![](//s1.studylibfr.com/store/data-gzf/0426262159527cef4e95ca7befdb6b30/1/000588094.htmlex.zip/bg5.jpg)
Pendant le reste de l’année 1941, les U-Boote continuent de causer
des pertes cruelles aux Britanniques, mais ils souffrent eux aussi. En
décembre 1941, l’Allemagne déclare la guerre aux Etats-Unis après Pearl
Harbor et Dönitz décide de porter le combat jusqu’aux côtes américaines.
C’est un grand succès et pendant plusieurs semaines, les U-Boote
connaissent une seconde « période heureuse ». Comme dans le même
temps, les sous-marins commencent enfi n à arriver en nombre, la situation
devient critique pour les Alliés. Les Allemands sont en passe de gagner la
bataille de l’Atlantique.
DE MAI 1943 À L’ÉTÉ 1944
Les premiers mois de l’année 1943 sont encore marqués par de très
nombreux succès allemands. Alors qu’en Russie, en Afrique, l’armée
allemande subit des revers nombreux, les U-Boote continuent de causer des
pertes terribles aux marines marchandes alliées. Mais soudain, en mai 1943,
la situation se renverse totalement : 39 U-Boote sont coulés, dont 22 par
attaque aérienne. Les Alliés font à présent accompagner leurs convois
par des porte-avions d’escorte, de plus en plus de navires de guerre et les
progrès des radars sont tels que les U-Boote ne peuvent plus prétendre
attaquer en surface. Les sous-marins entrent alors dans la défaite : ils coulent
de moins en moins de cargos et perdent de plus en plus des leurs. Dönitz
est d’ailleurs forcé de reconnaître sa défaite et d’interdire aux U-Boote de
poursuivre la lutte dans l’Atlantique Nord.
L’apparition du schnorkel permet aux sous-marins de ne plus refaire surface
pour recharger leurs batteries, mais sa mise en place est longue et en
juin 1944, au moment du débarquement allié, tous les U-Boote n’en
sont pas encore dotés. Pour faire face à l’invasion, Dönitz envoie
des sous-marins en Manche où ils sont impitoyablement détruits
pour des résultats insignifi ants.
LE MEILLEUR ET LE PIRE DE L’INNOVATION
Les travaux sur de véritables sous-marins, meilleurs en plongée
qu’en surface, ont commencé tôt en Allemagne, notamment avec
l’ingénieur Walter, mais ses projets sont trop avancés techniquement pour
être réalisables sur une grande échelle. Les ingénieurs allemands trouvent
cependant d’autres solutions. Certaines sont excellentes, comme celle qui
va mener à la mise en œuvre des sous-marins de types XXI et XXIII, dotés
d’une très grande capacité en batteries et dont la coque est
dessinée pour naviguer en plongée. D’autres vont mener
à l’impasse, comme les torpilles humaines et autres sous-
marins nains du K-Verband, qui opèrent à partir de l’été
1944 avec des résultats insignifi ants pour de lourdes pertes.
La mise au point des U-Boote de Typ XXI est longue, de
même que l’entraînement des équipages. Ainsi, alors que des exemplaires
sont disponibles dès la fi n de l’année 1944, les premières missions de guerre
des XXI ne commencent qu’en mai 1945, au moment même où l’Allemagne
capitule.
L’arme sous-marine allemande, dont Churchill lui-même a reconnu qu’elle
avait la seule à lui faire craindre la défaite, a payé un très lourd tribut : sur
40 000 sous-mariniers, 30 000 sont morts au
combat et 5 000 ont été faits prisonniers.
de l’hiver précédent, en se basant sur nos Kriegspiel. Or, au 1er septembre
1939, nous possédions 57 sous-marins dont 26 seulement pouvaient être
employés dans l’Atlantique. Cet effectif ne permettait pas d’en avoir plus de
huit ou neuf simultanément dans les secteurs d’opérations. Dans de telles
conditions, ils se trouvaient incapables d’exercer une action décisive.»
L’ordre de bataille des sous-marins est le suivant au 3 septembre 1939 :
– entraînement : 10 U-Boote.
– Mer du Nord : 20 U-Boote.
– Atlantique : 27 U-Boote.
LA PREMIÈRE ANNÉE DE GUERRE
Les deux premiers mois de la guerre, les U-Boote remportent une série
de succès assez remarquable compte tenu de leur faible nombre, mais la
crise des effectifs a rapidement des effets négatifs. En effet, si tous les
sous-marins ont pu se trouver en position de combat au 3 septembre,
leur relève pose vite des problèmes. Dönitz fait rappeler prématurément
une dizaine de U-Boote afi n qu’ils puissent être à nouveau opérationnels
au moment du retour de la première vague, mais lorsque celle-ci se
déroule, fi n octobre 1939, le nombre de U-Boote capables de reprendre la
mer est insuffi sant pour que leur impact soit le même qu’en septembre.
Heureusement, la propagande allemande peut s’enorgueillir d’un succès qui
éclipse tout le reste : l’exploit de Günther Prien qui a pu entrer dans la grande
base de la Royal Navy dans les Orcades, Scapa Flow, pour y couler un cuirassé
de 32 000 tonnes, le
Royal Oak
, et rentrer en Allemagne.
Les mois d’hiver sont relativement peu riches en événements. L’industrie
allemande peine à se mettre à un rythme de production élevé de sous-marins
et les nouveaux modèles remplacent diffi cilement les pertes. En avril 1940,
l’arme sous-marine allemande est confrontée à sa première grave crise
de la guerre : ses torpilles sont d’une fi abilité très médiocre. Le scandale
éclate pendant la campagne de Norvège : environ la moitié des torpilles sont
défectueuses : les commandants de U-Boote prennent des risques insensés
pour s’approcher des cuirassés et des croiseurs britanniques, pour voir leurs
torpilles ne pas exploser. Il va falloir des semaines avant qu’une amélioration
permette de reprendre la lutte dans des conditions acceptables… et les
torpilles ne seront parfaitement au point qu’en 1942 !
En mai 1940, l’arme sous-marine allemande connaît une certaine crise du
moral, mais elle ne sera que de courte durée car les victoires terrestres de
la Wehrmacht vont bientôt offrir à Dönitz ce dont il n’aurait jamais rêvé : la
possession des ports français de l’Atlantique. Il se rend à Lorient avant même
l’entrée en vigueur de l’armistice, en juin 1940 et les premiers U-Boote font
relâche dans les ports français. L’avantage immense pour les sous-marins
allemands est qu’ils peuvent être sur leur lieu de combats beaucoup plus
rapidement qu’au départ des ports allemands. En moyenne, ils gagnent une
quinzaine de jours, ce qui signifi e qu’ils peuvent rester opérationnels plus
longtemps. Cela compense, au moins en partie, la faiblesse chronique des
effectifs.
C’est alors que commence pour les équipages la première « période
heureuse ». Heureuse car la vie dans la France occupée est douce et surtout,
parce que les Britanniques ne sont pas en mesure de protéger effi cacement
leurs convois : les succès des U-Boote sont nombreux. Plusieurs as
s’illustrent durant l’automne 1940 : Prien, Schepke, Kretschmer, Lüth.
DES PREMIERS REVERS À LA SECONDE « PÉRIODE HEUREUSE »
Au printemps 1941, les U-Boote continuent à remporter de nombreux succès,
d’autant que la tactique mise au point pour l’attaque des convois se révèle
très effi cace. Des meutes de U-Boote attaquent de nuit et en surface les
convois, forçant leur maigre escorte à se disperser. Les sous-marins sont
plus rapides que les navires marchands et leur causent des pertes très
lourdes. Pourtant, les Britanniques commencent à prendre des contre-
mesures qui se révèlent effi caces : augmentation du nombre d’escorteurs
(avec l’apparition des corvettes), surveillance aérienne accrue avec les
avions du Coastal Command, création d’unités spécialisées dans la chasse
aux sous-marins. En mars 1941, Dönitz perd coup sur coup ses trois plus
grands as : Prien est porté disparu, Schepke est tué lorsque son
U-100
est
éperonné et Kretschmer est capturé. C’est la fi n de la première « période
heureuse ».
Un Seehund après la capitulation. (IWM)