Résultats et auto-évaluation de l`unité 2007-2012 - CEMAf

Centre d’études des mondes africains
CEMAf
UMR 8171
Université Paris 1 / CNRS /EPHE / Université de Provence
Résultats et auto-évaluation de l’unité
2007-2012
RAPPORT QUADRIENNAL
Contractualisation vague D
2014-2018
Sommaire
1. Rapport scientifique : auto-évaluation (à compter du 01/01/2007)..........3
a. Activités et résultats............................................................................................ 3
Axes et bilan des recherches (2007-2012) .......................................................................3
Recherches sur financement ANR et LABEX................................................................12
Formation par la recherche.............................................................................................14
Ouverture à l’environnement social et culturel .............................................................15
Rayonnement et attractivité............................................................................................16
b. Analyse des moyens de l’unité........................................................................... 18
Organisation administrative du CEMAf........................................................................18
2. Organigramme fonctionnel et règlement intérieur....................................19
3. Liste des publications et des productions...................................................21
Enseignants-chercheurs ..................................................................................................52
IT CNRS.........................................................................................................................77
Autres chercheurs et membres non-statutaires...............................................................82
Doctorants et docteurs....................................................................................................90
ANNEXE 1 .....................................................................................................93
Texte du règlement intérieur du CEMAf.......................................................93
CEMAf - UMR 8171
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1. Rapport scienti que : auto-évaluation (à compter du 01/01/2007)
a. Activités et résultats
La création en janvier 2006, sous une tutelle quadripartite (CNRS, Université Paris I, EPHE, Université de
Provence) de l’UMR 8171 CEMAf (Centre d’études des mondes africains), a permis la naissance d’un laboratoire
important en nombre de chercheurs, d’enseignants-chercheurs et d’ITA/IATOS (59 permanents au total). Le
CEMAf est né de la fusion de trois anciennes unités, l’UMR 6124 (Institut d’Études Africaines), l’UMR 8048
(Systèmes de pensée en Afrique noire), et l’UMR 8054 (Mutations africaines dans la longue durée). La dynamique
ainsi créée a entraîné une forte visibilité du nouveau laboratoire sur le plan national et international, la démulti-
plication des contacts entre chercheurs, l’amplification des actions de recherche, et le développement de coopé-
rations internationales. D’un point de vue scientifique, le rapprochement actif entre historiens, politologues et
ethnologues nous a permis et nous permet de confronter et d’affiner nos approches respectives sur les évolutions
et les transformations qu’ont pu connaître et que connaissent actuellement les sociétés africaines, et sur la nature
des mutations passées et présentes. Loin d’avoir été le fait d’un simple ajout des recherches existantes au sein des
différents sites initiaux, la fusion a été l’occasion d’enrichissements mutuels et de nombreuses recompositions de
groupes de travail. L’accent mis sur les séminaires et groupes de recherche transversaux aux sites, mais aussi les
rassemblements périodiques, la réflexion sur les rouages administratifs internes destinés à assurer le meilleur équi-
libre entre les sites, le soutien aux initiatives des doctorants en terme notamment de mise en place de colloques
et de tables-rondes, les incitations à déposer des projets auprès de l’Agence nationale de la Recherche, ont por
leurs fruits. Le laboratoire a bénéficié de nombreuses recherches sur projet, et est le lieu de recherches uniques en
France, notamment celles concernant l’histoire de l’Afrique ancienne. Le CEMAf, devenu maintenant un pivot
majeur des études africaines en France, et porteur d’une meilleure structuration des études africaines, constitue
un pôle d’attraction fort pour les chercheurs, français ou étrangers, travaillant sur l’Afrique.
Axes et bilan des recherches (2007-2012)
Au sein du laboratoire, la dynamique des recherches menées depuis quatre ans a permis d’accroître la diver-
sité de ses axes thématiques qui sont passés de quatre à cinq. En voici le bilan.
Axe 1 – Épistémologie et savoirs
Cet axe de recherche prolonge celui qui, dans le projet quadriennal précédent, était consacré à l’épistémolo-
gie des études africaines, témoignant d’un ancrage durable de cette ligne de questionnements dans le laboratoire.
L’angle retenu a été d’explorer de la façon la plus concrète possible les lieux et pratiques qui permettent l’élabora-
tion des savoirs en Afrique, la question de la construction des savoirs sur l’Afrique étant ainsi replacée dans une
perspective plus large. Une ligne de questionnement transversale est celle des rapports complexes entre oral et écrit
qui caractérisent tant les conditions de la production des savoirs sur l’Afrique que les contextes locaux de leur
élaboration et de leur transmission.
La construction des savoirs africanistes
Sources orales et écrites ne sont plus, depuis longtemps, des domaines réservés respectivement aux anthro-
pologues et aux historiens. Les chassés-croisés sur ces questions sont manifestes dans un ensemble de recherches
récemment conduites au CEMAf qui permettent de reconsidérer les débats classiques et de faire émerger de
nouveaux objets. Un colloque dont le CEMAf a été un des partenaires a ainsi réuni principalement des historiens
pour réfléchir aux évolutions du rapport aux sources orales depuis les travaux classiques de Vansina dans les
années 1950 (Sources orales et histoire africaine : bilan et perspectives. Colloque international, Lomé, Togo, mai 2011).
Les sources écrites et les nouvelles approches qui en sont proposées sont au cœur de travaux sur les textes des
missionnaires, mais aussi sur les manuscrits éthiopiens, mobilisés pour saisir la manière dont les sociétés africaines
écrivaient leur propre histoire.
Contractualisation 2014-2018 - Bilan 2007-2012
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L’écriture de l’histoire éthiopienne a fait l’objet d’un travail collectif approfondi afin de proposer de nou-
velles pistes pour l’historiographie de l’Afrique ancienne. Les recherches sur l’histoire ancienne (IVe-XVIIIe) de la
Corne de l’Afrique n’ont pas seulement pour objet de rassembler des documents à analyser mais aussi de réfléchir
à la manière dont l’histoire a été écrite et réécrite au cours du temps dans cette région de l’Afrique, par qui et pour
qui, dans quel contexte et avec quels documents. De nombreux chercheurs, enseignants-chercheurs et doctorants
du CEMAF ont parcouru les espaces de l’Éthiopie chrétienne comme musulmane à la recherche de matériaux
archéologiques, de documents textuels ou iconographiques et de traditions orales documentant des lieux encore
très peu connus. Dans le prolongement de l’inventaire des bibliothèques et des catalogues de manuscrits éthio-
piens (http://www.menestrel.fr/spip.php?rubrique694), l’étude des collections s’est poursuivie en liens étroits
avec des institutions et des chercheurs basés en Ethiopie.
L’histoire des sciences sociales constitue un autre pôle de recherche au sein duquel le questionnement sur
la place de l’écrit dans l’élaboration des savoirs s’est développé. La journée d’études Choix scripturaux et production
scientifique en sciences humaines et sociales, prolongée par la publication d’un dossier dans la revue L’Homme, a permis
d’explorer la relation à l’écriture de différents chercheurs, notamment des ethnologues, afin d’analyser l’incidence
de cette relation sur leur production scientifique. Parmi les questions traitées ressort notamment celle de l’articu-
lation entre des genres différents (publications dans la presse, ouvrages scientifiques, œuvres littéraires…), ainsi
que les rapports entre écrit et image. Ces travaux qui combinent analyse textuelle, travail d’archives et entretiens
permettent de reconsidérer certains aspects de l’histoire de l’anthropologie, comme par exemple la question de la
place des femmes dans l’histoire de la discipline.
Une autre ligne de réflexion épistémologique porte sur le caractère normatif des structures linguistiques.
Plus qu’en d’autres régions du savoir, celui qui fait profession d’ethnologue ne peut appréhender qu’un objet déjà
pris dans la langue. Que ce soit dans le temps même de l’enquête ou dans celui de la reconstruction d’un objet
théorique à partir d’éléments de l’enquête, le premier souci est de mesurer les effets du contexte de l’énonciation
sur le contenu de l’énoncé. Le « contexte » de l’énoncé (qui inclut aussi bien l’environnement linguistique que
la situation où il est produit) est entièrement à (re)construire, puisque la plupart des référents sont radicalement
étrangers aux référents de la langue de l’observateur. De façon concomitante, ce travail de traduction implique le
repérage minutieux des présupposés métaphysiques que véhiculent les mots de la langue de l’observateur, aux fins
de maintenir possible une pensée théorique qui ne soit pas un plaquage, voir un forçage, des catégories de pensée
occidentale en terre africaine. C’est une réflexion de ce type que plusieurs membres du site d’Ivry ont conduit
depuis 2010 dans le cadre de l’Atelier Divination et rhétorique consacré à l’appareil rhétorique que sollicitent les
techniques divinatoires en Afrique et dans le monde grec.
Archives
La réflexion sur l’épistémologie des sciences humaines, les pratiques d’écritures et la production des docu-
ments a amené plusieurs chercheurs du laboratoire à se lancer dans des projets plus vastes d’analyse et de publica-
tion de corpus d’archives ou de manuscrits.
Dans le cadre du volet « archives » du programme ANR Cornafrique, le site Ethiopian manuscript Archives
(http://www.cntelma.fr/publication/zekra-nagar-ema) a été un lieu de réflexion épistémologique sur le statut des
archives anciennes de l’Éthiopie chrétienne. Hébergé par le centre de Ressources TELMA, mis en place par l’IRHT
(CNRS) et soutenu par le TGE ADONIS, ce site associe la publication électronique de documents manuscrits,
grâce à la création d’un formulaire de saisie pour générer un fichier pré-encodé en TEI/XML, et une réflexion sur
la structuration de l’information. Cette rencontre entre traditions érudites des médiévistes (diplomatique, codico-
logie) et nouvelles technologies (outils d’édition et d’analyse) a été mise en œuvre par la prise en main des outils
logiciels pour l’encodage en XML et la validation scientifique des balises d’encodage en TEI et par l’organisation
en octobre 2009 d’un panel sur la production des textes historiques et archivistiques éthiopiens en octobre 2009
(à la 17th International Conference of Ethiopian Studies, à Addis Abeba) ainsi que par l’organisation du workshop
Zekra Nagar – Ethiopian manuscript Archives (CFEE-Abeba). Parallèlement, la Bibliothèque de recherches africaines
(BRA) du CEMAf a mené une entreprise patrimoniale de collecte, de catalogage et d’analyse des archives (docu-
ments écrits, sonores, iconographiques et audiovisuels) de plusieurs acteurs importants de la recherche africaniste,
des années 1950 aux années 1980 (Fonds Claude Meillassoux, fonds Raymond Mauny, fonds Yves Person, fonds
Claude-Hélène Perrot). Le traitement archivistique classique a été combiné à une réflexion sur les modes de par-
CEMAf - UMR 8171
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tage, de diffusion et de valorisation de ces fonds à des fins de recherche. La BRA s’occupe ainsi de la mise en ligne
des instruments de recherche électroniques (inventaires) sur CALAMES. De plus, au travers de différents projets
de numérisation, elle s’attache à la mise à disposition de parties spécifiques de ces fonds (carnets et notes de ter-
rains, corpus photographiques, traditions orales collectées), notamment à travers l’édition électronique des cahiers
de terrain de l’archéologue Raymond Mauny (http://mauny.hypotheses.org). Ces projets de numérisations ont été
renforcés et financés dans le cadre de la participation au projet du Consortium « Archives des ethnologues » de
l’Infrastructure de recherche Corpus 2011-2013 en collaboration avec les UMR LESC et LAS.
Une autre direction de recherche a concerné la question des modalités de productions des sources de voya-
geurs et de missionnaires, notamment concernant les relations entre l’Europe du Sud et l’Éthiopie à l’Époque
moderne. Il s’agissait d’approcher les productions mêmes, non pas en tant que contenants d’informations, mais
plutôt comme productions sociales, qui peuvent être lues comme des formes d’action à replacer dans un dialogue.
L’action d’écrire, pour informer, pour réagir à une controverse, pour dresser le bilan d’une mission est à inscrire
dans une relation, conflictuelle ou non, qu’il est nécessaire de saisir et de reconstituer. Dès lors, c’est le contexte
social, politique et religieux dans lequel ces acteurs produisent leur documentation qui est au cœur de l’analyse.
Cette recherche s’est accompagnée d’un travail d’édition critique de ces documents.
Lieux, acteurs et pratiques
Outre cette réflexion épistémologique sur les sources et les pratiques telles qu’on peut les observer ou les
reconstituer, les travaux du CEMAf abordent les multiples facettes de la production et de la transmission du
savoir. De telles recherches bénéficient, et alimentent en retour, de nouvelles manières de traiter de la question du
savoir au-delà des terrains africains, comme en témoignent les contributions de plusieurs membres du CEMAf aux
volumes Les lieux de savoir qui, sous la direction de Christian Jacob, constituent une référence dans le domaine.
On retrouve comme axe fort du questionnement sur les savoirs en Afrique les rapports entre oralité et écri-
ture. Ainsi, des recherches de terrain ont fait ressortir que l’oralité en langues africaines est l’une des modalités
de transmission du savoir islamique, au-delà du rapport au texte en arabe (atelier portant sur l’exégèse coranique
dans les langues africaines, dans le cadre de la conférence European Conference on African Studies, Uppsala, Suède,
2011). La tradition orale est soumise à des formes de transcription et de circulations numériques qui émanent
souvent d’acteurs locaux, ce dont traite le colloque L’oralisation des écrits et des images sur les terrains des sciences socia-
les organisé avec le CEMAf à la MSH de Montpellier en novembre 2012. L’intérêt pour les lieux et les acteurs de
l’élaboration des savoirs a été exploré lors du colloque La fabrique des savoirs en Afrique subsaharienne : Acteurs, lieux
et usages dans la longue durée, en mai 2009, la première publication issue de cette rencontre réunissant parmi les
contributeurs 5 membres du laboratoire.
Parallèlement, les pratiques d’écriture ont émergé comme objet d’étude dans des approches croisées entre
historiens et anthropologues (numéro des Annales HSS sur les Cultures écrites en Afrique, 2009).
La question des savoirs locaux est également importante dans différents travaux individuels et collectifs. Elle
a été abordée sous l’angle de la circulation des savoirs, en particulier au sein de l’ANR SYSAV (2006-2010) qui a
porté sur les savoirs scientifiques, technologiques et professionnels, qui sont mobilisés dans le contexte du déve-
loppement. Ces travaux ont souligné les dynamiques de globalisations, mais aussi les processus d’ancrage local qui
sont à l’œuvre dans les sociétés africaines contemporaines.
Axe 2 - Mutations africaines et mondialisations dans la longue durée
Cet axe fédère des chercheurs et des enseignants-chercheurs de différentes disciplines, sensibles à la ques-
tion des rapports du continent avec le reste du monde. Les phénomènes d’intégration réciproque de l’Afrique à
d’autres espaces ne sont pas nouveaux. La colonisation a indéniablement constitué une accélération de la « globa-
lisation », mais l’originalité des divers sujets de recherche de cet axe a consisté à réexaminer le concept de mondia-
lisation dans la longue durée, à la fois pour nuancer la valence actuelle du terme et pour comprendre de quelle(s)
mondialisation(s) l’Afrique a été partie prenante à diverses époques. Sur la période couverte par le bilan, six sous-
axes complémentaires se dégagent, qui mettent en exergue la transdisciplinarité de l’axe dans son ensemble :
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