Le Generaliste, 22/01/2009, page/bladzijde 8 Scanner préventif : Louis et Laurette sont contre Nous vous annoncions la semaine dernière l’apparition récente, dans notre pays, du « body scan », le dépistage par scanner intégral du corps (le Généraliste n°904 du 15/01/2009). Les réactions du monde politique ne se sont pas fait attendre : le sénateur Louis Ide (N-VA) a immédiatement interpelé la ministre Onkelinx (PS) au sujet de ce qu’il qualifie purement et simplement d’escroquerie. | G.V. /E.V. uelque 2.500 à 3.500 euros, c’est, on l’a dit, le coût d’un tel dépistage par scanner. C’est aussi, de l’avis de Louis Ide, « une forte somme pour quelque chose qui, en cas de résultat négatif, donne au patient l’illusion d’être en parfaite santé », sans compter qu’un tel dépistage « à l’aveuglette » est en contradiction flagrante avec tous les principes de la science médicale. Bref, on assiste ici à de l’escroquerie pure et simple – pourquoi, d’ailleurs, le prix inclut-il déplacements en taxi et hôtels quatre étoiles ? Et de dénoncer le fait que la société Royal Hospitals, qui propose ces body scans, cherche à entraîner dans l’aventure des médecins et des hôpitaux : « selon moi, un médecin n’a le droit d’effectuer des examens préventifs que lorsque ceux-ci sont validés par des données scientifiques. Ce qui n’est pas le cas des body scans. » Q acceptable que si elle se base sur des preuves formelle, scientifiques. Il faut pouvoir démontrer qu’elle réduit le nombre de cas de maladies et/ou la mortalité dans la population. » Et, évidemment, elle doit également se justifier d’un point de vue économique. Le service proposé par Royal Hospitals ne répond absolument pas à ces critères. Comme ces prestations ne sont pas remboursées par l’assurance maladie, Laurette Onkelinx n’a pas la possibilité d’intervenir directement. Vu que « cette société utilise des moyens financés par [l’assurance-maladie] », la ministre s’inquiète néanmoins des effets pervers de la situation pour l’ensemble de la population, notamment « l’apparition de files pour l’utilisation de matériel ». Elle va donc prendre contact avec l’Inami à ce sujet. Louis Ide, de son côté, veut soumettre cette question qu’il estime déontologique à l’Ordre des médecins. Effets pervers Une fois n’est pas coutume, Laurette Onkelinx était sur la même longueur d’ondes que Louis Ide : tout en rappelant son attachement à la sphère préventive, la ministre estime que l’intérêt préventif du body scan n’est pas scientifiquement démontré, mais aussi que les tarifs pratiqués sont source d’inégalités sociales inacceptables. « Une mesure préventive n’est Entretemps, le monde médical commence lui aussi à réagir. Le quotidien Het Belang van Limburg a ainsi annoncé que le Ziekenhuis Oost-Limburg à Genk, qui avait envisagé une collaboration avec Royal Hospitals, s’était finalement retiré de la table des négociations, après que certains de ses médecins aient tenté l’expérience sur plusieurs patients à l’insu de la direction. ◆ BRÈVE Diminution des ventes de tabac en 2008 Selon les résultats d’une étude du CRIOC, les ventes de tabac ont diminué en 2008 en Belgique, grâce, notamment, à la nouvelle législation sur le tabac : la baisse des ventes atteint 6,9 % pour les cigares, 4,8 % pour les cigarettes et 12,5 % pour le tabac à rouler. Le pourcentage de fumeurs réguliers tourne aux alentours de 20 %, avec une majorité de personnes issues des groupes sociaux moyens. Les groupes sociaux inférieurs ont le plus arrêté de fumer en 2008, « sans doute en raison du prix des produits et de la pression de la crise sur leur pouvoir d’achat », précise le CRIOC. Les hommes fument davantage que les femmes (24 % contre 16 %) et les provinces où l’on fume le plus sont wallonnes (Liège, Namur, Hainaut). La recrudescence des fumeurs dans certaines classes d’âge (par exemple les 50-64 ans) montre que les actions prises pour lutter contre la consommation de tabac doivent se poursuivre et que le processus de sevrage est complexe, relève encore le CRIOC. Plus de la moitié des fumeurs déclare vouloir renoncer au tabac ; mais seulement 21 % semblent réellement décidés. ◆ Copyright Roularta Media Group All rights reserved - Tous droits reserves