Office pour l’Information Eco-Entomologique du Languedoc-Roussillon Siège social‑: Mairie, 66500 Nohèdes Les araignées du massif des Aiguilles Rouges par J.-C. Ledoux, M. Emerit et G. Pinault 1996 office pour l’information éco-entomologique du Languedoc-Roussillon Les araignées du massif des Aiguilles Rouges par J.-C. Ledoux, M. Emerit et G. Pinault Cette étude a pour but d’établir un premier inventaire des araignées du massif des Aiguilles Rouges. Elle a été menée à partir de quelques stations choisies pour leur représentativité, sur les réserves des Aiguilles Rouges, de Passy et du Vallon de Bérard et sur leurs environs immédiats. Les récoltes ont été faites de façon à permettre l’obtention de données sur la biologie des espèces, en particulier sur l’adaptation des cycles aux conditions de la vie en altitude. Il nous a paru utile d’étendre cet inventaire aux Opilions qui s’approprient également des proies vivantes et dont l’impact trophique est loin d’être négligeable. Description des stations prospectées 13 août 1993. Chamonix, de la combe de l’Index au lac Blanc. (1) Combe de l’Index, environs de névés (alt. 2380 m). A leur voisinage immédiat, il n’y avait pas grand chose, les araignées étant localisées aux points de végétation, et leur nombre augmentant en s’éloignant des névés. Récolte sous les pierres essentiellement. (2) Combe des Aiguilles crochues, au milieu des éboulis sans végétation et des névés. (3) Aux environs immédiats, pentes herbeuses avec pierres et éboulis stabilisé couvert de végétation (petits blocs). (4) bord du lac Blanc (alt. 2350 m), pelouse avec cailloux ; sous les cailloux et dans l’herbe. 14 août 1993. Réserve naturelle de Passy. (5) Ayères des Pierrières, sous le Dérochoir ; prairie avec nombreuses gentianes (alt. 1630 m). Récoltes au sol et par fauchage. (6) Eboulis de Barmeché. Moraine d’avalanches, peu envahie par la végétation (alt. 1800 m environ). Récolte sous les pierres. (7) Lac Laouchet, prairie tourbeuse (et détrempée) au bord du lac (alt. 1870 m). Récolte dans les joncs et les mousses. Nombreuses Pardosa et très nombreuses toiles d’Erigone bien visibles. (8) Entre le lac Laouchet et le lac de Pormenaz (alt. 1860 m), prairie tourbeuse comparable à celle du lac Laouchet. Toiles moins nombreuses. (9) Bord du lac de Pormenaz (alt. 1870 m), un talus couvert de Rhododendrons : très grande abondance de toiles d’araignées, très grande abondance aussi d’araignées, par fauchage ou battage de ces rhododendrons (détail notable, comparé à la pauvreté rencontrée ailleurs dans cette essence arbustive). 15 août 1993. Environs immédiats du col des Montets. (10) Aulnaie très dense, frondaison allant de 2 m à 2,5 m, sol en pente forte et parcouru de ruisseaux. Récoltes au sol, par fauchage et par battage (la strate arbustive se confondant avec la strate herbacée, ces deux derniers niveaux ont été regroupés). (11) Ancien éboulis stabilisé, couvert d’une lande à rhododendrons, callunes et myrtilles. Récoltes sous les pierres et par fauchage ou battage. 16 août 1993. Sentier dit du Grand Balcon, de la Flégère au col des Montets. (12) Lande à rhododendrons de la Flégère. Très peu d’animaux, mais assez variés. Alt. 1900 m environ. Récoltes au sol. (13) Les Chéserys (alt. 1900 m), éboulis immobile à gros blocs. A noter la circulation d’air frais sous les blocs et l’existence de deux niveaux office pour l’information éco-entomologique du Languedoc-Roussillon 2 dans le peuplement : des araignées thermophiles sous les petits cailloux de surface, chauffés par le soleil, et des araignées d’allure cavernicole au fond, entre les gros blocs. (14) Pré tourbeux des Chéserys (alt. 1950 m). Même aspect que ceux des environs du lac Laouchet. (15) Eboulis de la combe de la Remuaz (alt. 1900 m env.). Eboulis stabilisé avec également circulation d’air froid par-dessous. Araneus diadematus et Aculepeira ceropegia observées ; elles construisent leur toile entre les grands blocs. 17 août 1993. Combe de Bérard. (16) Au voisinage du refuge, alt. 1930 m, prairie en exposition nord, en forte pente. Peu de litière en surface ; les zones les plus riches en araignées sont celles recouvertes par la Composée Adenostyles albifrons, zones qui présentent une plus grande quantité de détritus. Peu d’araignées errantes mais beaucoup d’Erigonidae. Récoltes au sol, sous les pierres et par fauchage. (17) Dans le lit du torrent, zone à relativement faible pente (alt. 1720 m). Dans le lit mineur, sous les galets non fixés par la végétation. (18) Entrée de la combe de Bérard, bois de mélèzes (alt. 1680 m env.). Sous-bois avec myrtilles et litière acide épaisse. On y a observé un petit nombre d’animaux, peut-être à cause de leur dispersion dans cette épaisse litière. Récoltes au sol, par fauchage et par battage. 18 août 1993. Montagne des Posettes, face ESE. (19) Futaie relativement ancienne d’épicéas, non exploitée, avec quelques bouleaux ; nombreux troncs au sol. Alternance de sous-bois clairs et de zones très sombres sans strate herbacée. Récolte au sol, sous les bois morts essentiellement, et dans la litière, partie sombre ; récolte par fauchage dans les parties plus éclairées (avec strate herbacée!) ; récolte par battage des branches basses. (20) Dans une clairière, prairie à Epilobium (1,20 m à 1,50 m de haut!), avec framboisiers. Récolte au sol. Les araignées y étaient assez accessibles par le fait qu’il y avait très peu de litière. (21) A côté, une prairie plus rase, avec myrtilles et ombellifères. Récolte par fauchage. (22) En lisière de cette clairière, un cône d’éboulis de plaquettes de schistes ardoisés provenant d’une carrière abandonnée ; fort gradient de température entre les schistes de surface chauffés par le soleil et les couches sous-jacentes. (00) Sont marquées ainsi les récoltes éparses : près de la gare du Buet, le 12 août 1993 et près du col des Montets le 18 août 1993. Les lettes a, b et c, indiquent les strates dans lesquelles ont été récoltées les araignées, à savoir: a : au sol, sous les pierres ou sous les herbes (chasse à vue uniquement). Cette exploration fournit également des animaux vivant dans les strates supérieures, mais qui tombent lors de la récolte. b : haut des herbes (récolte par fauchage). c : branches, depuis 50 cm jusqu’à 2 m (récolte par battage, au parapluie japonais). Araignées et Opilions rencontrés dans ces stations Nota : le décompte donné pour chaque espèce est approximatif. Pholcidae Pholcus opilionoides (Schrank) — trois immatures. — 22a. Drassidae Drassodes heeri (Pavesi) — douzaine de femelles, douzaine d’immatures. — 1a, 2a, 3a, 4a, 6a, 13a, 16a, 17a. Drassodes lapidosus (Walckenaer) — une femelle et ses petits. — 22a. (Drassodes sp. —15a). Gnaphosa badia (L. Koch) — une femelle, deux immatures. — 16a. Gnaphosa leporina (L. Koch) — une femelle. — 22a. Haplodrassus signifer (C. Koch) — une femelle. — 3a. Zelotes apicorum (L. Koch) — deux femelles. — 22a. Zelotes subterraneus (C.L. Koch) — une femelle. — 17a. (Zelotes sp. — 13a). Clubionidae Agroeca proxima (O. P.-Cambridge) — une femelle. — 12a. office pour l’information éco-entomologique du Languedoc-Roussillon 3 Clubiona diversa O. P.-Cambridge — une femelle. — 12a. Clubiona hilaris Simon — deux mâles (sûrs), deux femelles [ou terrestris?]. — 13a, 22a, 00. Je ne vois pas de critère sûr pour distinguer les femelles de Clubiona hilaris et Clubiona terrestris. Clubiona reclusa O.P. Cambridge — une femelle, six immatures. — 18b. Clubiona terrestris Westring ? — deux femelles, deux immatures [voir C. hilaris]. — 11a. (Clubiona sp. — 5a, 10b-c, 12a, 16ab, 18c, 20a, 21b). Micaria pulicaria (Sundevall) — un mâle. — 12a. (Micaria sp. — 3a). Sparassidae Micrommata virescens (Clerck) — deux immatures. — 11b, 21b. Thomisidae Diaea dorsata (Fabricius) — treize immatures. — 19bc. Misumena vatia (Clerck) — une femelle. — 21b. (Oxyptila sp. — 12a). Xysticus cristatus (Clerck) — deux femelles. — 1a Xysticus lanio C.L. Koch — une femelle. — 1a. (Xysticus sp. [diverses espèces]. — 5a, 6a, 9b, 10b-c, 11ab, 20a, 21b). Philodromidae Philodromus aureolus (Clerck) — une femelle, un immature. — 19b. Philodromus collinus C.L. Koch — une femelle, trois subadultes, un très jeune. — 19c (Philodromus sp. du groupe d’aureolus. — 11b, 12a, 18bc). Salticidae Aelurillus v-insignitus (Clerck) — une femelle, deux immatures.— 22a. Evarcha arcuata (Clerck) — quatre mâles, trois femelles, treize immatures. — 11b, 12a. Evophrys erratica (Walckenaer) — un mâle. — 00. Evophrys petrensis (C. Koch) — une femelle, deux immatures. — 3a. (Evophrys sp. — 6a, 22a). Heliophanus aeneus (Hahn) — trois femelles, trois mâles, six immatures. — 5b, 6a, 13a, 22a. Heliophanus auratus C. Koch — deux mâle. — 6a, 14a. Heliophanus flavipes Hahn — une femelle, onze immatures. — 21b. (Heliophanus sp. — 5a). Salticus scenicus (Clerck) — une femelle, deux immatures. — 5a, 22a. Sitticus caricis (Westring)? — une femelle. — 10b-c. Sitticus floricola (C. Koch) — un mâle, deux femelles, trois ou quatre immatures. — 13a, 00. Sitticus rupicola (C. Koch) — une femelle, un mâle. — 13 a?. Theridiidae Achaearanea umbratica (L. Koch) — une femelle, onze immatures. —10b-c, 11b, 18bc. Robertus lividus (Blackwall) — un mâle, une femelle. — 3a Robertus truncorum (L. Koch) — quatre femelles. — 10a, 18a, 19a. a Espèce considérée par Simon comme synonyme de Robertus lividus ; elle en est bien distincte. (Robertus sp. — 20a). Theridium furfuraceum Simon — une femelle, un immature. — 3a. — Espèce bien rarement signalée. Theridium impressum L. Koch — cinq femelles. — 5a, 7a, 12a, 14a. Theridium sisyphium (Clerck) — deux femelles, deux immatures et des bébés. — 11b, 00. (Theridium sp. — ). Linyphiidae Erigoninae Asthenargus paganus (Simon) — une femelle. — 18a Caracladus avicula (L. Koch) — un mâle, une femelle. — 18a, 19a. Diplocephalus helleri (L. Koch) — quatre mâles, six femelles. — 1a, 4a. Diplocephalus latifrons (O. P.-Cambridge) — une femelle. — 20a. Erigone atra (Blackwall) — deux femelles. — 14a. office pour l’information éco-entomologique du Languedoc-Roussillon 4 Erigone cf. welchi Jackson — deux femelles. — 14a. a La détermination des femelles d’Erigone est très délicate. Si cette détermination est vérifiée, l’espèce est nouvelle pour la faune française. Erigone cristatipalpus Simon — six mâles, douze femelles, huit imm.? — 7a, 8a, 14a. aa Cette espèce est très proche de E. psychrophila, qui est nordique et arctique, alors que cristatipalpus semble alpine uniquement. Erigone dentipalpis (Wider) — huit femelles, un mâle, un imm.? — 7a, 8a, 14a. (Erigone sp. — ) Gonatium corallipes (Cambridge) — trois femelles, un mâle. — 11b, 20a, 22a. (Gongylidium sp. ?) Micrargus herbigradus (Blackwall) — un mâle, deux femelles. — 10a, 20a. Minicia marginella (Wider) ? — deux immatures. — 11b. Oedothorax cantalicus (Simon) — cinq mâles, neuf femelles. — 10b-c. aa Cette espèce est peut-être synonyme d’Oedothorax gibbifer Kulczynski. Elle a été rarement signalée. Rhaebothorax paetulus (P. P.-Cambridge) — deux femelles. — 1a. Walckenaera acuminata Blackwall — un mâle. — 20a. Walckenaera antica (Wider) — un mâle. — 20a. Walckenaera capito (Westring) — une femelle. — 1a. Walckenaera fugax (O. P.-Cambridge) — une femelle. — 20a. Linyphiidae Linyphiinae Bathyphantes gracilis (Blackwall) — une femelle. — 7a. Bolyphantes alticeps (Sundevall) — dix femelles, sept mâles, douze immatures. — 5ab, 10b-c, 11b, 18b, 19b, 20a. Bolyphantes luteolus (Blackwall) — vingtaine de femelles, dizaine de mâles, trentaine d’immatures. — 9b, 10ab-c, 12a, 16ab. Centromerus pabulator (O. P.-Cambridge) — six mâles, dix-sept femelles, vingtaine d’immatures. — 4a, 16a. a Au lac Blanc, les femelles adultes sont bien pigmentées, alors que les mâles sortent juste de la mue. Trois cohortes sont représentées (et quatre si on compte les œufs, très probablement présents). L’accouplement pourrait se faire à l’automne (septembre voire octobre), et la ponte au printemps. Si tel est le cas, la croissance pourrait se faire en deux ans et les femelles vivre un an de plus au stade adulte. Centromerus sylvaticus (Blackwall) — trois femelles, quatre mâles, quatre immatures. — 10a, 20a. (Centromerus sp. — 11a). Drapetisca socialis (Sundevall) — un mâle, deux subad. — 10a, 19c, 00. Halorates cf. reprobus (O. P.-Cambridge) 1 — une femelle, un immature. — 1a. a Cette femelle a subi un traumatisme : céphalothorax avec cicatrice, patte IV droite régénérée. Les yeux médians antérieurs manquent (mais on voit les cornées). Des petites différences avec H. reprobus sont à noter. a Halorates reprobus est une espèce plutôt arctique, mais surtout localisée au bord de mer. La découverte de cette espèce dans les Alpes est assez surprenante, mais il faut penser que la haute montagne, comme le bord de mer, sont des milieux refuges. Helophora insignis (Blackwall)?? — une femelle subadulte. — 19b. Hilaira excisa (O. P.-Cambridge) — deux mâles, une femelle, deux immatures. — 10ab-c. Labulla thoracica (Wider) — trois immatures, un mâle. — 19a. Leptorhoptrum robustum (Westring) — neuf femelles, un immature. — 16a. Leptyphantes alacris (Walckenaer) — un mâle. — 19a. Leptyphantes alutacius Simon — une femelle. — 16a. Leptyphantes cebennicus Simon — un mâle. — 20a. a Comme son nom l’indique, l’espèce a été décrite des Cévennes. Elle est probablement nouvelle pour les Alpes. Leptyphantes fragilis (Thorell) 2 — une femelle. — 19a. Leptyphantes mengei Kulczynski — cinq mâles, six femelles. — 10ab-c, 18b, 20a. Leptyphantes mughi (Fickert) — un mâle, onze femelles, trois immatures. — 18b, 19bc. _____ 1. En fait, ce doit être Sciastes carli (Lessert). – Voir rapport 1995. 2. Espèce à supprimer‑: les individus déterminés comme L. fragilis sont en fait des L. pseudoarciger. – Voir rapport 1995. office pour l’information éco-entomologique du Languedoc-Roussillon 5 Leptyphantes obscurus (Blackwall) — six femelles, un mâle, trois immatures. — 11b, 18bc, 19abc. Leptyphantes pallidus (O.P. Cambridge) 3 — une femelle. — 19a. Leptyphantes pinicola Simon — deux femelle. — 1a, 3a. Leptyphantes pseudoarciger Wunderlich — six femelles, trois immatures. — 19a. a L. pseudoarciger a été décrite récemment ; elle est très peu différente de L. fragilis. La présence des deux espèces dans la même localité me fait douter de la validité de cette espèce 4. Leptyphantes tenebricola (Wider) — seize femelles, un mâle. — 4a, 16a, 19ab. Leptyphantes zimmermanni (Bertkau) — deux mâles, deux femelles. — 1a, 10ab-c. (Leptyphantes sp., immatures de diverses espèces. — 1a, 3a, 5b, 10b-c, 12a, 13a, 16a, 18ac, 19ab, 20a). Linyphia triangularis (Clerck) — un immature. — 10b-c. Macrargus(?) strandi (Schenkel) 5 — un mâle. — 19a. Meioneta gulosa (L. Koch) — une femelle, un mâle subadulte, un immature. — 1a. Meioneta rurestris (C.L. Koch) — deux femelles. — 5b, 17a. (Neriene sp. — 5b). Oreonetides vaginatus (Thorell) — deux femelles. — 1a, 16a. Pityohyphantes phrygianus (C. Koch) — sept immatures. — 19bc. Porrhomma pallidum Jackson ? — un mâle 6. — 19a. Ce mâle est très peu pigmenté, ce qui ajoute une difficulté supplémentaire à son identification. Si la détermination est correcte, l’espèce est peut-être nouvelle pour la faune française. Troglohyphantes lucifugus (Simon) — une femelle, une femelle subadulte. — 11a. _____ 3. Cette femelle est en fait L. nodifer – Voir rapport 1995. 4. Voir note 2. 5. Est synonyme de Scotargus pilosus Simon. – Voir rapport 1995. 6. Plutôt Porrhomma convexum (Westring). – Voir rapport 1995. Argiopidae Aculepeira ceropegia (Walckenaer) — trois femelles, quinzaine d’immatures. — 5ab, 11b, 15a, 21b. Araneus diadematus Clerck — cinq femelles, un mâle, un immature. — 5a, 6a, 7a, 10b-c, 11bn 13a, 19a. Araneus quadratus Clerck — deux femelles, un mâle, trente immatures (certainement plus). — 5b?, 9b, 11b, 12a, 16b, 21b. a Araneus diadematus et Araneus quadratus sont représentées à la fois par des adultes et des immatures de tailles diverses. Sur le bord du lac de Pormenaz, les A. quadratus immatures se répartissent en 2 cohortes, auxquelles il faut ajouter les adultes, soit 3 cohortes! Le cycle durerait donc deux ou trois ans. Cela semble aussi la règle pour les Cyclosa et les Gibbaranea sp. qui ont été récoltées. Cela ne semble au contraire pas le cas d’Aculepeira ceropegia, qui ferait quand même son cycle dans l’année. (Araneus sp. — 5b, 18b-c). (Araniella sp. — 18b, 19bc). Cercidia prominens (Westring) — un immature. — 20a. Cyclosa conica (Pallas) — quinzaine d’immatures. — 18c, 19c. (Gibbaranea sp. — 19c). Larinioides ocellatus (Clerck) — deux immatures. — 10b-c. Meta segmentata (Clerck)? — huit immatures. — 10ab-c, 18abc. Nuctenea umbratica (Clerck) ? — un immature. — 10b-c. (Zygiella sp. — 18c, 19bc). Tetragnathidae (Tetragnatha sp. — 10b-c, 14a, 20a). Amaurobiidae Amaurobius fenestralis (Stroem) — dix femelles, cinq mâles, sept immatures (environ). — 13a, 19ac. Agelenidae Coelotes terrestris (Wider) — trois femelles. — 19a, 00. Cryphaeca sylvicola (C. Koch) — trois mâles, sept femelles, sept immatures. — 13a, 19ac. Cybaeus angustiarum L. Koch — un immature. — 19a. office pour l’information éco-entomologique du Languedoc-Roussillon 6 Tegenaria silvestris L. Koch — un mâle, deux immatures. — 11a. (Tegenaria sp. — 13a). Hahniidae Hahnia difficilis Harm — une femelle. — 12a. a Espèce probablement nouvelle pour la faune française. Elle avait été certainement déjà récoltée, mais confondue avec Hahnia montana ou H. candida. Lycosidae Acantholycosa rupicola (Dufour) — une femelle. — 1a. a Cette espèce ne semble pas avoir encore été signalée dans les Alpes françaises. Elle est connue des Pyrénées, du sud de l’Espagne (Sierra Nevada), et du centre des Alpes (Suisse, notamment le Valais) [Thaler, 1993] ; elle vit aussi au sommet du Mont Ventoux (Vaucluse). (Acantholycosa sp. — 2a, 3a, 6a?). Alopecosa alpicola (Simon) — deux femelles, cinq immatures. — 6a. (Alopecosa sp. — 5a). Pardosa agrestis (Westring) — un mâle. — 1a Pardosa amentata (Clerck) — trentaine de femelles, vingtaine d’immatures. — 7a, 8a, 14a. Pardosa blanda (C.L. Koch) — deux femelles, un mâle. — 1a, 3a, 4a. Pardosa nigra (C.L. Koch) — quatre mâles, quatre immatures. — 1a, 3a, 4a, 5a. Pardosa proxima (C.L. Koch) — une femelle. — 8a. Pardosa saltuaria (L. Koch) — trois femelles, deux mâles. — 1a, 14a, 16a. Pardosa saturatior Simon — un mâle, deux femelles, dix-huit immatures. — 17a. a Il a été vu de nombreux immatures de tous âges, depuis les très jeunes venant de quitter leur mère jusqu’à des sub-adultes (notamment des mâles subadultes). Il est possible que cette espèce n’ait plus de saisonnalité précise. (Pardosa sp. — 16b, 19a, 20a, 22a). Xerolycosa nemoralis (Westring) — un mâle, un immature. — 22a. Opilions Astrobunus bernardinus Simon — un immature. — 00.a a Opilion des Alpes françaises et italiennes. Plus à l’est, dans les Alpes suisses et dans les Carpathes, est remplacé par A. laevipes (Canestrini). Dicranopalpus gasteinensis (Dol.) — femelle, imm. — 1a, 15a. a Ce petit opilion ne vit qu’à des altitudes supérieures à 2000 m, dans les combes à neige et les moraines. Il est ici à la limite ouest de sa répartition qui s’étend à l’est jusqu’aux Carpathes. On ne l’avait trouvé en France que dans deux stations du Dauphiné. Dresco (1948) précise qu’il manque en Haute Savoie. Nous l’avons trouvé en deux stations. Histricostoma (Nemastoma) dentipalpe (Ausserer) — deux femelles, mâle. — 18a, 19a, 20a. Lophiopilio palpinalis ( ) — un immature. — 18c. Mitopus morio (Fabricius)— très nombreux. — 1a, 4a, 5a, 7a, 8a, 16a, 19ac, 20a. Mitostoma chrysomelas (Hermann) — femelle. — 18a. Nemastoma lugubre (Müller) — mâle. — 18a.a Petite espèce, d’aspect variable, vicariante à l’est de Nemastoma bimaculatum qu’elle remplace dans les Alpes, l’est de la France et toute l’Europe continentale septentrionale. Dans les montagnes jusqu’à 1800 m. Paranemastoma quadripunctatum (Perty) — mâle. — 10a. a Le plus gros des Nemastomatidae. Largement répandu dans les montagnes d’Europe centrale jusqu’à 2000 m. Parisot (1962) donne la Lorraine comme limite ouest de sa répartition européenne, mais une extension au bassin RhôneAlpes était soupçonnée. Conclusions Commentaires écologiques a. Affinités entre stations. Nous avons tenté de mettre en évidence des affinités entre stations en soumettant l’échantillonnage à une analyse numérique par dendrogrammes et optimisation à la diagonale d’un diagramme de Jaccard. Nous n’avons tenu compte que de la présence ou absence des espèces (indice de présence) dans les stations prises deux à deux, ce qui nous a permis d’évaluer les distances entre stations. Nous nous sommes servis à cet effet de diverses formules (distances euclidiennes, indice de Jaccard, et office pour l’information éco-entomologique du Languedoc-Roussillon 7 L’un des dendrogrammes des diverses stations étudiées. l’un des indices de Sokal & Sneath). Les divers dendro- grammes possibles présentent une certaine diversité dans le classement des stations. Cela semble dû essentiellement à l’aspect fragmentaire de l’échantillonnage lui-même (50 % des espèces n’ont été vues qu’une fois) et à la diversité des types d’échantillonnage (toutes les strates n’étaient pas représentées dans toutes les stations). Malgré cela, certains regroupement apparaissent. Les trois zones tourbeuses sont réunies dans onze dendrogrammes sur treize, les deux dendrogrammes restants regroupant deux d’entre elles. Il faut noter toutefois que les espèces que nous avons récoltées dans ces formations ne sont nullement considérées dans la littérature comme représenta- office pour l’information éco-entomologique du Languedoc-Roussillon 8 tives de ces formations. Ce sont essentiellement Pardosa amentata et diverses Erigone. C’est un fait déjà constaté (Villepoux, in verbis) que la faune des tourbières, riche et spéciale à faible ou moyenne altitude, s’appauvrit qualitativement lorsqu’on atteint les hautes altitudes. C’est ce que nous avons constaté : peu d’espèces, dont aucune ne semble liée à ce genre de milieu. Les formations forestières, malgré la diversité d’essences, sont regroupées dans quatre cas, et dans ces quatre cas, une prairie à épilobes leur est associée. Les formations à myrtilles et rhododendrons sont également regroupées dans quatre cas, et regroupées aussi avec la prairie à gentiane de Passy (station 5). Les prairies d’altitude sont quelquefois associées deux par deux, mais ne forment pas un groupe évident. Les éboulis se regroupent très peu, deux d’entre eux étant particulièrement distants des autres : celui des Chéserys et le petit terril des Posettes (station 22). La principale cause semble en être la faible richesse spécifique de ces milieux. L’indice de Jaccard est celui qui donne les résultats correspondant au mieux aux idées que nous avions sur les stations. Ci-joint, un des dendrogrammes construit. L’optimisation à la diagonale d’une matrice stations / stations établie à partir des indices de Jaccard, donne des résultats mitigés mais permet de dégager grosso modo trois regroupements : des éboulis (et les galets du torrent de Bérard ; 3, 2, 17, 1, 4), les tourbières (8, 14 et 7), un ensemble de formations arbustives (5, 12, 9, 21, 20, 10 et 11). Ci-dessous, la matrice optimisée (où seuls les indices supérieurs ou égaux à 10 % sont figurés). c. conditions de vie des espèces. Nous reprenons ici des observations annexées plus haut à la liste des espèces : les araignées qui font leur cycle en un an en plaine semblent le faire ici en deux ans, en règle générale, à des altitudes modérées. En effet, chez de nombreuses espèces, Matrice optimisée des stations. Seuls les indices supérieurs à 10‑% sont figurés. office pour l’information éco-entomologique du Languedoc-Roussillon 9 les individus récoltés se répartissent clairement en deux classes de taille, et donc d’âge. Des espèces printanières sont par exemple représentées par des jeunes et des sub-adultes dès l’été. C’est le cas des Cyclosa conica ou des Gibbaranea rencontrées aux Posettes. Les immatures passeraient donc deux hivers avant d’atteindre le stade adulte. Il y a donc rétrécissement de la période entre le “printemps” et l’“automne”. Il est remarquable que chez les Erigone ou chez Centromerus pabulator par exemple, les femelles adultes, en fin de vie, cohabitent avec les mâles subadultes, annonce de la prochaine saison. A plus haute altitude, certaines espèces font peut-être leur cycle en trois ans (Centromerus pabulator du lac Blanc, Araneus quadratus du lac de Pormenaz), d’autres perdent peut-être une date de maturation et d’accouplement déterminée (Pardosa saturatior, par opposition à Pardosa wagleri, espèce très proche vivant à plus basse altitude ; probablement les Acantholycosa). Il serait intéressant de déterminer à partir de quelle altitude certaines espèces perdent leur saisonnalité, et s’il y a des rapport entre cette perte et la présence ou non d’une activité hivernale. Bilan général de l’étude Au cours d’une semaine de prospections le long de six itinéraires totalisant 22 stations de récolte, 123 espèces d’araignées et d’opilions ont été collectées. Soixante-trois (ou 67) d’entre elles n’ont été observées que sur une station, ce qui représente 50 % du total. Trente-huit espèces ne sont représentées que par un seul individu capturé. La courbe de présence ci-dessous donne une idée de la répartition de ces fréquences. Compte tenu du grand nombre d’espèces qui n’ont été récoltées que dans une seule station alors qu’elles ne sont pas réputées rares, l’inventaire est loin d’être terminé. La liste ci-dessous donne une idée des espèces les plus fréquemment rencontrées dans nos sorties (trouvées 5 fois ou plus) ; on peut considérer raisonnablement qu’elles constituent les éléments aranéologiques dominants du massif prospecté pour la période considérée : Drassodes heeri. — Espèce lapidicole d’altitude, classique des Alpes. Mitopus morio [Opilion]. — Espèce courante, très variable de décor, à large répartition paléarctique et nord-américaine et vivant dans de nombreux biotopes, du niveau de la mer jusqu’à 3000 m. Araneus diadematus. Araneus quadratus. — Deux espèces à toile géométrique, très abondantes sur toute l’Europe à toutes altitudes. Bolyphantes alticeps Bolyphantes luteolus. — Deux espèces de la strate herbacée surtout. Leptyphantes obscurus. — Contrairement aux autres Leptyphantes, celui-ci se rencontre souvent assez haut sur la végétation. Aculepeira ceropegia. — Espèce à large répartition, particulièrement abondante en altitude. Meta segmentata (det. probable, seuls des immatures ont été récoltés). — Espèce à très large répartition, vivant dans de nombreux milieux, sur la strate herbacée et la strate arbustive. Nous n’avons pas trouvé dans l’ensemble des récoltes d’éléments spécifiques au massif étudié, dont les caractéristiques faunistiques se rattachent aux peuplements d’altitude déjà connus des Alpes occidentales ; certaines de En abscisse, le nombre cumulé nos espèces présentent néanmoins un d’espèces; en ordonnées, le nomréel intérêt, car considérées comme bre de captures par espèce. peu courantes, ou inféodées à des biotopes très localisés d’altitude (combes à neige par exemple). D’autres ont vu leur répartition connue élargie. Signalons enfin qu’il serait intéressant pour des chercheurs à venir de suivre ce peuplement tout au long de l’année et surtout de l’estimer quantitativement à partir d’échantillonnages appropriés. office pour l’information éco-entomologique du Languedoc-Roussillon