Official response of the InterLOQT- Fédération Nationale des Centres de Lutte Contre le Cancer
(GGC FNCLCC)
Public consultation on the revision of Directive 98/79/EC of the European Parliament and of
the Council of 27 October 1998 on in vitro diagnostic medical devices
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Madame, Monsieur,
La Commission Européenne a publié récemment un document officiel en vue d’une
consultation publique sur la révision de la directive ayant traits aux dispositifs médicaux de diagnostic
in vitro (CE-IVD). L’objectif est d’encadrer et de réguler ce secteur d’activité en particulier en termes
de sécurité et d'efficacité et de créer un marché unique en Europe. Il s’agit d’un travail important et
nous devons remercier la Commission de nous laisser la possibilité de faire valoir notre position.
Au niveau Européen, l’EuroGentest, l’European Society of Human Genetics (ESHG) et
l’European Union for Medical Specialists (EUMS) ont répondu à cette consultation et nous soutenons
pleinement leur point de vue en particulier concernant les tests génétiques (questions 10 et 11).
En France, s’est constitué pour la génétique du cancer l’InterLOQT (Intergroupe Laboratoire,
Organisation, Qualité, Technologie) sous l’égide de la FNCLCC (Fédération Nationale des Centres de
Lutte Contre le Cancer) dont l’objet est l’accompagnement des laboratoires d’oncogénétique dans leur
démarche qualité. Nous représentons 25 laboratoires d’oncogénétique des établissements de santé
publics et privés participant au service public (plus de 165 personnes) répartis sur toute la France en
charge des analyses de prédisposition au cancer allant des gènes de prédisposition au cancer du sein
(BRCA1/BRCA2 – plus de 4500 analyses par an) à des maladies plus rares comme l’anémie de
Fanconi. En 2008 (Rapport Activité de l’Institut National du Cancer - INCa), ont été réalisées plus de
18 503 analyses complètes de gènes (recherche de mutations ponctuelles).
Aussi, nous voudrions insister sur certains éléments qui nous semblent essentiels :
- Préservation de l’équité de prise en charge des patients : Il existe un risque de ne voir apparaître
sur le marché que les dispositifs médicaux marqués CE-IVD en liens avec des pathologies fréquentes
car seules viables économiquement.
- Maintien de la diffusion de l’innovation médicale : Si l’on impose le marquage CEIVD comme
modalité unique, il existe un réel danger de limitation de la diffusion de l’innovation médicale, avec un
frein entre la recherche cognitive et son transfert en pratique clinique hors commercialisation, en
particulier pour les pathologies rares. En France, pour les cancers du sein et de l’ovaire nous sommes
passés de 2791 analyses en 2003 à 7624 analyses en 2008 pour les gènes BRCA1/2 (+ 173%). Cette
croissance a été réalisée uniquement par le développement propre des laboratoires et elle est retrouvée
de manière identique pour les autres pathologies comme le cancer du côlon dans le syndrome Lynch.
- Liberté de prescription : il est indispensable que les trousses diagnostiques qui seront mises sur le
marché n’imposent pas la réalisation d’analyses non voulues par le prescripteur et les patients, par le
biais d’examens regroupés dans un même dispositif et réalisés simultanément.
- Maîtrise des coûts imposés à la société et maintien de la flexibilité du système : Dès 2002, nous
avons alerté dans une publication que l’imposition monopolistique d’une méthode comme le
séquençage direct n’était pas l’approche la plus coût efficace. A titre d’exemple, actuellement, le test
kit K-Ras Stripassay (CE-IVD) est vendu (société Amplitech) 95€ TTC alors qu’une PCR ne dépasse
pas 1€ TTC.
- Maintien de la qualité par d’autres voies que le label CE-IVD : L’utilisation de dispositifs ayant
le marquage CE-IVD, n’est pas l’unique voie pour garantir la qualité d’un examen. La France a
légiféré sur le sujet dans le cadre de la Loi HPST (art.69) en imposant l’accréditation obligatoire pour
tous les laboratoires de biologie médicale. La norme internationale ISO 15189 : 2007 impose dans son
chapitre 5 (en particulier 5.5. et 5.6) d’utiliser uniquement des méthodes et des procédures analytiques
évaluées et validées et de procéder à des contrôles de qualité des procédures analytiques. Ce point
correspond aux questions 7 et 8, où nous souhaitons le maintien de l’exemption de marquage CE-IVD
dans des cas particuliers avec une amélioration de la définition des concepts (items 1 et 4).