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nombre d’acquérir des biens, des services, des savoirs qui lui permettent
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Edité par les Equipes Populaires
Rue de Gembloux, 48 à 5002 St Servais
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Texte disponible sur le site www.e-p.be
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- 2 -
« Ce qui fait vraiment problème dans notre société de consommation,c’est que dans
la majorité des pays, le produit intérieur brut, indicateur de la croissance économique, est
devenu un but en soi. On attend tout de la croissance ! Or, toutes les études menées dans le
cadre de la recherche d’indicateurs alternatifs ont apportés deux enseignements : d’abord, il
n’existe pas de lien systématique entre le développement économique et le développement
social des peuples. En réalité, à partir du seuil de 10.000 dollars par personne et par an, ce
n’est plus du tout l’augmentation de la richesse qui apporte un mieux-être. Ce sont des
éléments comme la qualité de la gouvernance, le lien social, le système de redistribution. En
second lieu, depuis 1980-85, un écart se creuse entre indicateurs économique et les autres, et
ce un peu partout dans le monde : tandis que la croissance continue d’augmenter, les
indicateurs sociaux et environnementaux montrent une dégradation. C’est le cas, par exemple,
pour l’indicateur de santé sociale aux Etats-Unis.1 »
On peut comprendre dans ces propos de Philippe Defeyt (économiste et ancien secrétaire fédéral du
parti Ecolo) que l’accumulation de richesses que toutes les sociétés poursuivent ne suffit pas. Pire
encore, dans une certaine mesure, elle endommage le bien-être des peuples.
Dans le langage commun, cela se traduit par l’affirmation que « l’argent ne fait pas le bonheur ». Même si
l’adage populaire nous met en garde depuis toujours, cet état de fait choque et perturbe … qu’en est-il en
réalité ? Pour le savoir, il faut tout d’abord admettre que la question de l’argent est un élément parmi
d’autres.
En effet, la réflexion sur l’équilibre (ou plutôt le déséquilibre) qui existe entre « croissance » et « bien-
être » est particulièrement vaste et complexe. La croissance mesure (via le PIB) la richesse globale. Le
bien-être ou l’accès au bonheur sont tributaire de différents éléments : l’emploi, la santé, la gouvernance,
la richesse. L’argent (ou la richesse) n’est donc qu’un élément, mais il est particulier parce qu’il forme
une intersection entre la croissance et le bien-être. Or l’un et l’autre semblent ne plus faire «bon
ménage » !
L’analyse développée ici porte essentiellement sur le rôle de la richesse dans notre (non)-accès au bien-
être. D’autres éléments peuvent entrer en ligne de comptes et méritent sans doute que l’on s’y attarde
ultérieurement.
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La richesse, c'est-à-dire la possession de biens, de fortunes, … permet-elle l’accès au bonheur ? Philippe
Defeyt nous dit que non …et il n’y a pas que lui qui pense comme cela.
Des statistiques abondent dans ce sens :
Commentaires sur les données statistiques
Commentaires sur les données statistiquesCommentaires sur les données statistiques
Commentaires sur les données statistiques
2
:
1
DEFEYT.P, exposé lors d’une journée de formation aux Equipes populaires, Namur, le 25 février 2005.
2
Le tableau ainsi que les commentaires sur la mesure de satisfaction de vie proviennent d'un article : CASSIERS.I et DELAIN.C,
La croissance ne fait pas le bonheur : les économistes le savent-ils ?, dans regards économiques, n° 38, mars 2006.
Mise en regard du PIB réel par habitant (en
milliers de dollars GK-échelle de droite) et
évaluation de satisfaction de vie (SV) moyenne
(«échelle de gauche).
Sources : chiffres PIB : GGDC (206) ; chiffres
SV : European commission (1973-2005) et
Veenhoven (2006)
Le PIB/habitant mesure l’équivalant pour 1
habitant de l’ensemble des richesses produites
en un an dans un pays. Cette richesse est
partagée entre plusieurs acteurs différents : les
travailleurs, les propriétaires de capitaux
(actionnaires des entreprises et ménages très fortunés). L’Etat qui doit financer les services collectifs.
La satisfaction de vie mesure la satisfaction globale que procure la vie. Elle se mesure sur base d’une
question unique posée annuellement à un échantillon représentatif de population.
La question est : « Etes-vous globalement satisfait de la vie que vous menez ? ». Les personnes
sondées doivent répondre sur base d’une échelle de 1 à 4 : très insatisfait (1), plutôt insatisfait (2),
plutôt satisfait (3), très satisfait (4).
- 3 -
Ces chiffres montrent que, alors que la vie matérielle des belges (mais c’est la même chose aux USA ou
au Japon ou dans les autres pays européens) ne cesse de s’améliorer, il n’en va pas de même pour leur
sentiment de satisfaction de la vie.
Philippe Defeyt rejoint Isabelle cassier et de Catherine Delain3 (qui commente les données chiffrées
présentées partiellement ici). Ces trois économistes placent l’homme au cœur de leur analyse.
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L’homme a créé la croissance (la richesse) afin de permettre au plus grand nombre d’acquérir des biens,
des services, des savoirs qui lui permettent d’accomplir « sa vie », de trouver son bonheur.
Malheureusement, l’homme s’est pris au jeu de la possession et il est devenu esclave de l’instrument
qu’il a créé.
Cette idée n’est pas neuve. Ivan Illitch, analyste contestataire du modèle industriel de développement
dans les années 70 affirmait déjà qu’en cherchant la croissance à tout crin, l’homme avait fait de l’argent
ce qu’il appelle un monopole radical. « Il y a monopole radical lorsque l’outil programmé évince le pouvoir
faire de l’individu. Cette domination de l’outil instaure la consommation obligatoire et dès lors restreint
l’autonomie de la personne »4.
L’homme se retrouve donc pris au piège de la quête de richesse.
1. Premièrement parce qu’il est «adaptable». C’est ce que les psychologues appellent «l’effet
d’habitude». Pour Philippe Defeyt, l’homme en général s’habitue vite à un degré supplémentaire de
confort, ce qui implique que notre degré d’exigence pour atteindre notre bien-être, ne cesse
d’augmenter. Un exemple tout simple pour illustrer cette idée peut être trouvé dans l’invention de la
machine à laver. Quand les premières machines à laver ont fait leur apparition, elles sont apparues
comme un luxe formidable. Posséder une machine à laver représentait un bonheur inouï … alors
qu’à l’heure actuelle, disposer de cet ustensile ménager semble normal. La plupart des inventions
sont soumises à la même règle : l’automobile, la télévision, le GSM, … Toutes ces innovations
soumises à « l’effet d’habitude » renforcent notre besoin de toujours plus (de richesse) pour atteindre
un bien-être identique.
Des enquêtes, qui confortent cette idée, ont été menées aux État-Unis de 1950 à 1986. Une même
question (quel est le revenu minimum dont un ménage de 4 personnes a besoin pour vivre dans
votre communauté ?) a été posée, chaque année, à un même type de ménage (une famille de quatre
personnes). Il en ressort que, quand le revenu réel de la famille augment, son estimation du revenu
nécessaire pour vivre dans la communauté augmente aussi. Ce constat donne à penser que les
normes en matière de revenus sont continuellement tirées vers le haut5.
2. Après l’adaptabilité ou « l’effet d’habitude », une deuxième caractéristique de l’homme fragilise
l’équilibre entre richesse et bien-être. Il s’agit de son aspect changeant qui, couplé à sa nature
« sociale », amène les hommes à se comparer les uns les autres.
Si on vit dans un petit appartement au sein d’un grand immeuble, dans une ville faite de building. Le
fait de ne disposer d’un espace de vie limité sans jardin apparaît comme normal. Par contre, si le
petit d’appartement dans lequel on vit se situe à l’étage d’une grande maison située dans un quartier
résidentiel verdoyant, notre habitation va nous
paraître petite, l’absence de jardin va nous sembler
injuste. Cet exemple montre que notre besoin de richesse correspond à la possession de richesse de
mes voisins.
Isabelle Cassiers et Catherine Delain soulignent que notre tendance à vouloir égaler notre voisin va
entraîner une réduction de notre bien-être relatif. Voyant notre nouvelle acquisition, notre voisin se
sentira lui, insatisfait, désirera nous égaler (voir plus) … La comparaison sociale pousse les individus
à vouloir sans cesse plus de richesse sans aucune garantie de bien-être. Cette course poursuite,
apporte par contre son lot de satisfactions au monde de l’entreprise. Qui, conscient de cette
tendance « de l’homme » s’en est rapidement emparée à des fins commerciales.
3
CASSIERS.I et DELAIN.C, op.cit. Rem : ces deux auteurs se réfèrent également à Philippe Defeyt ce qui à démontre que leur
analyse mutuelles se renforcent.
4
ILLICH.I, La convivialité, Essais 1973, réédité dans la coll. Points, éd. Le Seuil, 2003, p82.
5
CASSIERS.I et DELAIN.C, op.cit . Ces auteurs reprennent ici une observation développées par Richard Layard (directeur du
centre for Economic Performance de la London School ef Economics et membre de la chambre des Lords) dans Hapiness, son
récent ouvrage, non traduit.
- 4 -
3. La publicité joue sans cesse sur notre besoin d’intégration. L’homme a besoin de se sentir
semblable, proche de ses pairs. Or, avec la généralisation des médias de masse, cette notion de
pairs ne cesse de s’étendre.
Au delà du produit, la publicité nous vend un mode de vie ‘idéal’. Philippe Defeyt reprenait l’image de
la villa quatre façades, une voiture familiale parquée devant l’entrée. Un couple, deux enfants et un
gros chien entrent dans la voiture pour partir en promenade en laissant traîner négligemment leur
tuyau d’arrosage dans l’allée du jardin ! En décrivant cette scène, nous avons tous des images
précises qui nous viennent en tête. Ce modèle ‘type’, la publicité nous l’a imposé, et quand la vie ne
nous permet pas de nous y approcher, un sentiment d’injustice et d’exclusion surgit en nous.
Nous sommes donc conditionnés à posséder pour nous sentir « membres de la société ».
Seulement, souvenons nous de l’effet d’habitude … dès que nous obtiendrons ce dont nous rêvons
(une belle maison et un gros chien par exemple), nos voisins ou les publicitaires éveilleront en nous
un nouveau rêve : celui de surfer sur le net couché dans notre lit, les doigts de pieds en éventail,
Rapidement le sentiment que ce que nous possédons déjà ne suffit plus à notre bonheur prendra le
pas sur notre raison, et nous chercherons à obtenir le ‘plus’ dont nous pensons avoir besoin.
Cette course sans fin entraîne la déraison de l’homme qui s’accompagne d’une soif sans fin de
possession. Danny Kahemann (psychologue et économiste qui a reçu le prix Nobel d’économie en
2004) pose la question suivante : « En un an, Madame A a vu son investissement d’un million
progresser pour atteindre 1,1millions. En un an, Madame B a vu son investissement de quatre
millions s’effriter pour atteindre 3 millions. Qui est la plus heureuse ? Pour Kahemann la plus
heureuse, c’est Madame A »6 Le bonheur initialement cherché via l’argent, n’est donc plus fonction
de la quantité d’argent que l’on possède, mais bien du sentiment de posséder davantage.
4. De leur côté, les entreprises n’auront de cesse de nous fournir des biens de plus en plus nombreux
et de plus en plus perfectionnés afin d’éveiller nos sens et nous pousser à l’achat. Or, selon Philippe
Defeyt, le choix et la complexité sont des formes de tyrannies construites par la société de
consommation7.
La tyrannie du choix est née de la concurrence. Les économistes classiques estiment que, face à
une offre de biens semblables, la ménagère fera le bon choix ! La réalité nous montre que face à une
offre de biens semblables, l’ensemble des consommateurs se trouvent désoeuvrés. L’exemple de la
téléphonie ou plus récemment celui de la libéralisation de l’électricité révèle que le choix est en réalité
principalement un vecteur de stress.
La tyrannie de la complexité quant à elle se base sur la création d’une offre de biens de plus en plus
perfectionnés, vis-à-vis desquels nous avons de moins en moins de maîtrise et qui sont donc
également générateur de stress. A ce sujet, l’exemple de l’ordinateur est frappant, un utilisateur
moyen, utilise en général 10% des capacités de son matériel, les 90% restants posent des problèmes
de fonctionnement qui suscitent du stress.
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L’homme a confié la satisfaction de la majeure partie de ses besoins de consommation à l’entreprise de
production et aux publicitaires. Or, nous venons de voir que nous sommes « naturellement » enclins à un
effet d’habitude et un besoin d’intégration sociale. La combinaison de ces deux éléments entraîne ce
qu’Isabelle Cassiers et Catherine Delain appellent « un gonflement de nos aspirations individuelles et une
réduction du bien-être pouvant potentiellement d’écouler d’une richesse accrue »8.
Pour appuyer cette idée, les deux auteurs citent les propos évocateurs tenus au début du 20°siècle par
un grand capitaine de l’industrie (Charles kettering, General Motors) « La clé de la prospérité
économique, c’est la création d’une insatisfaction organisée »9.
Cette insatisfaction est organisée en majeure partie par la publicité. Féline, cette dernière
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nos vies. Elle ne se contente pas de nous vendre un produit, elle y adjoint un mode de vie. Face à elle
sommes-nous s’en défense ? Certains acteurs sociaux, conscients de la puissance de cet outil, ont
décidé de s’y attarder. C’est le cas notamment des Equipes Populaires qui développeront une campagne
« pub » en 2006. Son objectif ? Sortir de cette duperie !
6
DE MOL.G, L’argent fait-il vraiment le bonheur ?, dans Explorer, octobre 2006, p63.
7
DEFEYT.P, op.cit.
8
CASSIERS.I et DELAIN.C, op.cit
9
Ibidem.
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