Repères économiques: La menace de l`endettement au Canada

RBC GESTION MONDIALE D’ACTIFS
Vivement propulsée par l’afflux de crédit, l’exubérance
du marché du logement et l’abondance des ressources,
l’économie canadienne a obtenu des résultats qui en
font l’une des économies les plus résistantes parmi
celles des pays développés. Mais bien qu’il s’agisse
d’une situation fort satisfaisante, il ne faut pas s’y
complaire. Pour investir avec succès, il faut évaluer sans
cesse les risques de baisse. Mondialement, le Canada
est aux prises avec les mêmes menaces que les autres
pays, notamment la crise budgétaire en Europe et la
viabilité de la croissance économique aux États-Unis.
Par chance, la liste de risques propres au Canada est
beaucoup plus courte. En haut de celle-ci se trouve
l’alourdissement de la dette des ménages au pays. Il s’agit
d’un sujet fascinant, car la source même du succès relatif du
Canada pendant l’apogée de la crise du crédit, soit le fait que
le secteur bancaire a continué à prêter et que les ménages
ont continué à acheter, pourrait devenir la cause de son
malheur si le fardeau de la dette des ménages, nouvellement
accru, devait s’avérer trop lourd à porter. Le sujet est
aussi d’actualité : la hausse imminente des taux d’intérêt
mettra à l’épreuve la capacité de soutenir l’endettement.
Endettement critique
L’instinct qui nous pousse à craindre pour la viabilité des
finances des ménages canadiens est compréhensible. Les
Canadiens ont succombé à l’attrait du crédit, séduits par les
faibles taux d’emprunt qui le rendent facilement accessible.
Le crédit des ménages a augmenté de plus d’un tiers depuis
le début de la crise, atteignant une croissance annuelle
moyenne substantielle de 8,1 %. À l’opposé, le revenu
personnel disponible a affiché une hausse de seulement
4,0 % par année. Le crédit ne peut pas indéfiniment
progresser deux fois plus rapidement que le revenu.
La frénésie pour les emprunts a servi à noyer les Canadiens
dans un océan de dettes encore plus grand. Le ratio
d’endettement des ménages au Canada a maintenant
atteint le niveau record de 147 % et continue à augmenter
(figure 1), ce qui place le pays à égalité avec les États-Unis,
La menace de l’endettement au Canada
Eric Lascelles
Économiste en chef
RBC Gestion mondiale d’actifs Inc.
NUMÉRO 7 JUILLET 2011
POINTS SAILLANTS
Le niveau record de la dette des ménages représente un risque majeur pour la reprise
de l’économie canadienne.
À l’heure actuelle, la dette est étonnamment facile à rembourser vu l’extrême faiblesse
des coûts d’emprunt.
La hausse des taux d’intérêt changera la situation, rendant ainsi le prix des maisons
beaucoup plus élevé et réduisant la vigueur des dépenses de consommation et de
logement.
Même si un petit groupe de ménages en subira de lourdes conséquences, il n’y a pas
de risque systémique. La croissance économique sera ralentie, mais non anéantie.
Les marchés canadiens perdront un peu de leur lustre.
REPÈRES ÉCONOMIQUES
Vue d’ensemble pour les investisseurs
Figure 1 : Hausse du ratio d’endettement des ménages au Canada
80
100
120
140
160
180
2001 2003 2005 2007 2009 2011
Ratio d'endettement des
ménages (en %)
É.-U.
Canada
R.-U.
Zone euro (non
désaisonnalisé)*
* Moyenne mobile sur 4 trimestres
Sources : Haver Analytics, RBC GMA
2 | REPÈRES ÉCONOMIQUES
RBC GESTION MONDIALE D’ACTIFS
voire légèrement en avance, ainsi que dans le même
territoire que le Royaume-Uni. De surcroît, le fardeau
de la dette aux États-Unis et au Royaume-Uni diminue,
tandis qu’au Canada, il continue de s’alourdir.
Même si la croissance du crédit à la consommation a
finalement commencé à ralentir, le crédit hypothécaire
a repris sa progression. Les évaluations des propriétés
canadiennes suscitent des inquiétudes. Depuis le creux
enregistré au début de 2009, le prix des propriétés
existantes a affiché une forte hausse de 31 %, soit 12,2 %
par année. Au cours de la dernière décennie, le prix des
propriétés a progressé de 117 %. À titre comparatif, le
prix des propriétés a chuté de 5 % aux États-Unis depuis
le début de 2009 et n’a augmenté que de un sixième au
cours des dix dernières années1. Par conséquent, la crainte
que la future période de hausse des taux d’intérêt soit
néfaste pour les finances des ménages est compréhensible,
surtout dans un contexte où le marché hypothécaire s’est
progressivement tourné vers les produits à taux variable.
La situation est, jusqu’à maintenant, gérable
Quoi qu’il en soit, la dette des ménages a, jusqu’à
maintenant, été remarquablement facile à gérer. Utilisés
comme test de solidité financière des ménages, les
taux de défaillance sont dans la fourchette des normes
historiques, tant pour les prêts hypothécaires que pour
les cartes de crédit. Les défauts de paiement sur les prêts
hypothécaires se chiffrent actuellement à 0,43 %, contre
une moyenne à long terme de 0,42 % et un faible taux
de 0,24 % dans la période précédant la crise. Les défauts
de paiement sur les cartes de crédit se sont stabilisés à
4,33 %, contre une moyenne à long terme de 3,69 % et
3,01 % dans la période précédant la crise. Une certaine
détérioration est évidente, mais elle n’est pas alarmante.
De plus, le ratio du service de la dette au Canada, c’est-
à-dire la portion des revenus d’un ménage consacrée
au paiement des intérêts de la dette du ménage,
n’a rien d’inquiétant : il se situe à 7,6 %, soit encore
sous la norme historique de 8,1 % (figure 2). Il en va
de même pour le taux de faillites personnelles.
Malgré des ratios d’endettement élevés, les ménages
seraient en fait dans une assez bonne situation, comme
1 Lorsqu’ils sont évalués en dollars canadiens, les prix des propriétés au Canada
et aux États-Unis affichent un écart impressionnant de 141 % pour la dernière
décennie.
le laissent fortement croire les éléments qui précèdent.
Mais cette bonne situation ne devrait peut-être pas
trop surprendre. Alors que, traditionnellement, on
compare le Canada avec les États-Unis ou le Royaume-
Uni, d’autres pays, comme les Pays-Bas, le Danemark
et la Norvège, maintiennent des ratios d’endettement
des ménages beaucoup plus élevés. Il semblerait qu’il
n’y ait pas un seul niveau d’endettement qui puisse
être perçu comme le seuil absolu. Le niveau viable est
tout simplement le niveau que les ménages peuvent se
permettre. Il dépend de la stabilité de l’emploi, de l’âge de
la population, du but de l’emprunt et du coût du crédit.
Au cours des dernières années, chacun de ces paramètres
a été favorable pour les ménages canadiens. Le marché
de l’emploi du Canada s’est bien porté par rapport à celui
des autres pays, ce qui a permis à la plupart des ménages
d’effectuer leurs paiements. L’âge moyen a augmenté au
cours des trois dernières décennies, passant de moins de
30 ans à 40 ans, ce qui a amené le ménage moyen
dans la phase d’endettement maximal. Comme
l’accession à la propriété a dépassé la location, les
Canadiens empruntent de manière disproportionnée
afin d’acheter une propriété. Ils peuvent ainsi
accumuler du capital au lieu de payer un loyer.
Mais ce qui importe le plus, c’est que le coût du crédit est
incroyablement peu élevé. Les taux d’intérêt sont à un creux
record, ou s’en rapprochent, ce qui réduit énormément
les coûts de financement. Ce que l’on ignore avant tout au
sujet de la dette des ménages et de la valeur des logements
au cours des trois dernières décennies, c’est que la baisse
à long terme des taux d’intérêt a été le principal moteur
d’une hausse équivalente des taux d’endettement et du prix
Figure 2 : Le ratio du service de la dette des ménages est faible au
Canada
Sources : Statistique Canada, RBC GMA
6
7
8
9
10
11
1990 1992 1994 1996 1998 2000 2002 2004 2006 2008 2010
%
Moyenne historique : 8,1
REPÈRES ÉCONOMIQUES | 3
RBC GESTION MONDIALE D’ACTIFS
des propriétés (figure 3). Bien qu’aujourd’hui le prix moyen
des propriétés soit de 6,5 fois le revenu personnel par
habitant, contre seulement 3,8 fois en 1980, les versements
hypothécaires mensuels sont maintenant plus abordables.
Chaque baisse de un point de pourcentage des taux
d’intérêt permet de supporter une hausse d’environ 10 % du
prix des propriétés. Le coût d’emprunt est vraiment
le facteur déterminant.
Fondamentalement, ce n’est ni dans l’intérêt de
l’emprunteur ni dans celui du prêteur d’effectuer des
opérations qui occasionneraient des difficultés financières
pour l’une ou l’autre des parties. Un tel principe n’est
toutefois certainement pas à toute épreuve, comme en
témoigne la débâcle de l’immobilier aux États-Unis. En
effet, les créances avaient été incluses dans des opérations
de titrisation obscures qui ont permis de refiler des prêts
douteux à des investisseurs sans méfiance. De plus, les
emprunteurs avaient mal évalué le risque lié à la baisse
du prix des propriétés et les modalités de leurs emprunts
hypothécaires à haut risque. Dans un contexte normal,
comme dans le contexte canadien, les prêteurs se limitent
à prêter à ceux qui ont, de manière réaliste, les moyens de
rembourser leurs emprunts. À moins d’une perturbation
économique majeure, les difficultés financières pour
les emprunteurs sont, dans un tel cas, plutôt rares.
L’autre côté de la médaille
Les critiques simplistes du ratio d’endettement des
ménages au Canada ont aussi tendance à négliger un
facteur très important : il y a toujours deux côtés à une
médaille. Bien sûr, les ménages canadiens ont des dettes
évaluées à 1,5 fois leurs revenus disponibles annuels.
Toutefois, ils ont des actifs évalués à 7,5 fois ces revenus. En
d’autres termes, ils ont beaucoup plus d’actifs que de dettes
(figure 4) et cet écart, qui constitue leur valeur nette,
continue à croître.
Répartition de la dette
Jusqu’à maintenant, notre analyse s’est surtout concentrée
sur les moyennes. Cependant, le ménage moyen ne déclare
jamais faillite, n’omet pas de faire les versements sur un
prêt et le soutien principal de la famille ne tombe jamais
au chômage. Ce sont des ménages particuliers qui doivent
affronter de tels problèmes. Dans la présente section, nous
entreprendrons une analyse de données plus fragmentées
pour porter plus d’attention aux groupes à risque.
Figure 4 : La richesse des ménages est toujours élevée au Canada
Sources : Haver Analytics, RBC GMA
4.5
5.0
5.5
6.0
6.5
1990 1995 2000 2005 2010
Actifs/passifs des ménages
Malgré une diminution du ratio des
actifs sur les passifs, les
Canadiens ont toujours 5,1 fois
plus d'actifs que de passifs
Figure 3 : La chute des taux a entraîné une hausse de
l’endettement
80
100
120
140
160
1990 1995 2000 2005 2010
Ratio d'endettement des ménages
(en %)
4
7
10
13
16
Taux d'intérêt sur 5 ans (en %)
Ratio d'endettement des ménages (g.)
Taux d'intérêt sur 5 ans (d.)
Sources : Haver Analytics, RBC GMA
Trente pour cent des ménages canadiens n’ont pas de dette.
Une autre tranche de 35 % a une dette minimale de 50 000 $
ou moins. C’est encourageant. Seul le dernier tiers assume
une lourde dette (figure 5). Dans ce dernier tiers, beaucoup
de ménages ont des dettes d’environ trois, quatre, voire
cinq fois leur revenu annuel. Ces ménages ne sont pas
nécessairement si dépensiers qu’il n’y paraît à première
vue : un ménage qui dispose d’un revenu moyen et qui
achète une maison à un prix moyen se retrouve
instantanément avec un ratio d’endettement avoisinant
350 %, en plus de tout solde impayé de ses prêts d’études,
de ses prêts-auto et de ses cartes de crédit. De nos jours, il
n’est pas difficile pour un ménage d’avoir un ratio
d’endettement de 400 %.
Un ménage affichant un tel ratio d’endettement n’est
pas non plus nécessairement en mauvaise posture,
tant qu’il est relativement jeune, qu’il est relativement
4 | REPÈRES ÉCONOMIQUES
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fortuné, qu’il dispose de revenus en trop, qu’il a des
perspectives d’emploi stable et que son revenu est
susceptible d’augmenter. Par chance, la plupart des
ménages et des prêteurs semblent tenir naturellement
compte de tels conseils. Il se peut que ces caractéristiques
ne soient pas toutes directement respectées. Toutefois,
des données empiriques établissent que ceux qui sont
les plus endettés sont aussi, selon la tendance, ceux qui
disposent d’actifs particulièrement importants, qui sont
plus jeunes que la moyenne et qui ont un revenu plus
élevé que la moyenne. Normalement, les deux derniers
éléments se traduisent respectivement par un potentiel
de hausse du revenu et des perspectives d’emploi stable.
Âge
En tête de peloton, au moins 82 % des ménages canadiens
âgés de 35 à 44 ans sont endettés, et leur dette s’élèverait en
moyenne à 135 000 $ par ménage. Selon d’autres sources,
ce chiffre pourrait être beaucoup plus élevé, ce qui n’est pas
étonnant. Beaucoup de jeunes ménages ont toujours des
prêts d’études, ont financé un mariage, subviennent aux
besoins de leurs enfants et ont acheté une maison et une
voiture. Heureusement, ils se rapprochent des années où
leurs revenus seront les plus élevés et la plupart pourront
réduire leurs dettes de manière importante au cours des
décennies suivantes. Lorsqu’ils atteignent 65 ans, seuls
50 % ont encore des dettes (figure 6) et celles-ci s’élèvent
en moyenne au montant plus modeste de 41 000 $. En
proportion du revenu, le fardeau est encore plus léger.
De plus, les emprunteurs d’un certain âge disposent
plus probablement d’une marge de crédit garantie, ce
qui signifie que des actifs garantissent leurs dettes, et
leur taux d’emprunt est plus bas. Malgré tout, des faits
indiquent que le fardeau s’alourdit. Au cours des cinq
dernières années, la proportion de personnes âgées
libres de dettes a chuté de manière importante et la
moyenne de ces dettes s’est accrue de près de 60 %. Le
coût peu élevé du crédit n’est pas passé inaperçu.
Revenu
La plupart des ménages endettés ont également tendance
à être ceux qui disposent des revenus les plus élevés. Il est
beaucoup moins probable que la moyenne des ménages à
faible revenu ait des dettes que la moyenne des ménages à
revenu élevé, et le montant de ces dettes est généralement
bien moindre. Les preuves à cet égard sont éloquentes.
Elles le sont toutefois considérablement moins lorsqu’il
Figure 6 : Le cycle de vie de la dette
82 %
50 %
0
15
30
45
60
75
90
35 - 44 65+
Â
ge
Ménages ayant une dette au
Canada (en %)
Source : Enquête Canadian Financial Monitor de Ipsos Reid
s’agit de déterminer si les ménages à faible revenu ont
aussi moins de dettes en proportion de leur revenu.
Une étude de l’OCDE qui emploie des microdonnées
de 2005 démontre que le ratio médian d’endettement
des ménages pour les Canadiens dont le revenu se situe
dans le dernier quintile est, remarquablement, dix fois
plus petit que celui des personnes dont le salaire se
situe dans le quintile intermédiaire et, fait étonnant,
dix-huit fois plus petit que celui des Canadiens dont
le salaire est dans le quintile supérieur. C’est tout un
soulagement. Au contraire, des données basées sur un
sondage de 2010 montrent que les ratios d’endettement
des ménages au Canada, du moins pour les ménages qui
ont des dettes, sont plus ou moins proportionnels selon
les fourchettes de revenus. Il n’est pas évident de savoir
quoi penser de ces données contradictoires, même si
l’on tient compte des différences de méthodologies.
Figure 5 : 65 % des Canadiens ont peu ou pas de dettes
35 %
35 %
30 %
24 30 36
Dette
> 50 000 $
Dette
< 50 000 $
Sans
dette
Dette par ménage (en $)
Proportion de Canadiens selon le montant de leurs dettes
Source : Enquête Canadian Financial Monitor de Ipsos Reid
REPÈRES ÉCONOMIQUES | 5
RBC GESTION MONDIALE D’ACTIFS
historique2. Pour un emprunt hypothécaire à taux variable,
nous calculons que le versement mensuel sur un nouvel
emprunt est, en fait, trop bas de 8 %, ce qui revient à dire
que ceux qui obtiennent des emprunts hypothécaires
à taux variable trouvent encore que les valeurs des
propriétés sont assez abordables (quoique beaucoup moins
qu’au printemps 2009, à l’époque où les valeurs étaient
de 38 % moins élevées que la normale). Ces résultats
étonnants expliquent en grande partie l’enthousiasme
soutenu pour l’achat de propriétés, même si les prix ont
augmenté. Les propriétés ne sont pas si chères en ce
moment selon les paramètres importants (figure 7).
Accessibilité à long terme
Bien sûr, les taux d’intérêt ne seront pas toujours
incroyablement bas et le principal changement qui se
profile à l’horizon est la hausse des coûts d’emprunt par
l’intermédiaire de la Banque du Canada. Notre mesure
de l’accessibilité se fonde sur les frais de possession
mensuels et ceux-ci se détérioreront inévitablement une
fois que les taux d’intérêt commenceront à progresser.
Dans l’hypothèse d’un retour à des taux hypothécaires
normaux (la moyenne de 1995 jusqu’à ce jour), nous
calculons que l’accessibilité à long terme sera bien
pire que l’accessibilité à court terme (figure 8).
2 Reste à savoir si nos calculs relatifs à l’accessibilité sont trop optimistes ou trop
pessimistes. Nous utilisons le revenu disponible moyen par personne active, le prix
moyen d’une propriété, un acompte de 25 %, une période d’amortissement de 25
ans et un taux hypothécaire moyen. L’hypothèse relative à l’acompte est peut-être
légèrement généreuse étant donné le comportement des dernières années, mais
celle relative à la période d’amortissement est quelque peu frugale, ce qui finit
par s’annuler. Ces données liées à l’accessibilité sont comparées aux moyennes
enregistrées depuis 1985.
Bien que les ménages bien nantis aient la plus grande part
de dettes, ils ont aussi fort probablement plus d’actifs pour
y faire face, deux revenus pour servir de tampon en cas de
perte d’emploi et des taux d’intérêt moins élevés puisqu’ils
favorisent les dettes garanties et se tiennent loin des cartes
de crédit. Les ménages les plus pauvres sont sans doute
encore ceux qui s’inquiètent le plus, puisqu’ils consacrent
habituellement une plus grande partie de leur salaire aux
coûts relatifs à l’habitation et, par conséquent, ont moins
de marge de manœuvre lorsque les coûts d’emprunt
augmentent. De plus, leur niveau d’endettement
est celui qui a connu la croissance la plus rapide, en
hausse de 47 % au cours des cinq dernières années.
Dans l’ensemble, il est rassurant de savoir que la plupart
des Canadiens semblent tout naturellement limiter leurs
emprunts en fonction de leurs moyens. Aucun groupe
démographique n’est dans une situation manifestement
intenable. Cependant, des indices révèlent que les finances
des ménages commencent à être dans une situation moins
favorable au sein de certains groupes à risque, comme
les personnes âgées et les personnes à faible revenu, ce
qui présente un risque, surtout si les taux augmentent.
L’accessibilité à la propriété en perspective
Le marché du logement a joué un rôle majeur dans la
formation de la dette, puisqu’il constitue le passif des
ménages qui croît le plus rapidement et qui est le
plus important.
Le contexte canadien est truffé de prophéties non
réalisées d’effondrement imminent du marché du
logement. Évidemment, celui-ci n’a toujours pas fait
l’objet d’une correction. Comment a-t-on pu éviter une
correction ? Pour le comprendre, mieux vaut aborder
le concept d’accessibilité à la propriété de la même
manière que les acheteurs. Il ne s’agit pas d’envisager le
prix absolu d’une propriété, mais plutôt de savoir si les
versements mensuels pourront ou non s’insérer dans
le budget d’un ménage. Et, surtout grâce aux faibles
coûts d’emprunts, ils peuvent généralement l’être.
Accessibilité à court terme
Nous estimons que, pour un emprunt hypothécaire à
taux fixe, le versement mensuel moyen sur un nouvel
emprunt n’est pas plus de 5 % plus élevé que la norme
Figure 7 : Écart d’accessibilité à la propriété à court terme au
Canada
-60
-40
-20
0
20
40
60
1985 1987 1990 1992 1995 1997 2000 2002 2005 2007 2010
% d'écart par rapport à la juste valeur
Fixe
Variable
Bonne
accessibilité à la
propriété
Faible accessibilité à
la propriété
Le prêt hypothécaire à taux fixe
est légèrement plus cher
Le prêt hypothécaire
à taux variable est légèrement moins cher
Remarque : Calcul des frais actuels de possession d’une propriété par rapport à la
norme historique.
Sources : ACI, Statistique Canada, RBC GMA
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