Céline ESCOUBET n° étudiant : 20604111, DCEM4, rapport de stage Pérou Juillet 2012
SYSTEME DE SANTE PERUVIEN
I/ ORGANISATION DU SYSTEME DE SANTE PERUVIEN
Au Pérou l’État a segmenté son système de santé en différents sous-systèmes en
fonction du niveau de revenu, du type d’emploi occupé et de son lien ou non avec un syndicat
reconnu, et du lieu de résidence. Ainsi, environ 2 % de la population bénéficiant d’une assurance
médicale privée a accès aux meilleurs hôpitaux et cliniques – privés. Environ 20 % de la
population, essentiellement urbaine, est couverte par une assurance médicale en vertu de son
affiliation syndicale principalement dans la fonction publique et quelques grandes entreprises.
Celle-ci donne droit à recevoir des soins dans des établissements désignés, faisant partie d’un
système quasi public auparavant géré par le ministère du Travail et maintenant en partie
privatisé. Mais le reste de la population, l’immense majorité, dépend des différentes politiques
mises en place dans un véritable système public de santé de deuxième classe tant en termes de
qualité que d’accessibilité – les hôpitaux et les cliniques spécialisées étant, de plus, beaucoup
moins nombreux à l’extérieur de grandes zones urbaines.
L’État péruvien doit faire face aux besoins d’une population dont une très forte
proportion (environ 50 %) est exclue du marché formel de l’emploi et qui, en conséquence, ne paie
pas d’impôts. L’élite économique du pays est quant à elle habituée de recevoir des soins de santé
complètement privés et les classes moyenne et ouvrière syndiquée sont peu nombreuses et
relativement bien servies par un système de santé distinct de celui qui dessert la majorité.
Le régime actuel dénommé Assurance santé intégrale (
Seguro Integral de Salud
) prévoit
une liste précise des types de soins couverts par l’État en fonction des priorités en santé
publique. La planification familiale, les soins en périnatalité et les soins aux enfants en bas âge
font partie de ces priorités. Cette politique de santé, qui vise à élargir plus que jamais
l’accessibilité aux soins, s’adresse à une partie de la population en fonction de critères sélectifs.
Le fait de résider dans une zone où il est reconnu que plus de 65 % de la population vit en
situation de pauvreté ou d’extrême pauvreté donne un accès universel à cette assurance santé.
Ailleurs au pays, l’État détermine le montant à payer pour chaque soin en fonction de la capacité
de payer de chacun, l’assurance publique ne couvrant qu’une partie des coûts.
II/ COUT et Performance du système de santé : les données OMS
En plus des conséquences négatives de la forte segmentation du système de santé et du
manque de fonds publics toujours important – le Pérou investit beaucoup moins
per capita
dans la
santé que la Bolivie, qui a pourtant un PNB par habitant bien inférieur –, l’introduction de
l’Assurance santé intégrale crée certaines pratiques de discrimination dans l’accès aux soins de
santé. Le fait d’être un bénéficiaire de l’Assurance, par exemple, influence la qualité des soins
reçus car les centres médicaux sont alors confrontés à une tarification fixée beaucoup moindre
que les tarifs imposés à ceux qui n’en sont pas bénéficiaires. De plus, les délais, souvent indus, de
remboursement des frais encourus pour des services donnés aux bénéficiaires entraînent de
graves problèmes de gestion pour les établissements de santé, qui à leur tour se répercutent
indirectement sur les bénéficiaires.
Comme le rappelait un rapport d’enquête d’Amnistie internationale paru en juillet 2006,
une femme meurt en couche ou des suites d’un accouchement toutes les huit heures. Au «
palmarès » du taux de mortalité maternelle dans le continent américain, le pays se classe au 4e
rang après Haïti, le Guatemala et la Bolivie, les trois pays les plus pauvres d’Amérique latine. En