Le Théâtre de l’Homme qui marche présente : Cris De Laurent Gaudé publié aux éditions Actes Sud Second volet d’un cycle 2014-2018 autour de la Première Guerre mondiale Conception et mise en scène de Sophie Hutin Naissance du projet de cycle autour de la Grande Guerre Calendrier prévisionnel 5-17 août 2013 : répétitions 1 de la Solitude des champs de coton à Gare au Théâtre à Vitry-sur-Seine, avec le soutien de RAV!V (Réseau des arts vivants en Ilede-France). A l'origine, il y a la terre, la pluie et des arbres puissants, mes origines ancestrales. Dans cette terre boueuse, les hommes sont morts jadis par centaines de milliers, engloutis, manipulés par la folie d'autres hommes, l'absurdité en marche de traités et d'alliances. Dissipation folle d'énergie vitale, potlatch des nations. Et après la consumation, le besoin terrifié de ne pas l'oublier. Je suis née de cette terreur, en Picardie, plus de soixante ans après 1914. 14-27 juillet 2014 : répétitions II de la Solitude au Colombier à Bagnolet Décembre 2014 : répétition III de la Solitude Cette fascination de mon adolescence, je l'ai retrouvée en 2006 en découvrant Dans la Solitude des champs de coton, de Bernard-Marie Koltès, dialogue qui retrace une sorte d'escalade diplomatique vers une violence inexorable, puis en 2007 en lisant le roman Cris de Laurent Gaudé, narration croisée de douze hommes qui se racontent les uns les autres pris dans les tranchées de la Première Guerre mondiale. Ont soudain resurgi les images de cimetières à perte de vue au milieu de campagnes chevelues, le regard toujours un peu perdu des anciens de mon village, mon frisson en entrant dans le mémorial de Verdun… Janvier-février 2015 : Création de la Solitude des champs de coton Février-juin 2015 : répétitions 1 de Cris Septembre 2015-juin 2016 : ateliers d’écriture, année 1 (élèves de cinquième et seconde) Septembre-octobre 2015 : répétitions II et III de Cris Janvier 2016 : Création de Cris Ce n'est plus que tardivement, en 2012, qu'a émergé l'idée un diptyque mêlant théâtre et danse autour de la Première Guerre mondiale, diptyque qui serait prioritairement présenté dans des lieux non spécifiquement théâtraux, notamment des friches industrielles. En parallèle, je voudrais donner place aux paroles des oublié.es, aux cris de ceux et celles demeuré.es en silence, de ceux et celles qui n'ont pas fait d'histoire, qui n'ont pas fait Histoire. Nous voudrions ainsi travailler la forme du témoignage, de la parole qui vient après, pour cette guerre comme pour toutes les autres. Cependant, la forme spectaculaire ne nous semble pas, en tout cas pour l'instant, la plus adaptée à ce travail, dans la mesure où nous voudrions davantage impliquer les populations, notamment de collèges et de lycées des régions transfrontalières, autour de la mise en mots des cris inaudibles et la question de la mémoire collective. Septembre 2016-juin 2017 : ateliers d’écriture, année II (élèves de quatrième et première) Septembre 2016-juin 2017 : ateliers de théâtre, année III : bilan d’expérience et création d’une forme (recueil de textes, représentations) (élèves de troisième et terminale) 2016-2018 : tournées de la Solitude des champs de coton et de Cris Équipe artistique Dans la Solitude des champs de coton de BernardMarie Koltès (1987), publié aux éditions de Minuit Cris, de Laurent Gaudé (2001) publié aux éditions Actes Sud Au cours de la période 2014-2018, je voudrais donc tracer trois propositions : • le spectacle : Dans la Solitude des champs de coton, de B.-M. Koltès, autour des origines anthropologiques de la violence • le spectacle : Cris, de Laurent Gaudé : douze personnages au milieu des combats dans les tranchées. • des séries d'ateliers d'écriture et de théâtre autour de la Parole des oublié.es. Adaptation et mise en scène, conception des ateliers : Sophie Hutin Lumières : Flore Dupont Musique : Léna Circus (Nicolas Moulin, Guillaume Arbonville) Assistante à la mise en scène : Bertille SindouFaurie Sophie Hutin Jeu : Patrice Le Saec, Nicolas Torrens (Solitude, Cris, ateliers) Thomas Carroger, Gilles Guillain, Pierre Serra, Fabian Viguier (Cris) Premiers jalons - Dans la Solitude des champs de coton a fait l'objet de deux semaines de répétitions en août 2013 à Gare au Théâtre à Vitry-sur-Seine, et en juillet 2014 au Colombier à Bagnolet, avec le soutien de RAV!V (Réseau des arts vivants en Ile-de-France). - Cris a été abordé au travers d'une semaine de workshop avec six comédiens à Paris en janvier 2008. - Un premier collège frontalier en Picardie devient partenaire de l'expérimentation des ateliers d'écriture en septembre 2015. Danse : Atsushi Takenouchi (Cris) Administration : La Mandragola Cris Du roman à la scène Le texte de ce premier roman de Laurent Gaudé, écrit en 2001, a été peu ou prou entendu : une version radiophonique, mise en ondes par Jean-Mathieu Zahnd sur France Culture en juillet 2002 ; une mise en scène de Stanislas Nordey du 21 mars au 22 avril 2005 à Théâtre Ouvert (Paris), puis en tournée pendant la saison 2005-2006. Proposer une mise en scène du roman relève d’un double défi : d’une part choisir dans le texte ce qui sera dit et ôter ce qui sera de l’ordre de l’image et de l’acte, c’est-à-dire transformer le texte du roman en partition pour six comédiens, un danseur et un groupe musical ; d’autre part transformer ladite partition en chant du corps de ces mêmes interprètes. Nous avons reçu l’accord de principe de Laurent Gaudé pour l’adaptation. Ce double défi nous est donc ouvert : dans un premier temps, lire, relire le texte, tenter des mises en corps le temps d’une répétition sur scène, se tromper, recommencer à lire, réessayer encore, aboutir à une partition provisoire… et dans un second temps, enfin, prendre le temps du plateau. Cette double recherche sur le corps du texte, puis sur les corps des interprètes nous invite à travailler par jalons, humblement, à prendre le temps du chemin, à laisser le texte se sédimenter en lui-même, puis dans les corps. Il s’agit de faire confiance au temps pour laisser surgir, à l’instar des statues de boue sculptées par l’un des personnages à la fin du roman, la forme à la fois fragile et rétrospectivement évidente du spectacle. Résumé Douze hommes sont saisis au cœur des tranchées de la Première Guerre mondiale. Dessinée par la succession incessante des attaques, des morts et des bombes, la route des soldats est boucle folle : aller-retour de la tranchée enfouie à l’air vicié du combat pour la plupart ; aller-retour du front à Paris pour d’autres. Et dans ce cycle ininterrompu, la démence guette, celle de l’humanité défigurée, celle de la déroute du sens, des sens : le cri bestial de la folie guerrière, cri incessant, entêtant, infini, suspend en effet toute parole. Seule solution : se soustraire à la tranchée, s’extraire du trou puis, peutêtre, marcher. Mais à condition de savoir s’arrêter. Car, alors que tous en meurent, c’est au bord du chemin, lorsqu’il abandonne sa destination initiale, que l’un des soldats va survivre. En érigeant des statues de boue à l’effigie des camarades décimés, il trouve enfin le dernier mot tant désiré pour relayer la voix ensevelie des morts, geste mémoriel qui permettra, peut-être, de sauver de l’oubli les victimes du front. Remplacer la répétition de l’absurde violence par une succession de visages. Redonner un visage à la terre et à l’humanité. Des voix du corps Les douze voix de Cris seront portées par six acteurs d’âges différents. Il s’agira d’explorer, au creux de ces récits croisés, la rencontre de corps masculins pris entre la dislocation, l’aliénation et l’énergie de l’arrachement. Explorer, aussi, les échos tissés entre ces paroles hantées par la même expérience. Pour ce faire, nous mobiliserons les techniques de l'acteur à la frontière du théâtre corporel, fondé sur la pédagogie de Jacques Lecoq, la danse butô, le travail de Grotowski et les danses et chants du monde. Nous utiliserons notamment des protocoles collectifs, dans l’entre-deux de la danse et du théâtre, frôlant la choralité du tragique. Extrait « Je marche. Je connais le chemin. C’est mon pays ici. Je marche. Sans lever la tête. Sans croiser le regard de ceux que je dépasse. Ne rien dire à personne. Ne pas répondre si l’on s’adresse à moi. Ne pas se soucier, non plus, de ce sifflement dans l’oreille. Cela passera. Il faut marcher. Tête baissée. Je connais le chemin par cœur. Je me faufile sans bousculer personne. Une ombre. Qui ne laisse aucune prise à la fatigue. Le sifflement dans mes oreilles. Oui. Comme chaque fois après le feu. Mais plus fort. Assourdissant. Le petit papier bleu au fond de ma poche. Permission accordée. Je suis sourd mais je cède ma place. Au revoir Marius. Je lui ai tendu le papier bleu qu’on venait de m’apporter. J’avais honte. Je ne pouvais pas lui annoncer moi-même que j’allais partir et qu’il allait rester. Le sifflement dans mes oreilles. Ne pas s’inquiéter. Tous sourds. Oui. Les rescapés. Tous ceux qui ont survécu aux douze dernières heures doivent être sourds à présent. Une petite armée en déroute qui se parle par gestes et crie sans se comprendre. Une petite armée qui n’entend plus le bruit des obus. Une petite armée d’hallucinés qui n’a plus peur et ne sait plus dormir. Et dont les hommes restent, tête droite, regard écarquillé, en plein milieu du front. Nous sommes une armée de sourds éparpillés. C’est tout ce qui reste de nous. Ils avaient prévu que cela se passerait autrement. Une grande offensive. C’est cela qui était programmé. Reprendre l’initiative. Enfoncer les lignes ennemies. Une grande attaque. J’y ai cru moi aussi, quand j’ai vu, à droite et à gauche, tous ces types se lever en même temps que moi. J’y ai cru parce que je n’en avais jamais vu autant. Je me suis dit que, là, ils mettaient le paquet, que, là enfin, ils se décidaient à percer les lignes d’en face. Oui, mais maintenant c’est fini. » La scénographie Et parce que Cris est un drame de la traversée – chairs traversées d’éclats d’obus, ligne de front chaque jour traversée et déplacée, esprits traversés du souvenir des morts, air traversé du cri de la folie, vies traversées par une expérience traumatique, parole traversée par celle de son camarade – notre scène sera elle aussi traversée par une jetée en spirale, du fond cour à l’avant-scène au centre : j’ai en effet l’intuition que la parole ne pourra surgir que depuis un promontoire à partir duquel elle paraîtra être en retour, en mouvement, toujours éphémère. Du côté jardin au centre de la scène, six hautes stèles brunes seront installées en arc de cercle, comme autant de symboles d’arrêt, au moins provisoire, de la marche du temps, mais aussi comme autant de défis à la gravité, à l’instar des corps humains en perpétuelle résistance à l’effondrement. La danse Le rapport à la gravité, au haut et au bas, à l’arrachement et à l’enfouissement, à la marche, à la course et à l’arrêt qui domine dans Cris, me semble être une invitation à poursuivre la réflexion anthropologique sur le corps humain qui est mienne depuis plusieurs années. Dès lors, en sus du travail avec les comédiens qui mobilisera aussi la danse, j’ai invité un danseur japonais, Atsushi Takenouchi, à se joindre à nous pour incarner le personnage de « l’homme nu », un homme perdu entre les tranchées, entre les fronts, un homme devenu animal qui hurle dans la nuit, plongé dans l’indicible. Je fais le pari que ce détour viendra nourrir le travail choral des corps qui tentent de se définir en évoquant les autres, qui cherchent l’universel dans le particulier. La musique Depuis mon adolescence, je suis fascinée par les orchestres nés spontanément dans les tranchées ; j’imaginais ces hommes privés de tout qui recréent à partir d'objets quotidiens des instruments parfois très élaborés. J'ai été frappée par le besoin de musique, de partage et d'une fraternité par-delà les mots, dans un temps où le corps était/est devenu objet : la nécessité est alors de dégager une poésie de l'objet quotidien, pour pouvoir se penser soi-même comme corps vivant, inscrit dans le mouvement du temps, pouvant acquérir dans l'instant une perfection, un absolu, la joie d'un acte de poésie pure : une liberté, une subjectivité législatrice de son réel. Se déprendre, pour un temps certes court, mais absolument libre, de l'Histoire pour penser son histoire et la hisser au rang de réel. Il s'agit aussi de se divertir – au sens fort – c'est-à-dire à la fois d'oublier et tromper le réel, d'arracher au chaos des instants de vie. A ce titre, la musicalité dans Cris me semble fondamentale. Le groupe musical Lena Circus sera ainsi au cœur de la démarche de création sonore et musicale, à partir de « corps » sonores manipulés ou joués. Au total, en servant ce texte, il s’agit pour moi d’offrir une réflexion autour de l’humanité dans son paradoxe vibrant de vie et de brutalité mortifère, dans son balancier indépassable, sinon désolant, d’espoir et de violence infinis. La Première Guerre mondiale, et plus précisément l’espace de la tranchée, offre ainsi le cadre d’une parole sur la condition humaine dans son essence, hors des apparats et des masques sociaux qui dominent en général les échanges. Sophie Hutin Besoins techniques Durée prévisionnelle : 1 H 50 Fiche technique en cours d’élaboration A l’instar du premier volet de la Solitude des champs de coton, nous désirons investir en premier lieu des espaces non spécifiquement théâtraux et aux contours incertains, à l’instar de friches SNCF et industrielles. Aussi, dans cette recherche de faire avec et dans des espaces qui sont porteurs d’une histoire, nous avons peu de besoins techniques sine qua non. Cependant, contrairement à la Solitude des champs de coton dans laquelle le public sera disposé de manière circulaire tout autour de l’espace de scène, Cris sera joué au sein d’un dispositif frontal. Le Masque neutre Prolongements socio-éducatifs Conformément à l’objet même de notre compagnie, nous avons le souhait de prolonger notre démarche de création par des temps de transmission et de dialogue à vocation citoyenne : > Répétitions ouvertes. > Présentation publique de fin de résidence. > Rencontres et débats avec des collégiens et des lycéens sur les origines de la guerre (en collaboration avec les professeurs d’histoire et de lettres. > Stage sur le corps poétique et le masque neutre (à partir de 14 ans). Il est possible de moduler le stage selon le public, de l’initiation (deux jours, 6h au total) jusqu’à l’approfondissement (cinq jours, 30h). > Ateliers artistiques dans des écoles (à partir de 6 ans). > Rencontres avec l’équipe artistique du spectacle en amont ou en aval des représentations. > Recueil de témoignages sur le spectacle. … Le masque dit « neutre » est un masque couvrant l’ensemble du visage, préexpressif, présentant un visage asexué, sans passion et sans mémoire, comme hors du temps. Il est un tremplin à partir duquel tout devient possible, notamment trouver un langage universel du corps et des outils corporels pour nourrir son jeu sur scène hors des mimiques stéréotypées du visage ou des gestes codifiés de la main. En effet, masqué, le corps devient un miroir, l’eau pure d’un lac où viennent se refléter les éléments de la nature, comme le feu du volcan, les entrailles de la terre, le vent d’hiver, les ondulations de la mer… L’énergie propre à ces différents éléments est alors un aliment pour cristalliser traits de caractère et émotions humaines. Il s’agit ainsi de travailler ensemble à la naissance chez chacun d’un corps poétique, support d’émotions pour le spectateur, et d’appliquer ces découvertes à des situations de jeu où les mots résonnent juste avant tout à travers la présence de l’acteur. Le stage aborde : > le port du masque. > une traversée des dynamiques portées par les éléments de la nature, les animaux, les couleurs… > des improvisations masquées et sans parole. > des improvisations « sans masque », dans une redécouverte de la parole. Sophie Hutin, mise en scène Sophie Hutin est metteuse en scène, comédienne et danseuse butô. Elle dirige le Théâtre de l’Homme qui marche à Paris. Sa formation et sa recherche sont liées aux techniques du théâtre corporel, masqué et chanté (Lecoq, Grotowski, théâtres orientaux) et à la danse butô, en filiation avec le Jinen Butoh d’Atsushi Takenouchi. Elle est également diplômée de Sciences Po et d’un double master en économie et philosophie. Elle anime des stages et des ateliers de recherche de théâtre corporel, masqué et chanté (comédiens et danseurs, professionnels et amateurs, enfants et adolescents, personnes sous main de justice, immigrants). Ses principales créations sont : Souffles (butô, 2011), La Légende du seuil (butô, 2010), Hamlet-machine de Heiner Müller (théâtre et butô, 2009), O Labyrinthos (butô, 2008), Andromaque de Racine (théâtre, 2006). Elle crée aussi des Ricochets, improvisations de butô au gré des rencontres musicales ou au gré des lieux (une trentaine de performances entre 2008 et 2012). Formation et parcours : Après des études à Sciences Po' et un double master en économie et en philosophie, elle mène des travaux de recherche à l'Institut d'Histoire et de Philosophie des Sciences et des Techniques (IHPST) entre 1998 et 2003, notamment autour de la notion de holisme épistémologique. En parallèle, elle enseigne l'économie à l'Ecole Centrale de Paris. De 2000 à 2004, elle participe activement au projet d'éducation populaire mené par l'association Passion Théâtre (www.passion-theatre.org), dont elle a été présidente : accompagner le public dans l’élaboration de témoignages où ce dernier explore son émotion, son imaginaire et sa réflexion sur les spectacles vivants. En 2004-2005, elle rejoint l'équipe de la Cie 'Incidents Mémorables' (www.incidentsmemorables.org), dirigée par Georges Gagneré, qui explore des écritures théâtrales contemporaines via des dispositifs vidéo-scénographiques en temps réel. Dramaturge et assistante à la mise en scène de La Pluralité des mondes de Jacques Roubaud (Filature, Scène nationale de Mulhouse, décembre 2004), elle est en charge de l'ensemble des projets pédagogiques de la Cie, notamment Fotobot, installation pédagogique vidéo-interactive. Elle collabore également au réseau Didascalie. Elle est collaboratrice artistique à la reprise de deux opéras mis en scène par Stéphane Braunschweig, La Flûte enchantée de W.A. Mozart (Opéra de Lyon, octobre 2004) et Elektra de Richard Strauss (Opéra de Rouen, mars 2005). Par ailleurs comédienne, ayant suivi une formation de théâtre corporel et chanté (Pédagogie Lecoq, Aloual, Pascal Arbeille, Farid Paya, et collaborateurs de Grotowski) ainsi que de danse butô (Atsushi Takenouchi, Yuko Ota, Daisuke Yoshimoto, Sumako Koseki), elle a joué dans plusieurs spectacles théâtraux et dansé dans des performances de butô. Elle fonde le Théâtre de l’Homme qui marche (www.homme-qui-marche.org) en juillet 2005. Plus d’informations : sophiehutin.wordpress.com Le Théâtre de l’Homme qui marche Fondé en juillet 2005 à Paris, le Théâtre de l’Homme qui marche est issu de la rencontre d'artistes et d'universitaires. Il travaille sur le croisement des arts vivants, théâtre, danse, chant, musique et, tendant une passerelle entre l'Orient et l'Occident, il recherche ainsi l'universalité d'une parole vivante. Il s'appuie sur quelques intuitions, comme des cailloux qui jalonneraient un chemin : une fascination pour le mouvement des corps, la force tellurique de la vie ; la complémentarité des arts du spectacle, théâtre, danse, chant, vidéo, musique, pour plonger le spectateur dans la magie d'un monde, pour le faire danser sur notre fil de funambule ; la joie d'emprunter des « chemins qui ne mènent nulle part », dans l'instant éphémère du spectacle vivant. Spectacles : Souffles (butô, 2011) La Légende du seuil (butô, 2010) Hamlet-machine de Heiner Müller (théâtre et butô, 2009) O Labyrinthos (butô, 2008) Andromaque de Racine (théâtre, 2006) En parallèle de sa vocation de création, le Théâtre de l’Homme qui marche a à cœur de transmettre les techniques de l'acteur qui sont les siennes, à la frontière du théâtre corporel basé sur la pédagogie de Jacques Lecoq, du travail de Grotowski et des danses et chants du monde. Les membres de la compagnie interviennent ainsi auprès de comédiens, danseurs et chanteurs professionnels et amateurs, mais aussi auprès d'enfants et d'adolescents, au travers d'ateliers annuels et de stages. Dans une démarche plus vaste de travail autour de la libération de la parole et de la mise en place des conditions d'un débat citoyen, les pédagogues travaillent en collaboration avec des établissements de la Protection Judiciaire de la Jeunesse, auprès des éducateurs comme des adolescents, avec des Services Pénitentiaires d'Insertion et de Probation (SPIP) et dans des centres de formation pour jeunes en difficulté. Quelques extraits de presse à propos d’Hamlet-machine : « C’est un spectacle magnifique, à la fois sensible et intelligent, qui pose toutes les questions en nous laissant la liberté des réponses. » Jean Regad, La Provence, 13/07/2010 « ‘’Bégayer dans sa propre langue’’, l’accent deleuzien circule. Les corps, eux aussi, bégayent dans leur propre langue, ils chancellent au rythme de leur être brisé qui tout entier vacille. (…) Dispersés sur le plateau, les quatre corps fractionnant la volonté décapitée d’un Hamlet tout-impuissant, s’épuisent à la recherche de leur centre de gravité. (…) Sophie Hutin et Sylvaine Guyot signent une remarquable mise en scène défiant avec audace la gravité textuelle müllerienne, répondant au coup par coup à la violence du poème par une physique des corps révolutionnant l’écriture gestuelle du théâtre contemporain. » Nora Monnet, Artistik Rézo, 16/07/2009 « Très belle exploration formelle qui sert habilement ce texte majeur du répertoire contemporain. » Samuel Wahl, Cassandre, 07/2010 Cf. vidéos et photos sur : www.homme-qui-marche.org Théâtre de l’Homme qui marche Siège social : 155 avenue du Président Salvador Allende - 93100 Montreuil Mise en scène : +33 (0)6 23 32 76 13 Administration : +33 (0)6 11 49 25 03 [email protected] www.homme-qui-marche.org SIRET n°484 490 495 00013 - APE : 90.01Z - Licence n° 2-1070109