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Ces dernières années, les organisations du monde entier
ont dépensé des milliards pour moderniser leurs systèmes
d’applications ou en installer de nouveaux, et ce pour différentes
raisons : objectifs tactiques (mise en conformité « an 2000 »,
par exemple) ou activités stratégiques (utilisation de la
technologie comme facteur de différenciation de l’entreprise
sur le marché). Une application ou un système d’applications
est un logiciel qui permet d’exécuter des tâches en recourant
directement aux capacités de l’ordinateur. Selon le GTAG 4
publié par l’IIA ( The Institute of Internal Auditors ), ces
systèmes peuvent se classer en deux catégories : applications
transactionnelles et applications de support.
Les applications transactionnelles traitent les données à
l’échelle de l’organisation :
•Ellesenregistrentlavaleurdestransactionsde
l’entreprise en termes de débits et de crédits.
•Ellesserventàarchiverlesdonnéesfinancières,
opérationnelles et réglementaires.
•Ellespermettentdiversesformesdecommunication
financière et managériale, notamment le traitement
des commandes, des factures clients, des factures
fournisseurs et des écritures de journaux.
SAP R/3, PeopleSoft et Oracle Financials, qu’on qualifie
souvent de progiciels de gestion intégrés (ERP – enterprise
resource planning), ainsi que d’innombrables logiciels non-ERP,
sont des exemples de systèmes de traitement des transactions.
Ils fonctionnent sur la base d’une logique programmée et, dans
de nombreux cas, en complément des tables configurables qui
stockent les règles uniques de l’organisation pour l’exploitation
et le traitement.
Les applications de support sont, quant à elles, des logiciels
spécialisés qui facilitent les activités de l’organisation :
programmes de messagerie électronique, logiciels de télécopie,
d’imagerie documentaire et de conception. Cependant, ces
applications ne gèrent généralement pas les transactions.1
Tout comme n’importe quelle technologie supportant les
processus d’entreprise, les applications transactionnelles et
de support peuvent engendrer des risques pour l’organisation.
Ceux-ci proviennent de la nature même de la technologie et
des équipements, de la gestion et de l’utilisation du système.
Avec les systèmes de traitement transactionnel, les risques qui
ne font pas l’objet de mesures de correction appropriées peuvent
compromettre l’intégrité, l’exhaustivité, la rapidité d’exécution
et la disponibilité des données financières ou opérationnelles.
De plus, quelle que soit l’application utilisée, les processus eux-
mêmes présentent un risque inhérent. C’est pourquoi nombre
d’organisations associent des contrôles automatisés et manuels
pour gérer ces risques dans les applications transactionnelles et
de support. L’efficacité de la gestion du risque dépend toutefois
directement des éléments suivants :
•L’appétencepourlerisqueoulatoléranceaurisquede
l’organisation.
•Larigueurdel’évaluationdurisqueliéàl’application.
•Lesprocessusconcernés.
•L’efficacitédescontrôlesgénérauxinformatiques
(CGTI).
•Laconceptionetl’étendueactuelledel’efficacité
opérationnelle des activités de contrôle.
L’une des approches les plus efficientes et présentant le
meilleur rapport coût-efficacité utilisées par les organisations
pour gérer ces risques consiste à recourir à des contrôles
intrinsèques ou intégrés (par exemple, une triple concordance
des factures fournisseurs) dans les applications transactionnelles
ou de support ainsi qu’à des contrôles configurables (par
exemple, les tolérances relatives aux factures fournisseurs).
Ces contrôles, généralement qualifiés de contrôles applicatifs,
concernent l’étendue des différents processus ou systèmes
d’applications, dont l’édition des données, la séparation des
fonctions, la balance des totaux de contrôle, la journalisation
des transactions et les rapports d’erreurs.2
Les responsables de l’audit interne et leurs équipes doivent
par ailleurs impérativement comprendre la différence entre les
contrôles applicatifs et les contrôles généraux informatiques
(CGTI). Ces derniers s’appliquent à l’ensemble des composants,
processus et données des systèmes de l’organisation,3
tandis que les contrôles applicatifs sont spécifiques à un
programme ou à un ensemble de programmes (système) qui
soutient un processus d’entreprise donné. La section de ce
chapitre consacrée aux contrôles applicatifs et aux contrôles
généraux informatiques reviendra plus en détail sur ces deux
types de contrôles.
En raison de l’importance des contrôles applicatifs pour les
stratégies de gestion des risques, les responsables de l’audit interne
et leurs équipes doivent élaborer et réaliser périodiquement des
audits de ces contrôles afin de vérifier qu’ils sont bien conçus
et fonctionnent correctement. Le présent guide a donc pour
objectif de donner aux responsables de l’audit interne des
informations sur les aspects suivants :
1. Définition et avantages des contrôles applicatifs.
2. Rôle des auditeurs internes.
3. Exécution d’une évaluation des risques.
4. Délimitation de l’étendue de la revue des contrôles
applicatifs.
5. Approches de la revue des applications et autres
considérations.
Nous présentons en outre dans ce guide une liste des
contrôles applicatifs courants et un exemple de plan d’audit.
GTAG – Résumé – 1
1 GTAG 4 : Management de l’audit des systèmes d’information, p. 5.
2 GTAG 1 : Les contrôles des technologies de l’information, p. 3.
3 GTAG 1 : Les contrôles des technologies de l’information, p. 3.