Je tremble - Collège Saint

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Les élèves de rhéto
du Collège Saint-Stanislas
présentent
Je tremble (1)
de Joël Pommerat
dans une mise en scène
d’Hugues Chamart
Programme
Distribution des rôles
Scène 1
Présentateur …………………………
François Marotta
Scène 2
1 femme …………………………….
Valentine Wastiau
Scène 3
Présentateur …………………………
Jeune femme endormie (ou morte) ....
François Marotta
Valentine Wastiau
Scène 4
Présentateur …………………………
1 femme très mal en point ………….
Chanteuse …………………………..
François Marotta
Bérénice Durieux
Sophie Van Royen
Scène 5
La jeune femme en tee-shirt ………..
Chanteuse …………………………..
La mère (de la femme en tee-shirt) …
Tzibana Dobbelaere
Mathilde Hauret
Marine Lefebvre
Scène 6
La mère (de la femme en tee-shirt) ….
Marine Lefebvre
Scène 7
Présentateur …………………………
L’homme le plus riche du monde …..
L’homme qui n’existait pas …………
François Marotta
Régis Canon
Corentin Barthélémy
Scène 8
La mère de l’enfant …………………
Le père ………………………………
L’homme …………………………….
L’enfant (en alternance) …………….
Fanny Rizzo
Corentin Barthélémy
Régis Canon
Mathias Durieux / MathieuVan deWyngaert
Scène 9
La femme très mal en point ………. ..
La mère ………………………………
Le père ……………………………….
La sœur …………………………….
Bérénice Durieux
Hélène Maton
Régis Canon
Valentine Wastiau
Scène 10
Présentateur ………………………….
La femme (très âgée) ………………..
La femme (jeune) …………………...
Jeune femme endormie ……………..
François Marotta
Justine Lefebvre
Bérénice Durieux
Valentine Wastiau
Scène 11
Présentateur ………………………….
Première femme enceinte ……………
Deuxième femme enceinte …………..
François Marotta
Louise Ghosez
Blanche Wattier
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Remerciements
Interne
VincentVancoppenolle,Thierry Heroufosse, Daniel Brabant, Jenny Genard, EtienneWilmart,
Sylvie Trobec, Régine Lemahieu, Jean-Marie Gérard, Caroline Colmant, Joëlle Bonaventure,
Astrid Decroly, Anne Rousseaux, Marc-Jérôme Bouillon, Anne-Sophie Lorgé, Bénédicte Navez,
Jean-Luc Simon, Georges Joly, Stéphanie Danvoye, Christine Picart, Chantal Leroy, Christine
Mercier,Yasmine Govaert, Sophie Poulaert, Romina Barone,Valérie Buono, Marie-Thérèse
Fontiane,Véronique Lafontaine, Marie-Rose Goethals, Cédric Leroy, Benjamin Place, Christian
Deroch, ainsi que tous les professeurs et parents ayant contribué au bon déroulement du
projet.
Externe
Le Centre de prêt de matériel de la Communauté Française de Belgique, Le Conservatoire
Royal de musique de Mons, La Manufactor Asbl,Tapis 2000 (Quaregnon), la pharmacie
Faidherbe, l’Arcobaléno, Monsieur Foulon, Monsieur Legros, HubertWattier, Geoffrey Egleme,
Christine Marinelli, Monique Rémus, Philippe Dehaspe, Benoît Berlemont.
Merci à tous nos sponsors.
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Assistanat
Musiciens
Natacha Hellebaut
Eleonore Cornelis
Antoine Martin (Guitare)
Yann Richard (Guitare)
Caroline Martin
Pierre Mahieu (Bass)
Bertrand Aubecq (Batterie)
Budget
Caroline Van de Wyngaert
Charlotte Lafon (Piano)
Mathilde Hauret (Chant)
Sophie Van Royen (Chant)
Comédiens
François Marotta (Chant)
Corentin Barthélémy
Régis Canon
Tzibana Dobbelaere
Maquillage
Bérénice Durieux
Louise Ghosez
Justine Lefebvre
Avec l’aide précieuse de Mesdames Marinelli et Rémus
Marine Lefebvre
François Marotta
Pauline Sevrin
Responsable : Joëlle Bonaventure
Lisa Chianetta
Hélène Maton
Fanny Rizzo
Valentine Wastiau
Julia Wojda
Blanche Wattier
Pauline Shok
Hilary Merlin
Cinzia Gentili
Son
Louise Verhille
Sarah Bel-Assal
Antoine Cornez
Justine Bourgeois
Sandra Castelo Kiala
Julien Catherine
Avec le soutien technique de Philippe Dehaspe
(Manufactor Asbl)
Valentine Noé
Aubane Temmerman
Joëlle Vamecq
Eclairage
Boris De Winne
Clément Daniel
Alexis Pasaro
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Billetterie
Programme
Responsable : Joëlle Bonaventure
Responsables : Astrid Decroly – Anne-Sophie Lorgé
Charlotte Gonzales
Joëlle Vamecq
Affiche
Responsables : Caroline Colmant – Anne-Sophie Lorgé
Maxime Maton
Maxime Smet
Martin Logeot
Marie-Salvia Izerée
Sponsors
Marine Monclus
Responsable : Caroline Colmant
Lidya Mukama
Abeline Kapuc
Communication
Imane Benab
Elodie André
Responsable : Geoffrey Egleme
Géraldine Wuyckens
Gaëtan Jeanmotte
Adrien Daga
Perrine Paquay
Bar
Responsables : Joëlle Bonaventure – Marc-Jérôme Bouillon
Lucas Di Stefano
Bastien De Marchi
Alexandre Sellier
François Pilate
Alexis Lecocq
Louis Faidherbe
Antoine Piette
Corentin Van Wallendael
Amandine Henry
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Joël Pommerat par lui-même
Son parcours
Le goût du théâtre m’est venu vers 13 ans, en allant voir des pièces avec ma classe de collège à Chambéry. Mais mon projet
de jeune homme étant de devenir barman, j’ai fait une école hôtelière… A 18 ans j’ai abandonné ce projet-là pour faire du
théâtre. J’ai été comédien pendant 4-5 ans. Être acteur pour moi n’était pas évident : je ne trouvais pas ça facile en termes
de rapport aux autres : la dépendance, le regard… Dès l’âge de 24 ans, je me suis mis plus en retrait : je suis passé à
l’écriture et j’ai cessé d’être acteur.
Son écriture
Je commence à écrire en amont du début des répétitions. Puis avec les comédiens, je passe par des périodes d’improvisations.
Je fais des allers-retours entre le plateau et l’ordinateur. Donc concrètement, j’écris le matin et l’après-midi, nous répétons
à partir des textes.
Sa réalité
Ce qui m’intéresse, c’est le réel. Les commentaires sur mon travail insistaient sur l’étrangeté (aspect onirique, fantastique),
donc je me suis positionné en opposition à ces commentaires. J’ai voulu revendiquer ma recherche de réalité. Je suis très
étonné qu’on me catégorise dans le domaine de l’étrange et du singulier.
Ses projets
Un jour, j’ai eu la conviction de ce que je voulais faire dans les 40 prochaines années de ma vie. Aujourd’hui, j’ai 47 ans,
et je me sens toujours en phase avec ce projet. J’espère travailler sur ce rythme jusqu’à 80 ans.
Propos recueillis par France Pinson et Nadine Pochez
sur http://www.comedien.be/Joel-Pommerat
-8-
LIBRAIRIE COPY-SERVICE DU PARC
rue du Parc, 24
7000 Mons
Tel/Fax : +32(0)65-35.30.19
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du lundi au vendredi
de 6h45 à 18h00 non-stop
et le samedi de 8h00 à 12h30.
RUE JEAN JAURES 10 B – 7350 THULIN
065/610.550
Pommerat en quelques dates
N
é en 1963 à Roanne, après une enfance passée à Rochefort
où son père était militaire dans l’Armée de l’air, Joël
Pommerat s’oriente d’abord vers les métiers de l’hôtellerie.
Rattrapé par le désir de théâtre, il acquiert de compagnie en
compagnie une formation d’acteur autodidacte, et fonde en 1990 la
Compagnie Louis Brouillard. Il crée ses premiers spectacles au
Théâtre de la Main d'Or à Paris.
Joël Pommerat fait le pari de monter, lui-même, une pièce par an
pendant 40 ans et s'engage à s’accompagner chaque fois des sept
mêmes acteurs. Pôles, Treize étroites têtes, Au monde, Le Petit Chaperon
rouge, D’une seule main, Les marchands et Cet enfant, notamment, sont
des pièces issues de cette démarche. La condition d'existence de ses
œuvres se résume, pour beaucoup, à la rencontre très fructueuse qu'il
a faite avec ses comédiens et collaborateurs qui ne le quittent jamais.
A partir de 1997, Joël Pommerat collabore principalement avec deux
théâtres, deux lieux qui lui laissent toute la liberté dont il a besoin
pour la mise en scène de ses pièces: le Théâtre de Brétigny-sur-Orge et le Théâtre Paris-Villette. Grâce à leur
constante fidélité, il a pu accéder à la reconnaissance lors d’une rétrospective de ses créations présentée au
Festival d’Avignon 2006.
De 2005 à 2008, le dramaturge est en résidence à l’Espace Malraux, la scène nationale de Chambéry et de la
Savoie. Sa compagnie conventionnée reçoit le soutien du ministère de la culture et est en résidence au
Théâtre Brétigny et au Théâtre des Bouffes du Nord de 2007 à 2010.
Joël Pommerat a reçu le 3e Grand Prix de la littérature pour Les marchands en 2007. Alors que Je tremble lui a
valu, en 2008 et 2009, les nominations au Molière de l’auteur francophone vivant et au Molière de la compagnie, en
2008.
Antoine Cornez
(avec l’aide de http://www.lemanegemons-centredramatique.be/ et http://fr.wikipedia.org/ )
- 11 -
La pièce ne s’est pas faite en un jour !
O
n s’en doute, la pièce des rhétos ne se prépare pas en un jour ! Tout commence dès
les premières semaines de l’année scolaire et lorsque les élèves décident de
s’investir dans le spectacle, c’est en réalité un engagement fort qu’ils prennent.
Audition, journées d’initiation au théâtre et répétions : voici l’itinéraire d’un projet pas
comme les autres !
La première étape consiste à participer à une sorte de casting. Les élèves désirant s’investir dans la pièce
sous le statut d’acteur doivent étudier par deux un dialogue sans qu’aucun contexte ne soit imposé ni
suggéré au préalable ; ils doivent ainsi laisser libre cours à leur imagination pour réaliser une mise en scène
personnelle. Les aspirants à la comédie présentent alors le résultat de leur travail à un jury composé de
professeurs de français, notamment Madame Lorgé, Madame Colmant et Madame Bonaventure, d’un
ancien du collège, Monsieur Egleme, et évidemment, du metteur en scène Monsieur Hugues Chamart.
Même si le stress est de mise, les auditions se passent toujours sans problème.
Hugues Chamart sélectionne les élèves et consulte les professeurs qui l’aident à en apprendre plus sur le
profil de chacun. Son but est de ne pas faire une sélection élitiste dans la mesure où il attribue un rôle à un
élève en partant du principe que la personne doit avoir quelque chose en elle qui va lui permettre
d’accéder au personnage et que le projet de la pièce des rhétos est là pour permettre aux élèves de
progresser, de se surpasser.
Ensuite se déroulent les journées d’initiation au théâtre. L’un des objectifs de cette formation est de faire
prendre conscience aux élèves que même en répétant individuellement leur propre scène, ils forment un
groupe dont chaque membre est important pour la réalisation du projet. En outre, lors des répétitions, les
comédiens utilisent parfois des techniques qui ont été amorcées durant ces deux journées. Ces dernières
permettent également de faire plus ample connaissance avec les autres membres de l’équipe. Les acteurs
ont ainsi expérimenté des exercices propres à l’entraînement théâtral : marcher de façon la plus neutre
possible, apprendre à marcher sans diriger l’autre, apprendre à avoir confiance en l’autre, pratiquer « la
claque », rechercher une forme de vérité dans la façon de dire une phrase selon un personnage choisi
antérieurement… Tout cela permet de comprendre les bases du jeu d’acteur.
Et finalement arrivent les répétitions. Dans un premier temps, Hugues Chamart travaille scène par scène le
moindre détail pour que le comédien paraisse naturel, vrai et soit en communion avec son personnage.
Dans un deuxième temps, il regroupe toutes les scènes pour réaliser le filage de la pièce. Durant les
répétitions « individuelles », les acteurs discutent de leur texte pour bien en visualiser le contexte et
comprendre la psychologie du personnage. Ils sont aiguillés par des conseils ainsi que des exemples donnés
par Hugues Chamart. Après plusieurs semaines de travail, ce dernier a obtenu l’effet escompté pour sa
pièce, dès lors les acteurs débutent le filage. Cette dernière étape est essentielle pour obtenir une vue
d’ensemble du travail réalisé par UNE seule et unique équipe. Simultanément, d’autres répétitions se
mettent en place. En effet, les musiciens doivent dans un premier temps s’exercer entre eux avant de
répéter avec le texte joué.
Tous ces moments partagés sont indispensables à la réalisation d’un projet concret et se déroulent dans un
cadre convivial ; c’est ce qui permet d’obtenir un résultat final de qualité.
Louise Ghosez
- 13 -
Biographie de Hugues Chamart
N
é à Mons en 1975, Hugues Chamart fait ses humanités
au Collège Saint-Stanislas. Madame Chantal Leroy, son
professeur de français, latin et grec de la 3e à la 5e,
l'amène à participer à divers projets théâtraux qui passionnent le
jeune garçon. C'est donc tout naturellement que Hugues
Chamart grimpe sur les planches pour interpréter sa propre
pièce des Rhétos : « L’Oiseau Vert ». Sa passion pour le théâtre
était née. Suite à cette première expérience, c'est vers une
École artistique, l'IAD à Louvain-La-Neuve, qu'il se dirige. Làbas, il suit une solide et rigoureuse formation qui lui permet
d'aborder les différents aspects du métier.
En 1997, la route du jeune diplômé croise de nouveau celle du
Collège. Monsieur Frédéric Roels, alors chargé de la mise en
scène de la pièce des rhétos depuis trois ans, envisage de passer
la main et propose à Hugues Chamart de le seconder. C'est ainsi
qu'à partir de 1999, Hugues Chamart prend définitivement les
rênes de la pièce des rhétos.
Parallèlement, il enchaine les pièces de théâtre. Ainsi on peut le
voir avec la Compagnie Attila de Lille dans « Sade-Charenton »
au Big Torino (Festival International de Turin), ou encore dans « Calderon » de Pasolini au Phénix (à
Valenciennes) et à la Villette (à Paris).
C'est en 2002 qu'il enfile pour la première fois la casquette de metteur en scène avec « Passe-Temps » de Jean
-François Lermusieau. Ne s'arrêtant pas en si bon chemin, il monte une série de spectacles dans différentes
écoles ainsi qu'au théâtre. Voient alors le jour « La résistible ascension d’Arturo Ui » de Brecht (2006), au
Théâtre Jardin-Passion à Namur en coproduction avec le Théâtre Royal de Namur, « Traité des fées » de
Fernand Dumont (2007) au bois d’Erbisoeul, « Mouvements » d’Henri Michaux (2006), spectacle conjuguant
texte, images et musique électronique. A noter également qu'il a collaboré plusieurs années au projet « Ecole
en scène » du Centre Dramatique Wallonie Enfance et Jeunesse.
Aujourd'hui, il continue toujours d'effectuer la mise en scène de spectacles tant professionnels qu'amateurs et
travaille régulièrement pour la Province de Hainaut ou encore pour le Service de la Culture de la Ville de
Mons dans des événements tels que « Les Rendez-vous de la Langue Française », où il a assuré le commissariat
artistique en 2008 et 2009, ou encore « Mons Passé Présent ».
Nourri par ces multiples expériences et rencontres, Hugues Chamart nous offre encore et toujours avec
passion et enthousiasme ce jeu du comédien et cet art « de dresser sur les planches l'action et les personnages
imaginés par les auteurs dramatiques » (dixit André Antoine, considéré comme l'inventeur de la mise en
scène moderne en France).
Perrine Paquay
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Interview : Hugues Chamart
Hugues Chamart, voilà plusieurs années que vous êtes metteur en scène... Pourriez-vous nous dire comment
vous en êtes arrivé là? Comment s'est déroulé votre parcours théâtral?
(Rires) Je rigole parce qu'on me pose cette question presque chaque année, et donc forcément ma réponse est la même
chaque année. Ce qui est intéressant à préciser, c'est que je suis un ancien du collège et que j'y ai découvert le théâtre en
troisième année, avec Chantal Leroy. On a fait un projet en troisième, quatrième et cinquième année et puis j'ai fait la
pièce des rhétos. La passion du théâtre m'est donc venue du collège, je n'en ai pas fait en académie ni ailleurs.
Et c'était un metteur en scène professionnel qui organisait la pièce des rhétos à cette époque-là?
Non, c'était un professeur de l’école, Philippe Roels. A la suite de cela, j'ai présenté l'examen d'entrée à l'IAD, à Louvainla-Neuve, qui est un des instituts qui forment des comédiens professionnels en Belgique. J’y suis allé pendant quatre ans
et puis j'ai travaillé comme comédien pour un certain nombre de spectacles pendant plus ou moins cinq ans.
Parallèlement à cela, j'ai tout de suite fait de la mise en scène, notamment au collège parce que dès ma sortie, j'ai mis en
scène la pièce des rhétos avec Frédéric Roels (ndlr: le fils de Philippe Roels) qui voulait passer la main et c’est en 1999
que je l'ai réalisée tout seul pour arriver jusqu'ici.
Donc vous êtes metteur en scène depuis 1999, mais est-ce que vous êtes encore comédien?
Non, je ne joue plus du tout et je me consacre totalement à la mise en scène, tant dans le milieu amateur que
professionnel. J'aime faire les deux et j'exerce mon métier dans les deux cas. Il n'y en a pas un qui est moins bien que
l'autre.
Et le métier de comédien, ça ne vous manque pas?
Non. Ce n'est pas une question de préférence mais ce sont deux disciplines très différentes. Un exemple de différence :
en tant que comédien, on est pris en charge, on ne doit s'occuper de rien. Le metteur en scène pense à tout pour les
comédiens et c'est lui qui a tous les ennuis, il doit tout porter sur les épaules. Par contre, l'avantage de la mise en scène,
c'est qu'on crée artistiquement un projet de A à Z, en complicité avec les personnes avec qui on travaille ; un comédien se
soumet alors au projet artistique du metteur en scène. Évidemment, il y met sa sensibilité et son petit grain de sel mais le
gros du travail artistique, c'est le metteur en scène qui le propose puisque c'est son projet. Tout comme le réalisateur d'un
film ! Et mon parcours de vie a fait que j'ai été amené à un moment donné à choisir totalement la mise en scène.
A part la pièce des rhétos, travaillez-vous à l'académie ou avez-vous une troupe ? Parce que la pièce des rhétos
ne vous prend pas toute l'année…
Non, heureusement (rires) ! Je fonctionne avec une asbl dans laquelle on est plusieurs. Il n'y a d'ailleurs pas que du
théâtre, il y a aussi de la musique ! Donc ça, c'est ma structure de fonctionnement. Et je travaille aussi avec d'autres
écoles secondaires ou Hautes Ecoles, ou encore avec le service de la culture de la ville de Mons, j'ai donné des cours à la
Médiathèque, j'ai travaillé avec le théâtre de Namur et j'ai aussi travaillé avec un théâtre privé de Namur, pendant
plusieurs années. Après, ça dépend d'une année à l'autre, le parcours d'artiste est un parcours où on erre un petit peu de
projet en projet.
Donc vous travaillez la plupart du temps avec des amateurs?
Non, parfois ce sont des professionnels. Par exemple, avec le théâtre de Namur, c'était une équipe complètement
professionnelle ; quand je travaille avec le service de la culture, c'est aussi avec des professionnels ; depuis quelques
années, je fais également « Mons passé présent », ce sont ces petites scénettes dans le cœur historique de Mons et c'est
avec des professionnels.
Avez-vous fait des rencontres avec des gens connus grâce à votre métier?
Oui et non… Voici une anecdote : j’ai eu l’occasion de prendre des cafés avec Cécile de France, à Paris quand j'étais
étudiant ; elle était à la rue Blanche je crois, qui est une école à Paris très connue et elle suivait sa formation de
comédienne à la même époque que moi. Et elle était en fait la copine d'un type qui était avec moi à l'IAD. A un moment
donné, des chemins se croisent…
« Le théâtre, c’est l'engagement d'une vie,
un sacerdoce, une passion »
- 15 -
Savez-vous si des personnes qui ont fait la pièce des rhétos sont devenues des comédiens professionnels?
Oui, il y en a et il y a des gens qui sont en cours. Par exemple, Claudia Bruno, qui était dans « Incendies » il y a deux ou
trois ans et qui est au Conservatoire de Bruxelles si je ne me trompe pas ; il y a aussi Gabriel Vanderpas qui a fait la pièce
en 1998 et qui est devenu réalisateur, il a d’ailleurs sorti un film : « A ciel ouvert », diffusé au Plaza art récemment… Je
n’ai pas d’autres noms en tête pour le moment…
Est-ce que c'est un travail qui vous demande une grande implication?
Oui, ça prend du temps parce que forcément, on n’arrive pas aux répétitions les mains vides, on doit avoir pensé le projet
avant et donc il y a tout un « travail de bureau », un travail de réflexion avant d'arriver aux répétitions pour construire
artistiquement le projet. Il y a tout un travail d'organisation aussi : organiser les répétitions, faire les plannings ; il faut
penser à tout ce qui tourne autour du projet, ne rien oublier, penser à chaque personne et faire en sorte que tout le
monde soit bien au courant... Oui, c'est un gros boulot, ça tourne plus ou moins autour de 300 heures de travail pour une
pièce des rhétos, en comptant les répétitions, donc c'est pas mal.
Qu'est-ce que ça vous apporte comme enrichissement de travailler comme metteur en scène?
Du plaisir d'abord ! Faire du théâtre, ça permet de se construire, on apprend, on grandit avec le théâtre ! Et moi aussi, sur
chaque projet, j'apprends des choses, notamment sur le plan humain. Et puis chaque personne individuellement, chaque
comédien apprend parce qu'il doit se poser des questions sur son personnage, sur ce qu'il vit, sur ce qu'il traverse et il doit
le comprendre. Inévitablement, ça va faire un effet miroir avec sa propre vie. En tout cas, en ce qui me concerne, c’est
l'engagement d'une vie, un sacerdoce, une passion, donc ça m'apporte tout, le sens de ma vie même.
Et vous travaillez toujours sur des pièces de théâtre déjà jouées ?
Non, par exemple « 1984 », c'est un roman à la base et il a été adapté par votre directeur actuel avec ses élèves de
français six. Après, il y a eu une autre pièce qui s'appelait « Le paradis sur terre » d'Éric Durnez. Ce qui était chouette,
c'est qu'il avait écrit la pièce pour le Conservatoire de Mons, donc elle avait juste été jouée par les étudiants du
Conservatoire, c’était un exercice, et nous, nous l’avons montée en pièce des rhétos. Éric Durnez, qui était de passage en
Belgique, est venu nous rendre visite et il est venu voir une répétition. Les élèves ont pu lui poser des questions sur le
texte et ils se sont rendu compte que parfois, on se complique un peu la vie sur l'interprétation et qu'en réalité, l'auteur
n'a même pas pensé tout ça ! C'était assez amusant comme rencontre. Les autres pièces étaient inscrites dans le
répertoire. Bon… « Incendies », montée il y a trois ans, était une pièce récente de Wajdi Mouawad, elle avait été jouée
une fois par lui et sa troupe mais c'est tout. Nous, on l'a jouée en pièce des rhétos.
Quand vous prenez une pièce déjà jouée, vous y ajoutez vos petites touches personnelles ou vous essayez de
toujours rester fidèle aux didascalies de l'auteur? Parce que pour cette pièce-ci, vous les suivez assez bien ...
Non, je ne pense pas à être fidèle aux didascalies, il se fait que pour cette année, les choses se sont faites comme ça, il
n’y avait pas de raison de s’écarter des didascalies. Encore que… Par exemple, on a changé des chansons, donc je ne
respecte pas totalement les didascalies, si je les suivais, je prendrais exactement les chansons qu'il me propose. J’ai aussi
supprimé un petit passage dans le spectacle. Bref, j'ai ma manière de recevoir le texte et après, j'ai un projet de mise en
scène ; alors si des didascalies me conviennent, je les respecte, si elles ne me conviennent pas, je ne les respecte pas !
Cette année, on a beaucoup respecté les didascalies mais c'est aussi parce que c'est un texte particulier. En effet, Joël
Pommerat dit lui même quelque chose de très intéressant : « Je n'écris pas des textes, j'écris des spectacles ». La
différence étant que, pour lui, ce n'est pas le texte qui compte mais c'est ce qui va se passer entre la scène et la salle. Et
son projet ambitieux, c'est de véhiculer des émotions et de parler vraiment au cœur des gens ; s’il n'y arrive pas, il
considère que c’est un échec. Donc, pour y arriver, tous les moyens sont bons : texte, musique, éclairages, vidéo, tout ce
qui est possible pour véhiculer des émotions. En ce sens-là, comme il écrit un spectacle et non un texte, forcément,
toutes les didascalies sont l'écriture du spectacle alors que d'habitude un auteur écrit un texte. Après, à chaque metteur
en scène d'en faire un spectacle ! Vous comprenez la différence ? Donc forcément, je respecte les didascalies puisque
c'est comme s’il avait fait la mise en scène à ma place, d'une certaine manière (rires).
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Avez-vous choisi cette pièce parce que le texte vous parle, pour les valeurs qu'elle véhicule? Ou parce qu'elle
est un peu spéciale pour une pièce des rhétos, vu qu'il n'y a pas beaucoup d'interactions entre les élèves?
Effectivement, le texte me parle. Maintenant je me pose toujours la question : « Oui mais bon, ça me parle mais c'est la
pièce des rhétos… Alors ? » Voyez-vous, ce n'est pas mon projet, même si c'est moi qui le met en scène, j'ai envie que ce
soit votre projet aussi et que vous ayez du plaisir à jouer ce spectacle. Donc, la première question, c'est qu'il faut que ça
me touche un minimum parce que si je lis une pièce et qu’elle ne m’intéresse pas, je ne vais pas la monter ! Mais la
question subsidiaire, c'est : « Est-ce que ça pourrait intéresser les rhétos? » Et j'ai répondu oui à cette question en me
disant que peut-être, vous alliez d’abord vous dire qu'on aurait pu choisir une pièce plus drôle ou avec plus d'interactions
entre les personnes, mais que, quelque part, il y avait un propos très fort. En ce sens-là, j'ai fait le pari de me dire : « J'ai
l'impression qu'ils vont avoir envie de dire ça », que ça pourrait être des paroles de garçons et de filles de 17 ans qui ont
eux-mêmes un rapport à la vie et qui se posent forcément des questions. Moi, quand j'avais votre âge, je me posais déjà
des questions assez profondes et je suis certain que tout le monde se les pose, même si on n’a pas toujours l'occasion
d'en parler avec les autres. Et puis j'ai eu le sentiment que cette forme très moderne dans le spectacle allait vous plaire.
On aurait pu monter un truc un peu poussiéreux, un peu classique. Ici, il y une modernité dans le spectacle qui va
apparaître encore plus quand tous les éléments seront mis en place. Par exemple, le principe d'avoir de la musique et en
même temps de parler, c'est quelque chose de très moderne ! J’ai également trouvé intéressant d’intégrer des musiciens,
parce que pour moi, les musiciens ont autant d'importance que les acteurs ; en plus, ils sont sur scène, on ne les cache
pas et ils vont être omniprésents. Après chaque scène ou presque, il y a une intervention musicale. Je trouvais ça
chouette aussi de montrer que d’autres personnes, sur scène, ont aussi des choses à dire mais par une autre discipline !
Vous avez déjà été déçu du résultat d'une pièce des rhétos?
Déçu, pas vraiment ! Mais il y a eu des années plus compliquées que d'autres. Par exemple, techniquement, « 1984 »
était très compliquée à monter. Notamment parce qu'on la jouait dans le garage, juste à côté de la scène, mais bien sûr,
là, rien n'est prévu pour l'éclairage et le son, donc on a dû tout amener là-bas. La régie était donc dans la salle Agora et
elle ne voyait pas ce que les acteurs faisaient. Techniquement, c'était assez infernal et je me suis tiré les cheveux à
plusieurs moments. Au final, j'étais très content parce qu'il y avait une atmosphère particulière dans le garage. Les gens
rentraient dans la salle Agora où il n'y avait rien et ils se disaient : « Mais rien n’est prêt ! » et soudain, les rideaux
s'ouvraient, ils montaient sur scène puis allaient dans le garage et là, découvraient la pièce. Il y avait un effet magique et
un côté très glauque, ce qui correspond à l'atmosphère de « 1984 ».
Et cette année-ci, ça se présente bien?
Oui, très bien ! Mais il y a aussi quelque chose d'amusant, c'est que le hasard fait bien les choses. Chaque année, j'ai
parmi les élèves des « personnalités » et je me dis que si je n'avais pas eu ces personnes-là, on n’aurait pas pu jouer ces
personnages-là.
Et en plus, vous choisissez la pièce avant de voir les gens ...
Oui, donc c'est vraiment une coïncidence ! Et cette année, je peux dire que chaque personnage vous colle à la peau, que
ça vous correspond vraiment. Il y a une sensibilité qui est très différente chez les uns et les autres mais qui colle à ce que
vous devez interpréter. Si on prend François par exemple… je devais trouver un élève qui arrive à jouer et à chanter et
paf, j'en ai un ! C'est vraiment le destin. Chaque année, j'ai des surprises !
Micro-interview:
Si vous étiez une pièce de théâtre : Incendies
Si vous étiez un film : Babel
Si vous étiez un auteur : Wajdi Mouawad
Entretien réalisé par Tzibanà Dobbelaere et Bérénice Durieux
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Tremblez, chers amis…
« Je tremble » ! Voilà un titre pour le moins inquiétant et pourtant, si juste : nous tremblons tant les
sentiments qui nous traversent durant la pièce sont multiples, le sérieux ne s’opposant tout à coup plus à la
légèreté et à la dérision ; nous tremblons devant ces quelques spécimens de l’humanité venus se raconter ;
nous tremblons face à ce présentateur déconcertant qui s’ingénie à nous embrouiller.
C’est lui justement qui ouvre le bal et nous annonce la couleur : « Ce que vous allez vivre ici, c’est ce que
vous rêviez de vivre, ce que vous allez voir, c’est ce que vous rêviez de voir … ». Evidemment, notre
curiosité de spectateur bien pensant s’en trouve piquée ! Sauf que … Rêvions-nous vraiment de voir cette
femme aux yeux creux, cette silhouette qui tient à peine debout, rêveuse d’un bel avenir et d’une bonne
société humaine et découvrant que le monde dans lequel elle vit ne correspond pas à ses rêves ? Rêvions-nous
de voir cette fille en Tee-shirt, cet homme qui n’existe pas, ces femmes enceintes, tous présents pour se
dévoiler sans pudeur ?
Peut-être…
Peut-être rêviez-vous de les entendre, « ces murmures d’agonie, ces cris de détresse, ces voix désincarnées ».
Peut-être rêviez-vous de la voir, « cette histoire de membres sciés, de capitalisme effréné, cette histoire
d’amour impossible » !
Partout, la tension, le rire, la pitié, la tendresse, la révolte ! Et la mort aussi. Parce que, dès son entrée en
scène, le présentateur nous promet qu’il mourra avant la fin de la représentation. Et c’est vrai : il meurt.
Mais se relève, réapparaît. Et voilà que face à la mort émerge une autre certitude : celle de la vie.
Sabrina Dadoun
- 19 -
Un appel à la liberté
Extrait choisi : (Mise en page originale)
« LA MÈRE : Nous vivons dans une société monstrueuse
une société qui a tout mélangé
le vrai et le faux
on dirait que c’est le faux qui mène
la danse de nos jours
je veux que mon fils soit vrai
et qu’ainsi
il se réalise en
ce qu’il veut
sans que cela lui soit dicté par
la logique des autres et par
la mienne en premier lieu
oui en ce qu’il veut…
vraiment.
L’HOMME : Qu’est-ce que tu en penses, toi, de la liberté ?
Est-ce que tu as envie d’être libre ? »
Comme bien d’autres extraits de la pièce, celui proposé ci-dessus critique et dépeint les travers de la société. Ainsi, ici
plus particulièrement, l’auteur, Joël Pommerat, choisit d’évoquer le thème de la liberté et de l’avenir. Une question
qui nous semblait capitale, en tant que rhétoriciens, aux portes de l’avenir, dans une société où faire ses propres choix
relève du parcours du combattant.
Sachez tout d’abord qu’il ne nous appartient pas de faire de nos réflexions une vérité générale ; « Je Tremble », en plus
de n’être pas constituée d’un ensemble compact de scènes, est un dialogue vivant, entre vous, spectateurs et eux sur
scène, acteurs. Ainsi, chacun se trouve libre d’interpréter les mots et la mise en scène comme bon lui semble et d’en
dégager ses propres réflexions.
Mais revenons-en à notre extrait : la promesse d’une mère pour son enfant, quel courage ! Mais quel cadeau ! Oui !
Quel plus beau cadeau peut-on faire que celui de la liberté ? La liberté de penser, d’être, de choisir. Se débarrasser des
entraves de la société formatée que nous connaissons aujourd’hui, être libéré des entraves familiales, financières,
sociales et pouvoir vivre ses passions à fond… L’idéalisme de l’auteur interpelle !
Les rhétoriciens sont invités à jouer aujourd’hui les dilemmes de demain, en espérant que, peut-être un jour,
germeront des changements.
Céline Gousset & Natacha Hellebaut
A méditer …
« La liberté, c’est la faculté de choisir ses contraintes »
JeanJean-Louis Barrault
- 21 -
Interviews des acteurs
A
quelques jours de la première, nos apprentis comédiens sont en mesure de mettre en mots
l’expérience folle qu’ils vivent depuis plusieurs semaines. François Marotta, Régis Canon,
Justine Lefebvre et Bérénice Durieux n’ont pas hésité à se confier et leurs impressions sont
plutôt positives !
Entretiens réalisés par Chloé Van Overstraeten, Gaétan Jeanmotte et Anne-Sophie Desruelle
« Ça fait peur ! »
François, pourquoi participes-tu à la pièce organisée pour les étudiants de dernière année?
Je me suis inscrit parce qu’il s’agit d’une expérience qu’il faut vivre une fois dans sa vie. Moi, j’aime le théâtre, donc cela
me paraissait évident. Puis, on en parle beaucoup autour de nous. J’ai eu l’occasion de voir les deux pièces précédentes
et le résultat m’avait beaucoup plu. Je me suis dit : pourquoi ne pas faire partie de cette aventure à mon tour ?
Tu as donc déjà fait du théâtre. La pièce des rhétos est-elle une sorte d’accomplissement dans ta formation ?
Franchement, c’est intéressant ! D’autant plus que la pièce que nous sommes en train de préparer est assez
psychologique et donc, nous devons aller puiser dans cette psychologie des personnages. Il ne s’agit pas d’un vaudeville
où nous devons faire rire tout le monde. De plus, bosser avec un metteur en scène professionnel est très enrichissant. Il
nous dirige, il a choisi la pièce et sait donc ce qu’il veut en faire. Il sait où nous allons.
As-tu été surpris par cette pièce ?
Je ne m’attendais pas du tout à ce genre de pièce théâtrale. Je m’attendais plus à une farce mais ce que nous sommes en
train de faire me convient aussi très bien. Je la trouve plus intéressante, elle nous permet de réfléchir. Le seul reproche
que j’ai à formuler est que mon personnage est souvent seul sur scène.
Le script ne t’a alors pas plu tout de suite ?
Pas tout à fait. Le script me paraissait lourd, je m’attendais à quelque chose de plus léger. Mais au fur et à mesure des
répétitions, j’ai vraiment commencé à l’apprécier, à entrer dans le personnage et comprendre tout ce qui se cachait
derrière ce texte. Je l’ai découvert grâce à Hugues Chamart. On a beaucoup discuté du texte ensemble.
Pourrais-tu nous décrire en quelques mots ton personnage ?
Je ne vais pas tout dévoiler ! En fait, cette nouvelle pièce est présentée sous la forme d’un spectacle et j’en suis le
présentateur. Je m’adresse donc beaucoup au public et je le fais réfléchir.
Quel mot utiliserais-tu pour qualifier cette aventure ?
Ah ! Question difficile. Un mot ? « Ah » peut-il être considéré comme un mot ?
Indescriptible alors ?
Oui, c’est ça !
Les semaines passent vite, le stress augmente également ?
Enormément ! J’ai l’impression que nous avons commencé les répétitions hier et je me rends compte qu’il ne reste que
trois ou quatre semaines. Ça fait peur ! En plus, étant donné la longueur du texte de mon personnage, je n’ai pas intérêt
à avoir des trous de mémoire. Nous n’avons pas encore répété tous ensemble. Lorsque ce sera le cas, on réalisera
vraiment que nous ne pouvons plus reculer.
A conseiller aux futurs rhétoriciens ?
Sans aucune hésitation ! Le seul « hic » est que cette expérience prend du temps mais une bonne organisation permet de
se lancer dans l’aventure.
- 22 -
« C’est jouissif de jouer ce rôle ! »
Régis, comment décrirais-tu ton personnage ?
Je ne sais par lequel commencer ! En fait, j’ai trois personnages différents. Le premier est un homme. Nous n’avons pas
beaucoup d’informations sur lui, il n’est pas vraiment d’accord avec ce que lui-même peut dire. Le deuxième personnage
est un père. Il revoit sa fille partie depuis longtemps. Très ému et chamboulé, je suis soumis à ma femme, mécontente du
retour de sa fille. Ce personnage est assez complexe et donc plus difficile à jouer. Le dernier personnage est mon préféré.
Ce rôle consiste à jouer un homme riche, arrogant, pervers, assez violent dans sa manière de s’adresser aux autres. Il se
sent plus malin, plus riche et plus beau que les autres. C’est « jouissif » de jouer ce rôle car c’est tout l’opposé de ma
personnalité.
Le nombre de tes scènes est-il important ?
J’ai trois scènes dont deux où je ne dois pas parler beaucoup. En fait, je dois y exprimer beaucoup de choses sans
vraiment les dire. C’est du « sous texte » ! Par exemple, je dis : « Ah, tiens ». Et par ce « Ah, tiens », je dois montrer
quelqu’un qui est ému, qui en même temps ne peut pas trop le montrer et qui s’interroge, il est dubitatif.
Est-ce que tu rencontres des difficultés au point du vue du temps que tu dois accorder aux répétitions ?
Pas trop, vu que l’organisation est faite pour que nous puissions y participer. Hugues Chamart nous demande de préciser
les jours où nous ne pouvons absolument pas être présents (activités extrascolaires, comme le karaté pour ma part). Le
tout est de savoir bien s’organiser et de bien gérer son temps.
Avais-tu vu les pièces des années précédentes ?
Oui, j’ai pu voir les deux dernières pièces. C’était vraiment pas mal !
Est-ce que ces pièces t’ont incité à y participer cette année ?
Oui, la pièce de l’année dernière était vraiment chouette et je me suis dit que je pourrais y participer.
Pensais-tu être pris à la suite des auditions ?
Quand je répétais la scène qui nous avait été donnée, pas tellement. Je tenais à faire les auditions pour essayer mais
sans me dire que j’allais, obligatoirement, être pris.
Est-ce que c’est une belle expérience à conseiller aux futurs rhétoriciens ?
Je la conseille, oui ! J’ai déjà fait du théâtre avant et c’est totalement différent ! Nous nous trouvons avec un metteur en
scène professionnel qui s’intéresse vraiment à « comment jouer au mieux le personnage ». Ce n’est pas facile mais c’est
formidable ! Je m’amuse beaucoup même si je dois sûrement énerver Monsieur Chamart avec mes blagues (rires).
Pas trop de stress quelques semaines avant le grand soir ?
Le stress ne monte pas tellement dans le sens où j’aime mes scènes, je m’y sens bien.
Un mot pour décrire cette aventure ?
Intéressante !
- 23 -
Interviews des acteurs (suite)
« Chacun désire être vu comme il est, pas autrement »
Justine, pourquoi participes-tu à cette expérience offerte aux élèves par le Collège ?
Bonne question ! Personnellement, ça fait sept ans que je fais du théâtre et j’ai pensé que ce serait bien de participer à la
pièce des rhétos car cela nous permet de travailler avec un metteur en scène professionnel. Quand nous avons fait la
pièce en deuxième avec Monsieur Houx, c’était complètement différent ! Monsieur Houx est professeur de français, pas
metteur en scène ! Travailler avec un professionnel, cela permet de voir de l’intérieur comment le théâtre fonctionne et
de travailler beaucoup plus en profondeur.
Le script t’a-t-il paru « bizarre » ou t’a-t-il plu tout de suite ?
Non, il m’a paru très bizarre. J’ai remarqué qu’il était possible de faire des choses intéressantes avec ce texte et qu’il
pouvait même être drôle mais j’avoue que j’ai d’abord trouvé cela dommage pour une pièce des rhétos.
Et maintenant, après de nombreuses répétitions, le vois-tu d’un autre œil ?
Je ne suis pas la mieux placée pour répondre à cette question parce que, jusqu’à maintenant, je n’ai eu qu’une seule
répétition. Mais oui, je crois vraiment qu’il y a moyen de faire quelque chose de très intéressant avec cette pièce.
Pourrais-tu nous décrire ton rôle dans la pièce ?
Mon rôle ? Je suis la compagne du présentateur (qui se trouve être François Marotta). Cela commence d’abord par
quelques tableaux de notre vie commune, et puis, lorsque le texte commence, je le laisse tomber parce que la relation
que nous avons ne me satisfait pas du tout. En effet, il voit trop les choses comme il voudrait les voir tandis que mon
personnage veut vraiment qu’il les voie comme elles sont. Je pense qu’il est normal que chacun désire être vu comme il
est, pas autrement.
Jusqu’à aujourd’hui, qu’est-ce que la pièce t’a apporté ?
Elle m’a permis de connaître d’autres rhétos. Ce n’est pas que je ne les connaissais pas, mais je ne leur parlais pas
forcément. Puis, il y a eu les deux jours de formation à Noël, c’était vraiment très chouette. Mais comme je l’ai dit
précédemment, je n’ai eu qu’une seule répétition jusqu’à maintenant donc, pour l’instant, c’est surtout le contact avec
les autres qui me préoccupe.
Peut-on dire que le stress monte ?
Non, pas du tout pour ma part.
Un mot pour décrire cette aventure ?
Surprenante !
En une phrase…
Fanny Rizzo : C’est un projet qui nous rassemble et exige un dépassement
sincère de chacune des personnes qui le construisent pas à pas.
Blanche Wattier : La pièce des rhétos, c'est une aventure enrichissante qui nous
laissera de beaux souvenirs de notre dernière année au Collège.
Marine Lefebvre : La pièce des rhétos est une très chouette aventure, du stress,
des découvertes et tout le reste dans une bonne ambiance.
Valentine Wastiau : C’est une réflexion sur l’avenir que nous faisons et
que nous vivons ensemble !
- 26 -
« J’ai des choses intéressantes à dire, comme tous les gens ivres ! »
Bérénice, faisais-tu déjà du théâtre lorsque tu étais plus jeune ?
Lorsque j’étais petite, j’allais à l’Académie près de chez moi et j’avais des cours de diction, de déclamation, de piano, de
chant, de solfège et de ce fait, j’étais assez forte dans ce milieu-là, donc d’une certaine manière, oui, j’ai déjà fait du
théâtre !
T’attendais-tu au choix qu’Hugues Chamart a fait pour la pièce de cette année ?
Pour ma part, je pensais que ce serait une pièce avec plus d’interactions entre les différents personnages, un peu comme
les pièces des années précédentes. Ici, nous avons fait beaucoup de répétitions en se retrouvant seul sur scène. J’étais un
peu réticente mais finalement, cela se passe super bien ! Quand on est tout seul, on peut travailler plus en profondeur.
On peut vraiment aller dans les détails. Maintenant, nous avons commencé les répétitions tous ensemble et c’est
vraiment chouette ! Je ne m’attendais pas à cela mais j’en suis contente !
Pourrais-tu nous expliquer ton rôle dans la pièce ?
Je joue une jeune femme mal en point : je suis droguée, alcoolique et de ce fait, j’ai des choses intéressantes à dire,
comme tous les gens ivres ! C’est vrai, lorsque nous sommes ivres, nous disons des choses que nous ne dirions pas
d’habitude et qui viennent du cœur !
Qu’est-ce que cela apporte à ton quotidien ?
C’est une expérience assez chouette, je rencontre des gens à qui je ne disais pas bonjour habituellement. Donc, c’est
surtout au niveau relationnel !
Quel mot préfères-tu pour décrire cette aventure ?
Un mot ? Bizarre !
En une phrase… (suite)
Corentin Barthélemy : La pièce est tremblante!
Tzibanà Dobbelaere : C’est une réflexion existentielle sous l’emblème de la créativité.
Hélène Maton : La pièce des rhétos est pour moi une aventure humaine permettant de
rencontrer les gens sous un angle différent et de tisser des liens plus étroits avec eux. De plus,
c'est un engagement et un aboutissement de l'ensemble des années du secondaire.
Louise Ghosez : Cette expérience m’a permis de mieux connaître certaines personnes, j’ai
trouvé cela très intéressant, même si parfois ça n’a pas été évident de combiner l’étude, la vie
sociale, les activités parascolaires avec les répétitions. Je retire néanmoins une grande
satisfaction de toute l’expérience « Pièce des rhétos 2011 ».
- 27 -
Le côté sombre de la lumière…
D
ans la pièce des rhétos, il y a ceux que l’on voit sur scène et puis, il y a tous ces gens qui
œuvrent dans l’ombre et sans qui le résultat ne serait pas aussi convaincant. C’est ainsi que
l’on retrouve dans l’équipe « éclairage » Boris De Winne et Alexis Pasaro. Et d’une même
voix, ils en parlent avec beaucoup de sérieux pour éclairer nos lanternes !
Une « interview minute » par Benjamin Tonneau
En quoi consiste ce poste ?
Le poste « éclairage » consiste à savoir quand faire tel ou tel effet de lumière pendant le spectacle, mais avant tout, c'est
la préparation des jeux de lumière qui est importante. On ne va pas créer à proprement parler un éclairage, on va juste
suivre les envies de Hugues Chamart. Le premier jour des répétitions, on va voir le spectacle pour savoir à quoi nous en
tenir. Ensuite, ce sera de la mise en place surtout, savoir quel éclairage faire par rapport aux scènes jouées, ...
Pourquoi avoir choisi ce poste ? Un test pour un futur métier ?
On a choisi ce poste car nous voulions participer à la pièce, mais sans se retrouver sur scène. Nous nous sommes alors
tournés vers la technique. On aime bien le côté discret mais indispensable de ce poste, mais on ne compte pas en faire
une carrière.
Pourquoi vous êtes-vous impliqués dans la pièce des rhétos ?
On a décidé de s’impliquer dans la pièce des rhétos parce que cela reste un des gros projets de cette année et nous
souhaitions en faire partie ; c'est une sorte "d'aboutissement", une des choses à faire en rhéto à Saint-Stan’. Ça
représente un projet assez conséquent et ambitieux, durant lequel on construit réellement quelque chose, avec une
implication totale de ceux qui y participent. C'est une période à passer entre amis en somme !
- 29 -
Madame Rémus se dévoile sans fard
P
rofesseur en sciences économiques, Monique Rémus est mère de deux filles, Charlotte et
Romy Jauniaux, anciennes élèves du Collège. Depuis l’année dernière, Madame Rémus
participe à la pièce des rhétos en tant que maquilleuse en chef, une tâche qu’elle accomplit
avec beaucoup d’enthousiasme.
Par Caroline Martin
Madame Rémus, qu’est-ce qui vous a encouragée à vous lancer dans cette expérience ? Vos filles ?
Oui, bien sûr, Charlotte et Romy mais aussi et surtout une charmante dame, Madame Marinelli, qui cherchait depuis
longtemps quelqu’un pour l’aider. Il est vrai qu’elle maquille depuis une quinzaine d’années. L’année dernière, elle a eu la
grande joie d’accueillir un petit fils, Arthur, et ma venue lui a permis de vivre pleinement cet instant de pur bonheur.
Avez-vous suivi une formation ?
Oui, avec Madame Marinelli ! Merci à elle !
Est-ce que vous cherchiez à en retirer quelque chose de particulier? Et est-ce que vous en avez retiré quelque
chose ?
Oui, j’adore le contact avec les élèves. J’ai adoré me retrouver devant des jeunes très motivés… Je pense que Monsieur
Chamart n’est pas étranger à cette motivation. J’en ai retiré plein de bons souvenirs et surtout, des rencontres
enrichissantes : Madame Marinelli qui est devenue une amie et Monsieur Hugues Chamart que j’admire énormément.
Après la pièce et encore aujourd’hui, les élèves me donnent de leurs nouvelles via Facebook et j’en suis heureuse !
Pouvez-vous décrire une journée type en tant que maquilleuse de la pièce des rhétos ?
Monsieur Hugues Chamart fait un débriefing de la représentation précédente afin d’apporter les améliorations
nécessaires ; il fait de petits exercices de relaxation et ensuite, tous au maquillage ! Une fois maquillés, les acteurs se
dirigent vers les coulisses et le spectacle peut commencer !
Qu’est-ce que vous préférez dans cette semaine de folie ?
L’ambiance ! Sans aucun doute! Ensuite, la solidarité entre les élèves, c’est merveilleux… C’est un énorme travail
d’équipe, et c’est beau : il y a les acteurs, les maquilleuses, les éclairagistes, les ingénieurs du son, l’accueil, la billetterie,
les assistants, les relations publiques, le bar, l’élaboration du programme, etc… Il y a aussi les relations différentes que
les élèves ont avec leurs professeurs. Les élèves écoutent aussi les remarques de Monsieur Chamart et les acceptent.
Chaque jour, ils essaient de mieux faire. Le résultat est extraordinaire !
Quels sont les aspects positifs et négatifs de cette activité ?
Le positif, c’est que les élèves doivent écouter, se soutenir, doivent être capables de travailler en équipe dans le respect
de chacun. Certains un peu timides sortent de leur cocon et deviennent de vrais et beaux papillons. C’est un travail sur la
confiance en soi et la gestion du stress. Le négatif, c’est qu’il est parfois difficile pour les élèves de gérer cette semaine et
leurs cours. Mais je pense qu’ils y arrivent quand même pour la plupart d’entre eux. Un petit conseil ? Garder une hygiène
de vie…et faire la fête après la dernière !
Avez- vous un bon contact avec les élèves qui vous aident ainsi qu’avec les acteurs ?
Oui, je vais me répéter : beaucoup d’entre eux me donnent encore des nouvelles et cet été, nous avons (Madame
Marinelli et moi-même) décidé de les revoir autour d’un bon petit verre... d’eau. Bien entendu !
Comptez- vous continuer encore longtemps à faire cela ?
Oui, cela me plaît énormément. Et je continuerai à le faire avec mon amie Madame Marinelli et avec d’autres mamans
qui peuvent toujours venir nous rejoindre… L’invitation est lancée ! Et les élèves ne me contrediront pas si je dis pour
conclure : lorsque l’on met un pied au Collège… il est difficile de le quitter !
- 30 -
Maxime Smet, artiste dans l’âme
M
axime Smet, élève au collège, a décidé de participer à sa façon à la pièce des rhétos en
réalisant l’affiche. Maxime n’en est pas à son coup d’essai puisqu’il a également participé au
graphisme du pull des rhétos 2010 – 2011. Notre jeune rhétoricien a suivi les cours d’art
plastique organisés dans le premier cycle par Madame Verplaeste mais la formation n’est pas tout : il
faut aussi le talent !
Par Emilie Danhiez
Pourquoi t'es-tu proposé pour réaliser l'affiche?
Parce que j'aime dessiner et tout ce qui est artistique m’intéresse. J’ai réalisé mon affiche à l’ordinateur mais mon
intention première était de la dessiner.
Etais-tu le seul à y participer, d'autres personnes ont-elles travaillé avec toi?
J'ai travaillé seul à l'élaboration de l’affiche mais je pense que d'autres personnes ont aussi proposé un projet ; le
principe était de présenter une affiche terminée et ensuite une sélection était faite.
Pourquoi avoir choisi ce type d'image?
Comme je l'ai mentionné précédemment, au départ j'avais l'intention de dessiner l'affiche ; le problème est que je
ne sais dessiner qu’à partir d’images déjà existantes, j'ai donc choisi des photos qui m'inspiraient et au final, j'en ai
gardé deux pour réaliser deux projets d'affiche. Ensuite, un choix a été fait !
Avais-tu des consignes particulières?
Je n'avais pas vraiment de consignes. Il n'y avait que le texte de l'affiche qui m'était imposé. Pour le reste, Madame
Colmant m'a juste donné des mots clefs, des thèmes pour m'aider à la réaliser.
Avais-tu connaissance de la pièce avant la réalisation?
Je n'avais aucune connaissance de la pièce, d'ailleurs je ne sais toujours rien à propos de celle-ci ! Je ne sais même
pas dire de quoi il s’agit ! A partir des mots clés, j’ai pu réaliser une affiche correspondant aux thèmes abordés.
Quel est le message que tu as tenté de transmettre?
Il n'y a pas vraiment de message. En fait, j'ai exploré les thèmes et les mots clefs suggérés par Madame Colmant et
j'ai essayé de trouver des idées susceptibles de bien leur correspondre mais qui permettraient aussi d'attirer le
regard.
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Par sympathie
Les cuisines
Ils en rêvent … ou pas !
L
a pièce des rhétos est un des événements les plus importants de l’école et ce, depuis de
nombreuses années. Tous les rhétos connaissent, les 5es également et la majorité des 4es en ont
déjà entendu parler. Mais qu’en est-il des plus jeunes ? Petit micro-trottoir pour faire un bilan
de la situation.
Par Justine Bourgeois
« Mon frère et ma sœur ont tous les deux fait la pièce des rhétos. C’est grâce à ça que je la connais. Je trouve l’idée très intéressante et
j’aimerais beaucoup participer à la pièce quand je serai en rhéto. » Alizée, 2B
« La pièce des rhétos ? Non, je ne connais pas. Nos professeurs ne nous en ont jamais parlé. » Mathilde, 1A
« Oui, j’ai déjà entendu parler de la pièce des rhétos, mais pas via les professeurs. Ce qui est génial, c’est qu’on peut participer sans
être acteur. On peut s’occuper du son, des lumières, etc. Quand je serai en rhéto, je participerai sans doute à la pièce. » Juliette, 2F
« Non, je n’ai jamais entendu parler de la pièce des rhétos. Ni par les professeurs, ni par d’autres élèves. » Corentin, 1F
« Oui, je connais la pièce des rhétos. J’adore le concept et j’aimerais bien la faire quand je serai en rhéto. » Manon, 3D
- 34 -
La musique… pour ne pas mal finir
I
ls sont quatre et représentent un « ingrédient » essentiel de la pièce des rhétos, à savoir la
musique. Antoine Martin, Yann Richard, Bertrand Aubecq et Pierre Mahieu sont artistes
jusqu’au bout des cordes vocales et ils en parlent comme des pros !
Une interview de Géraldine Wuyckens
Bonjour à tous ! Arrive bientôt un grand événement : la pièce des Rhétos.
Que représente-t-elle pour vous ?
Antoine : Il s’agit d’un beau projet parce que nous le faisons entre élèves et aussi parce qu’il y a un certain niveau
professionnel.
Pierre : Pour moi, la pièce des Rhétos est une tradition. Cela est donc important et nous donne une certaine
responsabilité à assumer.
Yann : Oui, c’est vrai, je suis du même avis que Pierre.
Bertrand : Pour moi, la pièce des Rhétos représente une super aventure humaine pour laquelle on est vraiment tous
partis de zéro, avec chacun un petit peu d'expérience dans son domaine et grâce à toutes ces petites choses et sous les
conseils d'Hugues Chamart, on va (je l'espère) former quelque choses de vraiment bien. Cela n'arrive vraiment pas
souvent d'avoir l'opportunité de participer à un projet comme cela sans faire partie d'une troupe de théâtre, d'un
orchestre ou autre et tout cela en ayant un travail de qualité et des conseils de pro. Je trouve que ça marque vraiment le
coup de la fin de nos études secondaires avant de partir pour une autre tranche de notre vie et ça permet de passer de
bons moments avec des gens que l'on ne reverra peut être jamais.
Etes-vous content d’y participer ?
P : Non… euh oui ! (rires) Certes.
Y : Oui.
A : Bien sûr !
B : Pour un peu toutes les raisons énoncées précédemment, je suis vraiment content d'y participer. Et même si cela nous
prend pas mal de temps, il faut se dire que c'est vraiment pour arriver à un travail de qualité.
Votre rôle vous semble-t-il important ?
A & P & Y & B: Oui ! (à l’unisson)
Y : Car la pièce a été écrite avec la musique, elle en est une partie intégrante. D’où l’importance de notre rôle.
A : Evidemment, c’est nous qui mettons l’ambiance !
B : Mon rôle de batteur me semble quand même déterminant. D'une part, parce que la musique est omniprésente dans
la pièce ; et d'autre part, la batterie est un instrument pratiquement inévitable dans des musiques rock.
Pourriez-vous m’expliquer comment s’organisent les répétitions ?
B : En fait, il faut d’abord rappeler qu’il y a trois types de répétitions : les répétitions individuelles, durant lesquelles
chacun répète chez soi son morceau et l'apprend par cœur pour être au point en vue des futures « répètes » en groupe ;
celles avec tout le groupe de musiciens, qui sont très importantes pour voir si le tout forme quelque chose de beau ou s’il
faut modifier certaines choses ; et enfin les répétitions avec les acteurs.
A : Oui, c’est cela et nous avons un planning que nous ne respectons pas vraiment à vrai dire. Pour le moment, nous
nous entraînons encore entre nous ou tout seul.
Y : Oui, en tout, nous n’avons répété que deux fois tous les quatre ensemble.
P : Et nous n’avons pas encore joué la musique pendant la pièce mais cela s’annonce très prochainement.
- 35 -
Quel style de musique allez-vous jouer pendant la pièce ? Avez-vous l’habitude de jouer ce style ?
B : Pendant la pièce, nous jouerons du rock ''doux'', punk-rock, pop, etc. Vous le verrez bien... Personnellement, je n'ai
pas de difficultés à jouer ce type de musique.
A : Oui, comme le dit Bertrand, il s’agit en effet d’un peu tous les genres. C’est éclectique.
P : Et nous avons tous l’habitude de jouer ces styles de musique.
Jouez-vous depuis longtemps de la musique ?
A : Cela fait 4 ans.
Y : Pierre et moi, depuis 5 ans.
B : Je joue de la batterie depuis 8 ans.
Avez-vous déjà joué ensemble auparavant ?
A : Je joue avec Pierre depuis trois ans.
Y : Et Moi, je joue avec Antoine et Pierre depuis deux ans.
P : En fait, nous avons un groupe à trois, Megabelz.
B : Tandis que moi, je n’ai jamais joué auparavant avec ces musiciens. Cependant, je fais aussi partie d'un groupe et je
n'ai pas éprouvé de difficultés à y faire ma place.
Qu’est-ce que la musique exprime pour vous ?
P : La musique m’apporte beaucoup de plaisir. Elle me permet de transmettre des émotions que je ne saurais exprimer
autrement.
Y : C’est ma passion dans la vie. La musique me permet de rêver, de m’évader… Il s’agit d’un moyen de m’apaiser.
Comme Pierre, elle me permet aussi d’exprimer mes émotions.
B : La musique exprime beaucoup de choses pour moi mais particulièrement des humeurs. La musique peut me remonter
le moral comme me rendre triste par sa beauté ou m'énerver, me permettre de me défouler, me servir d'échappatoire ...
Je pense que la musique a vraiment son rôle à jouer dans la pièce, qui est de toucher le public et de l'amener peut-être là
où les acteurs aimeraient les conduire, mais sans y parvenir nécessairement.
A : Je pourrais écrire des pages et des pages sur ce que la musique représente pour moi. Aussi bien quand je la joue que
quand je l’écoute, vraiment elle me forme et, en quelque sorte, me définit. La Musique, c’est ce qui me permet de ne pas
mal finir.
Est-ce que vous comptez continuer la musique dans votre vie professionnelle ?
A & P & Y : Bah oui ! (à l’unisson)
P : Mais hélas, Yann part l’année prochaine aux Etats-Unis. Donc, nous serons séparés de lui pendant un an.
B : Dans ma vie future, oui j'aimerais continuer la musique, plutôt comme amusement que vraiment comme pro mais
oui, continuer de faire des petits concerts et encore m'amuser avec le groupe de "rock de garage" dont je fais partie.
Une dernière question… Est-ce que je pourrais avoir un autographe ? (Rires)
A : Aargh, j’ai vraiment une moche écriture ! (Rires)
Géraldine Wuyckens
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- 37 -
Quatorze personnages en quête d’identité
V
oici venu le moment de faire connaissance avec les personnages qui vont animer vos soirées
durant une semaine. Mesdames et Messieurs, laissez-nous vous présenter… Mais vous
présenter qui ? Ils ne possèdent ni nom ni prénom, ils ne sont que des êtres de l’ombre placés
quelques heures sous le feu des projecteurs. Regardez-les pourtant, parce que s’ils n’ont pas
d’identité bien définie, ils ont tout de même quelque chose … de vous.
Par Marine Sacco et Clément Pimpurniaux
Une interprétation totalement libre des élèves
Le présentateur
François Marotta
Il apparaît à différents moments du spectacle, il fait le lien entre les scènes. Il s’adresse essentiellement au public. C’est
un homme qui est élégant, raffiné, espiègle, déconcertant. Il est comme la petite voix à l’intérieur de nous qui nous fait
réfléchir et nous fait rêver. C’est un présentateur qui porte le spectacle avec légèreté et gravité, avec sérieux et
dérision.
La compagne du présentateur
Justine Lefebvre
C’est un personnage assez dur, qui a décidé que les choses devaient être comme elle l’entend. Elle constate que le
présentateur ne l’aime pas pour ce qu’elle est vraiment mais elle ne veut pas lui en parler et donc elle préfère arrêter là.
Elle est beaucoup plus âgée que lui. Elle ne se sent pas aimée pour ce qu’elle est en réalité et le présentateur ne sait pas
la voir comme elle est réellement, ce qui la dérange et la détruit lentement.
La mère de la fille très mal en point
Hélène Maton
C’est une femme qui domine toute sa famille et surtout son mari. Elle en veut énormément à sa fille qui ne va pas bien.
D’ailleurs, elle vivra mal le retour de sa fille. Elle est mariée avec le père de la fille mal en point.
Le père de la fille très mal en point
Régis Canon
Il revoit sa fille qui est partie depuis longtemps. Il est donc très ému et chamboulé. Il est soumis par une femme qui est
mécontente du retour de sa fille. C'est un personnage beaucoup plus complexe que les autres.
La fille très mal en point
Bérénice Durieux
Elle est sous l'emprise de la drogue ou de l'alcool. Donc, elle dit des choses qu'elle n’aurait peut-être pas dites en temps
normal, elle dit ce qu'elle pense. Elle n'a plus revu sa famille depuis au moins cinq ans. Elle a des problèmes avec sa
sœur qui la hait et sa maman qui l'a rejetée. Elle a déçu sa famille car elle ne rentre pas dans la société dite « normale ».
Elle a une attitude un peu vulgaire mais malgré cela, elle éprouve une grande détresse.
L’homme qui n’existait pas
Corentin Barthélémy
C’est un homme qui a bien réussi dans la vie, mais un jour, il s'est senti inutile à la société. Il commence donc à
déprimer, à faire comme s'il n'existait pas.
- 38 -
La mère de la fille en T-shirt
Marine Lefebvre
Elle a une quarantaine d’années. Elle ne vit pas une vie facile et s’est noyée dans le travail jusqu’à en oublier sa
fille. Elle a travaillé dans une usine où elle voulait prouver qu’elle était aussi forte qu’un homme. Elle a été
mutilée à plusieurs reprises au point qu’elle en a perdu une main. A cause de cela, on a fini par la traiter avec
respect. Elle s’est remise en question et n’a plus la même vision du monde.
La fille en T-shirt
Tzibana Dobbbelaere
C’est une femme d’une trentaine d’année. Elle est plutôt négligée et n’aime pas beaucoup parler d’elle. Sa
principale action dans la pièce est qu’elle raconte une histoire au public.
La femme
Valentine Wastiau
C’est une femme qui s'habille de façon très distinguée comme si elle allait donner un spectacle. Elle rêve d’un
avenir positif. Elle est à bout et elle n'en peut plus car personne ne veut répondre à ses interrogations et elle rêve
d'un avenir qui n'arrivera jamais.
L'homme
Régis Canon
Nous n'avons pas beaucoup d'informations sur lui, il a une vision différente de la mère qui est le personnage
principal et il essaie d'avoir l'avis du fils qui reste muet.
L'homme le plus riche du monde
Régis Canon
Il est arrogant, se vantant de manière excessive et il est assez violent dans sa manière de s'adresser aux autres
personnes. Il se sent beaucoup plus malin, beaucoup plus riche et plus fort que les autres.
Une femme d'une quarantaine d'années, enceinte
Fanny Rizzo
Elle entretient une relation très fusionnelle avec son fils aîné qui ne lui parle plus. Elle se sent marginale et
souffre dans cette société monstrueuse qui mélange le vrai et le faux. Elle prive, en quelque sorte, son fils de
liberté, même si elle désire lui laisser une totale liberté.
La première femme enceinte et la deuxième femme enceinte
Louise Ghosez et Blanche Wattier
Elles éprouvent un sentiment de crainte et d'incompréhension après avoir rencontré un homme, le présentateur,
qui a tué des enfants par le passé. Un sentiment de confiance va se créer. Elles ont toutes les deux le même
parcours, leur mari était violent, elles vont se rapprocher l’une de l'autre. Elles se sentent écoutées. Elles
trouvent également une oreille attentive et un réconfort en la personne du présentateur.
- 39 -
Souvenirs, souvenirs…
L
e saviez-vous ? La pièce des rhétos a lieu au collège depuis 1951 ! Autant dire qu’on en a vu des
acteurs et des comédiens depuis 60 ans, sans parler de tous ceux qui s’investissent dans
l’ombre ! Cette année encore, pas moins d’une cinquantaine d’élèves contribuent à sa
réalisation ! Mais le plaisir de participer n’a pas été la seule motivation de tous les étudiants… Eh oui,
certains d’entre eux en firent même leur métier ! Alors, qu’ont-ils gardé comme souvenirs de leur
pièce des rhétos et surtout, que font-ils aujourd’hui ? C’est ce que nous avons essayé de savoir en
interrogeant deux anciens du collège : Grégoire Noirfalise et Frédéric Roels…
Par Elodie André et Chloé Van Overstraeten
Grégoire Noirfalise, tu es sorti du collège voici maintenant quatre ans… Peux-tu nous parler de la pièce dans
laquelle tu t’es investi ?
J’ai participé à la pièce intitulée "Le théâtre ambulant Chopalovitch" de Lioubomir Simovitch, au cours de l’année 20062007. Je ne jouais pas dans la pièce, j'avais la fonction d'assistant metteur en scène. Je n’avais pas été retenu à l’audition
car d’abord, je m’y étais mal préparé et surtout, la concurrence était rude. Mais il faut avouer que les élèves retenus
avaient été bien choisis et au final, j’étais bien content du poste que j’occupais !
Quels souvenirs en as-tu gardés ?
Le premier souvenir qui me revient quand j'y repense, c'est la joie de monter un projet théâtral avec toute cette « joyeuse
troupe ». Malgré le stress, le boulot en plus de l'école, les tensions qui pouvaient naître de temps en temps, le résultat
final était là et je pense qu'on pouvait tous être satisfaits de ce qu'on avait accompli chacun de son côté pour l'ensemble
du spectacle. Ça crée des liens forts, on apprend à connaître les gens dans un autre milieu que celui des cours et ça, c'est
vraiment intéressant.
Quel métier exerces-tu actuellement ?
Pour le moment, j’étudie l’art dramatique au Conservatoire de Bruxelles. Ces études consistent à apprendre à jouer et ça
n’est pas une mince affaire ! Les aspects à maîtriser sont très divers : la technique (tout ce qui est articulation, correction
d'accents, respect des accents toniques, effets, ruptures, maîtrise du vers,...), le corporel (être détendu sur scène,
construction physique de personnage, prendre possession du plateau,...), la voix (respiration ventrale, voix centrée,
projection,...), mais aussi un aspect plus intellectuel (le sous-texte, la psychologie des personnages,…). Autant de
paramètres pour nous apprendre à jouer au mieux…
Est-ce que la pièce des rhétos t’a aidé pour la suite de ton parcours ?
J’ai dans l’optique que toutes les expériences sont bonnes à prendre et je dois dire que j’ai beaucoup appris avec Hugues
Chamart. Toutefois, j’estime qu’au final, la pièce des rhétos n’est pas du tout comparable au vrai métier. Au collège,
comme la pièce est encadrée par l'école, beaucoup de problèmes sont déjà réglés. La réalité est toute autre : il faut se
battre énormément pour avoir un rôle, pour monter une pièce, avoir le budget, avoir une salle pour la jouer,... Et puis,
dans le monde professionnel, il est important de se montrer, de se vendre (un aspect qui déplaît beaucoup dans l'éthique
des comédiens) car on ne peut espérer recevoir un appel en restant assis, les bras croisés. En fait, ça n'est pas
comparable tout simplement parce qu'à l'école, les conditions ne sont pas les mêmes. Les élèves participent parce que
c'est marrant, chouette, c'est plus « léger » dans la mesure où il y a moins de pression à côté, ils sont encadrés, c'est une
activité parascolaire,... Lorsque ce métier devient véritablement un travail, on est tout seul, la pression est énorme et il
est nécessaire d’apprendre à se remettre en question. Il faut « s’accrocher », mais quand on aime, on passe au-dessus !
- 40 -
As-tu déjà des projets pour l’avenir ?
Après celle-ci, il me reste encore une année d'étude avant de me jeter dans le « grand bain ». Je ne peux donc pas
prétendre déjà travailler. Mais depuis l'an dernier, je monte des projets à côté avec des amis du Conservatoire car à
Bruxelles, on a la chance de pouvoir monter des projets extrascolaires mais ça n’est pas le cas partout. On ne peut pas
vraiment dire que ce soit "professionnel" vu qu'on ne gagne pas vraiment notre croûte, mais on essaye déjà de faire
parler de nous dans le milieu, puis on décroche des opportunités pour lesquelles on sera payés (peu bien sûr, mais c'est
un début). L'année prochaine j'ai un projet professionnel avec un ami comédien/metteur en scène et deux autres projets
(dont une reprise) en plus. Pour cette année, j'ai déjà trois projets "bénévoles" mais je n’ai encore ni date, ni lieu. C'est
beaucoup d'énergie pour peu de reconnaissance, mais le plaisir de faire du théâtre triomphera toujours…
Un grand merci à toi Grégoire pour toutes ces précisions ! Nous nous tournons à présent vers Frédéric
Roels, lui aussi, un ancien du collège…
Pouvez-vous nous parler de votre pièce des rhétos ?
J'ai joué un rôle dans la pièce de Félicien Marceau "L'homme en question", en 1989. Je n'étais pas vraiment la vedette,
car c’était le second rôle masculin, mais ça ne m’a pas empêché de le trouver très agréable à jouer. J’y incarnais un
individu un peu lourd et gauche.
Saviez-vous déjà à l’époque que vous vous orienteriez vers le théâtre ?
Je n'ai jamais songé à être un acteur professionnel, mais j'étais depuis l'âge de 13-14 ans très attiré par la mise en scène
dont je voulais faire mon métier. En rhéto, en revanche, la "raison" l'a emporté sur la passion et je me suis plutôt orienté
vers des études scientifiques (une année d'université en physique). Après quoi, j'ai décidé que ma vie serait plus riche au
théâtre que dans les chiffres et les démonstrations et je me suis inscrit à l'examen d'entrée à l'INSAS, examen que j'ai
réussi. Une fois engagé dans cette voie, j’ai étudié l’art dramatique durant quatre ans et j’ai entamé ma carrière qui a
démarré au théâtre et s'est vite orientée vers l'Opéra. J'ai alors fait moi-même durant quatre années consécutives, de
1995 à 1998, la mise en scène de la pièce des rhétos au collège ("L'instruction"; "La tempête"; "Façades"; "Paris, mai
68"). Quatre expériences très diversifiées et très riches, de contacts avec les jeunes : c’étaient mes premières années de
"professionnalisation".
Et ensuite ?
J’avais d’autres projets en tête et j’ai donc arrêté afin de les mener à bien. Je suis ainsi entré à l'Opéra de Liège, où j'ai été
nommé dramaturge vers 2003, et où, à nouveau, j’ai fait des mises en scène. Désormais, depuis un peu plus d'un an, je
suis directeur de l'Opéra de Rouen en Haute-Normandie et je continue dans ce cadre à faire une mise en scène par an. La
prochaine, ironie du sort, s'intitule "L'homme qui s'efface" (22 ans après "L'homme en question" de ma rhéto). Cette
pièce sera d’ailleurs jouée à Mons le 3 mai prochain, au Manège.
Qu’avez-vous comme souvenirs de votre pièce ?
Je garde de la pièce de "ma" rhéto avant tout le souvenir d'une très belle expérience collective, où la passion et la
camaraderie s'exprimaient dans un cadre enfin vraiment libre à l'issue d'un parcours scolaire plutôt sérieux. Je ne sais
pas si ça a été déterminant pour mon avenir, mais c'était vraiment un moment fort.
Frédéric Roels, nous tenons à vous remercier pour le temps que vous nous avez consacré.
(Suite page 42)
- 41 -
(Suite de la page 41)
Après ces deux interviews, nous nous sommes intéressées à d’autres anciens collégiens de SaintStanislas qui auraient également fait carrière dans le domaine artistique. Nous avons ainsi retrouvé la
trace de trois d’entre eux…
Le premier se nomme Gabriel Vanderpas. Il était élève au collège au cours de l’année 1998-1999 et a participé à la
pièce suivante : Six personnages en quête d’auteur, de Pirandello. Après ses études au collège, il est devenu réalisateur,
producteur et photographe. Sorti en 2003 de l’Institut National de Radioélectricité et de Cinématographie de Bruxelles
(INRACI), il a continué avec une licence en Arts du Spectacle, Ecriture et Analyse Cinématographique. Il a fondé sa
propre société de production en 2009, Leila Films, et a déjà plusieurs documentaires et courts-métrages à son actif.
Parmi ceux-ci, on trouve Saint-Nicolas ne viendra pas (2003) ou encore A ciel ouvert (2009).
Le second, Guy Pion, est sorti de rhéto en 1967. Il jouait l’un des rôles principaux dans la pièce des rhétos de son
année, intitulée Rhésos, d’Euripide. Après ses études au collège, il a obtenu un diplôme à l’Institut des Arts de
Diffusion. Après quoi, il joua au Théâtre National, puis au Théâtre du Parvis et enfin à L’Atelier Théâtral de Louvain-laNeuve. Il est ensuite devenu comédien et metteur en scène et a même fondé la compagnie du Théâtre de l’Eveil en
1982, dont il est aussi le co-directeur.
Enfin, le plus ancien élève pour lequel nous avons pu recueillir des informations n’est autre que Michel Trempont. Il a
fait une partie de ses études à Saint-Stanislas dans les années 1940, moment où la pièce des rhétos n’existait pas encore.
Mais son parcours professionnel en fait malgré cela un personnage exceptionnel qui mérite d’être mentionné dans cet
article ! En effet, il a étudié au Conservatoire de Mons et a fait carrière lyrique dans les Opéras ! Aujourd’hui âgé de
plus de quatre-vingts ans, ce grand artiste à la voix de baryton s’est durant sa vie produit sur les scènes du monde
entier, aussi bien à Paris qu’à Milan, Londres ou encore New York, Venise, San Francisco,… Son répertoire allie aussi
bien des œuvres du XVIIIe siècle que des créations contemporaines. Quand on sait à quel point il est difficile de
s’illustrer dans le monde du théâtre et de l’Opéra, on ne peut que s’incliner devant une telle réussite !
Finalement, la pièce des rhétos semble être un de ces souvenirs qui restent gravés dans les mémoires ! Avant toute
chose, il semble que le fait de se découvrir mutuellement sous un tout autre jour soit la première pensée qui revienne à
l’esprit lorsqu’on évoque cette expérience. Les liens qui se créent et les amitiés nouvelles qui en découlent ont sans nul
doute marqué les esprits. L’ambiance et le plaisir de monter ensemble un projet d’une telle envergure ont également
apporté satisfaction, ravissement et fierté. Enfin, nos interviewés semblent considérer que la pièce des rhétos est une
expérience qui vaut vraiment la peine d’être vécue, que c’est « un moment fort » dans une vie et qu’y participer ne
peut que constituer un bénéfice pour l’avenir ! L’avenir ? Qui sait ce qu’il nous réserve ?
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Etang St Feuillien
ANNEE 2011
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LE DIMANCHE UNIQUEMENT
A LA JOURNEE OU A LA 1 /2 JOURNEE . ( 3 OU 6 euros )
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LE CHALET D’ACCUEIL EST OUVERT DE 10 H 00 A 20 H 00
PRIERE DE RESERVER VOTRE PLACE SI VOUS SOUHAITEZ PECHER AVANT 10 H 00 AU 0475 / 30.59.84 OU 067 /
87.72.21
MANAGER : J-L MONCLUS
Dans le secret des répétitions…
A
vant d’être un projet de groupe, la pièce des rhétos est d’abord un travail individuel. Et
lorsque chacun a fait son propre travail, les éléments s’assemblent pour former un tout. Ce
résultat final est le point culminant de tous les efforts. Par Valentine Wastiau
Après la prise de connaissance des rôles suivent les journées d’introduction au jeu théâtral : deux jours indispensables
durant lesquels les élèves retenus travaillent sur eux-mêmes et avec les autres, commencent les premières activités
d’improvisation dans lesquelles ils se mettent dans la peau de personnages, adoptent des attitudes, cherchent leur
propre façon de jouer et d’une manière qui soit la plus sincère possible. Mais encore une fois, bien qu’il s’agisse d’un
travail à faire sur soi, tous les autres acteurs sont présents aux alentours. Hugues Chamart pose ses principes dès le
départ : la pièce des rhétos, c’est un groupe dans lequel tout le monde s’unit au service d’un même but, à savoir donner
de soi pour faire une belle représentation, et se donner ensemble. « Nous sommes un cercle. Chaque point de ce cercle est
important, unique et indispensable. Un seul manque à l’appel et le cercle est brisé. »
Avant le commencement de la pièce des rhétos, les élèves se connaissent peut-être de vue, mais rarement tous
personnellement. Et pour se donner aux autres, il faut d’abord savoir qui ils sont et être mis en confiance. C’est la
raison pour laquelle l’un des jeux théâtraux les plus prenants est de se placer au milieu d’un cercle formé par les autres
acteurs, de fermer les yeux et de se laisser aller à eux, se laisser tomber, diriger comme un pantin. Il est alors nécessaire
de leur donner une confiance aveugle et absolue.
Une fois cette notion comprise et acquise, le travail sérieux peut commencer, et ce, dès la rentrée de janvier. La
particularité de la pièce de Joël Pommerat étant qu’elle contient énormément de monologues, la plupart des répétitions
se font d’abord individuellement.
Pour commencer, l’élève fait une italienne : il récite son texte sans intonation et sans mise en scène dans l’unique but
d’évaluer sa mémorisation. Ensuite, sur scène cette fois, il présente son texte tel qu’il le conçoit, tel qu’il l’aurait joué a
priori selon ses impressions et ce qu’il lui évoque. A la fin de la présentation, Hugues Chamart fait ses commentaires,
ses remarques et ses suggestions. Le « par cœur » et le respect précis des didascalies sont de rigueur : si l’on a tendance
à les délaisser, le metteur en scène nous les rappelle bien vite afin de ne pas s’éloigner de l’esprit de l’auteur. Malgré
cela, toute proposition de la part de l’élève est évaluée et discutée. Hugues Chamart n’impose pas ses règles : si la
remarque est pertinente, on l’inclura dans le jeu par la suite.
Au fur et à mesure des répétitions et des progrès, les élèves sont de plus en plus à l’aise : ils donnent le meilleur d’euxmêmes, deviennent leur personnage tout en gardant leur personnalité et en étant le plus sincère possible. Souvent, lors
des scènes à plusieurs notamment, Hugues Chamart et les acteurs s’asseyent et prennent le temps de discuter des
impressions, des idées, de la perception de la scène selon chacun. Tous les avis sont mis en commun et pris en compte.
Parfois, lors des répétitions, il est nécessaire que le metteur en scène interrompe les acteurs pour les corriger, tant au
niveau du jeu que de la position, du volume de la voix, de la mauvaise utilisation du micro ou de la gestuelle. La scène
est alors recommencée en tenant compte des remarques faites. L’ambiance qui règne est chaleureuse : c’est la
communication qui domine.
Après les répétitions des scènes individuelles viennent les filages. L’excitation se fait sentir, on se voit tous ensemble
comme lors des premiers jours d’introduction au jeu théâtral, sauf qu’à partir de là, les choses sérieuses vont
commencer !
Les scènes sont présentées dans l’ordre de la pièce et celle-ci se met doucement à prendre forme. Face à un public
composé uniquement de camarades de jeu, l’interprétation scénique est déjà bouleversée, influencée par la pression qui
commence à monter. L’ambiance est différente de celle des répétitions en « tête à tête » avec Hugues Chamart car le
fait d’avoir un petit public devant soi permet de déjà s’habituer à la vision d’une salle remplie ! Mais la confiance
reprend ses droits, l’on apprend doucement à se gérer et ainsi à se préparer aux conditions du jour J.
Au fil des répétitions, chaque élève devenu acteur a su être mis en confiance, tant avec Hugues Chamart qu’avec
l’ensemble du groupe, et donner chaque fois un peu plus de lui-même. C’est pourquoi le résultat final se fait attendre
avec impatience et excitation.
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Des professeurs plutôt contents du résultat !
L
a pièce des rhétos est, comme son nom l’indique, un projet organisé par et pour les sixièmes
du collège. Mais que pensent les professeurs de cette activité qui existe maintenant depuis 60
ans ? Il faut savoir que la pièce des rhétos a toujours eu énormément de succès et que
beaucoup de professeurs attendent impatiemment le résultat final, obtenu après un travail acharné de
plus de 300 heures.
Par Guillaume Flament
La plupart des professeurs du collège Saint-Stanislas ont l'habitude d'aller voir la pièce des rhétos et ce, pour diverses
raisons. D’ailleurs, l’idée que la pièce puisse disparaître un jour ne leur effleure même pas l’esprit. Les enseignants
aiment voir ce que leurs élèves deviennent et certains aiment particulièrement le théâtre. Pour les plus anciens d’entre
eux, aller voir la pièce des rhétos est une tradition : « Cela fait ma 37e pièce des rhétos et je n'ai jamais été déçu », nous dit
Monsieur Deroch, professeur de langues dans ce collège. Selon la plupart, ce projet apporte énormément aux élèves qui
y participent.
Premièrement, c'est un événement qui restera gravé à tout jamais dans la mémoire des participants. De plus, « la pièce
des rhétos va apporter énormément de confiance aux élèves et même peut-être une passion qui pourrait se transformer en métier »,
comme le dit si bien Madame Lorgé. En outre, les professeurs aiment voir la véritable personnalité des élèves. En
faisant cette pièce, nos jeunes peuvent exprimer ce qu'ils ressentent et certains découvrent une richesse qu'ils ne
pensaient pas avoir en eux. Cette expérience fait également travailler la mémoire des élèves, chose très importante
pour leurs études futures. Et puis, la pièce des rhétos permet d'augmenter la cohésion entre les participants et ce sera
une expérience unique pour certains. Cet événement nécessite aussi l’apprentissage de la gestion du temps. Au final, les
acteurs donnent le meilleur d'eux-mêmes. Ils cherchent l'excellence!
On pourrait penser que les répétitions peuvent nuire au travail scolaire des participants. En réalité, l'ensemble des
professeurs estime que les élèves doivent, en rhéto, être capables de gérer leur temps. Cela dit, les répétitions sont bien
placées et le projet amène de toutes façons un apprentissage aussi essentiel que celui proposé en classe. « Certains élèves
mettront la priorité sur la pièce des rhétos. D'autres la mettront sur les loisirs. Combiner les deux, c'est une question de volonté ! »,
explique Monsieur Schils, professeur d’histoire.
Concernant le fait de dispenser les élèves de travail durant la semaine des représentations, la plupart des enseignants
trouvent cela logique ! Madame Depessemier dira : « Si on veut qu'un projet tel que la pièce des rhétos fonctionne, il ne faut
pas être égoïste. Si cet allègement du travail n’était pas accordé, la pièce n'existerait pas. De toutes façons, une semaine, ça ne fera pas
de différence dans le programme prévu. » Et souvent, les pièces correspondent à la matière que les professeurs enseignent.
En effet, Animal Farm ou La Tempête ont été particulièrement appréciées par les professeurs d'anglais, celles qui parlaient
de mai 68 ou des génocides ont beaucoup plu aux professeurs d'histoire. Monsieur Bouillon, professeur de religion, a
adoré Incendies de Wajdi Mouawad. Il l'avait déjà lue et elle l'avait bouleversé. Le résultat fut époustouflant : les élèves
ont été à la hauteur du texte qui, selon lui, était compliqué !
En conclusion, la pièce des rhétos est un événement important pour les professeurs et ils ne sont pas peu fiers de voir
leurs anciens élèves montrer leur talent sur scène ou de voir leur véritable personnalité qu'ils ne remarquent pas
toujours en classe. La pièce des rhétos est donc fondamentale pour le Collège !
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