COURS 1
Vari´et´es analytiques complexes
1.1. Le cadre r´eel versus le cadre complexe
L’Ecole Math´ematique Africaine de Ziguinchor dans le cadre de laquelle a ´et´e
dispens´e ce cours ´etant d´edi´ee tant `a la g´eom´etrie r´eelle qu’`a la g´eom´etrie complexe,
il semble important de souligner pour commencer les articulations entre ces deux
th´ematiques et pour se faire de pointer tout d’abord ce qui diff´erencie les univers Rn
et Cnet ce que le second nous apporte par rapport au premier.
Ces deux univers sont reli´es entre eux de bien des mani`eres ; on se contente ici d’en
sugg´erer deux.
— On peut envisager au dessus de Rn
x1,...,xnle tube complexe
Rn
x1,...,xn+iRn
y1,...,yn;
ceci correspond `a la repr´esentation cart´esienne des n-uplets de nombres com-
plexes z=x+iy = Re z+iIm z. La projection x+iy 7→ xde Cndans Rnest
ouverte et continue, mais elle n’est pas topologiquement propre.
— On peut ´egalement envisager l’application surjective (cette fois continue et
topologiquement propre)
(z1, ..., zn)∈(C∗)n7−→ (log |z1|, ..., log |zn|)∈Rn
(correspondant `a la repr´esentation polaire (z1, ..., zn) = ex1+iθ1, ..., exn+iθn)
des n-uplets de nombres complexes non nuls).
La premi`ere distinction entre Rnet Cnconsiste en ce que le corps C, corps de base pour
la g´eom´etrie complexe, se trouve ˆetre alg´ebriquement clos (c’est d’ailleurs la clˆoture
alg´ebrique de R) alors que Rne l’est pas ; l`a se trouve une des raisons majeures
qui ont pr´esid´e `a l’apparition du calcul complexe. Le th´eor`eme des z´eros de Hilbert
assure, pour chaque n∈N∗, une correspondance bijective entre les id´eaux radicaux
de l’alg`ebre polynomiale K[X1, ..., Xn], c’est-`a-dire les id´eaux Itels que
I=√I:= {a∈I;∃qa∈N∗, aqa∈I}
et les sous-ensembles alg´ebriques de Cn, c’est-`a-dire les sous-ensembles ferm´es de Cn
d´efinis comme le lieu des z´eros communs d’un nombre fini d’´equations alg´ebriques
p= 0, o`u p∈C[X1, ..., Xn] : `a un id´eal radical I, on associe l’ensemble
V(I) = {z∈Cn;p(z)=0 ∀z∈I}
tandis qu’au sous-ensemble alg´ebrique Vde Cn, on associe l’id´eal radical IVconstitu´e
des polynˆomes p∈C[X1, ..., Xn] tels que la fonction polynomiale correspondante p
soit identiquement nulle sur V. Pareille correspondance bijective n’existe pas dans le
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