Dossier pédagogique - Opéra de Saint

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alphonse
à l’Opéra
Théâtre de
Saint-étienne
les jeudi 26
et vendredi 27
avril 2012
Dossier pédagogique réalisé
par la Compagnie Bande d’Art
et d’Urgence
Contact Marie-Anne Mazza
Chargée de la médiation et de l’action culturelle
04 77 47 87 54
[email protected]
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ALPHONSE
ou les aventures extraordinaires de
Pierre-Paul-René, un enfant doux,
monocorde et qui ne s’étonne jamais de rien
Texte : Wajdi Mouawad // Jeu : Corinne Méric
Mise en scène : Magali Chabroud
« … Il faut dire que dans certaines situations on ne sait pas comment réagir et
quand l’invisible s’ouvre à vous, c’est la panique… »
extrait d’ALPHONSE
« Quand on est petit,
On est bien mal renseigné.
Alors on imagine.
Plus tard,
Imaginer, ça devient plutôt compliqué.
Alors on se renseigne,
Alors on devient grand et y a pas de mal à ça.
C’est dans l’ordre des choses.
Et les choses sont bien faites
Puisqu’elles nous empêchent de revenir en arrière,
Ce qui est très bien.
Car si un homme, par le plus grand des hasards, croisait un jour sur son chemin l’enfant
qu’il avait été et si tous les deux se reconnaissaient comme tel, ils s’écrouleraient alors la
tête première contre le sol, l’homme de désespoir, l’enfant de frayeur.
Prologue Alphonse / Wajdi Mouawad
L’HISTOIRE D’ALPHONSE
Alphonse a disparu, il n’est pas rentré de l’école un soir, et, depuis, tout le monde le
cherche: sa famille s’inquiète, la police enquête, à l’école, on se renseigne. Alphonse, lui,
marche sur un chemin de campagne et fait face à la plus grande expérience de sa jeune
vie : l’invisible. Alors que rien ni personne ne l’avait préparé à une telle rencontre, voilà
que surgissent en lui, à travers les forces de la nuit, des personnages réels et
imaginaires peuplant les coulisses du rêve et de l’amour : Pierre-Paul-René, Judith,
Walter, Victor, la grotte…
Alphonse, c’est l’histoire d’un enfant qui marche sur un chemin de campagne et qui part
à la recherche de pâtissiers disparus.
C’est aussi l’histoire d’un enfant qui rêve qu’il marche sur un chemin de campagne.
Alphonse, c’est un enfant qui s’appelle Alphonse ou Pierre-Paul-René.
Alphonse c’est un homme ou une femme qui retourne sur ses pas.
C’est un voyage invisible, au coeur du réel.
Alphonse, c’est un conte, une enquête policière, un récit, un souvenir, un rêve…
ALPHONSE raconte toutes ces histoires. Ces histoires sont comme des chemins
différents qui se croisent, se séparent ou se confondent. Tous ces chemins
mènent au rêve.
NOTE D’INTENTION
L’origine d’Alphonse
Au tout début, il y a mon émotion de spectatrice lors de la représentation d’Incendies à
Malakoff en 2004 et la découverte de l’écriture de Wajdi Mouawad. À la suite d’une
correspondance avec l’auteur, j’ai eu l’occasion de découvrir la pièce Alphonse et le
projet d’en faire un spectacle, est né.
Une adaptation du texte pour un groupe d’enfants et d’adolescents, m’a permis
d’explorer la pièce à l’occasion d’ateliers et de stages et d’en imaginer une approche
possible à plusieurs.
La nécessité de revenir au monologue original est né de la richesse de cette
expérience, du désir de raconter en portant sur scène mon regard d’adulte sur les traces
de l’enfance.
Alphonse et l’invisible :
Le texte de Wajdi Mouawad est un monologue dans lequel toutes sortes de
personnages se croisent et prennent la parole. Alphonse, en marchant, laisse surgir en
lui ces personnages réels ou imaginaires qui l’entourent. À travers son regard, ils se
mettent à exister pour raconter l’histoire
Dans Alphonse, l’écriture est libre et multiple, elle n’est jamais identifiable
complètement ; dès qu’on semble l’apprivoiser ou la reconnaître, elle s’échappe et nous
entraîne ailleurs, là où on ne l’attend pas : les personnages se bousculent pour prendre
la parole, la narration croise le jeu incarné, l’imaginaire accompagne le réel.
Jouer Alphonse, c’est avancer sur un chemin, pour tenter de retrouver, en marchant, la
trace d’un secret, enfoui quelque part dans l’enfance. À chaque instant de l’écriture,
l’inconnu côtoie le connu, comme une présence, ou comme une empreinte encore
vivante du passé. L’invisible est peut- être ce lieu caché au fond d’une grotte, où l’adulte
pourrait croiser sans peur l’enfant qu’il a été.
Une forme dessinée.
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La lumière joue un rôle essentiel dans ce processus de révélation. À partir de voix dans
le noir, elle fait exister des formes dans la nuit. Elle éclaire le rêve et attire Alphonse vers
l’invisible, elle se devine, et révèle peu à peu les différents lieux traversés.
L’univers sonore, celui du dehors et celui du dedans d’Alphonse, sur le fil du réel et de
l’imaginaire, transforme la parole, se glisse entre les mots, et laisse entendre les voix
oubliées.
Dès la première lecture, je me suis sentie intuitivement proche de cette histoire, un peu
comme une impression soudaine de déjà-vécu qui surprend parfois, à travers une odeur
particulière ou dans un lieu apparemment inconnu. C’est une sensation physique, une
reconnaissance immédiate, la trace d’une mémoire lointaine retrouvée. La parole de
Wajdi Mouawad me traverse et me rassure parce qu’il y a, en elle, une vérité profonde,
à la fois proche et lointaine. Je me dis alors que cette vérité appartient peut-être un peu à
chacun, qu’elle se cache peut-être quelque part, dans un coin oublié de l’enfance, et j’ai
envie d’aller fouiller par là-bas, pour voir…
Corinne Méric
MOTS D’ALPHONSE:
« … Marcher tout droit est un combat. Le combat de ce jour est incroyable !… »
« …Walter, la nuit, un jour je t’y emmènerai ; tu viendras avec moi ; et alors on ira se
perdre, toi et moi…La nuit, tout est tellement différent : il n’y a pas assez de lumière pour
voir où se terminent les arbres. Tout s’accouple avec la nuit : les immeubles, les gens,
les grues mécaniques que l’on devine à l’odeur de leur métal, tous, ils grimpent vers elle
et l’embrassent, la caressent, c’est pour cela que l’amour, Walter, c’est avant tout la nuit.
Oui, car comme elle, tout se perd en nous et nous devenons plus grands, plus beaux,
plus généreux de notre corps… La nuit, tu t’attaches, par peur, qu’aux choses qui sont
autour de toi, et plus la nuit est noire, plus tu peux voir en toi, Walter, parce que tu es
bien la seule chose que tu peux encore voir… »
« … Alphonse ! crut-il entendre au milieu de l’orage. Qui es-tu ?
Je suis Pierre-Paul-René ! Un enfant doux, monocorde et je ne m’étonne jamais de rien.
Je suis venu vivre dans ta tête. Alphonse, désormais tu te lèveras sans crainte au milieu
de la nuit et sans crainte tu traverseras le couloir pour aller boire ton verre d’eau, car je
serai toujours là. Et ce fut tout… »
« … Alphonse marchait toujours sur une route de campagne. Les arbres de chaque côté
de la route lui ouvraient les bras. L’histoire de Pierre-Paul-René en tête, il était tout à son
imagination pour faire sortir son héros des situations les plus saugrenues. Pas évident
d’inventer une histoire comme celle-ci se disait Alphonse… »
« ...Tout a commencé un matin lorsqu'en me levant et en marchant dehors, j'ai bien vu
que tous ceux qui m'entouraient avaient au fond des yeux un terrible désespoir... »
QUELQUES THEMES RENCONTRES:
L’enfance et l’adolescence : Alphonse marche seul sur un
chemin de campagne, il rencontre des personnages réels et
imaginaires qui vont l’aider à grandir et à affronter sa propre vie.
Dans Alphonse, le rêve est au cœur du réel, et l’enfance est
partout. Alphonse, en marchant, laisse derrière lui l’enfant qu’il
était mais l’empreinte est toujours là, comme une force qui l’aide
à grandir. Le dédoublement : Pierre-paul-René accompagne Alphonse sur
son chemin de campagne, un peu comme un ange compagnon
de l’aventure, comme une petite lumière qui scintille quand la nuit
est trop noire ; Pierre-Paul-René est le gardien du rêve, le refuge
d’Alphonse, la petite voix imaginaire qui rassure.
L’invisible : L’invisible est partout dans Alphonse. Il surgit du réel
et entraîne le spectateur dans un voyage imaginaire. Sa
présence est dans l’écriture qui n’est jamais identifiable
complètement ; dès qu’on semble l’apprivoiser ou la reconnaître,
la parole s’échappe et nous entraîne ailleurs, nous obligeant à
avancer en équilibre sur la frontière fragile qui sépare le monde
du rêve de celui du réel.
La transmission : La relation avec le monde de l’enfance tient
une place essentielle dans l’écriture. Dans Alphonse, il y a le rêve
d’une rencontre possible entre l’homme et l’enfant qu’il a été. La
grotte est le lieu de cette rencontre avec l’enfant en nous. Il s’agit
presque toujours d’une tentative de retour. Il y a, dans l’écriture
de Wajdi Mouawad, la présence très forte d’un lien entre les
âges, le besoin de dialogue et d’échange pour se comprendre, et
se reconnaître.
SUGGESTIONS POUR LA CLASSE
Analyse du texte :
La pièce Alphonse se déplie comme une poupée russe que l’on
découvre petit à petit. L’écriture, avec sa construction particulière
en tiroirs, offre de nombreuses pistes de travail pour la classe. En
effet, le récit croise le jeu incarné, les personnages prennent de
la distance et deviennent les narrateurs de l’histoire, le passé et
le présent se confondent, les espaces se rencontrent.
Il peut être intéressant d’essayer, en classe, de repérer ces
différents moments dans l’écriture. Les élèves pourraient raconter
l’histoire en choisissant l’une ou l’autre de ces formes narratives.
Par exemple, ils pourraient raconter l’histoire comme un conteur
le ferait, ou raconter l’histoire du point de vue de l’un des
personnages, ou encore inventer un dialogue.
Ils pourraient également aborder d’autres textes avec des modes
de narration particuliers (conte, théâtre, roman, nouvelle).
Travail d’écriture :
Les élèves pourraient, à travers les différents thèmes abordés
dans la pièce, s’essayer à l’écriture sous la forme de petits
ateliers.
Le thème du dédoublement : Ils pourraient par exemple, écrire
sur le thème du dédoublement et de la petite voix intérieure : les
élèves pourraient citer des exemples d’histoires ou de
personnages qui ont une voix intérieure, qu’elle soit positive ou
négative. On pourrait par exemple leur demander d’écrire soit
leur monologue intime lorsqu’ils sont énervés, soit celui d’un
autre personnage. Cette voix intérieure essaie-t-elle de les
apaiser, de les inciter à la violence, de les encourager au recul et
à l’analyse ?
Le thème de la transmission : l’auteur aborde le thème des
différents passages entre les âges de la vie et notamment de la
transmission intergénérationnelle. Dans Alphonse, l’auteur
privilégie le passage de l’enfance à l’adolescence, une période
de va-et-vient, de changements, de doutes mais aussi de rêves,
de découvertes.
Une question pourrait être posée aux élèves collégiens: A quel
moment sentez-vous que vous êtes encore un enfant ?
Précisément à l’âge des collégiens, les jeunes jouent sur les deux
tableaux (enfance et adolescence) prétextant parfois : « oui,
mais je ne suis encore qu’un enfant ! », se rebellant d’autres fois
« Non, je ne suis plus un enfant ! ».
Ce va-et-vient entre l’enfance et l’adolescence est peut-être
intéressant à explorer à travers l’écriture.
Le thème de l’invisible :
Dans le spectacle, l’histoire se dessine aussi sur scène. Les
contours des différents lieux traversés apparaissent, transforment
l’espace, et laissent une empreinte, comme une sorte de
mémoire pour chacun. C’est un peu comme si une trace de
l’histoire était toujours présente. Les élèves pourraient écrire sur
l’invisible, sur la représentation qu’ils s’en font, et sur les outils
pour l’exprimer.
Une histoire qui se dessine :
On pourrait imaginer aussi, peut-être en collaboration avec le
professeur d’Arts Plastiques, un atelier où les élèves
exprimeraient leur ressenti de l’histoire à travers le dessin, avec
des outils tels que la craie, la peinture… Ils pourraient dessiner
les différents espaces de l’histoire.
On pourrait également leur suggérer d’inventer « leur vision de
l’invisible », à travers le dessin.
WAJDI MOUAWAD
Né au Liban en 1968, Wajdi Mouawad doit, à l’âge de huit ans abandonner sa terre
natale pour cause de guerre civile et commencer un exil qui le conduit d’abord en France
jusqu’en 1983, puis au Québec. C’est là qu’il fait ses études de comédien et obtient en
1991 son diplôme de l’Ecole Nationale de Théâtre de Montréal.
Écrivain, metteur en scène et comédien, il crée une première compagnie Le Théâtre ô
Parleur puis, en 2000, il assure la direction artistique du Théâtre de Quat’sous. Il
s’intéresse à Shakespeare (Macbeth), Cervantès (Don quichotte), Franck Wedekind
(Lulu), Tchekhov (Les trois sœurs)… Il met également en scène ses propres textes :
Littoral, Incendies, Forêts, Rêves et en 2008 Seuls. Il est aussi l’auteur d’un roman :
Visage retrouvé. Depuis 2007, il est directeur artistique de Théâtre Français du Centre
National des Arts d’Ottawa.
La pièce Alphonse, écrite au départ pour la radio, a été crée en 1993 au Québec, dans
une mise en scène de Serge Marois. Le rôle d’Alphonse était joué par Wajdi Mouawad.
SES ŒUVRES PUBLIÉES :
Willy Protagoras enfermé dans les toilettes Leméac (Québec) - Actes Sud-Papiers, 2004
Incendies Leméac - Actes Sud-Papiers, 2003
Rêves Leméac - Actes Sud-Papiers, 2002
Pacamambo Leméac - Actes Sud-Papiers- Heyoka Jeunesse, 2000
Littoral Leméac -Actes Sud-Papiers, 1999
Les mains d’Edwige au moment de la naissance Leméac, 1999
Alphonse Leméac, 1996
Le songe Dramaturges Editeurs, 1996
Visage retrouvé, roman Leméac – Actes Sud-papiers, 2002
Je suis le méchant ! entretiens avec André Brassard Leméac, 2004
Architecture d’un marcheur : entretiens avec Wajdi Mouawad de Jean-François Côté
Leméac, 2005
Un obus dans le cœur Leméac Actes Sud Junior
Seuls Leméac Actes Sud-Papiers, 2008
SES ŒUVRES NON PUBLIÉES :
Lettre d’amour d’un jeune garçon (qui dans d’autres circonstances aurait été poète mais
qui fut poseur de bombes) à sa mère morte depuis peu. 2005
La mort est un cheval 2002
Couteau 1997
John 1997
Journée de noces chez les Cromagnons 1992
Déluge 1985
Pour le cinéma, Wajdi Mouawad a adapté et réalisé Littoral.
En Juillet 2009, il est l’auteur associé du festival d’Avignon
L’EQUIPE D’ALPHONSE
La compagnie Bande d’Art et d’Urgence a été crée en 2000 par Christine Brotons et
Corinne Méric.
Bande d’Art et d’Urgence est née d’un désir de comédiennes de jouer et de porter des
projets artistiques et d’une nécessité d’en assumer entièrement les choix théâtraux. La
compagnie fait appel à des metteurs en scène, à des scénographes et à d’autres artistes
pour collaborer à la création de ses spectacles. La compagnie mène également un
travail d’ateliers et de créations avec des enfants, des adolescents.
Corinne Méric, comédienne
Au théâtre a travaillé comme comédienne avec entre autres : Nino D’introna (Théâtre
Nouvelle Génération), Bernard Rozet, Cédric Marchal, Jean-Paul Wenzel, Christian
Taponard, Patrick Le Mauff, Laurent Vercelletto, Géraldine Bénichou, Antoine-Laurent
Figuière, Michel Dieuaide…
A également mis en scène et joué: L’inondation de Evgueni Zamiatine, Foi Amour
Espérance de Odön von Horvàth, Talking Heads d’Alan Bennett.
En 2006 : adaptation pour dix adolescents et une comédienne de la pièce Alphonse de
Wajdi Mouawad. Mise en scène : Corinne Méric, Jeu : Magali Bonat et dix collégiens de
Pélussin.
Alphonse a été présenté au Théâtre Nouvelle Génération à Lyon (centre Dramatique
National jeune public) le 05 Janvier 09. Le TNG soutient ce projet.
Magali Chabroud, metteur en scène
Elle travaille comme comédienne notamment sous la direction de Ch
ristophe Perton, Franck Berthier, Paul Alliot, Philippe Faure, Françoise Maimone,
Géraldine Bénichou, Hervé Peyrard, Luc Charreyron, Manuel Péreira, Valérie Zipper,…
Depuis 1992, elle conçoit, écrit et met en scène avec Valérie Zipper Enquête de lumière
et Lune à part dans le cadre de la fête des lumières de Lyon, édition 2005 et 2006.`
En 2006, elle crée la compagnie blÖffique théâtre. Sa création REPUBLIQUE LA
LIBRE (en partie brisée), spectacle déambulatoire dans les espaces collectifs des
immeubles autour d'un montage de textes issus de l'art brut et d'autres textes au langage
réinventé. Cette création a vu le jour lors du festival Les Invites de Villeurbanne puis
lors du week-end ça valse des Subsistances de Lyon.
Depuis d’autres spectacles ont été portés par l’équipe du blÖffique théâtre.
Elle continue de collaborer avec d'autres artistes et d'autres compagnies comme Ilotopie
et la fondation SLM.
Stéphanie Mathieu, Scénographe
Après une formation d’architecte à l’École Nationale Supérieure des Arts et Industries de
Strasbourg, elle étudie la scénographie à l’École Nationale Supérieure des Arts et
Techniques du Théâtre, à Paris, puis à Lyon, où elle rencontre Emilie Valantin et Michel
Raskine, avec qui elle collabore depuis 2001. (Barbe-bleue, espoir des femmes /
D.Loher ; Elle est là et C’est beau / N.Sarraute ; Les relations de Claire / D.Loher ; Chien
et l’Atelier / D.Lolher, J.Genet ; Mère et fils / J.Jouanneau ; Périclès / Shakespeare ; Me
zo gwin ha te zo dur / M.Dilasser). Elle collabore entre autres également avec Laurent
Fréchuret (l’Uruguayen et la pyramide / Copi ; Interzone / W.Burroughs ; Calderon /
Pasolini ; Le roi Lear / Shakespeare), Emmanuel Daumas, Jeanne Béziers, Anne Courel,
Philippe Delaigue, et avec Yuval Pick depuis 2006. (Look White Insite ;17 drops)
Anne Dumont, Costumière
Elle débute en 1988 au Théâtre de Bourg-en-Bresse. Elle travaille avec P.Tarrare,
C.Brozzoni, A.Courel, Pli Urgent, Bleu exactement, Ruche et cie, le théâtre d'Ouble, la
Cie du Ness, C.Lesko, le TPA, La Tribu Hérisson, les Oiseaux de Passage, La Cie
Françoise Maimone, Illimitrof, Artphonème.....
Actuellement, elle travaille essentiellement avec le Blöffique Théâtre (Magali Chabroud),
l'amphithéâtre de Pont-de-Claix (M.Belletante), et la cie les Boules au Plafond (Cédric
Marchal). Elle crée et encadre les équipes de réalisation en 2004, 2006 et 2008 pour la
Biennale de la Danse. Elle fait partie de l'équipe d'encadrement des Ateliers Marianne à
Pont-de-Claix (ateliers d'insertion par le costume et le décor)
Eric Dutriévoz, sonorisateur, régisseur général
Formation au Grim où il obtient un diplôme de sonorisateur éclairagiste
Il travaille sur la conception et sur la régie son :
Au théâtre avec Gilles Chavassieux (contemporain), Franck Berthier (classique et
contemporain), François Abou Salem (théâtre Palestinien)
Dans la musique avec le GRAME, le CNSMD (Lyon danse), Les percussions Treffort et
Michele Bernard
Au cirque avec ARCHAOS, la compagnie GOSH, Jérôme Thomas.
Il est également formateur son à l’IGTS…
Il est aussi champion de France 86 en Aviron
LECTURES DIVERSES
"...Je ne crois pas tellement aux trucs bizarres, parce que je ne vois pas ce qu'ils ont de
différents..."
« ... Quand on est môme, pour être quelqu'un, il faut être plusieurs... »
« ... Mais je tiens pas tellement à être heureux, je préfère encore la vie... »
« ...Je peux voir n'importe qui à côté de moi si je veux, King Kong ou Frankenstein et des
troupeaux d'oiseaux roses blessés... » extraits de La Vie devant soi de Romain Gary
« …Une réalité fantôme, comme ces membres fantômes, ces jambes ou ces bras qui ont
été amputés, et dont la présence continue à se faire ressentir… » Joël Pommerat.
« Quelle est la nature de la lumière qui éclaire un rêve dans le sommeil alors qu’on dort
les yeux fermés, et quelle est la lumière que nous pouvons reconstituer au réveil d’un
rêve ? » Claude Régy
« …La marche, telle que je la vis, n’est pas une activité sportive. C’est une méditation.
Au diapason du mouvement et de mon rythme cardiaque. Quand je marche, je suis. Moi
qui ai très peu d’endurance, de souffle, je suis inépuisable dès qu’il s’agit de mettre un
pied devant l’autre. La marche est pour moi le seul remède à l’angoisse, peut-être parce
qu’elle est le lieu du fantasme… »
« …Quand je marche, je ne pense pas. Je fantasme. Je rêve à telle pièce que je vais
écrire, à telle histoire, je refais une mise en scène. Je fantasme sur des choses
glorieuses : je sauve le monde, par exemple, je suis un super-héros. Ou bien je délire sur
des situations apocalyptiques qui me mettent à mon avantage : tout le monde meurt
autour de moi et je dois trouver un sens aux choses avant que l’humanité ne soit
ensevelie ou, inversement, c’est moi qui meurs et on me pleure beaucoup. Des
fantasmes enfantins, vaniteux, mais d’un ludisme incroyable. Marcher en imaginant que
nous sommes plus grands que nous-mêmes… »
« … Il est magnifique de marcher au rythme de son cœur et d’être pris dans ce
fantasme : imaginer que vous combattez le dragon dans un lieu dantesque, non loin de
l’arbre noir où une femme, belle, est attachée et est sur le point d’être dévorée par des
corbeaux. Vous combattez le dragon, mais, en même temps, tout en marchant, vous
tenez compte des feux rouges et des feux verts, sans vous en rendre compte tout à fait
parce que vous êtes tout à votre combat. Tout à coup, une voiture freine brusquement,
en crissant des pneus ! Vous vous arrêtez ! Vous voilà au coin du boulevard SaintLaurent et de la rue Beaubien… Rien… Simplement quelqu’un de pressé… Vous
reprenez la marche, mais vous ne vous souvenez plus de votre rêve ! Ne demeure que
la sensation qu’il vous faisait éprouver… La marche pour moi a ceci d’important qu’elle
se situe continuellement dans le domaine des sensations. Dans la marche, les
fantasmes, auxquels la vie nous arrache, s’ils s’évaporent, si à la limite on ne s’en
souvient plus, ils demeurent inscrits en nous, fossilisés en nous, puisque l’on continue à
porter la sensation qu’ils nous ont fait éprouver… »
Architecture d’un marcheur : Entretien avec Wajdi Mouawad
…Je dirais que je suis beaucoup plus habité par la peur et la crainte de perdre la
passion et la pureté qui m’habitaient lorsque j’étais adolescent. Je me pose surtout la
question de la manière de vivre encore sans elles et quel sens cela peut-il avoir d’exister
sans être enflammé continuellement. N’importe comment, mais être enflammé… »
Wajdi Mouawad
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