Cécité

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Une rencontre à l’Institut
des Aveugles de Still
Docteur Cécile ROUSSEAU
Jean SIGRIST
Catherine JACOB
Situation :
•  L’Institut des Aveugles de Still accueille des
personnes adultes aveugles ou malvoyantes et
pluri handicapées (déficience mentale, avec
ou sans trouble autistique, handicap moteur,
ainsi que d’autres troubles psychiques et du
comportement)
•  Que faire en cas d’urgence ?
Organisation interne :
•  Personnel présent pour 80 résidents :
2,5 I.D.E., 12 A.S. et du personnel éducatif
Ce personnel connaît le patient (son état de base), le rassure,
peut se déplacer si besoin avec un véhicule de service, faire la
liaison avec la famille.
La nuit, présence de veilleurs et d’une A.S.
•  Une organisation définit les cas d’appel au
S.A.M.U., l’orientation…
Organisation interne (suite) :
•  Un protocole bien établi, avec dossier médical
à proximité, divisé en plusieurs parties :
–  Etat médical
–  Traitement actuel
–  Traitement antérieur
–  Consultations médicales
–  Résultats sanguins
Un patient avec des
spécificités propres :
–  Anxiété de base chez ces patients : chaque perturbation de
l’environnement est vécue comme une agression
–  La densité de l’environnement peut ainsi être un facteur de
stress supplémentaire : les aveugles arrivent à percevoir le
nombre de personnes présentes dans une pièce ; les bruits
surajoutés peuvent devenir stressants => préparation du
matériel dans une autre pièce si possible
–  Moyens d’expression : cris, pleurs (différents), exprimant
souvent la non compréhension de ce qui se passe
–  La douleur : perception différente (grattage d’oreille ou rire
nerveux pour exprimer la douleur, marche malgré fracture du
plateau tibial), difficulté de localisation de la douleur (nécessité
fréquente d’effectuer plusieurs radios)
–  Un travail du quotidien, pour le personnel, pour faire accepter
des soins médicaux…
Spécificités de prise en charge :
–  Expliquer avant d’agir et se recentrer sur eux : « c’est
comme une prise de sang, on va voir le médecin »
–  Attention au retard de prise en charge et aux faux
diagnostics
–  Être systématique (déshabiller complètement lors d’une
chute (fracture de cheville passée inaperçue) et procéder
par diagnostics d’élimination
–  Ne pas s’arrêter aux cris ou à l’agitation
–  Difficultés à la régulation de l’appel : « se sent mal » et
pas autre chose : si ça survient la nuit, a priori c’est grave
–  Réanimation : patients sous tutelle
Pièges à éviter :
–  Ne pas « sauter sur le patient » sans le prévenir
–  Ne pas juste demander de « se calmer »
–  Ne pas parler d’emblée d’hospitalisation
–  Le tutoiement peut être vécu comme une
agression => privilégier le vouvoiement !
–  Attention au(x) traumatisme(s) non nécessaire(s)
(cf 2 ans pour pouvoir reprendre une pression
artérielle après des soins dentaires…)
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