Scanner préventif: Louis et Laurette sont contre

Quelque 2.500 à 3.500 euros, c’est,
on l’a dit, le coût d’un tel dépistage
par scanner. C’est aussi, de l’avis
de Louis Ide, « une forte somme pour quel-
que chose qui, en cas de résultat négatif,
donne au patient l’illusion d’être en parfaite
santé », sans compter qu’un tel dépistage
« à l’aveuglette » est en contradiction
flagrante avec tous les principes de la
science médicale. Bref, on assiste ici à de
l’escroquerie pure et simple – pourquoi,
d’ailleurs, le prix inclut-il déplacements en
taxi et hôtels quatre étoiles ? Et de dénon-
cer le fait que la société Royal Hospitals,
qui propose ces body scans, cherche à en-
traîner dans l’aventure des médecins et
des hôpitaux : « selon moi, un médecin n’a
le droit d’effectuer des examens préventifs
que lorsque ceux-ci sont validés par des
données scientifiques. Ce qui n’est pas le
cas des body scans
Effets pervers
Une fois n’est pas coutume, Laurette
Onkelinx était sur la même longueur
d’ondes que Louis Ide : tout en rappelant
son attachement à la sphère préventive, la
ministre estime que l’intérêt préventif du
body scan n’est pas scientifiquement dé-
montré, mais aussi que les tarifs pratiqués
sont source d’inégalités sociales inac -
ceptables. « Une mesure préventive n’est
acceptable que si elle se base sur des
preuves formelle, scientifiques. Il faut pou-
voir démontrer qu’elle réduit le nombre de
cas de maladies et/ou la mortalité dans la
population. » Et, évidemment, elle doit
également se justifier d’un point de vue
économique. Le service proposé par Royal
Hospitals ne répond absolument pas à ces
critères. Comme ces prestations ne sont
pas remboursées par l’assurance maladie,
Laurette Onkelinx n’a pas la possibilité
d’intervenir directement. Vu que « cette
société utilise des moyens financés par
[l’assurance-maladie] », la ministre s’in-
quiète néanmoins des effets pervers de la
situation pour l’ensemble de la populati-
on, notamment « l’apparition de files pour
l’utilisation de matériel ». Elle va donc
prendre contact avec l’Inami à ce sujet.
Louis Ide, de son côté, veut soumettre
cette question qu’il estime déontologique
à l’Ordre des médecins.
Entretemps, le monde médical com-
mence lui aussi à réagir. Le quotidien Het
Belang van Limburg a ainsi annoncé que le
Ziekenhuis Oost-Limburg à Genk, qui avait
envisagé une collaboration avec Royal Hospi-
tals, s’était finalement retiré de la table des
négociations, après que certains de ses
médecins aient tenté l’expérience sur plu-
sieurs patients à l’insu de la direction.
Scanner préventif :
Louis et Laurette sont contre
Nous vous annoncions la semaine dernière l’apparition récente, dans notre pays,
du « body scan », le dépistage par scanner intégral du corps (le Généraliste n°904
du 15/01/2009). Les réactions du monde politique ne se sont pas fait attendre : le
sénateur Louis Ide (N-VA) a immédiatement interpelé la ministre Onkelinx (PS) au
sujet de ce qu’il qualifie purement et simplement d’escroquerie. |G.V. /E.V.
Diminution des ventes de tabac en 2008
Selon les résultats d’une étude du CRIOC, les ventes de tabac ont diminué en 2008 en
Belgique, grâce, notamment, à la nouvelle législation sur le tabac : la baisse des ventes
atteint 6,9 % pour les cigares, 4,8 % pour les cigarettes et 12,5 % pour le tabac à rouler.
Le pourcentage de fumeurs réguliers tourne aux alentours de 20 %, avec une majorité de
personnes issues des groupes sociaux moyens. Les groupes sociaux inférieurs ont le plus
arrêté de fumer en 2008, « sans doute en raison du prix des produits et de la pression de la
crise sur leur pouvoir d’achat », précise le CRIOC. Les hommes fument davantage que les
femmes (24 % contre 16 %) et les provinces où l’on fume le plus sont wallonnes (Liège,
Namur, Hainaut). La recrudescence des fumeurs dans certaines classes d’âge (par exemple
les 50-64 ans) montre que les actions prises pour lutter contre la consommation de tabac
doivent se poursuivre et que le processus de sevrage est complexe, relève encore le CRIOC.
Plus de la moitié des fumeurs déclare vouloir renoncer au tabac ; mais seulement 21 %
semblent réellement décidés.
BRÈVE
Le Generaliste, 22/01/2009, page/bladzijde 8
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