour
Taux d’épargne en % du PIB
Pour rééquilibrer l'économie mondiale, la
Chine devrait stimuler sa consommation,
l'Allemagne engager une relance de sa
demande intérieure et les États-unis remédier à la faiblesse de leur épargne. Le
moyen le plus simple d'y parvenir serait de
s'entendre pour jouer sur les taux de
change, mais pour l'instant ça bloque. Une
batterie d'indicateurs. C'est ce à quoi se
résument les résultats du G20, réuni en
février à Paris pour promouvoir entre
autres un rééquilibrage de la croissance
mondiale. Pas un mot sur les taux de
change, ni sur les réserves de change: le
barrage chinois à toute référence susceptible de placer les pays qui dégagent des
excédents commerciaux en position d'accusé a tenu bon. En matière commerciale,
comme dans le domaine financier, un désé-
Le secteur pétrolier à
l’épreuve
de la transparence
Le monde arabe est en ébullition. Question:
Y’a t-il un danger de nationalisation et d'un
retour au «nassérisme»? «Quasi nul », répondent les spécialistes de la zone. «Les
nouveaux Gouvernements égyptien et tunisien n'ont pas le choix: ils dépendent totalement des investissements étrangers pour
accroître la production pétrolière, essentielle pour leurs recettes budgétaires », explique le directeur financier d'une petite
compagnie opérant en Égypte. Un scénario
risque toutefois d'écorner les ambitions
égyptiennes des compagnies pétrolières:
l'opinion publique pourrait réclamer davantage de gaz pour le marché domestique.
« Lors de la négociation de futurs contrats,
on peut imaginer des pressions pour que la
quilibre met toujours en cause deux parties.
Les excédents chinois ne seraient pas possibles sans les déficits américains et inversement. L'Espagne ne serait pas tant déficitaire dans ses échanges extérieurs si l'Allemagne n'était pas tant excédentaire. Aux
griefs américains sur le caractère mercantiliste de la politique chinoise, répondent les
réprimandes chinoises, à forte connotation
morale, sur l'endettement inconsidéré des
Américains, qu'il s'agisse des citoyens ou
de l'État. Insoluble à court terme. Les
deux parties sont dans le vrai, mais les
moyens préconisés par chacune d'entre
elles, par-delà leur symétrie apparente, ne
produisent pas du tout les mêmes résultats.
Si la raison des créanciers devait l'emporter, comme c'est le cas en Europe, la résorption des déséquilibres sera de nature
récessive pour tous, la contraction de la
demande dans les pays endettés freinant la
croissance globale. Si la raison des débiteurs l'emporte, la résorption des déséquilibres pourra se faire dans la croissance des
uns et des autres. La Chine et avec elle
l'Allemagne ont donc tort. Le problème est
qu'elles ont tort du point de vue de la
bonne marche de l'économie mondiale,
mais pas de leurs points de vue particuliers.
La Chine pourrait difficilement stimuler sa
consommation sans attiser une inflation
qui, déjà, fait mine de s'envoler. Elle évoque ouvertement la nécessité de rééquilibrer son modèle de croissance, mais sait
que cela ne se fera que sur la durée, tandis
qu'à court terme, tout ralentissement de ses
exportations menace l'emploi et la stabilité
sociale. Et l'Allemagne, qui digère encore
la réunification et dont la dette publique
dépasse 80 % de son produit intérieur brut
(PIB), se voit mal faire de la relance budgétaire pour rééquilibrer sa croissance.
Plutôt que laisser son taux de change s'apprécier, la Chine quant à elle absorbe l'offre excédentaire de devises sur le marché.
Elle a ainsi accru ses réserves de change de
2 500 milliards de dollars entre 2002 et
2010. Pour éviter de lui céder des parts de
marché, les autres pays émergents freinent
à leur tour l'appréciation de leur taux de
change vis-à-vis du yuan, et donc du dollar.
De 1,7 trillion (1,7 milliard de milliards) de
dollars en 1995, les réserves de change
mondiales sont ainsi passées à près de 9
trillions en 2010, dont 6 dans les économies émergentes et en développement en
incluant Taiwan, la Corée du Sud, Singapour et Hongkong). Risque de conflit. A
trop sous-estimer les problèmes posés par
les déséquilibres des échanges, on risque
d'encourager leur résorption par des voies
conflictuelles. En refusant la réévaluation
de sa monnaie, la Chine n'attise pas simplement l'inflation et les bulles spéculatives
chez elle, elle pousse aussi les États-unis à
promouvoir le redressement de leur économie par une poursuite de la détente monétaire et la baisse du dollar. Ce qui, en faisant monter l'euro, attise la crise en Europe, et suscite les accusations de guerre
monétaire. De quoi encourager le G20 à
redoubler d'effort.
Alternatives Économiques
montrent que la paix sociale n'est plus garantie: annonce subite de 25 milliards d'euros d'aides sociales en Arabie saoudite,
envoi de troupes à Bahreïn, manifestations
sanglantes au Yémen…Ce nouveau
contexte pourrait aussi accroître les pressions des opinions publiques en faveur
d'une plus grande transparence du marché
pétrolier. «L'évolution des pays arabes vers
la démocratie devrait s'accompagner de
revendications locales visant à une meilleure distribution des recettes pétrolières»,
juge François Valérian, chargé des programmes privés de l'ONG Transparency
International. Les compagnies pétrolières
déclarent vouloir progresser dans ce domaine, adhérant ainsi à l'Initiative pour la
transparence des industries extractives.
Mais il faudra aussi que leurs interlocuteurs
locaux acceptent de lever l'omerta.
part des exportations soit un peu réduite au
profit de l'approvisionnement du marché
égyptien», spécule Francis Perrin, directeur
de la revue Pétrole et gaz arabes. En coulisse, l'atmosphère n'est donc pas si sereine.
Car une déstabilisation progressive des
États du Golfe aurait un impact considérable sur les énergéticiens. Or, dans cette
région qui recèle les deux tiers des réserves
mondiales d'or noir, de nombreux indices L’Expansion
P5
Analyses
La main invisible
du marché – Patience et
longueur de temps
Du fait de la forte volatilité des marchés
d’actions, les analyses en ce domaine requièrent d’embrasser une perspective historique. Même sur des périodes aussi longues
que 10 ans, voire 20 ans et quelquefois
même encore davantage, on peut observer
des rentabilités anormales dans un sens ou
dans l’autre. Ceci est d’ailleurs parfaitement illustré par les derniers vingt ans. Le
XXIe siècle a commencé par l’un des pires
marchés boursiers de toute l’histoire. Les
dommages infligés aux actions ont été très
lourds entre 2000 et mars 2003: les actions
américaines ont perdu 45% de leur valeur,
les anglaises 50%, les françaises près des
2/3 et les allemandes près des 3/4. Puis les
marchés ont commencé à partir de 2003
une période de rallye boursier avec de nouveaux sommets atteints par certains d’entre
eux à l’été 2007. Mais ils replongent d’autant pendant la crise économique et financière pour atteindre des niveaux plus bas en
Les deux
visages de
l’Amérique
latine
La
récente
crise
financière mondiale a
tordu le cou à un
grand nombre d'idées reçues. L'Amérique
latine ne fait pas exception. Les bons élèves
d'antan, Mexique en tête, ont payé le plus
lourd tribut à la crise, alors que le Brésil et
ses voisins, moins dépendants des économies du G7, ont rebondi avec davantage
d'aisance. Cela débouche sur une Amérique
latine à deux vitesses, voire une surprenante division de type Nord-Sud. Une redistribution des cartes inattendue, fruit d'un
nouvel ordre économique mondial. Cette
nouvelle donne à l'échelle planétaire a effectivement entraîné de profondes modifications en Amérique latine. La thèse est
développée par les économistes Alejandro
Izquierdo, de la Banque interaméricaine de
développement (BID), et Ernesto Talvi, du
Ceres, un centre d'études en Uruguay. Ils
établissent clairement une distinction entre
le «cluster du Brésil » (qui regroupe la plupart des pays d'Amérique du Sud), importants producteurs de matières premières et
davantage tournés vers les autres marchés
mars 2009, date à laquelle
ils commencent une remarquable remontée, sans toutefois retrouver leurs plus
hauts du début du siècle.
Au total, la dernière décennie du siècle passé a été la
pire de toute l’histoire
boursière sur à peu près tous les marchés
du monde, à l’exception des marchés des
pays émergents. Entre 2000 et 2010, la
rentabilité annuelle réelle (c’est-à-dire défalquée du taux d’inflation annuel) des
actions japonaises, finlandaises, italiennes,
hollandaises et irlandaises a été négative et
comprise entre – 3 % et – 5 %, tandis que
les investisseurs américains, britanniques et
français ont connu une perte annuelle en
pouvoir d’achat de leur portefeuille actions
de l’ordre de 1,5 %. Dans le même temps,
la classe d’actifs la plus performante dans
la plupart des pays fut celle des obligations. Cette décennie plus que perdue pour
les investisseurs en actions nous rappelle
que ceux-ci acceptent de prendre plus de
risques en investissant dans des actions
plutôt que dans des actifs sans risque ou
émergents, et le «cluster du Mexique» (qui
regroupe la plupart des pays d'Amérique
centrale), importateurs nets de matières
premières, ayant des relations commerciales plus étroites avec États-unis et les économies industrialisées, et dépendant davantage du tourisme et des transferts de revenus de la part de travailleurs émigrés aux
États-unis, en Europe ou au Japon. Le fossé entre les deux groupes est illustré par la
différence entre la croissance estimée en
2010-2011 pour le groupe du Brésil (4,4 %)
et pour celui du Mexique (2,7 %). Qui plus
est, le groupe du Brésil apparaît mieux placé dans la conjoncture actuelle, portée par
le dynamisme de la Chine et des autres
pays émergents, que le groupe des pays
d'Amérique centrale. Le Brésil, qui s'est
imposé au fil des dix dernières années
comme la première économie de la région,
se voit quant à lui récompensé pour avoir
su diversifier son commerce extérieur. Non
seulement la Chine est devenue son premier partenaire commercial, mais la part de
ses exportations vers la Chine, l'Inde et la
Russie a pratiquement doublé en quatre
ans. Dans le même temps, la part des pays
industrialisés est tombée à moins de 50 %,
alors qu'elle représente encore plus de 90 %
en ce qui concerne le Mexique. La tendance est durable et devrait s'accentuer.
moins risqués, qu’à la
condition d’en obtenir une
rentabilité supérieure sous
forme d’une prime de risque … mais la réalité peut
être fort différente de celle
qu’ils anticipaient. En 1900,
les investisseurs français ne
s’attendaient pas à ce qu’il leur faudrait
attendre 1954 pour que leurs placements en
actions excipent enfin une rentabilité réelle
positive. Comme par contraste, la décennie
1990-2000, de même que la décennie précédente, avait correspondu à une sorte
d’âge d’or, où la baisse des taux d’inflation
et des taux d’intérêt, et l’accélération de la
croissance des bénéfices des entreprises,
s’étaient conjuguées pour que l’investissement en obligations et surtout en actions
s’avère particulièrement performant. Certes, sur le long terme, les actions dominent
toute autre forme de placement. Entre 1900
et 2010, la rentabilité réelle des actions a
été positive, et supérieure à 5 % sur presque tous les marchés du monde. Il faut
donc être patient… et pouvoir l’être.
Le Nouvel Économiste
Dans le nouveau contexte de l'économie
mondiale, les pays de la côte Pacifique
comme le Chili, la Colombie et le Pérou,
naturellement tournés vers l'Asie, ont également su tirer leur épingle du jeu. Le
« super cycle » des matières premières, qui
se traduit par la hausse prolongée des cours
des matières premières produites par les
pays du groupe du Brésil, a dopé la croissance. Le PIB du Paraguay a ainsi effectué
un bond de 14,5 % l'an dernier, celui de
l'Argentine de 9,2 %, celui du Pérou de
8,8 % et celui du Brésil de 7,5 % (seul le
Venezuela a du mal à sortir de la récession). Malgré ces nouveaux déséquilibres,
la zone dans son ensemble apparaît plus
forte que par le passé, alors que l'économie
mondiale reste soumise à de multiples défis. Dès lors, va-t-on assister à la décennie
de l'Amérique latine? Tout dépendra de sa
capacité d'adaptation à la réduction éventuelle de la croissance chinoise et de l'impact de ce ralentissement sur les cours des
matières premières. Mais si Pékin, Washington et Bruxelles resserraient simultanément leurs politiques monétaires, l'impact
sur la croissance latino-américaine pourrait
être beaucoup plus important que prévu.
Tant pour le groupe du Brésil que pour
celui du Mexique.
Les Échos (France)
P6
Finances
Prix du pétrole et récessions
mondiales
globale. La récession de 1991 était en germe avant
l'invasion du Koweït, avec le retournement du
marché immobilier des deux côtés de l'Atlantique
comme au Japon. Son prolongement en 1992L'histoire des chocs pétroliers est intimement liée
1993 tient à la crise du système monétaire euroà celle des récessions mondiales. Observé sur les
péen. La récession sévère du début des années
quarante dernières années, le taux de croissance
1980 ne prend sens que dans le cadre du relèvedu produit intérieur brut (PIB) à l'échelle globale
ment brutal des taux d'intérêt américains. Celle de
dessine cinq creux majeurs: en 1974-1975, 19801974-1975 suit une phase de surchauffe marquée
1982, 1991-1993, 2001-2002 et 2008-2009. Plus
ou moins marqués, ces creux définissent des ré- Évolution annuelle du de l'économie mondiale. Dans tous les cas (la
cessions globales, en ce sens que la progression de PIB/hab mondial en % crise de 2008-2009 étant le moins probant), la
flambée du prix du pétrole joue cependant a minil'activité tombe à proximité, voire en dessous, du
rythme de croissance annuel de la population mondiale, lui- ma un rôle de catalyseur, voire d'aggravateur, de la crise. Direcmême en déclin constant sur la période, de 2 % en 1970 à 1,2 % tement, par la compression des revenus qu'elle impose dans les
en 2010. À quatre reprises, le retournement de l'activité mon- pays importateurs ou, indirectement, par le resserrement monédiale a été précédé d'un choc pétrolier: en 1973-1974, en 1979- taire qu'elle entraîne. Dans trois cas sur quatre - le deuxième
1980, en 1990-1991 et en 2007-2008. Une corrélation ne suffit choc pétrolier de 1979-1980 faisant exception -, elle intervient à
toutefois pas à établir une relation de causalité. La grande réces- l'issue d'une phase de surchauffe de l'économie mondiale, qui
sion de 2008-2009, la plus marquée de l'après-guerre avec un exacerbe les tensions sur l'offre à l'échelle mondiale et favorise
recul du PIB mondial de 0,6 % en parité de pouvoir d'achat en la montée des cours.
2009, s'explique essentiellement par l'implosion de la finance L’Expansion
Le CAC 40 à la loupe
L’indice parisien ne parvient toujours pas à s’intégrer dans une tendance claire à court terme,
comme le montrent l’aplatissement des moyens mobiles à 50 et 100 jours ainsi que la faiblesse
des volumes de transactions au cours des dernières séances. Entre la crise de la dette des pays
de la zone euro et les premiers résultats décevants publiés par les entreprises américaines au
titre du premier trimestre, le Cac 40 aura du mal à rejoindre et franchir à la hausse sa résistance
technique située à 4150 points. A très court terme, le principal support se situe à 3890 points.
Tant qu’il n’est pas enfoncé, la Bourse de Paris préserve toutes ses chances de retrouver rapidement ses plus hauts niveaux annuels. En cas de baisse sous ce support, l’indice menacerait de se replier sur un autre seuil, à 3690 points, soit le niveau atteint
après le tremblement de terre au Japon. Tout devrait dépendre de la réaction de Wall Street à la salve de publications prévues
dans les jours à venir. En attendant de prochains catalyseurs, la tendance technique reste neutre, et la prudence de mise.
Valeurs Actuelles
Les sociétés cotées distribuent les 2/3
de leurs bénéfices en dividendes
année, alors que ce duo a distribué l’année dernière près d’un
milliard de DH de dividendes. Ensuite, les prestations des sociétés cotées au titre 2009 étaient gonflées par plusieurs produits
exceptionnels ayant favorisé le service d’un dividende conséquent par certaines sociétés, ce qui n’est pas le cas des résultats
2010. Quoi qu’il en soit, les 20 milliards de DH de dividendes
de cette année représentent plus de 65% des bénéfices dégagés
par les entreprises de la cote, alors que le taux de distribution de
l’année dernière était de 61% seulement. De fait, le retrait
d’Ona et Sni de la Bourse, ainsi que le déficit réalisé cette année
par plusieurs sociétés (ce qui les a dissuadées de distribuer des
dividendes), a été compensé par l’arrivée de Cnia-Saâda à la
cote (Ennakl n’a pas encore annoncé son dividende), par la modification de l’exercice fiscal qui a permis à Unimer et IB Maroc de procéder à l’affectation de leur bénéfice au même moment que les autres sociétés cotées, et, bien entendu, par l’amélioration du dividende des gros distributeurs de la cote, et ce,
malgré des résultats en baisse pour les cimenteries et des besoins en fonds propres plus importants pour les banques.
Les sociétés cotées à la Bourse de
Casablanca n’ont pas dérogé à la règle
cette année. Elles ont décidé de se
montrer aussi généreuses avec leurs
actionnaires qu’en 2010, en leur distribuant au cours des prochains mois 20 milliards de DH de
dividendes. Il faut dire que les résultats 2010 ont été bons, la
capacité bénéficiaire globale ayant progressé de 8,8% pour dépasser les 30 milliards de DH. Rien de plus normal donc que de
récompenser les porteurs de titres, surtout que l’année 2009 a
été marquée par un ralentissement économique. Dans l’absolu,
les 20 milliards de DH qui seront distribués d’ici fin juillet
(délai légal) correspondent au même niveau de dividende que
l’année dernière. La croissance de près de 9% des bénéfices ne
s’est pas traduite, de façon visible, sur la distribution aux actionnaires, en raison de deux principaux facteurs. D’abord, les
deux holdings Ona et Sni ne font plus partie de la cote cette La Vie Eco
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Brèves Eco
Brèves Eco
Brèves Eco
Le spectre de la pénurie de carburant soir, citant le président de l'Union russe des carburants, Evgueni
Arkoucha. Dans l'Altaï, la plupart des stations-service indépenplane sur la Russie
L'un des premiers producteurs mondiaux de pétrole fait
face à une pénurie d'essence dans plusieurs régions. En
cause, les pressions exercées par les autorités sur les
groupes pétroliers pour tirer les prix à la pompe à la
baisse, face à l'inflation galopante. Les pétroliers préfèrent de
fait exporter le carburant. Près d'une dizaine de régions russes
sont confrontées à des problèmes de manque de carburant, indique le quotidien économique « Vedomosti ». «La situation la
plus critique concerne les régions de Saint-Pétersbourg (nordouest), Voronej (sud-ouest de Moscou), Sakhaline (Extrêmeorient) et de l'Altaï (sud de la Sibérie)», a indiqué le service
anti-monopole russe (FAS) dans un communiqué publié lundi
dantes ont arrêté leur activité ce week-end et les autres
ne délivrent du carburant qu'à raison de 20 litres par
véhicule, et uniquement aux conducteurs possédant une
carte de client permanent, rapporte le journal
« Kommersant ». Ce déficit est provoqué par le refus
des fournisseurs, des structures appartenant aux groupes Rosneft et Gazprom Neft, de délivrer du carburant aux opérateurs
privés, explique le quotidien. La situation est due aux pressions
exercées en février par le service anti-monopole et le Premier
Ministre Vladimir Poutine pour pousser les compagnies pétrolières à baisser le prix de l'essence vendue dans le pays, dans un
contexte d'inflation élevée, explique la presse.
Usine Nouvelle
L’Irlande, la Grèce ou le Portugal pourraient ne plus être notés
Les agences de notation pourraient arrêter de noter les pays européens à risque. Elles sont opposées au projet
de la Commission Européenne qui consiste à les rendre responsables légalement de décisions jugées infondées, selon certaines sources citées par Reuters jeudi 31 mars. C'est la dernière péripétie en date d'un conflit
qui s'intensifie entre les agences et l'Union Européenne. Les efforts déployés par l'UE pour endiguer la crise de la dette ne parviennent pas à enrayer les déclassements des notes de crédit. La tension a atteint un point culminant cette semaine après que
Standard & Poor's a déclassé le Portugal et abaissé le statut de la Grèce au-dessous de celui d'un pays tel que l'Égypte.
La Tribune
Le Maroc et l’Algérie s’entendent sur la coopération agricole
Les relations bilatérales entre le Maroc et l'Algérie se concentrent de plus en plus dernièrement sur la
coopération économique. Après le secteur de l'énergie et des mines, c'est au tour de l'Agriculture. En
effet, les deux pays viennent de signer à Rabat un mémorandum d'entente qui s'étale sur une période de
5 ans L'Accord a été signé par le Ministre de l'Agriculture et de la Pêche Maritime, Aziz Akhannouch, et le Ministre algérien de l'Agriculture et du Développement Rural, Rachid Benaissa. Le mémorandum d'entente engage
les deux parties à hisser le niveau de coopération bilatérale dans les différents volets relatifs au secteur agricole afin de renforcer
la sécurité alimentaire des deux pays. L'accord porte sur plusieurs domaines dont notamment la recherche scientifique, la production animale et végétale, la santé animale, la lutte contre la désertification et le développement rural. Le document concerne aussi
l'exportation de produits agricoles entre les deux pays.
Maroc Eco
Le Japon va devoir s’endetter pour se
reconstruire
Le Gouvernement japonais a approuvé, vendredi 22 avril, une rallonge budgétaire d'environ 33 milliards d'euros pour financer les
premiers besoins de la reconstruction dans
le nord-est du pays dévasté par le séisme et
le tsunami du 11 mars. Le Parlement doit encore avaliser.
Cette requête de crédits supplémentaires, qui complète le budget
initial pour l'année budgétaire en cours, doit toutefois être votée
au Parlement pour être définitivement adoptée, précisent les
médias qui ont annoncé l'information. L'examen du texte devrait
y débuter le 28 avril. Cette rallonge comprend un montant de
quelque 1.209 milliards de yens (10 milliards d'euros) destiné à
la remise en état d'infrastructures publiques, environ 363 milliards de yens (3 milliards d'euros) pour la construction de logements provisoires, plus de 350 milliards pour le traitement des
décombres ainsi que 270 milliards pour restaurer les établissements scolaires et renforcer leur protection parasismique.
Challenges
L’économie
marocaine est en
bonne santé, selon
le FMI
brée». Concrètement, les
changements que connaissent
actuellement les pays de la
région MENA ont un impact
clair sur l’économie mondiale. Pour le représentant du FMI, les
choses se traduisent
ainsi: les pays développés, ont du mal à
revenir à un sentier d'équilibre et connaissent une croissance «assez lente» et des
taux de chômage élevés.
D’un autre côté, les pays
émergents ou en développement réalisent une croissance
très rapide «au point que
certains d'entre eux sont
peut-être sur le point de la
surchauffe».
«Le Maroc se porte
plutôt bien face à la
crise mondiale et
connaît une croissance assez solide».
Cette déclaration d’Olivier
Blanchard a de quoi rassurer.
D’autant que l’économiste en
chef au Fonds Monétaire
International qui est intervenu lors d’une conférence sur
les «Développements récents
de l'économie mondiale et
défis à venir» organisée par
Bank Al Maghrib, décrit la
reprise de l’économie mondiale «d’assez déséquili- Les Échos (Maroc)
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Ecozoom
National
Maroc/Espagne : des gisements de croissance et de
contrats
La Chambre de Commerce de Castellon -région de Valence, rieurs de plusieurs régions espagnoles. Le 5 avril, plus de
centre est- a publié ce mois-ci des chiffres révélateurs: En 2010, soixante entreprises andalouses et du nord du Maroc se sont
une consultation sur quatre sur les opportunités d’investisse- donné rendez-vous dans le Parc technologique d’Andalousie
ments à l’extérieur de l’Espagne concernait le Maroc, rapporte (PTA) à Malaga, avec des projets de coopération et de création
L’Économiste. «Sur les 322 entreprises que nous avons reçues d’entreprises pour la région de Tanger/Tétouan. La très puissante Association des fabricants espagnols de
en 2010, 25% veulent aller investir au Maroc»,
produits d’hygiène (ASFEL) a aussi organisé
explique Nela Gomez, chef du département
son voyage marocain, il y a quelques mois, pour
d’information à l’entreprise à la Chambre. La
rencontrer des entreprises locales. L’expédition
tendance se poursuit selon elle: «Cela s’est acéconomique très attendue cette année sera mecentué les premiers mois de l’année 2011 avec
née à l’automne prochain. Une délégation prodes entreprises qui viennent avec des projets
venant de la région la plus riche d’Espagne, la
très importants dans les secteurs du loisir, du
Catalogne (Barcelone), sera conduite par le prébâtiment, du traitement des eaux et de l’ingésident du Gouvernement catalan, Artur Mas. Un
nierie». Cet engouement marqué n’est pas exclusif à la région de Castellon, constate le quo- Le Maroc concentre la plus tiers des investissements espagnols réalisés au
tidien. D’autres grandes localités industrielles grande part des investisse- Maroc proviennent de la Catalogne. Avec
s’intéressent de très près aux investissements au ments espagnols destinés au 230.000 personnes, la communauté marocaine
représente, en Catalogne, la plus forte populaMaroc. Le ballet des voyages de prospection
Maghreb tion immigrée. En trois mois, le nombre des
s’intensifie tel celui de la Chambre de Comentreprises espagnoles qui ont fait le déplacemerce de la ville d’Alava dans la région basque située près de la
ment
pour
s’enquérir
des marchés et opportunités d’affaires
frontière française. La Chambre de la région de Cartagena du
dépasse
la
centaine…
Les
opportunités sont là, assure la journasud-est de l’Espagne était là en février. Sans oublier la Chamliste
Maribel
Amoriza
du
« Periodico Mediterraneo »: «Plus
bre de Commerce de Guipuzcoa au nord-est et la Chambre anpersonne
ne
doute
maintenant
que les marchés extérieurs reprédalouse de Jaen qui se sont également déplacées durant le mois
sentent
l’unique
issue
à
court
et
moyen terme pour les entrepride mars, ajoute ledit journal. Des missions directes de Harrases
qui,
en
plus,
préfèrent
le
Maroc,
non seulement pour vendre
mex (regroupant plus de trente marques de fabricants d’outillà-bas
leurs
produits,
mais
pour
investir
dans des usines de prolage) confirment cet enthousiasme. D’autres missions ont eu
duction
et
l’achat
d’actifs
»,
informe
L’Économiste.
lieu le même mois pour le développement des marchés exté-
International
Pékin et Tokyo resteront bien présents sur la dette
américaine
La décision de Standard &
Poor's (S&P) de placer pour
la première fois la note de
la dette souveraine américaine sous perspective négative n'a pas affolé, les
autorités chinoises et japonaises dont les
pays sont pourtant les deux plus gros détenteurs mondiaux d'obligations d'État
américaines, affiche Les Échos (France).
A eux deux, ils auraient investi plus de
2.000 milliards dans les bons américains,
qui sont encore notés « AAA » par S&P,
détaille le quotidien. A Tokyo, plusieurs
membres du Gouvernement, qui est actuellement concentré sur la gestion des
conséquences des catastrophes du 11
mars, ont pris le temps d'intervenir pour
pointer leur grande confiance dans la
dette américaine et la capacité de Washington à réduire les déficits, que Standard & Poor's trouvent inquiétants. «Les
États-unis font des progrès au plan budgétaire, nous continuons de considérer les
bons du Trésor américain
comme un produit très attractif», a insisté le Ministre
nippon des Finances, Yoshihiko Noda. Quelques minutes plus tard, le Ministre de
l'Économie, Kaoru Yosano, a, à son tour,
assuré que «plein d'investisseurs du
monde entier continuaient de vouloir
acheter des bons du Trésor américain».
Stratégie guettée avec intérêt. Ces messages ont en partie apaisé les marchés de
la région qui guettent avec intérêt la stratégie de Tokyo. Les investisseurs japonais
sont, après les Chinois, les deuxièmes
plus importants détenteurs d'obligations
d'État américaines avec un total de 886
milliards de dollars en mars. Ils en sont
surtout, sur les seuls douze derniers mois,
redevenus les premiers acheteurs et ont
ainsi assuré 60% de la demande asiatique
sur un an. Fidèle à ses habitudes de discrétion, Pékin s'est gardé d'apporter un
soutien explicite à la devise américaine.
Mais ce silence ne trompe personne: la
Chine détient 1.154 milliards de dollars
en bons du Trésor américain, et deux tiers
de son trésor de guerre, évalué à 3.045
milliards de dollars, seraient libellés en
billet vert. Une baisse de ce dernier ferait
donc fondre la valeur de ses réserves. La
Chine inquiète. Or Pékin ne peut diversifier ces dernières qu'à la marge. D'abord
parce que cela implique de vendre des
dollars, ce qui est de nature à pousser
celui-ci à la baisse compte tenu du poids
de la Chine sur le marché mondial des
devises. Mais aussi parce que, comme le
résume un spécialiste de la Banque centrale chinoise, «l'accumulation massive de
dollars est une résultante directe de la
politique de change de la Chine». Tant
que Pékin continuera d'empêcher le yuan
de fluctuer librement, il lui faudra, chaque
jour, aller à l'encontre de la tendance naturelle du marché, et vendre du yuan en
achetant du dollar, infère Les Échos
(France).
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