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Les résultats furent mitigés car la croissance moyenne par an du PIB s’est établie à
1,6%, en deçà de la croissance démographique estimée à 2,7%, en raison notamment d’une
évolution fortement marquée par le comportement erratique des conditions climatiques.
b- Le programme d’ajustement à moyen et long terme (1985-1991)
Le document-cadre de politique économique et financière soumis au Groupe
consultatif pour le Sénégal en décembre 1986 marque une rupture dans l’approche de
l’ajustement. En effet, le programme d’ajustement à moyen et long terme 1985-91, appelé à
maintenir les acquis obtenus dans la réduction de la demande, a été centré sur la promotion
des exportations et la mise en oeuvre des politiques sectorielles. C’est à ce titre qu‘ont été
adoptées les Nouvelles Politiques Industrielles (NPI) en juillet 1986, le désengagement de
l’Etat dans les activités marchandes en 1987 ainsi qu’une nouvelle approche en matière
d’investissements. Aussi le système des incitations industrielles a été révisé afin de rendre le
secteur plus compétitif sur les marchés intérieurs et extérieurs.
Les résultats : L’activité économique en termes réels a cru de 2,9% en moyenne entre
1985 et 1991 soit un taux légèrement supérieur au croît démographique. Le solde budgétaire
est passé d’un déficit de 5,7% en 1985/86 à 1,1% en 1990/91 avec un poids réduit de la masse
salariale de la Fonction publique qui représente 41% des recettes courantes. Les arriérés de
l’Etat sont passés de 45 milliards en 1985/86 à 10 milliards au 30 juin 1991. Le solde courant
extérieur ne représente que 3,6% du PIB en 1991. Les avoirs extérieurs se sont améliorés
nettement de 43,8 milliards entre décembre 1985 et décembre 1991. Il en est de même pour la
position nette du gouvernement qui s’est améliorée de (20,8 milliards sur la période) limitant
l’effet d’éviction que l'Etat suscitait en recourant massivement au système bancaire.
En dépit du programme d’ajustement à moyen et long terme (PAMLT), le Sénégal
demeurait confronté à des problèmes d’ordre structurel. Non seulement la structure des
finances publiques révélait une précarité dans les améliorations, mais la balance commerciale
se caractérisait toujours par une rigidité des importations et des exportations.
Globalement, les résultats n’ont pas pu restaurer la capacité financière de l’Etat. Par
ailleurs, le taux de change effectif réel s’est substantiellement apprécié, entravant
sérieusement la compétitivité de l’économie. La conséquence de tous ces facteurs qu’on
retrouvait dans la plupart des pays de l’UMOA sera la dévaluation du F CFA de 50% en 1994.
c- le programme post-dévaluation (1994-2000)
Il s’inscrit dans la logique de l’approfondissement de l’ajustement. Mais il bénéficie
de la dévaluation du franc CFA de 50%. Avec le changement de parité du franc CFA
intervenu le 12 janvier 1994, le Gouvernement du Sénégal s’est engagé dans la voie de
l’ajustement global avec comme principal objectif l’amélioration de la compétitivité de
l’économie dans le cadre d’une croissance économique durable.
La nouvelle stratégie est basée sur la mise en oeuvre d’une série de programmes
d’ajustement et de réformes économiques en vue de rétablir les conditions d’une croissance
durable et d’assurer la viabilité extérieure et intérieure, notamment par la mise en oeuvre de
réformes de libéralisation de l’économie, de réduction de la taille du secteur public, de
promotion du secteur privé et de maîtrise de l’inflation.
Pour ce faire, le Gouvernement a mis en œuvre depuis 1994, un programme
d’ajustement macro-économique et de réformes structurelles. Ce programme a été appuyé par
le Fonds Monétaire International (FMI) dans le cadre d’un arrangement de trois ans (1994-
1997) au titre de la facilité d’ajustement structurel renforcée (FASR) qui a été approuvé le 29
août 1994. Le troisième et dernier accord annuel au titre de cet arrangement a été approuvé le
13 janvier 1997 et a expiré le 12 janvier 1998.