histoire du design. - Jean

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LEPRETRE
Jean-Baptiste
Elève en première année
à l’Ecole des Mines de
Nancy
[COURS D’HUMANITE]
Histoire du Design
COURS n°1 : Présentation-Chronologie-Bibliographie
On essai pour commencer de donner une définition du design :
Design : dessin écrit et dessein écrit.
Le design se démarque de l’artisanat. En effet, dans l’artisanat, les défauts rendent unique les
produits. Il n’y a pas cette dimension du défaut dans le design.
Certains parlent de design lorsqu’il y a production d’outil.
Le début du design date alors du siècle des Lumières avec la production de planches techniques dans
l’Encyclopédie.
Il y a d’autres définitions du design. Pour certains, le design commence avec la fabrication d’objet
avec la machine. Cela placerai alors le début du design en 1851 avec l’Exposition Universelle de
Londres.
Enfin, un autre courant pense que le design est apparu au Etats-Unis dans le milieu du 20iéme siècle
avec le courant Streamline.
La conscience du design est sans doute apparu avec le Bauhaus en 1919 à Weimar
(Allemagne) par Walter Gropius. On a aussi pris conscience du métier de designer qui doit
comprendre les fonctions et les traduire en un objet.
Date importante de l’histoire du design depuis l’Exposition Universelle de 1851 :
 Cette Exposition de 1851 s’ouvre dans un bâtiment révolutionnaire, le Cristal Palace. On
parle alors de design à l’échelle de la ville. Dans ce bâtiment sont exposé de nombreuses
machines. Cela donne l’impression de placer les œuvres d’art et les machines mécaniques
sur un même pied d’égalité.
Figure 1: Cristal Palace
Morris déclare à cette époque que la machine est néfaste et quelle suit le capitalisme. Pour
lui, il faut revenir à l’artisanat qui fait plaisir aux ouvriers et qui met en valeur le travail. Il
préconise ainsi un retour à la nature qui fait toujours simple. Il apparaît alors l’idée de
retrouver la fonction d’un objet.
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En 1865, on crée aux Etats-Unis des wagons de trains avec des couchettes. Il sont très
fonctionnel et sont marqués par une absence de recherche esthétique. C’est à cette époque
que Proudhon développe l’idée que l’art n’est pas destiné à une élite mais à tout le monde.
En 1873, la première machine à écrire est commercialisée sous la marque de Remington,
« The typewriter » de C. L. Sholes. A l’Exposition Universelle à Vienne, on réfléchit à
l’ornement. L’ornement paraît en effet encore nécessaire.
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En 1889, a lieu l’Exposition Universelle à Paris. Avec la construction de la Tour Eiffel et de la
Galerie des Machines de Dutert et Contamin, on parle de l’ésthétique de l’ingénieur.
En 1894, est publié un article de Van de Velde dans la revue The Studio. Il prône la fusion de
tous les arts.
En 1896, Horta construit le Palais du Peuple à Bruxelles. Il est plus simple que ce que l’on
pouvait voir à l’époque.
En 1901, a lieu l’ouverture de l’Ecole de Nancy sous la collaboration d’Emile Gallé et de Victor
Prouvé qui fabrique un lit aux décors très symboliques représentant tout le cycle de la vie.
En 1902, Henry Van de Velde (né le 3 avril 1863 à Anvers, Belgique - mort le 15 octobre 1957
à Zurich, Suisse) peintre, architecte, décorateur d'intérieur belge ouvre une nouvelle école en
Allemagne. Il préconise le fait qu’il faut trouver l’inspiration dans les formes géométriques.
Figure 2: Mobilier conçu par Van de Velde
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En 1904, Paul Souriau parle de « Beauté rationnelle »
En 1905, a lieu l’ouverture du Musée Centrale des Arts Décoratifs à Paris.
En 1906, avec Karl Schmidt et Riemerschmindt, on passe de l’idée de rationalité à celle de
fonctionnalité.
En 1907, Leo Baekeland crée la Bakélite, première matière plastique commercialisée. Il s’agit
d’un fait important dans le design américain. Dans le même temps, Behrens est recruté par la
compagnie AEG. Il participe à la conceptions des produits, des logos, des usines et de la
publicité. On parle de design total.
Figure 3: L'usine de turbines AEG, 1910
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En 1908, débute la production de la Ford T. En même temps, Loos déclare dans essai
« Ornement et Crime » qu’il faut arrêter de mettre du décor sur les objets.
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Figure 4: Chaise conçue par Adolf Loos en 1898
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En 1912, a lieu la fondation de l’Atelier Français par Sue et Huillard. La France va ainsi rester
très longtemps sur l’Art Déco, mouvement qui rejette la machine et défend la supériorité
nationale.
En 1913, a lieu la dispute entre Van de Velde et Mutesus.
En 1914, les productions en Suéde de la Svenska Form relance l’idée d’un art démocratique
et rationnel.
En 1915, Samuelson produit la bouteille de Coca-Cola.
Figure 5: Bouteille de Coca-Cola
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En 1918, Ozenfant et Le Corbusier lance un nouveau mouvement, le cubisme.
Figure 6: Chaise longue conçue par Le Corbusier
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En 1919, s’ouvre une nouvelle école à Weimar qui va marqué un tournant dans l’histoire du
design : le Bauhaus fondé par Gropius.
En 1920, a lieu la séparation entre Sue qui va continué de suivre le mouvement d’Art Déco et
Le Corbusier qui va suivre le courant Moderne.
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Figure 7: Chaise conçue par Sue et Mare (1925)
Figure 8: Villa Savoye conçue par Le Corbusier (1928)
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En 1925, s’ouvre l’Exposition des arts décoratifs et industriels modernes à Paris où se déroule
une vraie opposition entre Art Déco et Modernes. Breuer présente alors son fauteuil en
métal.
Figure 9: Fauteuil conçue par Breuer (1925)
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En 1929 est fondé le MOMA, Museum of Modern Art, à New-York. Dans le même temps, on
assiste au développement d’un nouveau mouvement aux Etats-Unis, le streamline avec
Loewy qui ouvre son bureau d’études. Ce mouvement développe des objets dont la forme
est lié à la forme de la goutte d’eau. Pour Loewy, il faut programmer l’obsolescence de
l’objet. En même temps, Aalto réalise le tabouret empilable.
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Figure 10: MOMA
Figure 11: Tabouret empilable
Figure 12: Locomotive conçue par Loewy
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En 1933, la Triennale s’installe à Milan et on crée la Cité de la Muette.
En 1934, Rietveld crée la chaise ZIGZAG, prouesse technologique.
Figure 13: Chaise ZIGZAG
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En 1940, est lancé le premier grand concours du MOMA. Dans le même temps, Charlotte
Perrillon, l’une des meilleurs designers de France, part au Japon.
En 1943, Ingvar Kamprad fonde IKEA.
En 1948, Vienot fonde Technès et affirme que le design, ce n’est pas de la mode.
En 1952, Arne Jacobson crée la chaise FOURMI.
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Figure 14: Chaise La Fourmi
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En 1956, s’ouvre l’exposition This is tomorrow à Londres. Elle donne le coup d’envoi du POP.
Dans le même temps, on commence à relativiser l’importance de la machine.
En 1967, Quasar et dePas présente leurs meubles gonflables.
Figure 15: Mobilier gonflable
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En 1968, Gatti Teodore Paolini développe l’idée de l’informel dans le design. On abandonne
l’id »e de forme.
En 1972, l’Exposition au MOMA, The new domestic landscape lance la phase post-modern.
On parle alors d’anti-design ou de radical design. (remise en cause l’objet fonctionnel)
En 1981, est lancé le TGV et un nouveau design industriel jetable par Dyson et Daniel Weil.
Figure 16: TGV
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En 1986, est inauguré le Musée d’Orsay par Gae Alenti. Cela marque l’apogée du postmodern.
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COURS n°2 : BAUHAUS et ULM : güte form
Le design allemand a était porté par l’idée de modernité et de fonctionnalisme.
Doit-on travailler avec ou contre la machine ?
Le monde germanique porte la machine. Il Considère l’industrie entre l’art et la machine.
Au début, on parle de modernité puis on parlera de fonctionnalisme avec pour but de mettre en
place des standards.
Le design allemand commence fin du 19éme siècle avec Otto Wagner, un architecte ingénieur
autrichien. Il fait sortir les éléments techniques qui étaient cachés. Exemple du Métro de Vienne.
Otto WAGNER adhère au Jugenstill 5Art Nouveau Allemand) puis s’en éloigne en 1903 pour rejoindre
Hoffman.
A cette époque on utilise l’argent dans l’ornement car on s’adresse à une classe d’élite.
Cependant, le style allemand caractérisé par des formes simples et fonctionnelle se met en place
petit à petit avecl création de la DARMSTADT construit pour le prince de Saxe pour accueillir des
artistes.
Petre BEHRENS, peintre de l’académie d’Art de Düsseldorf, a participé activement à l’élaboration de
cette demeure.
Un des grand représentants du design de ce début du siècle est Henry Van de Velde. Il (né le
3 avril 1863 à Anvers, Belgique - mort le 15 octobre 1957 à Zurich, Suisse) est un peintre, architecte,
décorateur d'intérieur et enseignant belge. Avec Victor Horta et Paul Hankar, il est l'un des
fondateurs de l'Art nouveau belge et, plus généralement, est considéré comme l'un des acteurs
majeurs du mouvement moderniste de l'architecture et du design en occident au début du XXe siècle.
Van de Velde défend au début l’Art Nouveau avec Behrens, cependant il va se replié sur l’anti
machine.
C’est à cette époque que A dolf LOOS, (Brno, 10 décembre 1870 - Vienne, 23 août 1933) architecte
autrichien, défend l’idée que toute forme d’ornement se lace contre l ‘esprit humain.
En 1919, Van de Velde appelle Walter Gropuis pour créer une nouvelle école pour faire
travailler tous les arts. Création du Bauhaus :
Le Bauhaus est un Institut des arts et des métiers fondé en 1919 à Weimar (Allemagne) par
Walter Gropius, et qui par extension désigne un courant artistique concernant, notamment,
l'architecture et le design, mais également la photographie, le costume et la danse. Ce mouvement
posera les bases de la réflexion sur l'architecture moderne, et notamment du style international. En
1933, Le Bauhaus est fermé par les nazis et sa dissolution est prononcée par ses responsables. De
nombreux artistes et professeurs s'enfuient aux États-Unis pour échapper au Nazisme.
Le programme du Bauhaus a suscité l'adhésion d'un grand nombre d'artistes d'avant-garde de toute
l'Europe, parmi lesquels on peut citer Johannes Itten, Vassily Kandinsky, Paul Klee, László MoholyNagy ou Marcel Breuer.
Le Bauhaus a connu trois directeurs : Walter Gropius, Hannes Meyer et Mies Van der Rohe.
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Figure 17: Walter Gropius (1883-1969), fondateur et directeur de Bauhaus (1919-1928)
La création du Bauhaus se déroule en Allemagne durant la période troublée de l'immédiate
après-guerre et s'inscrit dans l'histoire des mouvements artistiques novateurs du début du XXe siècle.
Après sa démission en 1915 de la direction de l'école des arts appliqués de Weimar
(Kunstgewerbeschule), Henry van de Velde qui était l'un des membres importants du Deutscher
Werkbund recommande que Walter Gropius lui succède[1]. La première Guerre mondiale achevée,
Gropius qui s'était formé dans le cabinet d'architecture de Peter Behrens et avait activement
participé au mouvement du Deutscher Werkbund, cherche à développer ses idées novatrices en art
et architecture. Après la proclamation de la République de Weimar en novembre 1918, Gropius
propose au gouvernement provisoire de réunir l'école des arts décoratifs et l'académie des beauxarts de Weimar. Le 12 avril 1919, Gropius est nommé directeur de l'école appelée alors Staatliches
Bauhaus zu Weimar. (De l'allemand Bau, bâtiment, construction et Haus, maison; Bauhaus : maison
du bâtir, maison de la construction).
Walter Gropius publie alors le manifeste et le programme du Bauhaus. Dans le manifeste du
Bauhaus, il annonce la vocation de l'école en ces termes : « Le but final de toute activité plastique est
la construction ! […] Architectes, sculpteurs, peintres ; nous devons tous revenir au travail artisanal,
parce qu’il n'y a pas d'art professionnel. Il n’existe aucune différence essentielle entre l’artiste et
l’artisan. […] Voulons, concevons et créons ensemble la nouvelle construction de l’avenir, qui
embrassera tout en une seule forme : architecture, art plastique et peinture [...] »
Le Bauhaus de Weimar
Les cours commencent le 1er octobre 1919. Afin de mettre en œuvre ses idées novatrices
concernant les arts plastiques, Gropius fait appel à des artistes reconnus. Il recrute comme maîtres le
peintre Lyonel Feininger, le sculpteur Gerhard Marcks ainsi que le peintre et professeur d'art
Johannes Itten. Malgré les difficultés de l'après-guerre, les ateliers sont peu à peu mis en place.
En 1920, afin de favoriser la rapprochement entre les arts et l'artisanat, le conseil de maîtrise
décide d'une réforme importante : chaque atelier est placé sous la responsabilité d'un maître artisan
(Werkmeister) et d'un artiste, maître de la forme (Formmeister). Parallèlement, Itten est chargé de
l'enseignement du cours préparatoire qui se transforme en un semestre obligatoire. Le peintre Georg
Muche est recruté comme maître.
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Au début de l'année 1921, les peintres Paul Klee et Oskar Schlemmer sont nommés maîtres, tandis
qu'à l'automne le peintre Lothar Schreyer est nommé responsable du département spectacle. Theo
van Doesburg membre du mouvement De Stijl qui s'est installé à Weimar donne des conférences au
Bauhaus et présente son travail lors d'expositions. À cette occasion, il critique l'Expressionnisme dont
se réclame Gropius et promeut le Constructivisme. Doesburg critique notamment l'artisanat et prône
l'utilisation de la machine pour créer[7].
Au cours de l'année 1922, Gropius fait évoluer les objectifs du Bauhaus vers une réflexion sur
l'utilisation des méthodes industrielles pour créer. Itten qui est opposé à cette évolution est
progressivement écarté. Le peintre Vassily Kandinsky est engagé comme maître.
Début 1923, Itten quitte le Bauhaus, remplacé par l'artiste constructiviste Laszlo MoholyNagy qui devient responsable de l'atelier de métal et assure le cours préliminaire. Gropius modifie la
devise du Bauhaus : « L'art et la technique, une nouvelle unité » remplace « Il n’existe aucune
différence essentielle entre l’artiste et l’artisan » du manifeste.
En 1924, le gouvernement social-démocrate est battu aux élections du land de Thuringe. Les
conservateurs qui réclamaient la fermeture du Bauhaus décident de diviser par trois la subvention au
Bauhaus. Dans ce contexte, le 26 décembre 1924, les maîtres du Bauhaus déclarent la dissolution du
Bauhaus de Weimar au 1er avril 1925. Afin de soutenir le Bauhaus, le Cercle des amis du Bauhaus
(Kreis der Freunde des Bauhauses) est fondé. Marc Chagall, Albert Einstein et Gerhart Hauptmann
font notamment partie du conseil d'administration.
Le Bauhaus de Dessau-Roßlau
Figure 18: Bâtiment du Bauhaus de Dessau
Après la dissolution du Bauhaus de Weimar, plusieurs villes d'Allemagne proposent
d'accueillir le Bauhaus. Les maîtres du Bauhaus choisissent Dessau-Roßlau. L'une des raisons du choix
de la ville industrielle de Dessau est le manque de logements : Gropius prônant l'industrialisation de
la construction se voit également confier la création d'une cité à Dessau-Törten.
Les cours reprennent à Dessau en mars 1925. Tous les maîtres à l'exception de Gerhard
Marcks déménagent à Dessau, tandis que quelques jeunes maîtres comme Herbert Bayer ou Marcel
Breuer sont nommés responsables d'ateliers. Gropius adapte le programme d'enseignement du
Bauhaus afin de contribuer au développement d'un habitat moderne « de l'appareil électroménager
le plus simple au logement complet ». Il réduit le nombre d'atelier à six et fonde Bauhaus GmbH afin
de commercialiser les produits et transformer le Bauhaus en établissement économiquement
rentable.
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Figure 19: Maisons des maîtres du Bauhaus de Dessau
La construction du bâtiment du Bauhaus se déroule au cours des années 1925 et 1926[14]. À
proximité, Gropius fait construire les maisons des maîtres, chargé par la municipalité de Dessau de
construire un ensemble de maisons individuelles : la cité de Dessau-Törten. Tous les aménagements
du bâtiment (peinture, mobilier, signalisation…) sont réalisés par les divers ateliers du Bauhaus. Les 4
et 5 décembre 1926, le bâtiment est inauguré. Plus de 1000 invités assistent à une grande fête au
cours de laquelle sont organisés des expositions, des spectacles musicaux et théâtraux.
En avril 1927 et pour la première fois de son histoire, le Bauhaus ouvre un département
d'architecture sous la direction de Hannes Meyer. Le peintre Georg Muche quitte la Bauhaus et est
remplacé par Gunta Stölzl à la tête de l'atelier de tissage.
Début 1928, Gropius annonce sa démission de la direction du Bauhaus pour se consacrer
davantage à l'architecture. C'est Hannes Meyer qui lui succède sur proposition de Gropius. MoholyNagy, Bayer, et Breuer quittent également le Bauhaus. Meyer entreprend une réforme de
l'enseignement et de l'organisation du Bauhaus. Il demande aux ateliers d'être plus rentables et de
travailler à des créations répondant aux besoins populaires. Il privilégie une approche scientifique au
détriment de l'esthétisme : les créations doivent être « nécessaires, justes et de ce fait aussi neutres
[...] que l'on puisse imaginer. » Il prône une démocratisation de l'enseignement du Bauhaus et
augmente le nombre d'élèves en le portant à 200.
En juillet 1929, les ateliers de métal, de menuiserie et de peinture murale sont fusionnés en
un atelier de second œuvre dirigé par Alfred Arndt. Un département photographie est créé sous la
direction de Walter Peterhans et l'architecte et urbaniste Ludwig Hilberseimer est recruté.
Meyer est de plus en plus contesté par le corps professoral : on lui reproche son approche
trop sociale de l'enseignement et sa vision scientifique de la création. Il est également accusé d'avoir
poursuivi ses activités pro-communistes et de favoriser la politisation de l'école. Il est finalement
écarté et remplacé par l'architecte Mies van der Rohe. Mies entreprend de dépolitiser l'école :
plusieurs étudiants communistes qui soutenaient Meyer sont renvoyés. Les nouveaux statuts entrent
en vigueur en 1930 interdisant toutes activités politiques. Le programme d'enseignement est
également revu. Le cours d'architecture devient plus important.
Klee et Stölzl quittent le Bauhaus. En novembre 1931 le parti national-socialiste, violemment
opposé au Bauhaus, remporte les élections au conseil municipal de Dessau.
Début 1932, l'architecte d'intérieur Lilly Reich est recrutée comme responsable des ateliers
de tissage et de second œuvre. Le 22 août 1932, une résolution des nazis demandant la dissolution
du Bauhaus est finalement votée. Le Bauhaus de Dessau ferme ses portes le 1er
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Les créations de Bauhaus
Les ateliers
L’atelier de métal
Les activités de l'atelier de métal commencent en 1920 sous la direction de Itten. Après son
départ, il est remplacé par László Moholy-Nagy qui favorise l'utilisation de nouveaux matériaux
comme le verre et le plexiglas et promeut une approche plus fonctionnelle de la création, c'est
d'ailleurs durant cet atelier qu'il créa son Modulateur Espace Lumière. Dans ces années est créée la
célèbre lampe du Bauhaus qui est commercialisée en 1924 (voir ci-contre). L'un des grands talents de
l'atelier de métal est Marianne Brandt, célèbre pour ses créations d'objets (théière, pot, cendrier…)
en métal aujourd'hui réédités.
Après son transfert à Dessau et répondant aux aspirations de Meyer, l'atelier de métal tend à
devenir un studio de création de produits pour l'industrie. En 1928, Marianne Brandt négocie
notamment la fabrication industrielle de modèles standards de lampes.
L’atelier de poterie
L'atelier de poterie est créé en 1920 à Dornburg/Saale situé à 30 km de Weimar. Les
créations de l'atelier de poterie sont d'abord des pièces uniques puis, sous l'impulsion de Theodor
Bogler, deviennent plus industrielles. L'atelier de poterie n'est pas transféré à Dessau.
L’atelier de menuiserie et de meubles
Figure 20: Chaise Wassily de M. Breuer
D'abord dirigé par Itten, l'atelier de menuiserie est placé sous la direction de Gropius dés
1921. Rapidement, l'atelier s'oriente vers une standardisation et ses créations (le fauteuil en lattes de
Breuer en 1922 répond, par exemple, à une étude ergonomique approfondie) procèdent d'une
analyse fonctionnelle de l'objet.
Après son déménagement à Dessau, l'atelier de menuiserie est placé sous la direction de
Breuer, qui utilise les possibilités de l'acier pour créer des sièges radicalement nouveaux. Le plus
connu est la chaise Wassily ou chaise modèle B3.
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Après le départ de Breuer en 1928 et son remplacement par Arndt, l'atelier de menuiserie
s'oriente vers la création de produits simples, peu chers et faciles à fabriquer : on utilise de nouveaux
matériaux comme le contre-plaqué, les meubles deviennent souvent démontables ou remontables et
multi-fonctionnels.
L'atelier de menuiserie cesse son activité lors du transfert du Bauhaus à Berlin, Mies van der
Rohe considérant Arndt comme gauchiste.
L'atelier du textile
Dés le début du Bauhaus, l'atelier de textile est l'atelier des nombreuses femmes qui suivent
l'enseignement du Bauhaus. Différentes techniques sont initialement enseignées : tissage, crochet,
nouage, macramé, broderie, couture ; mais l'atelier se transforme assez vite en atelier de tissage
exclusivement, ce qui lui permet d'expérimenter le programme du Bauhaus.
Les créations de l'atelier de tissage sont fortement influencées par les cours de Itten, Muche,
Klee puis par ceux de Moholy-Nagy et de Kandinsky. Les créations sont dans l'esprit de l'art abstrait
(rayures, formes simples, travail sur la couleur). Après le déménagement à Desau et sous l'impulsion
de Stöltz, la production de l'atelier tend à devenir plus industrielle et de nouvelles matières sont
utilisées (soie artificielle, cellophane...) C'est aussi l'atelier de tissage qui développe les tissus pour les
meubles en tubes d'acier de Breuer.
L'atelier de verre et de peinture murale
Gropius avait annoncé dans le programme initial du Bauhaus la création d'un atelier pour les
peintres décorateurs, les peintres sur verre, les mosaïstes et les émailleurs. À partir de 1924, l'atelier
de peinture murale et l'atelier de verre fusionnent. Parmi les créations notables de l'atelier de verre
on peut citer les vitraux et tableaux de verre réalisés par Albers.
Les activités de l'atelier de peinture sont diverses : peinture des jouets en bois produits par
l'atelier de sculpture ; travaux de peinture de bâtiments et créations murales libres. Kandinsky,
maître de la forme à partir de 1922, expérimente avec les apprentis, ses théories concernant les
relations entre forme et couleur.
Après la réorganisation des ateliers de 1929 (création de l'atelier de second œuvre), l'une des
productions importantes de l'atelier est la création de divers papiers peints qui sont parmi les
premiers papiers peints unis sans motif imprimé. Ils sont produits industriellement à partir de 1929
et sont le principal succès commercial du Bauhaus.
La danse
Avec Oskar Schlemmer (1888-1943), le Bauhaus a aussi abordé le mouvement et la danse :
afin de retrouver le « sens intérieur » du mouvement, Schlemmer habille ses danseurs de costumes
abstraits, aux formes géométriques, mettant en évidence le mouvement lui-même et non
l'interprète. Ses Ballets triadiques (1923) en sont la meilleure illustration.
Personnalités du Bauhaus
Directeurs
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Walter Gropius : 1919 - 1928
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Hannes Meyer : 1928 - 1930
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Ludwig Mies van der Rohe : 1930 - 1933
Maîtres et professeurs
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Anni Albers
Josef Albers
Herbert Bayer
Marianne Brandt
Marcel Breuer
Lyonel Feininger
Ludwig Hilberseimer
Johannes Itten
Ernst Kallai
Vassily Kandinsky
Paul Klee
Gerhard Marcks
Laszlo Moholy-Nagy
Georg Muche
Walter Peterhans
Lilly Reich
Oskar Schlemmer
Joost Schmidt
Lothar Schreyer
Gunta Stölzl
Élèves
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Max Bill
Theodor Bogler
Andreas Feininger
Albert Flocon
Jacques Germain
Hans Kessler
Jean Leppien
Richard Oelze
Otto Umbehr
Wilhelm Wagenfeld
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COURS n°3 : Artek et Ittala : Design scandinave
Tout d’abord, un retour sur le Bauhaus.
La bataille du Bauhaus s’inscrit dans l’idée que le goût n’existe pas et dans le rapprochement entre
l’art et l’artisanat.
Breuer va poser la question de savoir comment abandonner les matiéres traditionnelles au profit des
mariéres modernes telles que l’acier et le métal. C’est la matiére qui va guider l’ésthétique, la bonne
forme.
Breuer : « Une chaise qui n’a pas de style est une bonne chaise »
Le design finlandais est porté par Alvar Hugo Henrik Aalto (3 février 1898 à Kuortane,
Finlande - 11 mai 1976 à Helsinki, Finlande) architecte, dessinateur, urbaniste et designer, adepte du
fonctionnalisme et de l'architecture organique. Nombre de ses bâtiments s'intègrent de façon
harmonieuse dans le paysage, avec lequel ils forment un tout architectural. Le bois et la brique
constituent ses matériaux de prédilection. Alvar Aalto a conçu lui-même les meubles pour la plupart
de ses bâtiments. On lui doit entre autres la Villa Mairea à Noormarkku, le Palais Finlandia à Helsinki
et le campus de l'Université Technique d'Helsinki.
Artek a été fondée en décembre 1935 par l’architecte Alvar Aalto, sa femme Aino Aalto, la
galeriste d’art Maire Gullichsen et l’historien d’art Nils-Gustav Hahl. La raison principale à l’origine de
cette société était la promotion des meubles et du travail du verre d’Alvar Aalto et la production de
l’ameublement de ses constructions.
Alvar Aalto a commencé à dessiner des meubles en accord avec sa conception de l'architecture. En
1931, il dessine l'ameublement pour le sanatorium de Paimio, qui le rendra célèbre.
Artek vend ses meubles, lampes et tissus ainsi que ceux de sa femme, Aino Aalto.
Le nom d’« Artek » manifeste le désir de combiner l’art et la technologie, faisant en cela écho
à l’une des principales idées du Mouvement moderne, pour souligner l’expertise technique dans la
production et la qualité de objets, à la place de l’ornementation frivole et superficielle qui constituait
l’essentiel du design jusque-là.
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Figure 21: La chaise Paimio (à gauche) exposée au MoMA de New York.
Une autre entreprise a marqué l’histoire du design finlandais, il s’agit de Ittala.
Iittala est une entreprise finlandaise de design spécialisée dans les arts de la table et la fabrication
d'objets en verre.
La compagnie est composée de diverses sous-marques comme Arabia, Hackman, Iittala,
BodaNova, Höganäs Keramik, Rörstrand et Hoyang-Polaris.
Depuis sa création, Iittala attache une grande importance au design de ses objets. Les
designers avec lesquels Iittala a collaboré sont nombreux : Alvar Aalto, Aino Aalto, Konstantin Grcic,
Alfredo Häberli, Harri Koskinen. Les pièces les plus connues d'Iittala sont probablement le vase Savoy
dessiné par l'architecte Alvar Aalto, et les objets en verre de Timo Sarpaneva.
En 1881, la fabrique de verre est fondée à Iittala, petit village à 130km au nord de Helsinki,
par le suédois Petrus Magnus Abrahamsson. A cette époque, la main d'oeuvre est importée de Suède
car on ne trouve pas encore de souffleurs de verre en Finlande.
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Figure 22:Verre à Hydromel (design Elina Joensuu 1995)
En 1917, la compagnie A. Ahlström, qui possède déjà la fabrique de verre de Karhula achete
la fabrique d'Iittala. Il en résulte l'usine de verre Karhula-Iittalan qui existera jusque dans les années
1950.
Au début, l'usine fabrique principalement des flacons pharmaceutiques, des lampes à huile,
mais produit déjà une certaine quantité de vaisselle, essentiellement des verres de table.
Dans les années 1920 et 1930, la compagnie se développe, et se tourne vers des produits
plus artistiques, expérimentales, mais aussi domestiques. Un des premiers succès est le Vase Savoy
conçu par l'architecte et designer Alvar Aalto.
Pendant la Guerre d'Hiver et la Guerre de Continuation, la production s'interrompt à cause
du défaut de matières premières et de main d'œuvre. En 1946, la production recommence, et Iittala
connait un succès continu jusqu'à la crise pétrolière de 1976. Il faut alors réduire l'infrastructure et
les effectifs, jusque dans les années 1980. De plus, Iittala doit faire face à une forte concurrence
étrangère.
En 1987, A. Ahlström vend la fabrique à la compagnie Wärtsilä qui détient la plus importante
part de la fabrique Nuutajärvi à Urjala. Les deux usines fusionnent pour devenir Iittala-Nuutjärvi.
Cette dernière est achetée par Hackman en 1990, qui rachète en même temps d'autres fabricants
d'objets de table, Arabia et Rörstrand-Gustavsberg. En 2003, la société est renommée en Iittala. En
2004, elle est rachetée par ABN AMRO Capital et fin 2006, elle devint une Société anonyme.
Histoire du Design Jean-Baptiste LEPRETRE
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Figure 23: Savoy Vase (1936)
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COURS n°4 : Design nordique et Streamline
Présence importante du bois dans les pays nordiques. Le Danemark est un part impoartant
où arrive beaucoup de bois exotiques, le bouleau a une part imporante en Finlande et en Suéde, il y a
la présence de IKEA.
Le plus grand designer danois est Arne JACOBSEN. Ses travaux comptent parmi les plus
importants du courant fonctionnaliste danois, lequel, à l'instar de Le Corbusier ou Walter Gropius,
prônait une architecture rationnelle et fonctionnelle. Le design développé par Arne Jacobsen a posé
les bases du modernisme organique scandinave et son influence est encore très présente
aujourd'hui. Nous associons toujours de nos jours le design scandinave aux formes simples, élégantes
et fonctionnelles associées à des matériaux naturels et confortables tel que Arne Jacobsen lui-même
le concevait.
Figure 24: Chaise Fourmi (1952) JACOBSEN
Figure 25: Chaise Oeuf (1958) JACOBSEN
IKEA est une grande aventure du design suédois. L'acronyme IKEA (Ingvar Kamprad Elmtaryd
Agunnaryd) est composé à partir des premières lettres du nom du fondateur, du nom de la ferme de
ses parents (Elmtaryd) et du nom de son village (Agunnaryd). C'est pour cela qu'on doit l'écrire en
majuscules. Au départ, Ingvar Kamprad vendait de la papeterie et autres petits produits par
correspondance. Le laitier en faisant sa tournée, déposait les paquets chez ses clients. Il s’agissait
d’un excéllent commerçant. Le premier mobilier fut proposé en 1947 et, en 1955, l'entreprise a fait le
pari de le concevoir et de se lancer dans son propre design. Le premier magasin a été ouvert dans la
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ville voisine d'Älmhult où se trouve toujours le centre stratégique du groupe, à savoir la conception
des collections. Le premier en dehors de la Suède est celui d'Asker, près d'Oslo. En 1956, il crée un
journal IKEA News qui lui permet de vendre par correspondance. C’est à ce moment qu’il imagine de
fabriquer des meubles démontables.
Créé en 1943, IKEA a choisi de prendre son destin design en main dès les années 50. Faire
fabriquer ses propres produits était une réaction aux menaces de boycott exercées par ses
concurrents sur les fabricants. Pour les premières collaborations, IKEA a fait appel à des designers
danois déjà connus, Gillis Lundgren et Bengt Ruda. C’est avec eux que IKEA a posé les bases du design
démocratique soit la réunion de la forme, de la fonction et du prix bas. Les designers, intégrés ou
freelance, partant de cahier des charges précis et intègrent dès la table à dessin les critères de prix,
de matières, d’emballages, de stockage et de transport. Ils se déplacent très souvent sur les lieux de
production pour finaliser les produits et ainsi gagner du temps dans la conception.
Le département design de IKEA est composé d’une dizaine de designers de nationalités
différentes qui fonctionnent comme des consultants internes. A cette équipe s’ajoutent 70 à 80
designers freelances travaillant régulièrement ou plus épisodiquement pour IKEA. A ces
professionnels viennent s’ajouter la jeune génération de designers, en stage au département design
de IKEA ou encore étudiants d’école de design réputées qui à l’issu de workshops peuvent avoir la
chance de voir une de leurs idées éditées par IKEA. Depuis une dizaine d’année, IKEA met en avant
ses designers dans ses magasins comme dans son catalogue.
Lancée pour la première fois en 95, renouvelée environ tous les 3 ans, la collection IKEA PS PS comme Post Scriptum – a pour vocation de mettre en avant une certaine idée du design chère à
IKEA : offrir au plus grand nombre, des objets du quotidien, simples et justes, imaginés par des
designers de talent – internes ou externes, à des prix imbattables. La première collection PS est
présentée en 1995 à Stockholm et à la Foire de Milan Baptisée « Design Démocratique », elle a
renouvelé la tradition scandinave du design. La 2e édition, lancée en 1998, appelée « IKEA PS2, La
suite », fait de IKEA PS un rendez-vous récurrent. En 2002, le mot d’ordre est « Dedans. Dehors. ».
Des objets à usages multiples, qu’on laisse dehors ou qu’on apporte à l’intérieur. En 2003, IKEA
décide de dédier une collection aux enfants en intégrant la composante jeu au design. La collection
IKEA PS 2006, nommée « Et si… ? », propose des objets hors du commun, drôles, ingénieux et
poétiques. Une Sixième collection est annoncée pour 2009.
La deuxiéme partie du cours traîte du streamline, courant d’Art Moderne du milieu du
20iéme siécle.
Ce mouvement dévellopé surtout aux Etats-Unis, défend l’idée que la forme des objets doit
suivre la forme d’une goutte. Au début, cela s’adresse surtout aux voitures et aux locomotives.
Figure 26: Croquis de Raymond Loewy de la Studebaker Avanti de 1963
Histoire du Design Jean-Baptiste LEPRETRE
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Puis ce mouvement va s’étendre aux réfrigérateurs, bouilloires, distributeurs de Coca-Cola,
appareils-photos, et logo d’entreprises
Ce mouvement va être développé surtout par Raymond Loewy, (5 novembre 1893 à Paris 14 juillet 1986 à Monaco), designer industriel et un graphiste franco-américain.
Raymond Loewy fait ses études au lycée Chaptal à Paris L'une de ses premières réalisations, à
quinze ans, est le modèle d'avion qui gagne la Coupe aéronautique Gordon Bennett en 1908. L'année
suivante, il le vend sous le nom Ayrel. Il sert dans l'armée française pendant la Première Guerre
mondiale et est décoré de la Légion d'honneur à titre militaire.
Il part pour les États-Unis en 1919. À New York, il trouve du travail comme étalagiste pour
des grands magasins dont Macy's et comme illustrateur de mode pour les journaux Vogue et
Harper's Bazaar. En 1929, il obtient le poste de directeur artistique de Westinghouse[1]. Un an plus
tard, il ouvre sa propre agence de design "Raymond Loewy"[1] et sa première commande en tant que
designer industriel est de moderniser la machine à dupliquer, le cyclostyle, inventée par David
Gestetner. En 1931, il épouse Jhona Thomson (ils divorcent en 1945). Les années 1930 le voient
travailler pour Shell dont il dessine le logo, divers objets aux couleurs de la marque Coca-Cola, les
voitures Studebaker, pour Greyhound Lines, etc.[1] Sears, Roebuck and Company lui commande le
design du réfrigérateur coldspot en 1934 dont les ventes passent de 60 000 à 275 000 unités
vendues. En 1938, il est naturalisé citoyen américian. Le design du paquet de cigarettes Lucky Strike
date de 1940. Son agence s'agrandit et devient, en 1944, "Raymond Loewy Associates" comptant 150
employés et autant de clients actifs[1].
Pour le Chemin de fer de Pennsylvanie, il dessine les locomotives K4s, S1, T1 et la GG1. La
collaboration avec Studebaker continue et donne naissance en 1947 à la Studebaker Champion, en
1953 à la Studebaker Commander et à la Studebaker Avanti.
En 1948, il épouse Viola Erikson. Ils ont une fille, Laurence. En 1953, il revient vers ses
sources françaises et fonde, à Paris, la Compagnie de l'esthétique industrielle. De ces bureaux sont
issus les logos pour les biscuits LU (1957), la marque de prêt-à-porter Newman (1969) dont la
particularité est qu'il peut se lire à l'endroit comme à l'envers, pour les enseignes de Coop, L'Oréal,
Monoprix. En 1963, son agence compte 250 collaborateurs[1].
Le président J.F. Kennedy lui commande la décoration de l'Air Force One. Plus tard, toujours
dans l'aéronautique, l'aménagement intérieur du Concorde et de ses plateaux-repas lui est confié, en
1976, par Air France. La même année, il réalise le design de l'intérieur de la station spatiale Skylab
pour la NASA.
Il est le créateur des logos BP, de la Baldwin Locomotive Works locomotives diesel avec une
face de requin et du timbre Cinq cents John Kennedy, premier timbre d'hommage émis par la poste
des États-Unis
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COURS n°5 :
Ce cours est consacré à l’étude de deux maisons d’éditions qui ont fait progresser le design. Il
s’agit des maisons Thonet et Cassina.
Michael Thonet est un ébéniste et industriel allemand-autriechien né le 2 juillet 1796 à
Boppard en Allemagne, et mort le 3 mars 1871 à Vienne.
Il a mis au point un procédé pour courber le bois, et est un des premier à avoir rationalisé la
production pour l'orienter vers l'industrie.
Michael Thonet crée à 20 ans une petite entreprise de meubles. En parallèle, il expérimente
des assemblages et des manières de courber le bois.
Repéré par le chancelier d’Autriche, il se rend en 1842 à Vienne, où il intéresse l'empereur à
ses réalisations. Il commence alors à travailler pour un fabriquant de meubles à bon marché, dont il
retiendra les méthodes de production à bas coût. Grâce à ses relations, il se voit confier la réalisation
du mobilier et du parquet du palais Lichtenstein. Il décide de créer une nouvelle entreprise, et y
développe la chaise n°4. Celle-ci est commandée par le célèbre café Daum, et les commandes
s’enchaînent alors très vite. Thonet décide de la produire en série: elle deviendra son premier
modèle industriel.
En 1851, Thonet présente une série de ses derniers meubles à l’exposition universelle de Londres, et
il reçoit la médaille de bronze, ce qui contribue à sa notoriété internationale. Devant l’affluence des
commandes, il développe ses installations et achète sa première machine à vapeur. Une quarantaine
d'employés travaillent dans l’entreprise quand il la transmet à ses fils — il continuera en réalité à la
diriger jusqu’à sa mort.
Les expositions internationales développent encore les marchés, et Thonet augmente la
production. Pour cela, il déplace l’usine à Korischtan, en Moravie, ce qui le rapproche des forêts de
hêtres et lui permet d'employer une main d’œuvre moins chère. L’usine comporte 300 ouvriers et
produit 200 meubles par jour.
La création de la chaise n°14 accroît encore la demande: il ouvre un deuxième site à Bistritz
où il la fabrique en véritable série, conservant la qualité mais réduisant les coûts. La production se
fait selon les principes de planification et rationalisation, et une forme de sous-traitance est même
mise en place avec les paysans de la région.
L’augmentation de la production nécessite toujours plus de matière première, et Thonet
achète alors tout un domaine forestier, à Nagy Ugrocz en Hongrie, à proximité duquel il fait
construire une troisième usine spécialisée dans la coupe et le cintrage du bois.
La chaise n°14 est un véritable best-seller : vendue à plus de 50 millions d’exemplaires dans
le monde, elle continue de s’imposer aujourd’hui comme la chaise bistrot de référence, qui se
monte, se démonte, se transporte facilement, avec un prix très abordable, des lignes simples et
élégantes.
La société « Amedeo Cassina » naît officiellement à Meda (Milan) en 1927, sur une initiative
des frères Cesare et Umberto Cassina. En 1935, elle prend le nom de « Figli di Amedeo Cassina ».
Les petits meubles en bois - petites tables de travail ou pour salles de séjour - constituent la quasitotalité de la production initiale qui, par la suite, s'étend aux fauteuils et aux salons. Les premiers
meubles Cassina s'inspirent de l'éclectisme, mais les mélanges stylistiques cèdent bien vite la place
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aux formes plus généralement propres au XXe siècle.
Ce sont les années de la grande crise et c'est justement grâce à l'élargissement de ses activités que la
jeune entreprise réussit à ne pas être frappée de façon irrémédiable par les difficultés qui affligent
son secteur et toute l'économie.
Les meubles réalisés par Cassina sont essentiellement élaborés au sein même de l'entreprise. Ils sont
souvent réalisés pour des destinations et des endroits bien particuliers et ils donnent parfois même
lieu à de petites séries.
Après la guerre, Cassina ne cesse de grandir, d'acquérir une plus grande renommée et une réputation
d'excellence grâce à la qualité bien affirmée de ses produits qui, désormais, couvrent la quasi-totalité
des genres de meubles : chaises, fauteuils, tables, minifauteuils, canapés et lits.
Riches en expériences et en résultats, les années qui suivent sont marquées par le début de la
collaboration avec des concepteurs externes qui apportent des valeurs plus vastes en matière de
recherche. Le premier est l'architecte Franco Albini dont les minifauteuils mod. 430 (1948), aux lignes
rigoureuses et essentielles, contredisent les typologies courantes et indiquent une attention et un
engagement vers une recherche de composition plus orientée vers l'innovation. L'on se convainc peu
à peu que le nombre et l'organisation ne suffisent plus et que la qualité représente la meilleure
garantie du succès et de la longévité d'un produit.
C'est la naissance du design italien et Cassina est l'un des artisans de ce phénomène.
La séparation de la conception et de la production marque pour l'entreprise le passage progressif de
la vocation artisanale des origines à la production industrielle. L'entreprise favorise la recherche et
l'expérimentation et elle les greffe sur la tradition artisanale qu'elle maîtrise si bien.
La transformation est également stimulée par les nombreuses commandes qui sont passées par des
chantiers navals qui, avec les hôtels, les restaurants et les lieux d'accueil, absorbent la plus grande
partie des énergies de l'entreprise bien au-delà le milieu des années Soixante.
L'une des premières fournitures navales à laquelle Cassina participe est celle du navire Anna C.
(1947), le premier paquebot de la flotte Costa (les fournitures se poursuivront pour les intérieurs et
les décorations des autres navires de la flotte Costa).
À cette époque-là, l'Italie reconstruit sa flotte de transatlantiques. Gio Ponti et Nino Zoncada, tous
deux élèves de Gustavo Pulitzer, comptent au nombre des architectes les plus actifs dans
l'aménagement des nouveaux navires.
Pour le malheureux navire à turbines Andrea Doria (1952), construit à Gênes Sestri par les chantiers
navals Ansaldo, Zoncada et Ponti conçoivent les meubles de la salle de séjour, de la salle des fêtes, du
grand bar et du jardin d'hiver de première classe. Ces meubles sont fournis par Cassina.
Puis c'est le tour des fournitures pour les navires Michelangelo (1965), Cristoforo Colombo et
Gripsholm. Les fauteuils réalisés pour ces bateaux doivent présenter des caractéristiques de
fabrication particulières qui leur permettent de se conformer aux conditions d'emploi et aux fortes
sollicitations auxquelles ils sont soumis. C'est, en particulier, le cas du surdimensionnement des
structures, de l'écartement des pieds ou des rembourrages rigides.
Les activités que Cassina mène dans le cadre de la fourniture de solutions complètes pour la
décoration intérieure et l'aménagement des lieux publics ou de manifestations particulières
prennent une importance considérable à partir des années Cinquante. Il s'agit d'un travail
volumineux et décisif pour la croissance de l'entreprise.
Cette croissance concerne le niveau de la production moyenne, même pour ce qui est de la quantité.
L'augmentation du volume de travail pousse l'entreprise à se réorganiser de l'intérieur, de façon à
entreprendre une production de série avec les mêmes résultats en termes de qualité.
Parmi les réalisations les plus importantes de ce secteur, rappelons le casino de San Remo, celui de
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Saint-Vincent, les différents bars Motta de Milan, le restaurant Savini de Milan, l'hôtel Europa Palace
d'Anacapri, l'hôtel Royal de Naples et l'hôtel Diana de Milan.
L'activité que l'entreprise mène dans les années Cinquante est fortement liée au génie créateur de
Gio Ponti. Dans les projets d'ameublement qu'il conçoit à cette époque-là, deux tendances contraires
semblent cohabiter. D'une part, l'on trouve un classicisme évident dans les meubles décorés et créés
en collaboration avec Piero Fornasetti. De l'autre, l'on assiste à une tension croissante vers le
modernisme, vers des objets « visant vers le mince et le léger ».
La ligne élancée et tendue du côté du fauteuil Distex (mod. 807, 1953) reflète totalement l'évolution
du langage poétique conceptuel de Ponti. Réalisé avec des accoudoirs pleins à la forme géométrique
« aiguë » et des pieds en bois, il est également produit dans la variante à pieds- accoudoirs en métal.
C'est dans cette variante que Ponti Ponti l'inclut dans l'ameublement du « Logement unienvironnemental » présenté à la 10e Triennale de Milan.
Le fauteuil Distex est un exemple parfaitement symptomatique de la production des sièges
rembourrés de ces années-là pour l'utilisation du caoutchouc-mousse et les bandes élastiques qui
ont désormais remplacé le rembourrage à ressorts, ainsi que des nouveaux matériaux comme la
vinylpel, la vipla et le flexa pour le revêtement.
Appelée la Leggera, la chaise mod. 646 de Gio Ponti constitue le moment intermédiaire du processus
conceptuel sur le thème d'une assise moderne à produire en série et qui aboutit à la définition du
mod. 699, la Superleggera, l'un des archétypes du design italien.En 1949, Domus (240) fait paraître
une chaise in frêne peint qui contient certains paradigmes formels en germe - comme le dossier plié
et les supports pointus - de la recherche de Ponti. Cassina lance la production de ce modèle en 1952.
Mais ce n'est qu'en 1957 que l'étude que Ponti mène sur la chaise, ou pour mieux dire sur la « chaise
- chaise, modestement sans adjectifs, c'est-à-dire une chaise normale... et c'est tout, légère, mince et
avantageuse » (Domus 268, 1952) est vraiment achevée. Provenant de la tradition ligure de la chaise
de Chiavari, la Superleggera est le résultat indiscutable de la recherche de Gio Ponti et de l'habileté
et des capacités d'expérimentation et d'usinage de Cassina et de ses artisans qui, grâce aux
allègements progressifs de la structure et aux modifications faites sur la forme des montants, par
rapport à la première version de la Leggera, aboutissent à une solution qui se caractérise par un
équilibre parfait entre la solidité et la légèreté.
L'adoption de la section triangulaire de 18 millimètres seulement dans la structure des pieds et le fait
d'atteindre le poids de 1,66 kg portent à l'extrême l'identification de la forme avec la structure. Une
chaise légère et extrêmement forte, dont Ponti en personne décrit les tests incroyables auxquels elle
est soumise : « Si vous allez chez Cassina, vous pourrez assister aux étonnants lancements de ces
chaises qui retombent après des vols vertigineux, en hauteur et en longueur, en rebondissant, sans
jamais se briser ». (Domus 268, 1952) Produite et vendue depuis près de cinquante ans, la
Superleggera est le symbole de la force de la dialectique entre le langage poétique du concepteur et
l'entêtement et les connaissances technologiques des artisans de Cassina. Réalisée en frêne naturel
ou laqué, aujourd'hui, elle est produite exclusivement avec le siège en canne d'Inde, plus fidèlement
au style des fameuses chaises de Chiavari.
Histoire du Design Jean-Baptiste LEPRETRE
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Figure 27: La superleggera (1955)
L'année 1954 est celle de la première édition du Compasso d'Oro, le prix qui marque la naissance
officielle du design italien et qui, au fil des années, est destiné à en identifier les meilleurs résultats.
Parmi les pièces couronnées en 1954, il y a la chaise mod. 683, dessinée pour Cassina par Carlo De
Carli.
L'année 1954 est celle de la première édition du Compasso d'Oro, le prix qui marque la naissance
officielle du design italien et qui, au fil des années, est destiné à en identifier les meilleurs résultats.
Parmi les pièces couronnées en 1954, il y a la chaise mod. 683, dessinée pour Cassina par Carlo De
Carli. Sa structure en frêne massif, riche en références organiques, se caractérise par des pieds
fuselés à section exiguë et par un élément en L pour le support du siège et du dossier. Ces derniers
sont réalisés avec une mince feuille de contreplaqué de frêne recourbé et ils semblent envelopper la
structure à laquelle ils sont liés par de petites entretoises en laiton.
Le mod. 683 reçoit le Diplôme d'honneur à la 10e Triennale de Milan et le Prix Good Design au
MoMA de New York.
Une autre collaboration importante et avantageuse pour Cassina est celle qui a été nouée avec Ico
Parisi, l'un des principaux acteurs du design italien des années Cinquante. Ses meubles comptent au
nombre des plus intéressantes interprétations du moderne de l'époque. Cela est également
démontré par la manière intense avec laquelle Parisi participe aux expositions et aux aménagements,
en particulier aux Triennales de Milan.
La chaise mod. 691 (1956) résume parfaitement les recherches formelles de cette époque-là: la
tendance au léger, les structures portantes en X, modelées selon les formes organiques à « os », avec
des extrémités pointues et fuselées.
La collaboration nouée entre Gianfranco Frattini et Cassina remonte à 1954. Frattini dessine plusieurs
modèles (dont les fauteuils mod. 831, mod. 849 et les chaises mod. 101, mod. 102, mod. 104, mod.
105, mod. 107) qui expriment le goût le plus sensible et le plus à l'avant-garde de l'époque, à tel
point que les modèles de Frattini constituent, au début des années Soixante, 60% de la production de
Cassina.
Le fauteuil mod. 849 propose un détachement évident entre la partie portante et la portée, une
séparation nette du chevalet en bois de la structure par rapport au dossier et à la coque de
l'ensemble siège-accoudoirs.
La simplicité géométrique du châssis de soutien s'oppose aux courbures et aux cambrures des parties
rembourrées et revêtues qui semblent ainsi quasiment suspendues.
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COURS n°6 :
Ce cours à pour but de s’intérréser à la place du design en France.
Le design en France repose sur deux organismes : l’UCAD et l’ENSCI.
En 1869, sort un livre « le Beau dans l’Utile », moment fondamentale du design en France.
En 1901, formation des sociétés SAD (Sociétés des Arts Décorateurs) et SAF (Sociétés des Artistes
Français). Ces sociétes ont pour but de promouvoir le design.
La SAD propose ainsi des expositions au pavillon de Marsamson qui deviendra le musée des
Arts Décoratifs.
En 1907, à lieu une grande exposition de la SAD qui présente l’Art Deco.
Caractéristiques de ce mouvement : on essaye de regarder la géométrie en gardant des formes très
pures, très décoratives avec des effets de rythme.
Un des grands designer français qui a défendu l’idée du meuble pour tout le monde est
Francis Jourdain (1876-1958) peintre, créateur de meubles et de décorations d'intérieurs, de
céramiques, et d'autres objets d'arts décoratifs. À partir des Années 1930, il s'est de plus en plus
engagé politiquement et a fini par adhérer au parti communiste français. À la fin de sa vie, il a exercé
la fonction de Président du Secours Populaire Français.
Fils de l'architecte Frantz Jourdain, fondateur du salon d'automne, son enfance bénéficie des
nombreuses relations de ses parents dans les milieux intellectuels (Émile Zola, Alphonse Daudet) et
artistiques (cercle d'Alexandre Charpentier). Pionnier du mouvement moderne, il abandonne au
début du XXe siècle le style art nouveau dans lequel il s'était distingué (décoration de la villa
Majorelle à Nancy), grâce en particulier à l'influence d'Adolf Loos, précurseur du Bauhaus.
Proche des nabis (Bonnard, Vuillard) il restera fidèle à la devise de « l'art pour tous ». Sa peinture
sera influencée par celle des « fauves » (Henri Matisse, Albert Marquet). Proche d'Octave Mirbeau, il
soutient avec lui les romanciers du petit peuple Charles-Louis Philippe et Marguerite Audoux.
Abandonnant la peinture et la gravure en 1912, il invente et commercialise un système de meubles
interchangeables bon marché et ouvre en 1919 une boutique de céramiques, tissus, luminaires et
autres objets décoratifs d'un style résolument moderne. Dans cette période, il collabore
régulièrement aux Cahiers d'Aujourd'hui dirigés par son ami Georges Besson.
En 1929 il participe à la fondation de l'union des artistes modernes (UAM) aux côtés de
Robert Mallet-Stevens, Charlotte Perriand, Pierre Chareau, René Herbst... Il s'engage de plus en plus
dans le combat politique et adhère en 1932 à l'Association des écrivains et artistes révolutionnaires
(AEAR) auprès d'André Gide, Aragon et Paul Vaillant-Couturier.
Il est pourchassé par la Gestapo pendant la Seconde Guerre mondiale. À la libération, il consacre la
majeure partie de son temps à des critiques d'art sur les peintres qu'il a côtoyé (Toulouse-Lautrec,
Pierre Bonnard, Paul Cézanne, Albert Marquet...) et à la rédaction de ses mémoires. Il est alors
membre du comité directeur de la revue La Pensée fondée par Paul Langevin.
Francis Jourdain a été un des tous premiers fondateurs des arts décoratifs modernes en France.
Le développement de l’Art Deco en France a permis la création de l’Ecole Nationale
Supérieure des Arts Décoratifs. (ENSAD)
Les « Arts déco » (ENSAD) sont nés de l'École royale gratuite de dessin créée en 1766 par JeanJacques Bachelier (1724-1806), ouverte officiellement en 1767 par lettres patentes du roi Louis XV. Il
s'agissait alors de développer les métiers relatifs aux arts et d'accroître ainsi la qualité des produits
de l'industrie. Les cours étaient donnés rue de l'École de médecine, dans le bâtiment toujours à
l'enseigne de l'école qui est actuellement affecté à l'Université de Paris III-Sorbonne Nouvelle. Par
l'apprentissage exigeant et rigoureux du dessin, l'école associait métier et culture, intelligence et
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sensibilité, afin que les meilleurs artisans deviennent des artistes créateurs. À la base de la formation,
le dessin comprenant géométrie, figure et ornement, visait à contrer la débauche de pittoresque à
l'époque et « à rendre la précision familière ».
En 1877, après plusieurs changements d'appellations, l'institution devient l'École nationale
des arts décoratifs. À partir des années 1930, elle explore de nouveaux domaines, en particulier les
arts graphiques. Cassandre crée en 1932 un cours libre sur l'affiche publicitaire. Après-guerre, sous
l'impulsion de son directeur Léon Moussinac, l'école se recentre autour de l'architecture intérieure.
En 1962 Jacques Adnet fait appel à Roger Tallon pour mettre en place ce qui s'appelait encore
« esthétique industrielle » qui sera de facto le premier enseignement de design industriel en France.
En 1966, Jean Widmer apporte un bouleversement similaire dans les « arts graphiques » qui
deviennent le « graphic design ». La fin des années 1960 et le début des années 1970 sont l'occasion
d'autres bouleversements sur le fonds desquels l'école vit encore aujourd'hui. De nombreuses
disciplines prennent une nouvelle importance, d'autres apparaissent : textile, design vêtement,
photographie, scénographie, vidéo, mobilier ou infographie. La pédagogie se fait plus réflexive et
plus expérimentale.
La plus grande designer française est Charlotte Perriand.
Charlotte Perriand est une architecte et designer française née le 24 octobre 1903 et morte le
27 octobre 1999. Charlotte Perriand est diplômée de l'école de l'union centrale des arts décoratifs.
Elle se fait connaître à l'âge de 24 ans avec son Bar sous le toit en acier chromé et aluminium anodisé
qui est présenté au Salon d'automne de 1927 et acclamé par la critique. Peu après elle commence
une collaboration qui dure près de dix ans avec Pierre Jeanneret et Le Corbusier qui l'intègre dans
l'équipe de son agence en 1927 en lui confiant la responsabilité de « l'équipement de l'habitation ».
Elle présente avec eux en 1929 au Salon d'automne : L'Equipement de l'habitation : des casiers, des
sièges, des tables. Ce mobilier est édité par puis plus récemment par Cassina. À côté de René Herbst
et Pierre Chareau, elle est un des membre fondateurs de l'UAM (Union des artistes modernes) en
1929, présidée par Robert Mallet-Stevens.
Elle entretient également des liens étroits avec les ateliers de Jean Prouvé à Nancy mais aussi avec
les architectes Paul Nelson ou l'atelier Lagneau-Weill-Dimitrijevic (LWD).
À partir des années 1940, son style est fortement influencé par un long séjour en Extrême-Orient, et
notamment au Japon de 1940 à 1942 (voir le mouvement Mingei).
Lorsqu'en 1927 Charlotte Perriand rejoint l'agence de Pierre Jeanneret et du Corbusier, elle
décide de rompre avec l'académisme architectural, et d'adopter des théories prenant en compte les
matériaux, la fonctionnalité, les loisirs et le bien être. Elle se tourne ainsi vers le logement social qui,
durant l'entre-deux-guerres fut une des questions les plus importantes et des plus difficiles à
résoudre au vu de l'urgence d' une telle nécessité. Les architectes se voulant alors modernes et
impliqués dans le mouvement politique et social, se devaient de s'y atteler.
En 1929, dans une même logique elle démissionne du salon des artistes décorateurs et fonde avec
d'autres membres l'Union des artistes modernes (l'UAM), avec notamment Robert Mallet-Stevens.
Ce mouvement à pour volonté d'exploiter les nouveaux matériaux et les nouvelles techniques pour
l'adapter à une vision moderne et revalorisée des arts décoratifs. En 1930 lors du IIIe congrès du
CIAM à Bruxelles (Belgique),le Corbusier , dans ce que l'on nomma La Chartes d'Athènes, précisa ainsi
les volontés d'une trentaine d'architectes européens, tous membres du CIAM (Congrès
Internationaux d'Architecture Moderne): " la nécessité d'une conception nouvelle de l'architecture,
qui satisfasse aux exigences matérielles, sentimentales et spirituelles de la vie présente".
En novembre 1931, Le Corbusier signe un article d'une trentaines de pages contenant études et
dessins, paru dans le neuvième numéro de la revue Plans, dans lequel il présente ses études sur
l'habitation minimum dont la cellule de 14m2 par habitant. Plus tard celles ci seront regroupées sous
le vocable de ville radieuse. Charlotte Perriand collabora activement à cette étude importante, les
184 documents originaux qui la constitue furent en effet retrouvées dans ses archives, et non dans
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celles de l'agence Le Corbusier-Jeanneret, étant donné que ce fut elle qui en réalisa la majeur partie
de l'étude et des dessins . Ce ne sera quand 1935, lors de la sortie livre de cette étude que le nom de
Perriand apparaîtra en tant que collaboratrice.
Le Corbusier était préoccupé par le logement social depuis ses études à La-Chaux-de-Fonds, ville
manufacturière. Lorsqu'il visite la Chartreuse de Florence à l'occasion de son premier voyage
d'étudiant en architecture (il venait de terminer l'école d'arts décoratifs), qu'il s'intéresse aux cellules
qu'il désigne alors comme étant "[...] la solution de la maison ouvrière type unique ou plutôt du
terrestre". Il y voit un aménagement modulaire ou les portes de placards deviennent des tables et ou
les rangements se trouvent encastrés dans les murs, bien qu'il ne se contente alors que de relever les
motifs décoratifs, il parlera tout au long de sa carrière des cellules monacales. Il y retournera par
ailleurs une deuxième fois en 1911.
En 1934,lors d'un concours organisé par Paul Breton et la revue Architecte d'Aujourd'hui, dont le
thème fut « La maison individuelle, pour une famille composée des parents et de trois enfants », les
membres de l'UAM dévoilent le principe de modularité. En 1935 ils sont de nouveau sollicités afin de
réfléchir sur "une maison de week-end"; celle-ci doit pouvoir accueillir les parents, trois enfants et
deux invités, le tout en respectant une structure légère et démontable. Les projets les plus
recherchés seront exposés à la "2e Exposition de l'habitation" de la même année. Charlotte Perriand
propose une maison à l'extrême modularité architecturale intérieur et extérieur; Elle recourt à son
concept de zonage qu'elle avait déjà utilisé avec le Corbusier lors du Congrès de Bruxelles. Celui-ci
consiste en l'emploi de cloisons coulissantes afin de découper le logement selon les besoins et
mouvement de ses occupants. La maison de week-end de Perriand est une sorte de "tente" faite de
bois et de métal juchée à 50 cm sur une plate-forme; plusieurs cellules de 9 m2 juxtaposables la
compose, le nombre de celles-ci pouvant varié selon les besoins et le budget alloué à sa construction.
Elle recevra la 2e mention a ce concours.
Perriand développera deux autres projets de la même essence, mais cette fois-ci en induisant
le concept de "préfabrication"; le Refuge Bivouac (1936-1937, ingénieur André Tournon), installé au
col de Mont Joly, à Megève en Haute-Savoie, pouvant accueillir 6 personnes, il est constitué
d'éléments préfabriqués s'articulant autour d'un ossature faite de tubes d'aluminium légers et
robustes. De plus l'aluminium est un excellent isolant thermique et n'est que très peu cher. As
semblable en seulement 4 jours, sa superficie intérieure de 8 m2 a été pensée de façon à ce que tout
les équipements soient compacts, transportables et modulables, toujours dans un même souci de
fonctionnalité, d'efficacité et d'économie. Le mobilier, fait nouveau pour l'époque, est conçu avant
l'architecture afin que celui-ci soit pleinement intégré a l'ensemble de la structure. Ces innovations
furent développées avec Jeanneret et le Corbusier, notamment lors de l'étude de la cellule de 14 m2.
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