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MUNDANEUM
Dossier
documentaire
S
E
V
È
ÉL
UN SIÈCLE PLUS TARD,
UN AUTRE REGARD SUR 14-18
TABLE DES MATIÈRES
Le Mundaneum et ses archives.....................................................................................2
Un siècle plus tard, un autre regard sur 14 – 18
Analyse de documents iconographiques .....................................................................4
Contexte historique.......................................................................................4
Chronologie de la Première Guerre Mondiale –
les grandes dates............................................................................4
La Belgique au cœur de la première Guerre Mondiale.........................................7
La Belgique en 14 – 18 / Chronologie succincte...........................23
Fiche d’analyse de documents iconographiques ......................................24
Bibliographie / Webographie . ....................................................................................32
1
LE MUNDANEUM ET SES ARCHIVES
LE MUNDANEUM
L’origine du Mundaneum remonte à la fin du 19ème
siècle.
Au cœur de Bruxelles, il fût créé à l’initiative de Paul
Otlet (1868 – 1944), pionnier des sciences de l’information modernes et d’Henri La Fontaine (1854 – 1943),
Prix Nobel de la paix en 1913.
Le projet visait alors à rassembler et à indexer l’ensemble des connaissances du monde. Le
Mundaneum devint un centre de documentation à caractère universel et fût durant la première moitié du 20ème siècle, le berceau d’institutions internationales humanistes dédiées au
savoir et à la fraternité universelle.
Aujourd’hui, le Mundaneum a pour mission d’inventorier,
de conserver et de valoriser les archives et collections léguées par ses fondateurs : près de 6 kilomètres courant
de documents et les 12 millions de fiches bibliographiques
du Répertoire Bibliographique Universel ! Reconnu en
2013 au Registre « Mémoire du Monde » de l’Unesco, le
Répertoire est aujourd’hui appelé « le Google de papier »
(Le Monde).
2
SES ARCHIVES
Le centre d’archives du Mundaneum conserve quelques 6 kms courants de documents.
Outre les papiers personnels des fondateurs, Paul Otlet et Henri La Fontaine, et les collections de journaux, d’affiches, de cartes postales, de plaques de verres et de petits documents
rassemblés par eux ou leurs successeurs, le Mundaneum
conserve des fonds d’archives relatifs à trois thématiques
principales : le pacifisme, l’anarchisme et le féminisme.
Le Mundaneum possède également d’autres fonds :
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Fonds des Expositions universelles
Fonds des guerres mondiales
Musée International de la Presse
Association Belge de la Presse d’Entreprise
Répertoire Iconographique Universel -RIU
Répertoire Universel de Documentation- RUD
Cartes postales
Plaques de verre
Affiches
Photographies
Bibliothèque collective des Sociétés Savantes
Bibliothèque de l’œuvre Nationale de l’enfance
Le Mundaneum a pour objectifs la sauvegarde et la conservation de ces collections, ainsi que leur valorisation au travers d’expositions, de publications et d’événements tels
que des colloques, conférences.
3
UN SIÈCLE PLUS TARD, UN AUTRE REGARD SUR 14 – 18
ANALYSE DE DOCUMENTS ICONOGRAPHIQUES
CONTEXTE HISTORIQUE
CHRONOLOGIE DE LA PREMIÈRE GUERRE MONDIALE – LES GRANDES DATES
28 juin 1914
Assassinat de l’archiduc François-Ferdinand, héritier du trône d’Autriche-Hongrie.
L’attentat, perpétré à Sarajevo par de jeunes nationalistes serbes, s’inscrit dans le
contexte politique très tendu des Balkans. Les peuples slaves, soutenus par la Russie,
s’opposent à la domination austro-hongroise.
En représailles à ce meurtre, Vienne adresse un ultimatum à la Serbie le 23 juillet et
lui déclare la guerre le 28.
3 août 1914
L’Allemagne déclare la guerre à la France. En quelques jours, le jeu des alliances
plonge presque toute l’Europe dans la guerre. Sur le front Ouest, les armées françaises, belges et britanniques reculent tout l’été face à l’offensive allemande. Sur le
front Est, les troupes russes sont défaites par Hindenburg, mais contiennent les Austro-hongrois en Galicie.
Les forces en présence :
La Triple Alliance est conclue en 1882 entre l’Allemagne, l’Autriche-Hongrie et l’Italie.
Mais en 1914, l’Italie reste finalement neutre et change même de camp en 1915. Deux
pays entrent en guerre aux côtés des Empires Centraux :
• 1914 : Empire Ottoman
• 1915 : Bulgarie
La Triple Entente se construit entre 1893 et 1907 et réunit la France, la Russie et
l’Angleterre. D’autres pays rejoignent au cours du conflit ceux qu’on appelle aussi les
Alliés :
• 1914 : Serbie, Belgique et Japon
• 1915 : Italie
• 1916 : Roumanie et Portugal
• 1917 : Grèce et Etats-Unis
4
6-13 septembre 1914 : la bataille de la Marne
L’armée française arrête les Allemands sur les bords de la Marne, à quelques dizaines
de kilomètres de Paris. L’épisode célèbre des «taxis de la Marne» voit les voituriers
parisiens transporter les poilus jusqu’au champ de bataille.
Ainsi, sur le front Ouest, dès la fin de l’automne, les troupes s’enterrent dans les tranchées. Cette guerre de position durera près de 4 ans.
22 avril 1915
Première utilisation de l’arme chimique dans l’histoire.
Près d’Ypres, les troupes allemandes envoient des nappes de chlore sur les tranchées
françaises, canadiennes et belges. Les soldats, qui ne bénéficient d’aucune protection,
souffrent de brûlures des yeux et des voies respiratoires.
21 février-18 décembre 1916
La bataille de Verdun.
Déclenchée par l’état-major allemand, la bataille de Verdun a pour but de «saigner à
blanc» l’armée française.
15 décembre 1916
Henri Barbusse reçoit le prix Goncourt pour Le Feu.
Engagé volontaire en 1914, puis pacifiste convaincu, Henri Barbusse signe l’un des tout
premiers témoignages de vétérans des tranchées.
2 avril 1917
Entrée en guerre des Etats-Unis.
Washington sort de sa neutralité prudente pour s’engager aux côtés des forces de
l’Entente. La guerre sous-marine entreprise par les Allemands, qui coulent sans distinction tous les convois à destination des îles britanniques, est à l’origine de cette
décision.
Les premières troupes américaines, commandées par le général Pershing, arrivent à
Saint-Nazaire au mois de juin.
17 avril 1917
Premières mutineries collectives dans l’armée française
Lors de la sanglante offensive du Chemin des Dames (Aisne), commandée par le général Nivelle, des unités complètes, soit 30 à 40 000 soldats, refusent de monter en ligne.
Une trentaine de poilus sont fusillés.
5
6-7 novembre 1917 (24 octobre selon l’ancien calendrier russe)
Révolution d’Octobre.
Les bolcheviks prennent le pouvoir à Petrograd (actuelle Saint-Pétersbourg), avec
pour mot d’ordre «Le pain, la paix, la terre». Ils négocient un armistice avec les Empires Centraux le 3 décembre. La France perd son allié oriental et l’Allemagne peut
concentrer ses forces sur le front Ouest.
8 janvier 1918
Les 14 points du président Wilson
Le président américain expose ses buts de guerre. Wilson entend notamment assurer la liberté de navigation sur les mers, garantir la naissance de nouveaux Etats
(Tchécoslovaquie, Pologne…) et créer une Société des Nations (SDN).
Mars-juillet 1918
Dernières offensives allemandes
En Picardie puis en Champagne, les Allemands cherchent à rompre le front avant l’arrivée des troupes américaines. Les armées de l’Entente, et notamment les Britanniques, sont mises à mal. Seule la création d’un commandement unique sous l’autorité de Foch permet de rétablir la situation.
11 novembre 1918
Armistice franco-allemand de Rethondes.
Sur le reculoir depuis l’été, abandonnée par ses alliés et en proie au désordre à l’intérieur de ses frontières, l’Allemagne est contrainte de négocier. La guerre a fait plus de
10 millions de morts au total, dont 1,4 million de Français.
28 juin 1919
Signature du traité de Versailles
Désignée comme seule responsable de la guerre, Berlin perd plus de 10% de son territoire, l’ensemble de ses colonies et s’engage à n’entretenir qu’une armée réduite.
Ces conditions très dures nourriront le ressentiment des nationalistes allemands, au
premier rang desquels Hitler, durant l’entre-deux guerres.
6
LA BELGIQUE AU CŒUR DE LA PREMIÈRE GUERRE MONDIALE
1
Pour la première fois dans son histoire nationale, la Belgique est entraînée dans une guerre
qui lui est imposée et pour laquelle elle est mal préparée.
Pendant la période angoissante qui s’était ouverte le 23 juillet lorsque l’Autriche-Hongrie
avait envoyé un ultimatum à la Serbie, l’opinion publique belge ne s’était que lentement
habituée à l’éventualité d’un conflit mondial. Elle se refusait à croire à la possibilité d’une
grande guerre. Bien sûr, le gouvernement avait pris certaines mesures :
• Le mercredi 29, il avait rappelé 3 classes de milices.
• Le 31, à 7 heures du soir, il avait proclamé la mobilisation générale.
Mais ces mesures n’avaient pour le grand public que la signification d’actes de prudence.
Et puis, le secrétaire d’Etat aux Affaires Etrangères allemand avait proclamé au Reichstag :
« La neutralité de la Belgique est déterminée par des conventions internationales
et l’Allemagne est décidée à respecter ces conventions ».
Cependant, lorsque l’on apprit le 2 août que les Allemands avaient envahi le Grand-Duché
de Luxembourg, l’angoisse devint vive.
• L’ULTIMATUM
Le roi Albert 1er
Source : Histoire de la Belgique en mots et en images, p. 47
Le 2 août 1914, à 19h, Julien Davignon, alors ministre des Affaires Etrangères belge, reçut une note « très confidentielle » :
« Le gouvernement allemand a reçu des nouvelles sûres
d’après lesquelles les forces françaises auraient l’intention de
marcher sur la Meuse par Givet et Namur. Le gouvernement
impérial allemand ne peut s’empêcher de craindre que la.
Belgique, malgré sa meilleure volonté, ne soit pas en mesure
de repousser sans secours une marche en avant française.
C’est un devoir impérieux de conservation de l’Allemagne de
prévenir cette attaque de l’ennemi.
Si la Belgique se comporte d’une façon hostile contre les troupes allemandes et fait particulièrement des difficultés à leur marche en avant, l’Allemagne sera obligée de considérer
la Belgique en ennemie ».
1
Source : www.histoire-des-belges.be
7
Douze heures étaient laissées au gouvernement belge pour fournir une réponse.
A la réception de cet ultimatum, le roi Albert 1er réunit aussitôt un conseil de ministres et de
généraux qui délibéra toute la nuit sur les mesures à prendre pour parer à l’invasion imminente. Le 3 août, à 7h du matin, un refus formel était envoyé au ministre d’Allemagne.
L’Allemagne savait qu’en attaquant la Belgique, elle concentrerait sur elle les sentiments
de réprobation de la plus grande partie de l’humanité. Les Allemands furent néanmoins
extrêmement alarmés lorsqu’ils virent l’entrée en scène immédiate de l’Angleterre, plus
déterminée que jamais à défendre la neutralité belge.
La Belgique pendant
la Première Guerre mondiale
• LE CONFLIT
Jusque dans la nuit du 3 au 4 août, les divisions d’armée avaient surveillé les frontières :
• Une division s’appuyait sur la place .
de Liège,
• L’autre sur Namur.
Source : Ancien manuel scolaire
Le Roi prit personnellement le haut commandement des opérations militaires. Il
avait en tout 117.000 hommes sous ses
ordres. Il leur adressa une proclamation
énergique dans laquelle il rappelait :
• Aux Flamands, la bataille des
Eperons d’or
• Aux Wallons, l’héroïsme des Franchimontois.
Malgré l’élan de patriotisme, force était de constater qu’en 1914, l’armée était en pleine voie
de réorganisation :
• Les unités étaient enchevêtrées
• Les compagnies ne comprenaient que 2 pelotons au lieu de 3
• Il y avait un déficit de plusieurs centaines d’officiers
• Les soldats manquaient de mitrailleuses et d’outils
• Rien de sérieux n’avait jamais été fait pour adapter la garde civique (née en 1830)
au rôle d’armée territoriale.
• Les troupes avaient encore des uniformes incompatibles avec les exigences de
la guerre moderne.
Les circonstances dictaient à l’armée belge un devoir précis : en attendant le secours de la
France et de l’Angleterre, elle devait servir d’avant-garde générale et résister le plus long8
temps possible, tout en évitant une bataille décisive.
• Du 4 au 16 août : la défense de Liège permit de freiner l’avance allemande
• Le 12 août : victoire de Haelen
• Le 18 août : retraite sur Anvers
• Le 20 août : occupation de Bruxelles
• Du 21 au 25 août : défense de Namur
A partir du 20 août de nouveaux devoirs s’imposèrent à l’armée belge. Campée le long de
l’Escaut, du Rupel et de la Nèthe, elle devait :
• Garder libre son éventuelle ligne de retraite vers Ostende
• Retenir l’ennemi et harceler ses voies de communication.
La garde civique
Source : Bruxelles, où est le temps, p. 251
Evacuation d’Anvers
Chronologie de la Belgique de 1830
à nos jours, p. 146
Incapables d’atteindre Paris, les Allemands se mirent en devoir de prendre au moins Anvers.
La place forte leur fournirait beaucoup de vivres, de munitions et de matériel de toute espèce. Successivement, tous les forts furent transformés en monceaux de décombres. Il était
évident que, malgré le renfort de 8.000 fantassins de marine anglais, la chute d’Anvers ne
serait qu’une question de jours.
Le haut commandement décida alors d’évacuer en grand secret :
• 6 ponts de bateaux furent jetés sur l’Escaut
• Jusqu’au 7 octobre 1914, quelque 10.000 hommes partirent chaque nuit vers
le littoral emmenant leurs canons, leurs autos et leur matériel
• Dans l’entre-temps, les troupes de couverture défendaient la ligne de la Nèthe
et celle de l’Escaut
• Lorsque les Allemands pénétrèrent dans Anvers, la cité était déserte, les navires allemands capturés dans le port avaient été mis hors d’usage et les tanks à
pétrole de Hoboken étaient en feu.
Le général allemand von Beseler se montra furieux d’avoir laissé échapper l’armée belge
à son étreinte ; il ne se consolait pas d’avoir sacrifié des milliers d’hommes à la conquête
d’une position évacuée.
9
• LA BATAILLE DE L’YSER
Jusque-là l’armée belge avait rempli un rôle des plus glorieux mais aussi des plus ingrats. Obligée de reculer sans
cesse, livrée presque uniquement à ses propres forces,
elle semblait sur le point de se décourager. C’est alors que
le roi Albert 1er prit la résolution de tenter un suprême
effort sur le sol belge. Le 13 octobre, il établit son armée
sur l’Yser, un petit fleuve côtier. La position était heureusement choisie :
• L’aile gauche, retranchée à Nieuport pouvait compter.
sur le secours de la grosse artillerie de marine.
anglaise.
Bataille de l’Yser
Source : Histoire de la Belgique et de son expansion coloniale, p. 684
• A partir du vieux fort de La Knocke, la ligne quittait l’Yser et suivait l’Yperlée.
canalisée .jusqu’à Boesinghe, où elle rejoignait l’armée française chargée de la défense du.
secteur d’Ypres-Armentières.
• Au centre de la défense se trouvait la petite ville de Dixmude que gardaient.
conjointement les Belges et 6.000 fusiliers marins français.
Désormais, l’armée belge faisait partie de l’immense ligne de défenses retranchées que,
de la mer aux Vosges, les nations occidentales opposaient aux Allemands. Elle y occupait
une zone de 18 à 36 km selon les nécessités du moment. Leur poste couvrait Calais et Dunkerque, objectifs âprement convoités par les troupes allemandes.
La région de l’Yser était toute en prairies, coupée de canaux rectilignes et de hautes digues.
Le pire inconvénient pour les soldats belges résidait dans la nature spongieuse du sol. Ils
ne pouvaient creuser de tranchées à plus d’un mètre de profondeur sans s’enfoncer dans
une eau vaseuse. Ils furent donc contraints de surélever leurs parapets au moyen de sacs
de sable.
Le haut commandement français avait demandé aux Belges de résister 48 heures ; ils tinrent
pendant 15 jours.
Attendant le succès grâce à leur nombre et à la violence de leurs chocs, les Allemands chargeaient après de terribles préparations d’artillerie. Après plusieurs jours de combats, la
situation devint critique au centre de la ligne, les Allemands avaient réussi à passer l’Yser et
à atteindre le remblai du chemin de fer de Dixmude à Nieuport.
10
Les Belges étaient à bout, décimés, sans réserves. Les batteries n’avaient plus qu’une centaine de coups à tirer par pièce et la moitié des canons étaient hors d’usage. Les Allemands
étaient, eux aussi, épuisés.
C’est alors que, le 28 octobre, le roi fit ouvrir les écluses de Nieuport. Cette opération provoqua l’infiltration des eaux et peu à peu la vallée de l’Yser se transforma en un marécage de
boue, puis en un lac immense de 25.000 km2. Les Allemands furent terrifiés par la montée
sournoise des eaux. Abandonnant canons et matériel, ils se retirèrent sur la rive droite de
l’Yser. Le 31 octobre, la sanglante bataille de l’Yser était terminée :
•
•
7 divisions allemandes (soit plus de 100.000 hommes) y avaient été, les unes.
décimées, les autres détruites
Les Belges avaient perdu 16.000 hommes (tués et blessés), c’est-à-dire plus du.
quart de leurs effectifs.
Inondations de l’Yser
Source : La Patrie belge, 1830-1930, p. 128
Pendant 3 mois, l’armée belge a donc opposé à l’agresseur beaucoup plus qu’une résistance
symbolique. Cette attitude créa la surprise, notamment en France où les Belges devinrent
très populaires.
11
• LA BATAILLE D’YPRES
De la fin d’octobre à la première moitié
de novembre, les Allemands, ne comptant plus leurs morts, firent un nouvel
essai de percée vers Calais, dans le
secteur d’Ypres. Cette fois ce furent les
troupes britanniques qui opposèrent
une invincible résistance à l’ennemi.
Les Anglais y perdirent les 2/3 de leurs
effectifs mais les Allemands n’atteignirent jamais Ypres.
Boyaux de cheminement à Dixmude
Source : La Belgique centenaire, p. 296
Cette bataille mit fin à la guerre de mouvements sur le front de l’Ouest. Pendant 3 ans et
demi, les adversaires allaient maintenant se terrer et combattre dans des tranchées.
reliées entre elles par des boyaux de cheminement et protégées par un épais réseau de fil
de fer barbelé.
Une petite parcelle du territoire belge comprenant une cinquantaine de localités entre l’Yser
et la frontière française, échappait à l’occupation allemande. C’est là que l’armée belge allait
continuer à « monter la garde de l’Yser » :
• En arrêtant l’attaque allemande
• En renouvelant sans cesse les centaines de milliers de petits sacs de terre.
(vaderlandertjes) qui renforçaient les parois mouvantes de ses tranchées.
Peu à peu, la situation s’améliorait :
•
•
•
•
•
L’armée parvint à se rééquiper
Les soldats adoptèrent le casque à la place du béret
Les uniformes devinrent plus fonctionnels et furent confectionnés en tissus de.
nuance brun kaki
Établi à Saint-Adresse, près du Havre (lieu où il avait reçu asile après l’évacuation.
d’Anvers), le gouvernement veillait à pourvoir les troupes en grosse artillerie,.
en mitrailleuses et en matériel.
Le Roi demeurait au milieu de ses soldats, tandis que la Reine accomplissait.
des œuvres de charité dans les hôpitaux à l’arrière du front.
12
Les opérations de novembre 1914 à septembre 1918, furent spécialement actives :
•
•
•
. n avril 1915, les Allemands réussirent, grâce à l’emploi de gaz asphyxiants, à.
E
passer le canal de Steenstraete au Nord d’Ypres. Fantassins et artilleurs belges.
aidèrent les Français et les Anglais à reprendre le terrain perdu. Ce fut une rude.
bataille de 8 jours
Pendant l’été 1917, les Belges appuyèrent l’aile gauche des troupes franco-.
britanniques qui essayaient de percer en Flandre
Le 9 avril 1918, les Allemands, arrêtés devant Amiens, déclenchèrent une terrible.
offensive sur la Haute Lys. Ils menaçaient les lignes de communication de l’armée.
belge. Les troupes, sous le commandement du général Jacques et du général.
Michel arrêtèrent 4 divisions allemandes dans la région de Langemark. Ce fut.
la glorieuse bataille de Merckem-Kippe.
Nouveau matériel de guerre
Histoire de la Belgique en mots et en images,
p. 166
La reine visite un hôpital
Chronologie de la Belgique de 1830 à nos
jours, p. 146
Gaz asphyxiants
La Nouvelle Encyclopédie, p. 1513
Le général Jacques
Wikipedia
13
• LA LIBÉRATION DU TERRITOIRE
A la fin de septembre 1918, l’armée belge allait
jouer un rôle actif dans le grand mouvement offensif du général Foch. Le Roi en informa ses
troupes le 27 par une courte et énergique proclamation.
La victoire de la Crête des Flandres
(28 septembre – 4 octobre 1918)
Le Roi avait sous ses ordres, outre l’armée belge,
une partie des armées française et anglaise. Son
but était de chasser les Allemands du littoral par
une percée foudroyante, opérée « en secret, avec
audace et surprise » vers Thourout et Bruges.
Batailles pour la libération du territoire
Source : Histoire de la Belgique et de son
expansion coloniale, p. 698
L’effort à fournir par les Belges était
terrible :
• Ils devaient traverser un ter-.
rain découvert, criblé de mil-.
liers de trous d’obus jointifs.
dus aux pilonnages de 1917-.
1918.
• Chaque cratère était transfor-.
mé en mare.
• Devant le centre du front.
d’attaque se dressait la forêt.
d’Houthulst avec ses abris.
bétonnés, ses rideaux de fils.
Convoi de ravitaillement
Source : La Patrie belge, 1830-1930, p. 121
de fer barbelés et ses nids à mitrailleuses.
• Les Allemands étaient protégés par 6 rangées de tranchées.
L’assaut eut lieu à l’aube sous une pluie torrentielle. Les troupes avancèrent de plus de 6 km
sur un front de 18 km. Le lendemain, l’armée belge conquérait, malgré la présence de renforts
allemands, toute la crête des Flandres, ce qui amena l’évacuation de Dixmude et la retraite des
Allemands jusqu’aux abords de Roulers.
Malheureusement, le temps était épouvantable ; les canons et le charroi ne parvenaient plus à
avancer. La bataille de la Crête des Flandre dut donc être interrompue le 4 octobre pour établir
les communications avec l’arrière. Les troupes étaient d’ailleurs épuisées et avaient subi de
lourdes pertes. Néanmoins, la victoire était superbe. En certains points, l’avance réalisée avait
été de 18 km.
14
La victoire de Thourout-Thielt (14-18 octobre)
Dix jours plus tard, des chaussées construites par le génie, avec des madriers et des moellons, permettaient à la grosse artillerie d’appuyer un nouvel effort décisif. Le succès fut
immédiat sur tout le front ; l’ennemi fuyait, poursuivi par la cavalerie. Cette fois, le front était
percé !
Le 15 octobre, la garde de l’Yser était terminée. Le 16, ce fut la débâcle : les divisions allemandes battaient en retraite de la frontière hollandaise à la Lys, abandonnant toute leur
artillerie et leur matériel. La Flandre Occidentale était libérée !
Bataille de Thourout-Tielt
Chronologie de la Belgique de 1830
à nos jours, p. 156
Après la bataille…
La Patrie belge, 1830-1930, p. 135
La participation de l’armée belge à la campagne de
libération fut très meurtrière :
• 3.500 soldats furent tués, dont 253 officiers
• 31.000 furent blessés
Le lundi 11 novembre, à 11 heures, l’armistice entra
en vigueur.
Le roi-soldat
Encyclopédie Alpha, p. 118
15
Pendant toute la durée de la guerre, Albert 1ers’est efforcé de concilier ses deux fonctions
de chef d’Etat et de commandant en chef de l’armée :
•
•
Il veillait sans cesse à ménager ses troupes en évitant de les faire intervenir dans.
des offensives qui n’avaient aucune chance de succès.
•
Albert 1er était convaincu que la guerre ne pourrait être gagnée par aucun des deux
camps en présence. Dans cette optique, il était favorable à une paix négociée entre
les belligérants tout en étant opposé à une paix séparée entre l’Allemagne et la.
Belgique. Cette tentative de conciliation échoua.
Il tenait à sauvegarder l’indépendance de son armée en refusant de la placer sous.
un commandement interallié. Il se souciait de n’accepter une action concertée avec.
les Anglais et les Français que dans la mesure où elle entrait dans les possibilités.
des forces belges.
• LA BELGIQUE SOUS L’OCCUPATION ALLEMANDE
Dès leur entrée en Belgique, les allemands avaient signalé partout leur
passage par des crimes. Ils avaient
pillé et incendié des bourgs et des
villages, massacré des citoyens
paisibles et fusillé des otages. Ils
avaient pratiqué le système odieux
de la répression collective. Ce système avait été froidement organisé
dans le but de vaincre la résistance
matérielle et morale des Belges.
Cette terreur militaire dura une
quinzaine de jours (de la fin août au
début de septembre 1914) et provoqua une panique dans la population :.
plus d’un million de réfugiés passèrent en France, en Angleterre et
aux Pays-Bas.
Troupes allemandes sur la grand-place de Bruxelles
Source : Bruxelles où est le temps, p. 256
Pour se défendre de leurs actes, les Allemands invoquèrent le devoir de se défendre contre
de prétendus francs-tireurs. Par la suite, le directeur du Bureau politique de Bruxelles pendant l’occupation reconnut qu’il y avait eu une « légende des francs-tireurs ».
16
Dès la fin du mois d’août, une administration allemande est mise en place qui laisse subsister
certaines institutions belges à côté d’organismes
nouveaux entièrement allemands. Le pays occupé passe sous l’autorité d’un gouverneur général. Durant 4 années, la Belgique a subi une
domination étouffante. Toutes les libertés qui
faisaient autrefois son orgueil avaient été supprimées. La censure avait tué la liberté de la presse.
Au point de vue économique, la Belgique fut complètement dépouillée :
L’exode de 1914
Source : La Patrie belge, 1830-1930, p. 143
• Magasins et fabriques furent vidés
• Cuivres, laines, bétail, chevaux furent réquisitionnés
•
À partir de 1917, une centrale de démontage fit transporter en Allemagne ou.
détruire systématiquement les machines et les usines du pays de Liège et de.
Charleroi. La sidérurgie spécialement fut ruinée selon les règles d’une méthode.
implacable. Le but de l’ennemi était de miner, dans l’éventualité d’une « paix blanche »,.
sans vainqueurs ni vaincus, une puissance économique qui pouvait redevenir une.
concurrente.
• Chaque mois, les provinces devaient payer d’énormes contributions, prétendument.
pour l’entretien des troupes d’occupation.
La question du ravitaillement de la population devint rapidement préoccupante. Il ne faisait
aucun doute que la population aurait été décimée par la famine si des mesures énergiques
n’avaient été prises pour lui venir en aide :
• Ernest Solvay et Emile Francqui organisèrent un « Comité National de Secours et.
d’Alimentation »
•
Grâce au concours direct des Etats-Unis et au dévouement de leur ministre à.
Bruxelles, Brand-Whitlock, une « Commission for relief » américaine (= commission.
d’assistance et d’aide) acheta du blé, des denrées alimentaires, et les importa dans.
les régions occupées. Le Comité National s’employa à la répartition et à la.
distribution de ces secours.
17
Ernest Solvay
Wikipedia
Emile Francqui
Histoire de la Belgique en
mots et en images, p. 166
Brand Whitlock
A partir de 1917, la Commission for relief américaine fut, par suite de la participation des EtatsUnis à la guerre, remplacée par un Comité hispano-néerlandais.
Le travail forcé et les déportations
Pendant le cruel hiver 1916-1917, les allemands
déportèrent les ouvriers belges sous prétexte de
réagir contre le chômage.
•
•
•
Distribution de soupe
Bruxelles, où est le temps, p. 364
120.000 personnes, dont beaucoup de femmes, furent enrôlées de force dans les.
« Zivil Arbeiter Bataillonnen »
60.000 ouvriers prirent le chemin de l’Allemagne
Les autres durent travailler dans les « étapes » (territoires militaires situés à une.
certaine distance à l’arrière du front des opérations) et.
même immédiatement derrière le front.
La « Flamenpolitik »
Depuis la fin de l’année 1914, l’Allemagne cherche à exploiter les
divergences entre Flamands et Wallons pour obtenir en Flandre
un point d’appui à sa politique. Heureusement, le Mouvement Flamand est divisé et la majorité n’est pas prête à collaborer avec
l’occupant. C’est ainsi qu’on trouve en Flandre :
18
Henri Pirenne
Source : Wikipedia
• Des « passivistes », qui sont les plus nombreux. Ils estiment qu’il faut régler le.
problème flamand entre Belges à la fin de la guerre.
•
Un courant de « frontistes ». Il se développe dans l’armée autour d’intellectuels et.
de prêtres engagés volontaires. Ils trouvent des adeptes dans une armée où les.
Flamands constituent les 2/3 de l’infanterie et où le français reste la langue de.
commandement. Mais le but de ce mouvement vise surtout à se faire entendre par le.
Roi et le gouvernement afin d’obtenir la flamandisation de la vie publique et une.
autonomie administrative.
•
Des « activistes » de la Belgique occupée sont les seuls à miser sur une victoire.
allemande. Ils pensent qu’il faut profiter des circonstances pour obtenir satisfaction
à leurs revendications. Ils sont une minorité et comprennent surtout des.
intellectuels désapprouvés par la masse de l’opinion flamande.
En octobre 1916, l’Allemagne exploite le contentieux linguistique en ouvrant l’université flamande de Gand (jusque là francophone). Des professeurs qui refusent de faire le jeu des
Allemands sont déportés. Ce fut également le cas du recteur, l’historien Henri Pirenne.
En février 1917, les activistes, placés sous la protection de la police allemande, créent un
Conseil de Flandre qui doit jouer un rôle consultatif. Un mois plus tard, le gouverneur général proclame la séparation administrative de la Flandre et de la Wallonie avec respectivement Bruxelles et Namur comme capitale. A cette occasion, la frontière linguistique devient
une frontière politique. Les ministères belges sont dédoublés :
• A Bruxelles, les postes sont occupés par des activistes.
• A Namur, l’administration est à créer de toutes pièces, surtout avec du personnel.
allemand car les Wallons n’acceptent aucun poste à responsabilité.
Au cours de l’année 1918, le Conseil de Flandre est associé à l’autorité allemande ; il tient
sa dernière réunion le 25 octobre. A la fin de la guerre, beaucoup d’activistes prennent le
chemin de l’exil en Allemagne.
19
• LA PAIX
Lorsque les hostilités eurent pris fin, le Roi rentra
successivement dans ses « bonnes villes » où il
fut accueilli par des démonstrations de joie :
Rentrée des souverains à Bruxelles
• Le 11 novembre, il était à Gand
Source : Histoire illustrée de la Belgique, p. 173
• Le 19 à Anvers
• Le 22 novembre eut lieu la rentrée triomphale des souverains à Bruxelles.
Dans son discours du trône, le Roi exposa aux représentants du peuple la tâche accomplie
en 4 ans par lui et par ses hommes. Il prêcha ensuite l’union et promit la réalisation :
• De réformes politiques (suffrage universel pur et simple)
• De réformes économiques (alliance loyale du capital et du travail, liberté syndicale)
• De réformes linguistiques (égalité des langues, université flamande).
Le traité de Versailles et ses corollaires
La Belgique avait pris part à la Grande Guerre dans le but de défendre son indépendance et
son intégrité territoriale. Lors des longues conférences de paix tenues à Paris, elle figura
parmi les « Puissances à intérêts limités ». Pour défendre ses droits, elle avait délégué à
Paris :
• Paul Hymans
• Emile Vandervelde
• Jules Van den Heuvel.
Paul Hymans
La Belgique, histoire et
culture, p. 182
Emile Vandervelde
Un passé pour 10 millions
de Belges
20
Jules Van Den Heuvel
Wikipedia
Les cantons de l’Est
Source : Histoire de la Belgique
en mots et en images, p. 166
Au point de vue territorial
•
La Belgique incorporait à son territoire le.
district neutre de Moresnet ainsi que les.
cercles d’Eupen et de Malmedy, annexés.
par la Prusse en 1815. Une possibilité de.
protestation avait été laissée aux.
habitants mais à l’expiration du délai,.
seuls quelques fonctionnaires d’origin.
prussienne s’étaient manifestés.
•
La France déclarait qu’elle se désintéressait.
du Grand-Duché de Luxembourg. Le 25.
juillet 1921, un accord économique
unissait le Luxembourg à la Belgique pour une période de 50 ans. Il comportait la.
suppression de l’ancienne frontière douanière ainsi que des stipulations d’ordre.
monétaire, consulaire, ferroviaire, industriel et intellectuel.
•
Les traités de 1831 et 1839, qui maintenaient la Belgique dans « les lisières d’une.
neutralité fallacieuse, entravant sa marche sans garantir la sécurité », furent.
abolis. La Belgique pouvait désormais choisir ses alliés et orienter sa politique.
comme bon lui semblait.
• Des négociations devaient être engagées avec les Pays-Bas, au sein d’une.
commission où figuraient aussi des délégués français et anglais, afin de réaliser.
les desiderata belges en ce qui concerne l’Escaut et la Meuse.
• Dans l’Est africain, la S.D.N. conféra en 1924 à la Belgique, placée au rang des.
grandes Puissances alliées, un mandat de gestion coloniale pour le Ruanda et.
l’Urundi peuplés de 3.500.000 habitants et très riches en bétail.
Au point de vue économique
• Les Puissances nous donnaient quittance de notre dette de guerre de 6 milliards.
• La Belgique devait être indemnisée dans l’espace de 30 ans. En attendant, elle.
obtenait, un droit de priorité pour le versement d’une indemnité de 2,5 milliards en.
or, payables avant le 1er mai 1921.
• L’Allemagne devait rendre à la Belgique le matériel et le cheptel volés ou détruits..
Elle devait lui fournir du charbon, des colorants, des produits chimiques. Certaines.
œuvres d’art nous ont été restituées par l’Allemagne et par l’Autriche.
21
Au point de vue moral
L’empereur Guillaume II, son fils aîné, le Kronprinz, et les Allemands considérés comme
coupables de crimes contre l’humanité devaient être mis en jugement :
• Les Pays-Bas refusèrent de livrer Guillaume II.
• Par ailleurs, la plupart des puissances abandonnèrent leur attitude première.
concernant cette clause.
Le Kaiser Guillaume II
Le Kronprinz
22
23
2 août 1914
Les Allemands
envahissent le
Grand-Duché de
Luxembourg.
L’angoisse commence à monter
en Belgique
23 juillet 1914
L’Autriche-Hongrie
envoi un ultimatum à
la Serbie
La Belgique ne croit
pas en une Grande
Guerre Mondiale mais
le gouvernement
belge prend quelques
mesures, il proclame
une mobilisation .
énérale le 31 juillet.
28 juin 1914
Assassinat
de l’Archiduc François
Ferdinand
à Sarajevo,
héritier du tône
des Habsbourg
(Autriche)
3 août 1914 à 7h du
matin
Le gouvernement
belge refuse que les
troupes allemandes
passent sur leurs
terres afin d’attaquer la France.
Mais l’Allemagne
attaque !
13 octobre 1914
La Bataille de l’Yser
Albert 1er prend alors .
la résolution de tenter un suprême effort sur le
sol belge : il établit son
armée sur l’Yser. Celle-ci
fait maintenant partie de l’immense ligne de
défense que les nations
occidentales opposent
aux Allemands
04 août 1914
Le Roi prend le haut commandement des .
opérations militaires avec 117.000 hommes .
sous ses ordres !
Mais l’armée belge n’est pas prête à combattre : .
l’armée n’était pas organisée ; il manquait
d’’hommes ; il manquait d’armes.
Mais l’armée belge enchaîne les batailles : .
iège, Haelen, Anvers, Namur, ... et réussit à
résister et à repousser pour qq temps les troupes
allemandes. Ne pouvant atteindre Paris, les allemands se tournent vers Anvers. Le Haut commandement belge décide alors d’évacuer la ville
en secret, laissant les allemands furieux d’avoir
laissé échapper l’armée belge
LA BELGIQUE EN 14 – 18 / CHRONOLOGIE SUCCINCTE
28 octobre 1914
Les armées belges
et allemandes sont
épuisées et décimées
mais les allemands ont
réussi à passer l’Yser !
Albert 1er décide alors
d’ouvrir les écluses de
Nieuport et la vallée
de l’Yser se transforme
en lac de 25.000 km².
Les Allemands terrifiés se replient. Le 31
octobre, la bataille se
termine.
Fin Septembre
1918
La libération du
territoire coordonnée par le général
français Foch :
- la victoire de la
crête des Flandres
28/09 - 04/10 1918
- la victoire de
Thourout - Thielt
( 14 - 18 octobre)
Novembre 1914 à septembre 1918
Les adversaires se terrent et combattent dans les tranchées
La situation s’améliore peu à peu :
- L’armée parvient à se rééquiper
- les soldats portent à présent des
casques et plus des bérets
- l’armement s’améliore
- ...
Les armées belges, françaises et
anglaises repoussent les allemands
à chaque tentative de conquête de
territoire.
De fin octobre à la
première moitié de
novembre 1914
La Bataille d’Ypres
Les allemands
tentent à nouveau
une percée vers
Calais via Ypres
Les anglais leur
opposent une
farouche résistance
et les allemands
n’atteindront .
jamais Ypres !
FICHE D’ANALYSE DE DOCUMENTS ICONOGRAPHIQUES
POURQUOI ANALYSER L’IMAGE ?
[…] Les images ont accompagné toutes les grandes mutations politiques du XXe siècle. Informatives ou propagandistes, elles ont animé les débats et enrichi la vie démocratique ;
elles ont aussi nourri les passions et porté les idéologies ; elles ont puissamment alimenté
les représentations collectives […]
[…] Plusieurs historiens ont montré dans les années 1990 l’intérêt des corpus intégrant des
sources iconographiques afin d’approcher les structures profondes des sociétés […]
Source : www.decryptimages.net/
La Guerre vue par ceux qui l’ont vécue
La Première guerre mondiale a été une guerre des images. Les Etats ont organisé la propagande par l’image pour mobiliser l’opinion, encourager les souscriptions, influencer les pays
neutres ou démoraliser l’ennemi. Ils ont publié des affiches, créé des services de l’armée
pour la photographie et le cinéma et ont contrôlé la presse pour donner à voir une certaine
image de la guerre. Pour autant, civils et combattants ont aussi peint, dessiné ou fait des
photographies pour leurs proches, leurs camarades ou pour eux-mêmes. La découverte
de ce riche corpus de documents iconographiques permet aux élèves de s’interroger sur la
vision de la guerre qu’en avaient les contemporains. elle permet de réfléchir à la façon dont
les arts graphiques et visuels ont façonné la représentation de la « Grande guerre » jusqu’à
aujourd’hui.
24
POURQUOI ANALYSER L’IMAGE ?
1. La nature du support
Quel est le type de support ? . ............................................................................................
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Lieu de production ? ...........................................................................................................
.............................................................................................................................................
Epoque / date de production ? ...........................................................................................
.............................................................................................................................................
2. Le commanditaire
Par qui le visuel a-t-il été réalisé ? ....................................................................................
.............................................................................................................................................
3. Le destinataire
A qui s’adresse ce visuel ? . ................................................................................................
.............................................................................................................................................
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4. Description de l’image
4.1 La structure de l’image
4.1.1. Les lignes de forces (les lignes à partir desquelles se construit l’image, sur
lesquelles s’appuie la structure de l’image)
o Verticales o Les courbes
o Horizontales o Perpendiculaires
o Diagonales
o Autres
4.1.2. Le point de fuite (le point de rencontre des lignes de fuite qui permettent
la mise en place de la perspective)
o Au centre
o Décalé à droite
o Décalé à gauche
o Extérieur au tableau
26
o Autres
4.1.3. Le principe de composition
Selon :
o des droites perpendiculaires o hélicoïdale ou en spirale
o une organisation circulaire
o pyramidale
o en ellipse
Reposant sur :
o le jeu des regards o symétrie
o parallélisme
o effet de contraste
La composition est-elle faite d’un seul bloc, ou peut-on voir plusieurs catégories ?
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Comment chaque catégorie est distinguée (changement de couleurs, lignes droites,
photographie…) ?.................................................................................................................
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Que voyez-vous au premier plan, au second, à l’arrière plan ?.........................................
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.............................................................................................................................................
.............................................................................................................................................
Y-a-t-il une mise en comparaison ?...................................................................................
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4.1.4. Cadré ou décadré
Le sujet est dit cadré s’il est au centre
Il est dit décadré s’il est décentré à
du tableau.
droite ou à gauche par rapport à la ligne
médiane.
4.1.5. La mise en œuvre
Les couleurs
o Chaudes ou froides
o Contrastées ou non
o Effet éventuel de camaïeu, de dégradé
o Multiples ou non
o Complémentaires ou non
La lumière
o Diffuse, diffractée ou sous forme de point lumineux
o Vive, éclatante, irradiante ou ténue, tamisée
o Froide ou chaude
Le mouvement (analyser ce qui donne l’impression de mouvement)
o Position du corps
o Traitement des cheveux, des vêtements, des éléments naturels
o Traits de pinceaux, de crayons, …
o Effet de contraste
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4.1.6. Le contenu narratif
Qui ? Peut-on identifier les personnages ? A quels attributs ?
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Quand et où ? Eléments référentiels renvoyant à un lieu et une époque donnés
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Voyez-vous des symboles ?
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29
Le slogan
Quel est le message écrit ?
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Y-a-t-il d’autres mots ?
Sont-ils mis en valeur ou cachés ? comment sont-ils écrits ?
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Le contexte
Quel est le contexte historique ?
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A quelle occasion le visuel a-t-il été réalisé ? (élections, célébration, manifestation
sportive, …)
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30
L’interprétation
Quel est le message ?
Est-il péjoratif ou mélioratif ?
Cherche-t-il à promouvoir une idée, un point de vue ou à dénoncer quelqu’un,
une organisation ?
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Par quels moyens le visuel fait-il passer son message ? par la crainte ? l’appel à la
supériorité ? l’effet « mouton » , la falsification de faits, la désapprobation d’une idée,
des mots vertueux, la simplification, l’exagération, le stéréotype, l’humour…
.............................................................................................................................................
.............................................................................................................................................
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BIBLIOGRAPHIE
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John KEEGAN, La Première Guerre mondiale, Perrin, Paris, 2003 (1998).
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WEBOGRAPHIE
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www.guerre14.com
www.premiere-guerre-mondiale-1914-1918.com
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