CONCOURS 3E VOIE OUVERT POUR L’ACCÈS AU CORPS DES TECHNICIENS OPÉRATIONNELS DE L’OFFICE NATIONAL DES FORÊTS ANNÉE 2011 ÉPREUVE D’UN COMMENTAIRE DE TEXTE Durée de l’épreuve : X heures à partir du moment où le sujet est remis au candidat (Coefficient Y) Dossier à destination au jury Commentaire de texte– Session 2011 1/21 Commentaire de texte se rapprochant à l’environnement socio-économique de la forêt Le candidat disposera de 2 heures pour satisfaire à l’épreuve de commentaire de texte se rapportant à l’environnement socioéconomique de la forêt. En référence aux questions qui lui sont posées, sont soumis à son attention les textes suivants : • La conservation des forêts, l'accroissement de la couverture forestière et le rôle des forêts dans la satisfaction des besoins humains essentiels. • France. La situation forestière actuelle: aperçu du contexte et appréciation des principales contraintes. Source: http://www.europart.europa.eu/ • Dygepop (Dynamique et gestion des populations d'arbres en forêt guyanaise aménagée) M. Arbez, Fondement et organisation des réseaux européens de conservation des ressources génétiques forestières (ext) Vous répondrez aux questions suivantes en développant vos réponses. Questions : 1. Pourquoi une coopération internationale est-elle nécessaire à la conservation des forêts ? 2. Quel lien peut-on établir entre le climat et la préservation des forêts ? 3. Répondez par vrai ou par faux aux affirmations suivantes. Argumentez vos réponses en donnant les bons éléments quand la proposition est fausse. a. Le recours aux coupes sélectives n’a pas fait la preuve de sa rentabilité écologique et économique. b. La qualification n’est pas nécessaire au métier traditionnel de bûcheron. c. Les actions de conservation doivent être rapides et ponctuelles pour être efficaces. 4. Pourquoi la conservation ex situ est-elle préférable ? Développez cette question. 5. À quelle nécessité correspond la bonne gestion d’une forêt ? 2 de 21 Commentaire de texte – avril 2011 Questions posées et barème de notation de commentaire de texte se rapportant à l’environnement socioéconomique de la forêt Questions Barème de notation 1. Pourquoi une coopération internationale estelle nécessaire à la conservation des forêts ? 6 points 2. Quel lien peut-on établir entre le climat et la préservation des forêts ? 3 points 3. a- Le recours aux coupes sélectives n’a pas fait la preuve de sa rentabilité écologique et économique. 2 points 3. b- Quels sont les paramètres hydriques dont il faut tenir compte dans le cadre de la lutte contre la désertification ? 2 points 3. c- Les actions de conservation doivent être rapides et ponctuelles pour être efficaces. 2 points 4. Pourquoi la conservation ex situ est-elle préférable ? Développez cette question. 2 points 5. Le boisement correspond à une nécessité écologique dans les zones en voie de désertification. Est-ce vrai ? 3 points Commentaire de texte– Session 2011 3/21 Doc 1 LA CONSERVATION DES FORÊTS, L'ACCROISSEMENT DE LA COUVERTURE FORESTIÈRE ET LE RÔLE DES FORÊTS DANS LA SATISFACTION DES BESOINS HUMAINS ESSENTIELS 1. INTRODUCTION À la Conférence des Nations Unies sur l'environnement et le développement (CNUED), tenue en juin 1992, on a souligné que tous les pays se devaient de développer des approches semblables tant qu'à la gestion, la conservation et le développement durable des forêts du globe sont indispensables pour répondre aux besoins socio-économiques et environnementaux des générations actuelles et futures. Les participants de la CNUED ont aussi reconnu, entre autres, qu'il fallait pour cela maintenir les rôles et fonctions multiples de tous les types de forêts ainsi qu'améliorer la conservation et la gestion des forêts et accroître le couvert forestier mondial, comme l'indiquent les programmes A et B du chapitre 11 d'Action 21. De plus, le chapitre 15 d'Action 21 met l'accent sur le besoin d'assurer la conservation et l'utilisation durable de la diversité biologique. Bien que tous ces besoins soient maintenant reconnus, il faut avant tout mettre en oeuvre les programmes adoptés à la CNUED, tout en se rappelant que l'implantation de l'énoncé des Principes forestiers et des programmes forestiers variés ne sont réalisables qu'avec un effort international vers l'atteinte de buts concrets. Le présent document a pour objet de susciter la discussion sur la mise en œuvre de certains volets de ces programmes, notamment la conservation des forêts, l'accroissement du couvert forestier et les fonctions des forêts, et sur les domaines propices à une collaboration nationale et internationale. 2. CONSERVATION DES FORÊTS Les forêts sont influencées par le climat, les formes de terrain et la composition du sol qui existent sous une grande variété de formes dans les zones tropicales, tempérées et boréales du monde. Elles peuvent se composer de résineux ou de feuillus, leur feuillage peut être persistant ou caduc, leur couvert peut être ouvert ou fermé et elles peuvent être humides ou sèches. Chacun des types de forêts est unique en son genre, mais ensemble ils se complètent et remplissent des fonctions socio- économiques, écologiques, environnementales, culturelles et spirituelles. Selon des études récentes effectuées à l'échelle de la planète, il y aurait environ 1,4 million d'espèces connues. De l'avis général, cependant, ce chiffre se situe au-dessous de la réalité : de 5 à 50 millions d'espèces existeraient dans les écosystèmes naturels des forêts, des savanes, des pâturages, des déserts, des toundras, des lacs et des mers. Les terres cultivées et les jardins sont aussi d'importants dépôts de ressources biologiques. Dans cette perspective, il est reconnu que les forêts sont riches en ressources biologiques. Bien qu'elles ne couvrent que 13,4 % des terres du globe, ces forêts abritent la moitié des vertébrés, 60 % des espèces végétales connues et peut-être 90 % des espèces du globe. Toutefois, des études récentes indiquent que les forêts tempérées et boréales, qui ont des écosystèmes extrêmement variés, particulièrement dans les zones climatiques et géographiques où subsistent de vieilles forêts, peuvent présenter une diversité supérieure à celle des forêts tropicales à l'intérieur de certaines espèces. Bien que les forêts tempérées et boréales comprennent généralement beaucoup moins d'espèces d'arbres que les forêts tropicales, souvent le dixième ou moins, on estime maintenant que certaines d'entre elles sont aussi diversifiées, sinon plus, que les forêts tropicales. Par exemple, la litière végétale des vieilles forêts de l'Oregon, aux États-Unis, abrite près de 250 espèces différentes d'arthropodes par mètre carré; dans la seule aire de recherche de la H.J. Andrews Memorial Forest, 90 genres ont été recensés (Lattin, 1990). Il a été proposé que l'objectif minimal acceptable soit un réseau de 500 zones protégées et gérées, de 200 000 hectares en moyenne, qui abriterait 10 % des vieilles forêts et des forêts primaires restantes (Anon., 1991 et UICN/PNUE/FMN, 1991). Pour favoriser ce réseautage et optimiser la représentativité globale de ces zones biogéographiques aux fins de la conservation de la diversité biologique, il faudrait dresser une liste des zones en question, dont conviendraient les gouvernements nationaux. Il faudrait aussi définir ces zones biogéographiques et mettre au point des mécanismes conjoints, ainsi que quantifier les coûts et déterminer les sources de fonds nécessaires pour gérer et conserver les zones. Il y aurait également lieu d'instaurer des mécanismes conjoints de coopération internationale visant l'établissement de zones biogéographiques transnationales. 4 de 21 Commentaire de texte – avril 2011 Par ailleurs, il a été reconnu que les aires entièrement protégées ne peuvent jamais être suffisamment vastes pour assurer la conservation de tous les processus écologiques et de toutes les espèces. Il est cependant nécessaire de fixer, au niveau national, un objectif minimum acceptable pour les zones de conservation des forêts pour chaque pays. On pourrait aller plus loin en constituant des zones tampons de forêts naturelles autour de l'aire protégée; une zone tampon intérieure servirait à la recherche fondamentale et appliquée, à la surveillance environnementale, à l'utilisation traditionnelle du territoire, aux loisirs et au tourisme ou à l'éducation et à la formation en matière d'environnement, et une zone tampon extérieure servirait à appliquer les résultats de la recherche en vue de satisfaire aux besoins des populations locales. Ces pratiques de gestion s'inscrivent dans le droit fil du point 8e) des Principes sur les forêts. Mise à part la nécessité de réserver des aires de conservation, on reconnaît maintenant de plus en plus que la production durable de bois par des méthodes de coupe sélective est l'un des moyens les plus efficaces d'assurer la conservation in situ de la diversité biologique des écosystèmes forestiers. Ainsi gérées, les forêts conservent la plus grande partie de la diversité des vieilles forêts et des forêts primaires en ce qui concerne tant le nombre d'espèces que leur population. La valeur économique du bois et les bienfaits environnementaux qui en résultent justifient amplement les investissements faits pour conserver le couvert forestier. L'adoption de méthodes de coupe sélective pour tous les types de forêts favoriserait grandement la conservation in situ de la diversité biologique et l'utilisation durable des ressources forestières. À cet égard, la plantation d'arbres aurait pour effet d'atténuer les pressions menant à la surexploitation des forêts naturelles et attribuables à la demande croissante de bois. La production durable de biens et de services forestiers et la conservation de la diversité biologique des écosystèmes forestiers, de même que le partage équitable des avantages de l'utilisation des ressources génétiques, exigent une action concrète à l'échelle nationale comme internationale. Il est donc indispensable que des politiques et des stratégies nationales, entre autres, visent à consacrer une superficie forestière optimale à la conservation ainsi qu'à la production durable de biens et de services et indiquent les mesures propices à la conservation des forêts ex situ et in situ pendant la coupe. Dans certains cas, les mesures à long terme peuvent comprendre le rétablissement et la recréation des vieilles forêts et des forêts primaires. Dans cette optique, il est essentiel, pour la gestion durable, la conservation et l'exploitation de leurs ressources forestières, que les pays ayant un pourcentage élevé de ces espaces de terres couverts de forêts, surtout les pays en développement, aient accès à «des ressources financières nouvelles et supplémentaires» et au «transfert [de] techniques écologiquement rationnelles et [du] savoir-faire correspondant [...] y compris à des conditions concessionnelles et préférentielles», d'après les points 10 et 11, respectivement, des Principes sur les forêts. En outre, «le commerce des produits forestiers devrait se fonder sur des règles et procédures non discriminatoires et multilatéralement acceptées, compatibles avec le droit et les pratiques commerciales internationales» et «il faudrait éliminer ou éviter les mesures unilatérales, incompatibles avec les obligations internationales ou accords internationaux, qui visent à restreindre et/ou à bannir le commerce international du bois d'oeuvre et d'autres produits forestiers», comme le préconisent les points 13a) et 14, respectivement, des Principes sur les forêts. La communauté internationale doit respecter ces principes pour réaliser la conservation et la gestion durables des forêts à long terme. 3. ACCROISSEMENT DU COUVERT FORESTIER L'accroissement du couvert forestier doit être considéré comme une mesure proactive à prendre pour freiner et renverser la tendance actuelle au recul et à la dégradation des forêts. Les forêts mondiales sont en péril et connaissent un déclin. On évalue qu'au début du XVIIIe siècle, les forêts couvraient les quatre cinquièmes du territoire actuel. Environ la moitié se trouvait dans des régions tropicales et l'autre moitié, dans des régions boréales et tempérées. Au milieu du XIXe siècle, le couvert forestier mondial était passé à 3,9 milliards d'hectares, soit 30 % de la zone continentale de la planète, à cause du déboisement. D'après les dernières données fournies par l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture dans son évaluation des ressources forestières de 1990, le couvert forestier mondial était passé à la fin de 1990 à 3,188 milliards d'hectares, soit environ 24,4 % de la zone continentale. Les processus de réduction et de dégradation des couvertures forestières ont apporté une perte annuelle d'environ 0.6 pourcent. Bien que le recul annuel des forêts tempérées et boréales soit considéré comme négligeable à notre époque, il y a eu déboisement sur une vaste échelle en Europe, au cours de la Révolution industrielle, pour répondre aux besoins en terres agricoles, en matériaux de construction et en développement industriel (Hinde, 1985). On estime en fait la superficie des forêts disparues à près de 200 millions d'hectares, ou 50 % de la zone forestière initiale (ONU, 1991). Commentaire de texte– Session 2011 5/21 Par ailleurs, le déboisement dans le tiers monde est un phénomène relativement nouveau attribuable à la pauvreté, à l'endettement et aux besoins croissants d'une population grossissante en nourriture, en abris et en énergie. À cet égard, les quatre grandes causes du déboisement dans les pays en développement sont l'agriculture itinérante, la transformation des terrains boisés en terres cultivées et en pâturages, la coupe d'arbres pour le chauffage ainsi que la mauvaise utilisation du bois et le besoin de développer les infrastructures. Ainsi, sur 1,54 million d'hectares de forêts denses déboisées entre 1981 et 1990 en Afrique, 39,5 % sont disparus à cause des jachères et de l'agriculture itinérante, 35,1 % par suite de la transformation en terres cultivées pour la plupart de façon permanente, et le reste (25,4 %) en raison de la surexploitation et du surpâturage (FAO, 1993a). Cependant, à la suite d'un meilleur développement socio-économique en Afrique, le taux de déboisement attribuable aux jachères et à l'agriculture itinérante a en fait diminué de 27,2 % par rapport au taux de la période 1976-1980, qui était de 66,7 % (ONU, 1991). Outre le recul dû au déboisement, nous assistons à une dégradation générale de la qualité et de la santé des forêts mondiales en raison des pluies acides et d'autres polluants atmosphériques, en particulier dans les pays industrialisés, et en raison des incendies et des pratiques dommageables d'abattage et d'exploitation du bois de chauffage. La diminution et la dégradation des forêts du globe sont des motifs d'inquiétude, car, outre qu'elles impliquent la perte de zones forestières, elles influent en définitive sur la qualité des forêts. Si on n'enraye pas cette tendance, les répercussions seront catastrophiques pour la planète. Non seulement l'existence de tous les types de forêts sera menacé, mais leur capacité de remplir à perpétuité leurs diverses fonctions sera gravement compromise. D'où la nécessité de s'attaquer dès maintenant au déclin et à la dégradation des zones forestières de la planète par l'accroissement du couvert forestier. À la lumière de ces faits, le couvert forestier mondial actuel de 24,4 % est-il suffisant? Dans la négative, quel pourcentage devons-nous viser pour assurer la gestion durable des ressources et des aires forestières de façon à répondre aux besoins des générations actuelles et futures? Les participants à la Conférence ministérielle sur la pollution atmosphérique et le changement climatique tenue aux Pays-Bas en novembre 1989 ont adopté la Déclaration de Noordwijk sur la pollution atmosphérique et le changement climatique, dans laquelle ils préconisent un accroissement net mondial de 12 millions d'hectares de forêts par an avant la fin du siècle. De leur côté, les participants à la deuxième conférence ministérielle des pays en développement sur l'environnement et le développement tenue en Malaysia en avril 1992 ont proposé un couvert forestier mondial de 30 % pour l'an 2000. Tout porte à croire que le couvert forestier mondial devrait être accru dans le monde entier. Il est peu probable qu'on recrée presque intégralement le couvert forestier antérieur des pays industrialisés, mais cela ne signifie pas qu'un reboisement et un boisement appréciables sont impossibles. Tous les pays qui tentent de s'assurer un avenir où l'environnement sera sain devraient viser un couvert forestier minimal à maintenir à perpétuité. On devrait encourager les pays dont le couvert forestier représente plus de 30 % de leur zone terrestre compte tenu de leurs besoins en développement socio-économique, et particulièrement les pays en développement, à accroître la qualité de leurs forêts et on devrait les aider à réduire leur dépendance à l'égard du bois, surtout comme combustible. D'autre part, les pays dont le couvert forestier représente moins de 30 % de leur zone terrestre mais qui ont les moyens voulus doivent accroître et améliorer leurs forêts par des mesures de remise en état et de boisement, ce qui peut inclure dans certains cas le rétablissement de la forêt sur des terres où l'agriculture est fortement subventionnée. Les pays riches où les conditions physiques et climatiques associées à la situation géographique restreignent la croissance des arbres pourraient aider les pays plus pauvres à accroître leur couvert forestier. Puisque l'avenir des forêts dépend non seulement de leur quantité mais aussi de leur qualité, il importe que toutes, et particulièrement les forêts tempérées et boréales des pays industrialisés, soient protégées contre les polluants atmosphériques, notamment contre les dépôts acides, qui nuisent à la santé des écosystèmes forestiers. De plus, on devrait prendre des mesures convenables de protection contre les incendies. 4. FONCTIONS DES FORÊTS Une forêt bien gérée est une ressource qui se renouvelle continuellement et procure tout un éventail de bienfaits aux populations locales, régionales et mondiales. Certains de ces bienfaits ne peuvent se concrétiser que si la forêt est laissée intacte ou subit un minimum de perturbations tandis que d'autres passent par l'exploitation de la forêt. Parmi les fonctions les plus importantes des forêts, on compte la fabrication durable de produits du bois, la production de nourriture, d'abris et d'énergie, l'atténuation des changements climatiques, la conservation de l'eau 6 de 21 Commentaire de texte – avril 2011 et du sol ainsi que les loisirs et l'écotourisme. Les forêts sont également d'importants dépositaires de la diversité biologique. En outre, le bois joue un grand rôle économique. Ainsi, en 1990, la production mondiale de bois industriel était d'environ 1,6 milliard de mètres cubes, dont quelque 75 % provenaient des pays industrialisés, et le commerce international du bois, des produits ligneux et des pâtes et papiers représentait 96 milliards de dollars US par an, dont environ 12,5 milliards attribuables aux produits exportés des pays en développement (FAO, 1993b). Par ailleurs, le bois de chauffage représente actuellement à peu près 85 % du bois utilisé dans les pays en développement et plus de 75 % de l'énergie totale consommée dans les pays les plus pauvres, et plus de deux milliards de personnes utilisent le bois comme combustible principal (ONU, 1991). Au cours des dernières années, on a mis en lumière l'importance des produits forestiers non ligneux, tels que les plantes utilisées à des fins alimentaires et médicinales, pour les fibres, les colorants, le fourrage et les autres nécessités. L'Indonésie, par exemple, tire environ 120 millions de dollars US par an du commerce du rotin, de la résine, du santal, du miel, de la soie naturelle et de produits pharmaceutiques et cosmétiques (FAO, 1990), tandis qu'en Inde la production locale de la bidi, cigarette faite à partir de la feuille de Diospyros melanoxylon, procure du travail à temps partiel à un demi-million de femmes (FAO, 1993b). On évalue à plus de 200 millions le nombre d'habitants des régions tropicales qui vivent dans la forêt (FAO, 1993b); dans certaines parties de l'Afrique, 70 % des protéines animales proviennent du gibier de la forêt, comme les oiseaux et les rongeurs (FAO, 1990). Les forêts ont une valeur économique en ce qui a trait aux crues et à la conservation des sols : elles permettent l'agriculture et même le développement industriel dans des plaines inondables parce qu'elles contribuent à atténuer les effets des inondations et à réduire l'érosion des sols, tout spécialement dans les régions montagneuses et vallonnées. En fait, une forêt bien gérée fournit des biens et des services propres à satisfaire aux besoins humains fondamentaux, énoncés à l'annexe I. 5. RECOMMANDATIONS 5.1 Conservation des forêts a) Pour accroître les efforts touchant la conservation des forêts et la gestion durable des ressources forestières, il est indispensable d'assurer la participation des populations locales et de veiller à ce que toutes les politiques et stratégies nationales indiquent les zones forestières mises en réserve pour la conservation ainsi que pour la production durable de biens et de services forestiers. Dans ce contexte, les pays en développement doivent avoir accès à des ressources financières nouvelles et supplémentaires et au transfert de technologies écologiques. b) Pour favoriser davantage la conservation et la gestion durables des forêts, il faut faire en sorte que les prix du bois et des produits ligneux sur le marché reflètent entièrement leur coût de remplacement et leur coût environnemental, que le commerce des produits forestiers se fasse de façon non discriminatoire et que soient abolies ou évitées les mesures unilatérales visant à restreindre et/ou à interdire ce commerce. De plus, les dépenses nécessaires pour l'aménagement forestier durable, avec la reforestation doit être inclues dans le coût de productions multiples obtenues des ressources forestières. c) Il y a lieu d'établir un réseau mondial d'aires protégées bien gérées et financées convenablement. À cet égard, il convient de dresser une liste de zones biogéographiques, dont conviendraient les gouvernements nationaux, pour assurer la représentativité des aires de conservation des forêts à l'échelle mondiale. d) Afin d'assurer le partage des avantages et des profits selon des modalités convenues, notamment le partage des produits de la biotechnologie dérivés de l'utilisation de la diversité biologique, il y a lieu d'élaborer des méthodes permettant d'évaluer les ressources biologiques des forêts aux niveaux des gènes, des espèces et des écosystèmes, y compris des techniques pour attribuer des valeurs économiques à ces ressources. e) À la lumière de l'entente conclue à la CNUED et conformément à la Convention sur la diversité biologique, il y a lieu de soumettre à un examen critique les méthodes actuelles d'exploitation forestière pour assurer la bonne conservation in situ de la diversité biologique pendant les périodes d'utilisation des forêts. Les pays devraient tenter d'identifier des écosystèmes forestiers ou même des paysages qui sont en danger, ainsi que les causes afin de permettre une réaction rapide pour y remédier. Commentaire de texte– Session 2011 7/21 5.2 Accroissement du couvert forestier a) Le maintien et l'accroissement du couvert forestier, le reboisement ou le boisement comporteront des coûts liés soit à la renonciation à d'autres possibilités d'utilisation, soit à la perte d'avantages tirés d'utilisations existantes des terres. Les politiques doivent tenir compte de ces coûts. Les droits légitimes qu'ont les pays à l'égard de leurs ressources naturelles doivent être respectés. On doit trouver une formule équitable permettant de dédommager suffisamment les pays qui prennent des mesures pour assurer la gestion durable de leurs forêts et améliorer ainsi l'environnement de la planète. b) Chaque pays doit s'efforcer d'accroître son couvert forestier dans un délai bien précis, et des mesures doivent être prises pour établir et réaliser des programmes d'action nationaux en matière de foresterie ou des plans de gestion, de conservation et de développement durable des forêts, conformément à l'alinéa 11.12b) du chapitre 11 d'Action 21. Les pays dont le couvert forestier représente moins de 30 % de leur zone terrestre mais qui ont les moyens voulus doivent déployer des efforts concertés pour accroître leur couvert forestier, tandis que les pays riches que des facteurs physiques et climatiques empêchent d'accroître leur couvert forestier pourraient aider les pays plus pauvres à accroître et à améliorer le leur. Il y a lieu de déterminer les pays dont le couvert forestier représente plus de 30 % de leur zone terrestre compte tenu de leurs besoins en développement socio-économique et de les encourager par des moyens appropriés à améliorer la qualité de leurs forêts. 5.3 Fonctions des forêts a) Pour vraiment améliorer le rôle des forêts dans la satisfaction des besoins humains fondamentaux, il est indispensable de s'attaquer aux causes sous-jacentes du déboisement, par exemple la pauvreté, la surpopulation, les besoins en nourriture, en abris et en combustible ainsi que l'endettement, surtout dans les pays en développement. Il y a lieu d'adopter une approche axée sur la consultation et la participation de tous les intervenants. b) Pour que l'élaboration de mesures administratives soit efficace, on doit pouvoir compter sur une pleine connaissance de la distribution et des valeurs des ressources non ligneuses de la forêt au même titre que celles actuellement disponibles pour les ressources ligneuses. c) Au niveau du paysage, chaque territoire devrait mettre de côté une petite étendue de terres forestières afin de sauvegarder les caractéristiques climatiques et aquatiques de la forêt et pour protéger l'intégrité de l'écosystème forestier. d) La sensibilisation du public quant aux rôles que jouent les forêts devrait être accrue au niveau des groupes sociaux et professionnels ainsi qu'au niveau de la famille afin de rehausse davantage les importantes fonctions écologiques et environnementales des forêts pour les générations présentes et à venir. 6. CONCLUSION Les recommandations présentées ci-dessus comptent parmi les solutions qui peuvent être envisagées pour assurer la mise en œuvre de certains programmes issus de la CNUED, notamment des programmes portant sur la conservation des forêts, l'accroissement du couvert forestier et le rôle des forêts dans la satisfaction des besoins humains fondamentaux. Des mesures concrètes, tant à l'échelle nationale qu'internationale, sont indispensables au bon déroulement de ces programmes. Index des mots du texte Diversité écologique et biologique : un vaste réseau de zones forestières naturelles abrite les différentes formes de communautés naturelles, de paysages et de terrains et protège la gamme complète des espèces animales et végétales et leur variabilité génétique. Atténuation des changements climatiques : à l'échelle tant locale que mondiale, les forêts influent sur la composition de l'atmosphère, sur sa capacité de retenir la chaleur et sur l'échange thermique à la surface de la Terre. 8 de 21 Commentaire de texte – avril 2011 Doc. 2 FRANCE LA SITUATION FORESTIÈRE ACTUELLE : APERÇU DU CONTEXTE ET APPRÉCIATION DES PRINCIPALES CONTRAINTES 1. les ressources forestières 1A. Les superficies Hors les 250 000 ha de peupleraies qui sont comptabilisés avec les terres agricoles, la superficie boisée, au 1er janvier 1991, était de 14 100 000 ha, soit un taux d'occupation forestière de l'ordre de 26 %. La tendance demeure à l'accroissement des surfaces en raison du boisement ou de la reforestation naturelle de terres abandonnées. L'Inventaire forestier national donne la définition suivante des espaces boisés qu'il comptabilise : "couvert minimum de 10 % ou 500 tiges d'avenir à l'ha." Les boqueteaux y sont inclus à partir de 5 ares. Ainsi, dans ce patrimoine forestier inventorié, les hautes futaies côtoient les espaces naturels ligneux improductifs. Les chiffres incluent les forêts d'altitude ou méditerranéennes peu productives, souvent inexploitées, ainsi que des espaces forestiers de montagne peu accessibles. Ces chiffres ne comprennent pas les plantations d'alignement et tous les arbres champêtres dont l'impact écologique et paysager est important. En marge de ce domaine, la superficie des landes et des friches a été estimée en 1991 à 3 120 000 ha. 1B. Les essences Les essences feuillues dominent largement (64 % de l'ensemble). Les chênes ( Quercus petraea, robur, pubescens, ilex, suber, pyrenaica) représentent plus de 40 % de la superficie forestière totale ; ils sont suivis par le Fagus sylvatica avec 10 %. Les autres feuillus, sont : Acer sp, Alnus sp, Betula sp, Carpinus betulus, Castanea sativa, Corylus avellana, Fraxinus excelsior, Populus tremula, Robinia pseudoacacia, Salix sp, Tilia sp. Les essences résineuses occupent 36 % de la superficie forestière totale. Les pins ( Pinus pinaster, sylvestris, halepensis, nigra, uncinata) en représentent 22 % ; ils sont suivis par Abies sp et Picea sp avec près de 10 %. Les autres résineux sont Pseudotsuga menziesii, Larix decidua... Les essences précédemment citées représentent plus de 95 % de la superficie boisée. 1C. Les types de forêt Les traitements appliqués aux forêts se répartissent comme suit : - Futaie résineuse 31 % - Taillis-sous-futaie 28 % - Futaie feuillue 18 % - Taillis simple 18 % - Peuplements mixtes 5 % Sur le plan écogéographique, on distingue : • • • • • les forêts de plaine et de basse montagne où les feuillus dominent, les futaies résineuses de montagne, les reboisements du siècle dernier, en plaine et en basse montagne, créés parfois sur d'immenses surfaces (Aquitaine, Sologne, Cévennes...), les reboisements des quatre dernières décennies, avec l'aide du Fonds forestier national (Limousin, Auvergne, Morvan), la forêt méditerranéenne, partiellement dégradée par les incendies, constituée de feuillus et de résineux. Commentaire de texte– Session 2011 9/21 2. Le reboisement Le Fonds forestier national a été créé, en 1946, pour soutenir financièrement (par des prêts et subventions d'investissement) une politique nationale de boisement et de reboisement. À ce jour, la superficie boisée avec le concours du Fonds forestier national est de l'ordre de 2 500 000 ha. 2A. La cadence annuelle La rythme annuel de reboisement, de l'ordre de 50 000 ha dans le passé, s'élève aujourd'hui à 25 000 ha. 2B. Les essences utilisées La part des feuillus s'accroît : elle est passée de 25 %, avec essentiellement les peupliers (Populus), à plus de 50 % en 15 ans. Au sein des résineux, la part de Picea abies diminue au profit du Pseudotsuga menziesii. 3. La propriété des forêts Les patrimoines forestiers appartiennent à trois catégories de propriétaires : les propriétaires de droit privé possèdent 69 % de la surface totale, les collectivités publiques possèdent 19 % de la surface totale l'Etat possède 12 % de la surface totale L'État est propriétaire d'environ 1 500 forêts, couvrant 1 750 000 ha, inégalement réparties sur le territoire, tandis qu'environ 11 000 communes possèdent 10 000 forêts communales et 4 000 forêts sectionnales, couvrant 2 550 000 ha. Ces forêts publiques (domaniales et communales) sont soumises à une législation spéciale (régime forestier) et gérées par l'Office national des forêts. Une enquête publiée en 1987 dénombrait une population de 3 700 000 propriétaires forestiers privés se partageant près de 10 millions d'ha. Les superficies boisées intégrées dans des exploitations agricoles en représentent près du tiers, soit de l'ordre de 3 millions d'ha. 4. L'approche des différentes fonctions des forêts Hors l'espace vert urbain (fonction sociale dominante), les forêts de protection en montagne et les réserves forestières (fonction écologique dominante), la France considère que les diverses fonctions, écologique, économique et sociale, sont conciliables dans une démarche de développement intégré et soutenu. L'exploitation de la forêt, dans le cadre d'un plan d'aménagement forestier garantissant un revenu soutenu, est ainsi nécessaire : d'une part pour assurer la pérennité de la ressource (éclaircies améliorantes, coupes régénératrices) et d'autre part pour financer la sylviculture. Par ailleurs, en l'absence de financements publics particuliers, la valeur économique de la forêt est la meilleure incitation à sa protection. 4A. Les fonctions écologiques La protection physique des sols (montagnes, dunes) Des travaux très importants de protection des sols en montagne et de fixation des dunes littorales ont été réalisés en France grâce à la loi de 1860 sur le reboisement qui imposait la délimitation de périmètres à l'intérieur desquels les travaux étaient rendus obligatoires. Cette loi a été à l'origine de vastes opérations de reforestation. Par ailleurs, la loi de 1882 régit encore la Restauration des Terrains en Montagne (RTM), aujourd'hui placée sous la responsabilité d'un service d'Etat spécialisé, qui a été créé dans une dizaine de départements montagnards et placé par commodité au sein de l'Office national des forêts. 10 de 21 Commentaire de texte – avril 2011 La grande œuvre de RTM du passé se poursuit de nos jours. Trois types d'actions sont mises en œuvre : • l'élaboration de Plans d'Exposition aux Risques naturels (PER) imposée par une loi de 1982, ainsi que la cartographie des couloirs d'avalanches, • des travaux de génie civil pour la correction et la régulation des cours de torrents (seuils, barrages transversaux, enrochements des berges...), ainsi que la lutte contre les avalanches et les glissements de terrain, des travaux dits "biologiques", clayonnage et reboisement (boisement de bassins versants...). • En outre, le régime des forêts de protection, institué en 1922, avait pour objet d'imposer la conservation des forêts nécessaires à la protection des sols et de contrôler leur gestion. Il a été rénové en 1976 et étendu à la protection des forêts périurbaines. Cette notion de forêt de protection se définit par rapport à un risque qui est la conjonction d'un enjeu (infrastructures, habitations, sites remarquables...) et d'un aléa naturel (avalanches, chutes de pierres, glissements de terrain...). On estime que la surface des forêts de protection (au sens juridique du terme) et des forêts jouant un rôle de protection marqué est de 1 300 000 ha dans les Alpes et de 540 000 ha dans les Pyrénées (tous types de propriétés confondus), sachant que l'ensemble des forêts de montagne représente 4 350 000 ha en France. Quant à la fixation des dunes littorales atlantiques, elle a été entreprise dès 1780 et a abouti à la création du plus vaste massif forestier européen (il couvre aujourd'hui 1 200 000 ha). Si la totalité du cordon dunaire est actuellement stabilisée, les pressions (tourisme notamment) s'exerçant sur ces peuplements font que des travaux ponctuels de reconstitution restent encore nécessaires, mais il faut constamment intervenir pour maintenir cette stabilisation. 4B. La protection biologique La protection de la diversité biologique Depuis toujours, la gestion conduite dans le cadre des plans simples de gestion en forêt privée et par l'Office national des forêts dans des aménagements est marquée autant que possible par le souci du respect des équilibres biologiques. Des instruments réglementaires et incitatifs précisent les modalités de cette protection de la diversité biologique : • • • • résolution no2 de la Conférence des ministres pour la protection des forêts en Europe (Strasbourg, 1990), circulaire du ministère de l'Agriculture et de la Forêt concernant la politique nationale de conservation des ressources génétiques forestières (1991), directive européenne concernant la conservation des habitats naturels ainsi que de la faune et de la flore sauvage, dite directive "habitat-faune-flore" (1992), circulaire de la Direction de l'Espace rural et de la Forêt concernant la définition d'une politique nationale de prise en compte de la biodiversité dans la gestion forestière (1993). Des travaux d'étude et de recherches ont été lancés sur la conservation génétique de quatre essences (Abies alba, Fagus sylvatica, Prunus avium et Ulmus minor). Les parcs nationaux Sept parcs nationaux existent en France et couvrent environ 150 000 ha de forêts. Quatre d'entre eux sont situés en zone de montagne, un en zone de moyenne montagne, un sur une île et le dernier, créé en 1989, se trouve en Guadeloupe. Les réserves d'intérêt forestier Les surfaces des réserves naturelles comprenant des milieux forestiers rares ou menacés ont beaucoup progressé : aujourd'hui 25 réserves existent pour une superficie d'environ 43 000 ha. Par ailleurs, 56 massifs forestiers remarquables, totalisant 62 000 ha, ont été classés en forêt de protection. Enfin, dans les forêts des collectivités et de l'Etat, 122 réserves biologiques représentant une superficie de 25 000 ha (métropole et départements d'Outre-Mer confondus) ont été instituées (près de 40 % d'augmentation des surfaces en cinq ans). Commentaire de texte– Session 2011 11/21 4C. Les fonctions économiques La production de bois Entre deux passages de l'Inventaire forestier national (environ dix ans), la progression des volumes sur pied et des accroissements annuels a été plus forte que l'extension des superficies boisées : augmentation de 22 % pour les volumes sur pied, de 40 % pour les accroissements et de 1 % environ pour les surfaces boisées. Le volume sur pied est de 1.8 milliard de m3, dont 61 % de feuillus et 39 % de résineux. Les principales essences constitutives de ces volumes sont dans l'ordre : Quercus robur, Fagus sylvatica, Quercus petraea, Pinus pinaster, Abies alba et Picea abies. L'accroissement annuel est d'environ 65 000 000 m3. Les futaies feuillues représentent 30 % de cet accroissement et les futaies résineuses 50 %, le reste étant fourni par les taillis et taillis sous-futaie. Les principales essences constitutives de cet accroissement annuel sont dans l'ordre : Pinus pinaster, Picea abies et Abies alba, Pinus sylvestris, Fagus sylvatica, Quercus robur. Les autres produits Le gemmage a été abandonné, faute de rentabilité. Quant à la production de liège, elle est d'environ 3 000 tonnes, localisée dans quatre départements : Corse du sud, Haute-Corse, Var, Pyrénées-Orientales. La cueillette de champignons, de fruits, le ramassage de certains menus produits peuvent représenter une valeur non négligeable. En fait, excepté certains secteurs très localisés, les autres produits représentent plutôt un agrément social qu'un produit économique. Par contre, dans certaines régions (Alsace, Sologne, grands massifs domaniaux), la location du droit de chasse fournit un revenu appréciable, parfois supérieur à celui de l'exploitation de bois. Ainsi, dans les seules forêts domaniales, le revenu de la chasse s'est élevé à 171 millions de francs en 1992. La chasse concerne plus de 1.5 million de pratiquants en France. Les tableaux de chasse se sont élevés à 14 900 cerfs, 199 300 chevreuils et 152 400 sangliers pour la saison 1991-1992 (4 150 pour le cerf, 21 400 pour le chevreuil et 14 700 pour le sanglier dans les seules forêts domaniales). 5. Les industries de transformation du bois 5A. L'exploitation forestière Dans la plupart des départements français, les propriétaires (publics ou privés) vendent leurs bois sur pied à un exploitant forestier ; toutefois, dans les deux départements d'Alsace et en Moselle, les bois sont exploités par les sylviculteurs et vendus après façonnage ou débardage. L'exploitation forestière est assurée par 7 000 entreprises, dont les deux tiers sont intégrées à une scierie ; elle emploie environ 20 000 salariés. L'exploitant forestier prospecte une ressource hétérogène et dispersée, il réalise le tri et le conditionnement des produits ; surtout, il constitue un intermédiaire indispensable entre une offre en provenance de propriétés hétérogènes et dispersées et des besoins industriels concentrés et spécifiques. En règle générale, les coupes de bois dans les forêts communales ou domaniales sont vendues après appel à la concurrence, lors d'adjudications publiques ou d'appels d'offres. Les bois des forêts privées qui étaient vendus principalement de gré à gré se commercialisent de plus en plus au travers des groupements de coopératives de propriétaires qui rassemblent les offres et procèdent aux ventes par appel à la concurrence. 5B. Les volumes de produits exploités En 1991, les statistiques ont inventorié 36 500 000 m3 de bois exploités et commercialisés : • • 12 de 21 Les grumes d'œuvre 23 000 000 m3/an. En progression de 20 % en 10 ans, cette récolte est constituée de 43 % de feuillus (dont 15 % de Quercus robur et petraea et 13 % de Populus) et de 57 % de résineux (dont 26 % de Abies alba et Picea abies et 22 % de Pinus sp). Les rondins de trituration 10 900 000 m3/an En progression de 15 % en 10 ans, cette récolte est constituée de 50 % de feuillus (dont 37 % de feuillus durs et 13 % de tendres) et de 50 % de résineux (dont 13 % de Abies alba et Picea abies et 24 % de Pinus sp). Commentaire de texte – avril 2011 • Les bois de feu 2 600 000 m3/an L'exploitation de bois de feu s'est beaucoup développée à partir du premier choc pétrolier en 1974. Hors volumes commercialisés et inventoriés dans les statistiques, la récolte non commercialisée (autoconsommée) est importante ; elle est estimée à 13 000 000 m3. 5C. La main-d’œuvre Des efforts importants ont été faits pour assurer la formation des bûcherons, développer la mécanisation de l'exploitation forestière et améliorer les conditions de travail. De 1950 à 1990, la productivité globale de l'exploitation forestière a ainsi énormément progressé : en 1990, on récolte 3.5 fois plus de bois qu'en 1950, en 2 fois moins de temps de travail. Néanmoins, le recrutement de bûcherons reste difficile et la main-d'oeuvre encore insuffisamment qualifiée. En équivalent temps plein, les effectifs globaux étaient évalués, pour 1989, à 21 500 (16 400 bûcherons et 5100 débardeurs). Index des mots du texte Gemmage : Le gemmage est une opération qui consiste à "blesser" un pin pour qu'il envoie de la résine afin de cicatriser cette blessure. Le gemmeur, ou résinier, est celui qui pratique cette blessure et qui récolte la résine. Commentaire de texte– Session 2011 13/21 Doc. 3 Dygepop Dynamique et gestion des populations d’arbres en forêt guyanaise aménagée vendredi 4 février 2011 Thème Étude de la dynamique de population d’arbres d’essence guyanaises, en vue l’élaboration de règles sylvicoles pour les forêts aménagées de Guyane. Financement & durée Feder : 2008-2011. Responsable scientifique Stéphane GUITET, Office National des Forêts. Partenariat scientifique • • • GUITET Stéphane (Responsable du projet), BOUCHER Emmanuel, BRUNAUX Olivier, DEBARROS Guilhem FONTY Emile, Office national des Forêts, http://www.onf.fr/pres/orga/9015.htm LAURANS Maryline, NICOLINI Eric, SABATIER Daniel, VINCENT Grégoire, Unité Mixte de Recherche Architecture et Modélisation des Plantes, CIRAD, IRD, http://amap.cirad.fr/fr/ PATINO Sandra, SCOTTI Ivan, TRAISSAC Stéphane, UMR EcoFoG Présentation du projet Contexte, problématique et intérêt régional La sylviculture peut être définie comme l’art et la manière de conduire un peuplement d’arbres vers un objectif prédéfini afin de répondre à une attente sociale exprimée. En Guyane, une des attentes clairement exprimée visà-vis de la forêt est la contribution au développement local par la production de bois d’œuvre, nécessaire à la construction de logement (en forte croissance), à la création de richesse locale (exportation vers les Antilles) et au maintien d’emploi sectoriel (1% des actifs de la région). Pour répondre à ce besoin, plus de 800 000 ha de forêt naturelle ont déjà fait l’objet d’aménagements forestiers permettant d’apporter un approvisionnement régulier à la filière tout en garantissant l’intégrité des autres fonctions de la forêt : préservation de la biodiversité, protection des eaux et des sols, maintien des usages traditionnels, accueil touristique. Cependant la forêt guyanaise, comme de nombreuses forêts tropicales, est relativement pauvre en bois commercialisables (8 à 10 tiges par hectare en moyenne) et peu productive (moins de 1m3/ha/an). De fait, les 70 000 m3 de bois demandés annuellement par les entreprises de transformation locales nécessitent chaque année le défruitement de près de 15 000 ha et une longue mise en repos des peuplements (plus de 50 ans) avant de pouvoir y faire une nouvelle récolte, d’où d’importants investissements pour une rentabilité relativement faible. Améliorer cette situation est un des principaux objectifs du gestionnaire forestier en Guyane. Une réponse immédiate pour s’adapter à cette situation est d’assurer une valorisation optimale de la ressource naturelle par la mise en place d’une exploitation raisonnée, efficace et respectueuse du milieu (RIL) : c’était l’objet d’un précédent programme de recherchedéveloppement mené entre 2003 et 2007 par l’ONF et le CIRAD. Une autre réponse, visant le moyen et long terme, consiste à faire évoluer les peuplements naturels à vocation de production afin de donner une place plus importante aux espèces commercialement intéressantes et augmenter la productivité de ces peuplements ; autrement dit, c’est la mise au point d’une sylviculture adaptée aux peuplements forestiers guyanais exploités 14 de 21 Commentaire de texte – avril 2011 Objectif En forêt guyanaise, un certain nombre d’espèces commerciales montrent des comportements agrégatifs, se regroupant en tâches avec des densités d’individus relativement fortes. C’est le cas de l’Angélique (Dicorynia guianensis) ou du Gonfolo rose (Qualea rosea), qui représentent à elles seules plus de la moitié de la récolte de bois annuellement en Guyane. Par ailleurs des méthodes d’analyses permettant d’établir des modèles de croissance et de mieux comprendre le fonctionnement des populations d’arbres ont été développée récemment, notamment sur l’Angélique (Jesel, 2005) et le Wacapou (Toebosch, 2005 - Traissac, 2003). La définition d’itinéraires sylvicoles permettant de favoriser ces espèces sociales lors de l’exploitation pour évoluer vers des peuplements commercialement plus attractifs et plus productifs paraît donc une voie envisageable et réalisable que nous proposons d’explorer. L’objectif poursuivi dans ce projet est d’étudier la dynamique de quelques populations d’arbres d’espèces agrégatives et mono-dominantes afin de dégager les mécanismes responsables de l’installation et du maintien de fortes densités dans le peuplement. Ce travail permettra de concevoir et tester des outils et des itinéraires sylvicoles visant à améliorer qualitativement et quantitativement les peuplements naturels à vocation de production en favorisant la dynamique des espèces cibles lors de l’exploitation. Six espèces ont été sélectionnées pour cette étude. Elles appartiennent pour leur majorité aux espèces de la forêt mature, dominantes ou émergentes au stade adulte. Elles couvrent une diversité importante de modèles de croissance (Hallé, Oldeman & Tomlinson, 1978) : Nom local Genre Espèce Famille Écologie Spirotropis Longifolia Fabaceae Tolérante ANGELIQUE Dicorynia Guianensis Caesalpiniaceae Tolérante Qualea Rosea Eperua Grandiflora Caesalpiniaceae Tolérante Tolérante - bas Canopée Falcata Caesalpiniaceae fond GONFOLO ROSE WAPA Vochysiaceae Canopée Strate Tolérante WAPA Eperua WACAPOU Vouacapoua Americana Caesalpiniaceae Sciaphile Conceptuel Canopéeémergente Canopéeémergente Canopée Canopée Intérêt Commercial Commercial Commercial Commercial potentiellement Commercial potentiellement Retombées économiques et sociales pour la Guyane : Les besoins en bois d’œuvre du marché local sont actuellement en forte augmentation, liée à la croissance démographique du département. Par ailleurs, le marché international est à la recherche de bois écocertifié. Faute de production suffisante, une majeure partie des bois tropicaux importés en France depuis l’Afrique ou le Brésil ont encore une origine non contrôlée voir douteuse. L’Angélique est essentiellement utilisée en bois de charpente. Elle est actuellement très demandée par le marché local et les Antilles. C’est un bois de classe IV qui peut aussi répondre à des utilisations beaucoup plus valorisantes de part sa durabilité naturelle et sa résistance et qui pourrait trouver sa place sur le marché de l’exportation. Alors qu’il était totalement inutilisé il y a encore 15 ans, le Gonfolo est aussi devenu une essence très demandée localement pour la charpente. S’il est conseillé de lui appliqué un traitement pour résister aux insectes xylophages, ses qualités mécaniques sont très appréciées pour cet usage. La récolte actuelle de ces deux essences dépassait à peine les 2 tiges/ha en moyenne en 2004 mais l’ouverture à l’exploitation du nouveau massif de Régina-St Georges permet d’envisager une augmentation conséquente de la production à l’hectare grâce aux fortes concentrations d’Angélique rencontrées. L’adoption de sylvicultures adaptées, permettant de garantir un maintien voire une augmentation de la proportion de ces essences dans le peuplement, permettraient à la filière de répondre aujourd’hui et sur le long terme à l’accroissement des besoins locaux et au développement d’un véritable marché à l’exportation, créateur de valeur ajoutée pour la Région. L’intensification du prélèvement permettrait par ailleurs de diminuer les coûts de mobilisation des bois actuellement très forts du fait de la dispersion des produits. Elle limiterait l’extension des bassins de production qui nécessitent chaque année la création de 40km de pistes forestières. Outre les économies en terme d’investissements publiques, cela aurait aussi pour effet de limiter la longueur du transport des bois jusqu’aux centres de transformation, poste très coûteux pour la filière et pour l’environnement en émission de CO2. Commentaire de texte– Session 2011 15/21 Enfin, améliorer les connaissances sur l’autécologie, la démographie et la génétique de ces principales essences commerciales permettra de contribuer à l’adoption de stratégies de conservation adaptées en dehors des zones d’exploitation (série d’intérêt écologique et de protection générale) : connaissance des situations stationnelles les mieux adaptées à la conservation de l’espèce in situ, approche des tailles critiques pour la préservation de populations viables dans les zones de protection, évaluation de la diversité génétique des différentes populations…. Index des mots du texte Autécologie : elle concerne l'étude des individus pris séparément dans leurs milieux et s'intéresse aux exigences de l'espèce vis-à-vis des facteurs du milieu (vivant et non vivant). Elle prend en compte les exigences de l'espèce étudiée pour son niveau trophique, thermique, lumineux et son gradient hydrique. 16 de 21 Commentaire de texte – avril 2011 Doc. 4 Fondement et organisation des réseaux européens de conservation des ressources génétiques forestières M. Arbez – Institut National de la Recherche Agronomique, station de recherches forestières de Bordeaux-Cestas (…) En Europe, la prise de conscience croissante des problèmes d’environnement et la place privilégiée qu’y tiennent souvent les forêts, sont à l’origine d’une demande sociale forte en faveur de leur préservation et de la conservation des ressources génétiques forestières (Arbez, 1984). Les stratégies mises en œuvre s’expliquent par les particularités biologiques et génétiques des arbres forestiers et des connaissances scientifiques récentes encore très fragmentaires. Ce sont des espèces très longévives, leur durée de vie atteint ou même dépasse très largement le siècle. L’aire de répartition d’une espèce est généralement très vaste et atteint souvent l’échelle du continent européen. Les arbres forestiers sont allogames, en majorité diploïques et monoïques, leur diversité génétique mesurée à partir des marqueurs moléculaires apparaît comme l’une des plus importantes rencontrées chez les organismes vivants (Hamrick et Godt, 1990). Contrairement aux plantes cultivées, les arbres forestiers demeurent encore à l’aube de leur domestication ; si l’évolution de leur viabilité n’a pas échappé aux influences humaines, elle n’en a pas pour autant été encore bouleversée. Précédant la conférence de Rio au plan mondial, mais de manière concrète et plus contrôlable, la conférence de Strasbourg sur la protection des forêts en Europ a mis en œuvre une réflexion coordonnée et des réseaux de conservation des ressources génétiques forestières. (…) Des mesures d’urgence Même si les forêts tempérées apparaissent provisoirement moins menacées dans leur diversité génétique que les forêts tropicales, il y a cependant de nombreuses raisons d’intervenir rapidement : - la régénération naturelle des forêts mélangées est progressivement remplacée par des plantations monospécifiques ; - les transferts géographiques des matériels forestiers de reproduction (semences, plants, boutures) sont devenus très fréquents ; - quelques espèces très productives, représentées chacune par un effectif toujours limité de variétés améliorées, sont communément utilisées en reboisement ; - en conséquence, les races ou les écotypes locaux a priori bien adaptés, sont menacés d’extinction ou pour le moins d’hybridations intempestives par les espèces ou les populations introduites ; - d’autres activités humaines font peser de lourdes menaces sur la diversité originelle des espèces forestières : l’urbanisation croissante et les aménagements de toutes sortes, barrages, routes et autoroutes, aires de stationnement, pistes de skis, aires de loisirs, les changements atmosphériques rapides provoqués par les émissions d’origine humaines (pluies acides et réchauffement climatique global). Des méthodes simples, économiques et efficaces à long terme Ces mesures sont les suivantes : - l’urgence des mesures à prendre ne permet pas d’attendre toutes les certitudes scientifiques que l’on serait tenté d’exiger avant d’agir. Il faut arrêter un plan d’urgence avec les informations de tous ordres déjà disponibles aujourd’hui dans le domaine de la génétique, de l’écologie et de l’économie de chaque espèce forestière concernée ; - ces constations sont en faveur de méthodes simples, faciles à mettre en œuvre et efficaces sur le long terme ; elles privilégient chaque fois qu’il est possible des mesures de conservation in situ des espèces forestières majeures, bien intégrées dans la gestion des forêts, et complétées lorsque c’est utile ou nécessaire par la conservation ex situ. Commentaire de texte– Session 2011 17/21 Une stratégie de conservation intégrée, combinant mesures in situ et ex situ Dans la plupart des cas, la conservation in situ apparaît comme une méthode économique, apte à garantir sur le long terme la conservation d’un échantillon représentatif de la diversité génétique d’une espèce donnée, sans le soustraire pour autant à l’évolution des pressions de sélection (maladies, insectes, adversités climatiques). Les simulations réalisées en France et en Finlande montrent que pour la plupart des espèces forestières sociales (celles vivant et se reproduisant en peuplements), la mise en réserve génétique in situ, d’un échantillon de surface inférieure à 1% des forêts de l’espèce considérée permet d’assurer convenablement la conservation. Les principales contraintes concernent la taille (10 ha), l’importance de la zone d’isolement (90 ha) et la régénération des placeaux de conservation à partir de semences rigoureusement autochtones (régénération naturelle ou complétée à partir de semences autochtones). Dans le strict respect de ce cahier des charges, par ailleurs mentionné dans le document d’aménagement de la forêt, rien ne semble actuellement s’opposer au maintien des éclaircies et de la production du bois. Économique et efficaces dans de très nombreux cas, la conservation in situ apparaît cependant inadaptée ou insuffisante dans certaines situations : - lorsque des modifications drastiques ou exagérément rapides de l’environnement ne permettent plus à l’espèce de survivre ou simplement de se reproduire, c’est déjà le cas dans certaines forêts d’Europe centrale, en raison des dommages causés par les pluies acides (Ziehe et al, 1987) ; - si le pronostic de réchauffement climatique rapide se réalise, de nombreuses espèces incapables de migrer ou d’évoluer assez rapidement seraient condamnées à mourir sur place ; les forêts boréales et d’altitude seraient les premières menacées ; - enfin, il existe de nombreuses forestières disséminées par bouquets ou par individus isolés, dont la conservation in situ exigerait des surfaces trop considérables pour être réalisable. Dans toutes ces situations difficiles, la conservation ex situ apparaît préférable. En règle générale, elle possède aussi un grand intérêt pour l’amélioration génétique et la conservation dynamique. Dans la majorité des cas, c’est la combinaison des deux méthodes, modulée en fonction de la situation particulière de l’espèce, qui est recommandée. Les espèces secondaires ou rares Les espèces forestières majeures couvrent des surfaces importantes, elles ont un intérêt économique et écologique indiscutable et les États ne sont pas trop difficiles à convaincre pour financer les programmes de conservation. Il en va différemment des espèces secondaires ou mineures, pour lesquelles la seule perspective réaliste semble aujourd’hui résider dans la conservation d’un échantillon d’un échantillon représentatif des écosystèmes forestiers qui les hébergent. Les espèces rares sont justiciables des mêmes mesures, ou d’une conservation ex situ si leur intérêt économique le permet. Biodiversité et gestion forestière Au-delà des mesures spécialisées, engagées à travers les réseaux de conservation, sur une fraction limitée du territoire, il faut encourager les méthodes d’aménagement et de sylviculture préservant ou accroissant la diversité génétique inter- et intraspécifique des forêts. Dans l’immense majorité des cas, les services forestiers des États européens sont convaincus par ces recommandations et les mettent déjà en œuvre en forêt publique. Des structures nationales identifiées et des financements garantis Toute action de conservation n’a de sens qu’inscrite dans la continuité et dans la durée. Cette activité doit être le fait d’organismes nationaux identifiés et responsables, dotés de programmes pluri-annuels et de financements garantis sur le long terme. 18 de 21 Commentaire de texte – avril 2011 Un instrument de coopération internationale à l’échelle européenne Compte tenu de l’ampleur de la répartition géographique de la plupart des espèces forestières et du caractère général de certaines menaces affectant leur diversité génétique (pluies acides, réchauffement climatique global, ou simplement évolution des méthodes d’aménagement et de sylviculture), il est clair que les programmes de conservation à long terme des États doivent être concertés, sinon cordonnés, pour être pleinement efficaces (Palmberg et Esquinas-Alcazar, 1990). Cette constatation milite en faveur d’une instance internationale de réflexion, d’animation et de coordination des réseaux européens de conservation des ressources génétiques forestières. (…) Les premiers réseaux pilotes de conservation Les premiers réseaux de conservation devraient répondre à des objectifs de nature différente, contradictoires parfois : - concerner des espèces menacées dans leur diversité génétique ; - représenter des situations très différentes, notamment vis-à-vis du modèle de répartition spatiale et du système de reproduction ; - intéresser différentes régions d’Europe ; - apporter l’illustration d’une démarche claire et convaincante, susceptible d’amorcer une dynamique de conservation à l’échelle européenne. Index des mots du texte : In situ/Ex situ : in situ signifie « sur place » en latin. Ex situ en est l’opposé. Une espèce observée in situ l’est dans son milieu local. Écosystème : il désigne l'ensemble formé par une association ou communauté d'êtres vivants et son environnement biologique, géologique, hydrologique, climatique, etc. Les éléments constituant un écosystème développent un réseau d'échange d'énergie et de matière permettant le maintien et le développement de la vie. Commentaire de texte– Session 2011 19/21 Proposition de corrigé de l’épreuve 1. Pourquoi une coopération internationale est-elle nécessaire à la conservation des forêts ? Une coopération internationale s’avère nécessaire à la conservation des forêts afin d’assurer la conservation, mais aussi l’utilisation durable de la diversité biologique. Ainsi que les Sommets de la Terre l’ont démontré, le développement durable ne peut raisonnablement se penser qu’à l’échelle planétaire au regard notamment d’un phénomène qui dépasse les frontières, le climat. Gigantesque écosystème, la Terre est parsemée de forêts – plus ou moins préservées au regard des problèmes de déboisement observés dans les pays du tiers monde dont chaque type est unique et interdépendant par les ressources biologiques en présence. Du fait de cette interdépendance et du phénomène climatique planétaire, les gouvernements doivent agir conjointement pour assurer une gestion durable du domaine forestier, ainsi que l’ONF le fait à l’échelle de la France. On peut cependant penser, au regard de l’analyse menée par M. Arbez, que le couvert forestier mondial de 24,4% est insuffisant et appellera encore à davantage de coopération entre les États, ce que signifie d’ailleurs clairement l’analyse européenne de la situation forestière actuelle de la France s’il faut songer à l’exemple des exploitations germano-limitrophes d’Alsace, ou encore à celui de la forêt guadeloupéenne ou guyanaise. Enfin, la nécessité d’une coopération internationale se fait surtout sentir au regard de l’urgence d’agir face à laquelle se trouvent les différents offices nationaux en charge des forêts : raréfaction des ressources génétiques du fait des plantations monospécifiques, migrations répétées des matériels de production, menace d’extinction d’espèces, urbanisation galopante au détriment du patrimoine naturel mondial. 2. Quel lien peut-on établir entre le climat et la préservation des forêts ? Outre que la survie des espèces dépend de leur capacité d’adaptation aux variations climatiques, il faut noter que chaque espèce s’intègre dans un écosystème particulier au climat lui-même particulier. De la forêt boréale à celles des Landes, le peuplement diffère, ainsi que les méthodes de sylviculture. Le danger actuel d’un réchauffement climatique trop rapide fait craindre un dépérissement forestier du fait de la tendance répandue à la plantation monospécifique d’essence à croissance rapide. Si la Terre se réchauffe trop rapidement, la préservation des forêts commandera une action elle-même très rapide pour garantir la diversité génétique des espèces comme le chêne liège ou l’épicéa commun. Le lien au climat des espèces est avéré et se traduit en inquiétude face à bien des projections de scénarios climatiques régionaux : il apparaît difficile de connaître les aptitudes à l’évolution et à l’adaptation d’un peuplement monospécifique. Ceci démontre que pour la préservation des forêts dans le cadre d’un changement climatique rapide, l’attention devra particulièrement être portée sur les ressources génétiques en présence non pas pour elles-mêmes, mais en tant qu’elles s’insèrent dans l’écosystème forestier pour envisager les interactions entre espèces, mais également face à l’apparition de nouveaux insectes ou de nouvelles maladies. Une étude de l’ONF en Alsace (cf Cécile Dubois-Coli, « Sur la prévention des risques liés aux changements climatiques en Alsace ») a démontré la nécessité d’adapter les essences aux stations, de repérer les stations à risque, comme les sapinières en zone sèche, de diversifier les peuplements, de privilégier la régénération naturelle, d’effectuer des coupes de régénération très progressives pour préserver un meilleur potentiel de restitution en cas de sécheresse du type de celle de 2003. La diversité génétique des espèces sera certainement une clé de résistance du patrimoine forestier. 20 de 21 Commentaire de texte – avril 2011 3. Répondez par vrai ou par faux aux affirmations suivantes. Argumentez vos réponses en donnant les bons éléments quand la proposition est fausse. a- Le recours aux coupes sélectives n’a pas fait la preuve de sa rentabilité écologique et économique. C’est faux. La coupe sélective s’inscrit dans une démarche de production durable de bois. Elle permet la conservation de la diversité biologique. Permettant la plantation d’arbres, elle apporte une réponse à la menace de surexploitation des forêts du fait de l’accroissement de la demande de bois. La coupe sélective permet un entretien écologique de la forêt et assure un revenu régulier par la production de bois d’œuvre, ou encore de pâte à papier. Elle a en outre pour avantage de préserver de l’érosion du sol et de le garantir contre une exposition au soleil qui causerait un réchauffement l’été et un refroidissement l’hiver. b- La qualification n’est pas nécessaire au métier traditionnel de bûcheron. C’est faux. Si dans les faits ces professionnels sont encore insuffisamment qualifiés, des efforts sont consentis pour assurer leur formation. Le métier, de traditionnel, est devenu professionnel et va requérir des compétences accrues. Les volumes de produits exploités, la protection biologique, l’observation sur le terrain de l’écosystème sont des compétences requises pour cet exercice professionnel au contact direct de la forêt. La professionnalisation du métier a d’ailleurs permis une meilleure productivité de l’exploitation forestière, puisque l’on récolte en 1990 3.5 fois plus de bois en deux fois moins de temps qu’en 1950. c- Les actions de conservation doivent être rapides et ponctuelles pour être efficaces. C’est faux. Ces actions s’inscrivent au contraire dans la durée et dans la continuité pour être efficaces du fait de la régénération lente et continue des forêts. Agir par à coups ne permettrait pas la préservation durable de l’écosystème, lequel obéit à des cycles de vie. On peut parler d’une évolution progressive des actions de conservation du fait des principes forestiers concernant la gestion, preuve en est le Programme forestier national qui porte sur la période 2006-2015 et qui cherche à répondre à cinq enjeux : les changements climatiques, l'après-pétrole, la biodiversité et les rôles écologiques de la forêt, l'aménagement du territoire et l'adaptation aux marchés et la contribution à l'emploi. Ceci ne peut être ponctuel, ni même rapide. 4. Pourquoi la conservation ex situ est-elle préférable ? Développez cette question. Ainsi que l’explique le document 4, « la conservation ex situ apparaît préférable ». Elle possède en effet un grand intérêt pour l’amélioration génétique et la conservation dynamique, mais – toujours selon ce document - dans la majorité des cas, c’est la combinaison des deux méthodes, modulée en fonction de la situation particulière de l’espèce, qui est recommandée. En effet, les deux méthodes doivent être utilisées conjointement pour être efficaces sur le plan empirique, la méthode ex situ s’avérant insuffisante. La méthode in situ permet un mode de conservation programmé visant à pallier l'extinction d'espèces et de variétés : gardant les espèces dans leur écosystème, elles continuent d'évoluer avec leurs prédateurs et leurs parasites. On permet ainsi l'interaction des espèces avec leurs milieux, car celle-ci est source de diversité génétique. 5. À quelle nécessité correspond la bonne gestion d’une forêt ? De la bonne gestion des forêts dépend la survie de la terre elle-même. Une bonne gestion s’entend d’une gestion durable, laquelle suppose que les facteurs écologiques, humains et économiques soient pris en compte. L’objectif visé est le maintien de la biodiversité et la capacité des forêts à se régénérer. L’ONF pratique une telle gestion en procédant notamment par une approche des écosystèmes. La gestion durable est d’ailleurs l’objectif du Plan Forestier National qui s’étend jusqu’en 2013. Cette approche se veut concertée avec tous les pays à l’échelle mondiale, ainsi que le notent les documents ici présents. Une bonne gestion est une action concertée des États en matière globale environnementale. Commentaire de texte– Session 2011 21/21