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Chapitre III : La demande de monnaie
Pour les classiques, la monnaie n’est jamais désirée pour elle-même, elle ne sert qu’à l’échange
et n’a aucune influence sur les variables réelles de l’économie. La demande de monnaie de
l’école de Cambridge que nous présentons dans un premier temps ne contredit pas ces résultats.
En revanche, Keynes remet en cause l’ensemble de l’analyse classique concernant la monnaie.
Il rejette en effet la dichotomie entre la sphère réelle et la sphère monétaire, et considère que
les motifs de détention de la monnaie ne se limitent pas à la seule réalisation des échanges. Au
contraire, la monnaie peut être désirée pour elle-même. Les motifs keynésiens de la détention
de la monnaie sont multiples : les individus peuvent détenir de la monnaie pour les motifs de :
transaction, précaution et spéculation. Cette approche développée par Keynes, amène à
reconsidérer la demande de monnaie dans une optique portefeuille, d’où la dimension des actifs
financiers qui va être prise en compte. Ce chapitre va aussi introduire les mécanismes de l’offre
de monnaie à travers le processus de création monétaire par une ou plusieurs banques, et par la
banque centrale. Par ailleurs ce débat permet de faire la distinction entre multiplicateur du
crédit et diviseur du crédit.
Section 1 - La théorie quantitative de la monnaie
Développée par les économistes classiques durant le XIXième siècle au début du XXième
siècle, la théorie quantitative de la monnaie décrit la détermination de la valeur nominale du
revenu global. Elle est également une théorie de demande de monnaie : elle explique la quantité
de monnaie détenue pour un niveau donné de revenu global. L’essentiel de cette théorie réside
dans l’absence d’effets des taux d’intérêt sur la demande de monnaie
La vitesse de circulation de la monnaie
Dans son ouvrage de référence Le pouvoir d’achat de la monnaie ( The purchasing Power of
Money, 1911) , l’économiste américain Irving Fisher fournit l’exposé le plus complet de la
version classique de la théorie quantitative.
Le modèle de Fisher
Ce modèle permet de faire un lien entre la quantité totale de monnaie offerte et le montant
des dépenses en biens et services :