Creobroter
pictipennis
par
Olivier Salord
Fiche
d'identité
Groupe:
Orthopteroidea
Ordre:
Mantodea
Famille:
Hym
enopodidae
Genre:
Creobroter Serville, 1839
Espèce:
pictipennis
Wood-Mason, 1878
Originaires d'Afrique
et
d'Asie
(Malaisie, Vietnam), les Mantes
du
genre
Creobroter
sont
caractéri-
sées
par
une
petite taille (inférieu-
re à 5 cm) et p
ar
des
coloris
et
des
motifs
chatoyants
. Leurs
co
uleur
s
à
dominante
ve
rte
leur
confèrent
un
exce
llent ca
mouflage
dans
le
biot
ope
où,
à l'affüt, elles
captu-
rent
des
proies
constituées
d'in-
sectes
butineurs
visitant les buis-
sons
et
arbustes
en
fleur.
C.
pictipennis
es
t l'
une
des
repré-
sentantes
d
'un
genre
comprenan
t
de
nombreuses
esp
èces
très res-
semblantes.
Les
observations
qui
suivent
sont
valables
pour
un
grand
nombre
d'e
spèces
de
ces
petites
Mantes-Fleurs
vertes
à
ocelles, tell
es
que
C.
gemmantus
(Rwanda), ou
C.
meleagriS (Vietnam).
I]\"S
E
CTES
17
Le mâle de Cre
obroter
pi
c
tipennis
ne présente
pas
de
p
oin
t
dans
l'ocelle de ses élytres
(C
liché
R.
Le
ma
ît
re)
Mâles et femelles
sont différents
Com
me
c'est le cas
chez
de
nom-
breuses
espèces
de
Mantidae, le
mâle
est
de
morphologie
longi-
ligne. D'
une
lon
gue
ur
de
4 cm,
ante
nn
es
non
comprises,
il
est très
actif à l'état adulte et
possède
un
e
bonne
aptitude
au
vo
l.
Ses
ante
nn
es
sont
l
ongues
et fines.
La
femelle est plus
trapue
et d'
aspect
plus
pui
ssan
t ; sa tête
étant
plus
grosse
que
celle
du
mâle et ses
pattes
r
av
isseu
ses
plus
impo-
san
tes.
Néan
moin
s,
contrairement
aux
femelles d'
aut
res
genres
de
Man
tidae, sa taille est inférieure
d'
un
centimètre à celle
du
mâle.
Vu
de
dessus,
son
abdomen
forme
un
plateau
débordant
de
la surfa-
ce
des
élytres
orné
de
bandes
alte
rné
es
marron
et jaune.
Les individus
des
deux
sexes
sont
orné
s
de
motifs très
pro
ches.
De
co
uleur
ver
te, les élytres
sont
agré-
mentés
de
deux
oce
lles rose oran-
cerclés
de
noir avec,
chez
la
femelle,
un
point
central
noir
mimant
la pupille d'
un
œi
l.
Cette
décoration
est
complétée
chez
les
individus
des
deu
x sexes
par
deux
points blancs sur la partie proxima-
le des élytres.
Les
pattes sont bario-
l
ées
de
vert
et
de
blanc
sur
toute
l
eur
lon
gueur. Les fémurs
des
pattes
médianes
et postérieures
possèdent
de
discrètes
expansions
foliacées.
Les
ailes postérieures,
fines
et
membraneuses,
sont
rouges
dans
leur
premier
tiers,
noires
en
leur milieu et translu-
cides
sur
le reste
de
leur longueur.
Les
ocelles
des
ailes postérieures
de
la f
eme
lle
sont
turquoise,
ceux
du
mâle,
d'un
bleu
beaucoup
moins soutenu.
Le
moment
de
1 Jaccouplement
L'élevage
de
C.
pictipennis s'effec-
tue
entre 20°C
et
23°C et à
un
taux
d'humidité
de
70 à 80%. Des tem-
pératures
supérieures
perturbent
dangereusement
le
déroulement
de
l'exuviation. À
température
ambiante
, le
développement
dure
4 à 5 mois, les mâles
muant
une
fois
de
moins
que
les femelles.
Nourris à
volonté,
mâles
et
femelles vivent entre 2
et
3 mois,
mais la
période
la plus favorable
aux
accouplements se situe dans le
premier
mois
de
vie imaginale.
La
femelle est
en
appel
20 jours après
la
mue
imaginale, les émissions
de
phéromones
sexuelles ayant lieu
au
crépuscule.
Suspendue
à
une
branche
horizontale, elle
cambre
son
abdomen
et brasse l'air à l'aide
de
ses ailes tout
en
ouvrant ses
pièces
génitales. Après s'être assu-
qu
'elle est rassasiée,
on
peut
lui
présenter
un
prétendant.
Si
celui-ci
hésite à s'approcher,
on
le place
directement sur le
dos
de
sa parte-
naire. L'
accouplement
survient
au
bout
de
quelques
minutes et
dure
entre
quatre
et
cinq
heures
.
La
présence
d'une
petite structure
blanchâtre
au
fond
du
vivarium est
la
preuve
indéniable
d'un
accou-
plement
réussi.
Il
s'agit
d'un
spermatophor
e qui
contenait les
spermatozoïdes
. Un
seul
accoupl
e
ment
suffit à fécon-
der
la femelle
pour
plusieurs
pontes
, les
spermatozoïdes
étant
stockés
dans
la
spermathèque
de
la femelle. N
otons
qu'une
femelle
non
fécondée
peut
tout
de
même
pondre
des
oothèques
stériles
ou
parfois mourir suite à
une
rétention
des
œufs
.
La
première
ponte
a lieu
deux
à
trois jours après
l'accouplement
,
les suivantes à dix jours d
'i
nterval-
le jusqu'à la
mort
de
la femelle.
L'
oothèque
est
dépos
ée
de
préfé-
rence
sur
une
branch
ette horizon-
tale d'l
cm
de
diamètre. D'
abord
d'
un
blanc immaculé, elle vire rapi-
dement
au
marron
par
oxydation.
D'
une
longueur
de
4
cm
pour
une
largeur
de
5 mm, elle a l'
aspect
d'un
fourreau
dans
lequel
sont
ali-
gnées
quatre
rangées
d'
une
ving-
taine
d'œufs.
Le
nombre
de
jeunes
pouvant
éclore est ainsi voisin
de
80.
On
prendra
soin
de
maintenir
l'
oothèque
dans
une
atmosphère
chaude
et
humide
et
de
l'exposer à
une
photophase
maximale
(12
heures
de
lumière
au
minimum). A
25°
C,
l'éclosion a lieu
au
bout
de
32 à 33 jours. Les jeunes
sont
de
couleur
rouge
brique
et noire et
possèdent
des
antennes
presque
aussi
longues
que
leur
corps.
Maintenus
ensemble
pendant
le
premier stade dans
un
bocal conte-
L
'oo
thèque, longue et e
ffi
lée,
es
t d
ép
osée sur
un
support sec où e
lle
es
t
pr
es
qu
e invisible
(C
li
ché
R.
Lemaître)
I N S E C T
ES
1 8
nant
un
sopalin froissé, ils
seront
ensuite placés
chacun
dans
de
petits
récipients
transparents
(verres
jetables
par
exemple)
recouverts d'
un
morceau
de
toile
(tulle, mousseline, collant,
bas
... )
tendu
par
un
élastique.
Une attention
toute particulière
pour
les
jeunes
Les
jeunes
du
premier
stade
ne
.
peu
v
ent
être nourris
qu'avec
des
proies proportionnelles à leur taille
(petites
ou
grosses
espèces
de
dro-
sophiles, jeunes grillons
des
deux
premiers
stades
larvaires). À
mesure
qu'ils grandissent,
il
faut
leur fournir
quotidiennement
des
proies plus grosses telles
que
des
grillons plus âgés,
des
mouches
,
des
asticots
préalablement
lavés,
des
teignes,
des
vers
de
"buffalo"
(ténébrion
exotique) ...
On
évitera
de
servir
des
proies
provenant
de
l'extérieur, celles-ci n'
étant
pas
exemptes
de
germes
ou
de
pro-
duits nocifs.
Les
grillons
non
rapi-
dement
consommés
devront
être
retirés, car ils
représentent
une
me
nac
e
pour
la
mante
en
cours
de
mue
.
Une
pulvérisation
quoti-
dienne
d'eau
déminéralisée est
appréciable
,
car
elle
permet
aux
mantes
de
se
désaltérer et
réduit les risques d'accident
pen-
dant
la mue.
Creobroter
pictipennis
et
ses
proches
cousines
sont
des
mantes
fascinantes
dont
l'élevage, relative-
ment
facile,
peut
être
recommandé
à
des
éleveurs néophytes. Elles
sont
, certes,
de
petite taille,
ce
qui
peut
les faire délaisser
au
profit
d'espèces plus grosses. Néanmoins,
leur
beauté
en
fait
de
véritables
joyaux vivants
dont
l'intérêt esthé-
tique
ne
peut
pas
laisser indiffé-
rents les éleveurs
passionnés
.
Olivier Salord
3,
rue
Honoré
de
Balzac
78180 Montigny-le-Bretonneux
1 / 2 100%
La catégorie de ce document est-elle correcte?
Merci pour votre participation!

Faire une suggestion

Avez-vous trouvé des erreurs dans linterface ou les textes ? Ou savez-vous comment améliorer linterface utilisateur de StudyLib ? Nhésitez pas à envoyer vos suggestions. Cest très important pour nous !