
PLAN DE COURS
04.06.2015 2
• Méthodologie : La dissertation (élaboration d’une problématique et construction du plan).
3ème séance : « La Bible illustrée par les grands maîtres »
Aux côtés de l’architecture, la peinture se met au service de l’Église pour transmettre des contenus religieux
dont l’approche personnelle par le public était jugée « dangereuse ». Pendant des siècles, en Occident, la
Bible demeure, avec la mythologie gréco-latine, le principal sujet des œuvres d’art. Le génie de centaines
d’artistes du Moyen Âge à la Renaissance n’est soutenu que par des mécénats proches du monde
catholique, demandant en échange de se conformer à une certaine lecture du texte biblique. Il s’agit alors de
montrer par l’analyse de quelques chefs-d’œuvre comment les artistes ont mis leur talent au service des
institutions et de considérer, par l’exemple d’un commentaire moderne (de Proust) et de l’étude d’un musée
(à partir notamment de leur modernisation, à travers l’exemple du Louvre), l’immortalité des œuvres et, en
contraste, la fugacité du public.
Supports :
• La Cène : Domenico Ghirlandaio, Cenacolo de Ognissanti (1480) ; Léonard de Vinci, La Cène
(1494-1498) ; Paolo Veronese, Le Repas chez Levi (1573) ; Alessandro Allori, Ultima Cena (1582).
• Le Souper chez Emmaüs : Jacopo Pontormo, Le Souper à Emmaüs (1525) ; Le Caravage, Le
Souper à Emmaüs (1606) ; Rembrandt, Les Pèlerins d'Emmaüs (1648).
• Le Jugement dernier : Giotto, Chapelle des Scrovegni (1303-1306) ; Fra Angelico, Le Jugement
dernier (environ 1431) ; Michel-Ange, Le Jugement dernier dans la Chapelle Sixtine (1536-1541).
• Marcel Proust, « La charité de Giotto » dans Du côté de chez Swann (1913).
• Méthodologie : L’interprétation et l’analyse d’une œuvre d’art.
4ème séance : « Chanter la Bible »
L’ère de la musique baroque débute symboliquement en Italie avec l’opéra de Claudio Monteverdi (1567-
1643), L’Orfeo (1607), et se termine avec les contemporains de Johann Sebastian Bach (1685-1750). Le
compositeur italien a profité à la cour de Vincent de Gonzague à Mantoue d’un mécène exubérant porté sur
les arts et a joui, en tant que musicien, d’une réputation flatteuse. Bach, de son vivant, n’était connu que
localement, et surtout comme organiste et improvisateur. Si le premier ne s’est pas adonné exclusivement à
la musique sacrée et a su donner une interprétation humaine à l’expression de sentiments divins, pour Bach
la musique sans Dieu n’est rien. Nous étudierons la manière dont Monteverdi et Bach ont transposé en
musique le sentiment de la compassion et de l’abandon à la douleur et engagé ce qu’on appellera
rétrospectivement « la révolution baroque ». On comparera le Pianto della Madonna (1640) de Monteverdi,
métamorphose ultime du Lamento d’Arianna, à un choral extrait de La Passion selon saint Matthieu (1727)
de Bach.
• Supports : Claudio Monteverdi ; Pianto della Madonna, dernière partie de la Messa a quattro voci da
cappella, dans Selva morale e spirituale (1640) ; Johann Sebastian Bach, « O Haupt voll Blut und
Wunden (Ô tête couverte de sang et de blessures) » dans Passion selon saint Matthieu (1727).