sporadiques à la dictature et à la confiscation des libertés fondamentales à cause
des velléités autoritaires de certains chefs d’État et de leur entourage (Caillé,
2006).
Le Printemps arabe comme l’ont appelé (Basbous, 2011),
(Guidère, 2011), et (Filiu, 2011), en comparaison au Printemps des peuple de
1848 ou au printemps de Prague de 1968, ou encore à la chute du Rideau de
fer en 1989, ces mouvements de contestation dans certains pays du Maghreb et
du Proche-Orient comme l’Egypte, la Tunisie, la Libye, la Syrie et Bahreïn, pourrait
marquer le début d’une quatrième vague de démocratisation. Les principales
causes de ces mouvements à forte dimension sociale sont le manque de libertés
individuelles et publiques, le chômage, la misère, le coût élevé de la vie ainsi
qu'un besoin de démocratie qui ne soit pas une simple façade. Le bilan étant pour
le moins mitigé, il est possible de parler de reflux autoritaire dans la plupart des
cas puisque très peu parmi ces États ont pu instaurer des gouvernements
démocratiques, les mouvements de la société civile étant dans la plupart des cas
étouffés dans l’œuf, mais aussi avec quelquefois des révolutions réussies tout au
moins à défaut de l’effectivité des réformes (Piot, 2011). Des vents similaires
soufflent encore sur le continent, au Burkina Faso, au Burundi, en République
démocratique du Congo par exemple, avec des réussites ou des échecs.
La lutte des peuples pour la démocratie va toujours de pair avec la
recherche de plus en plus grande de liberté bien que les reflux autoritaires
guettent le processus. Ce fait illustre le danger qui menace les démocraties
libérales. (Goyard-Fabre, 1998 : 129, 131, 165) parle à ce propos des « vertiges »,
des « dilemmes » ou des « distorsions » de la démocratie. Chez (Aristote, 1941)
par exemple, la démocratie est la forme la plus proche du gouvernement
constitutionnel. Et pourtant, si proches soient-ils, les deux termes ne désignent
pas la même chose. Aristote refuse de faire de la démocratie une sorte de bon
gouvernement, en comparaison avec d'autres constitutions qui seraient pires. La
démocratie, pour lui, loin d’être le meilleur régime politique, est plutôt un régime
dévié. Contre Platon, il refuse de considérer une constitution déviée comme
bonne : « Nous, par contre, nous disons que ces constitutions sont complètement
viciées, et qu'il n'est pas juste de dire que telle oligarchie est meilleure qu'une
autre : elle est moins mauvaise ». (Aristote, 1960-1989 : 1289 b8).
Aujourd’hui encore, la question de la liberté est d'autant plus
fondamentale qu’elle constitue selon (Kä Mana, 1991) l’essentiel de la lutte des
peuples africains, celle-ci étant reconnue comme la condition première de la
réalisation d’une vraie démocratie. Comment expliquer la difficile relation entre la