Isabelle Cabot
Cégep Saint-Jean-sur-Richelieu
RAPPORT DE RECHERCHE
DYSLEXIE ET TDA/H NON DIAGNOSTIQUÉS,
ET AUTRES TYPES DE RISQUES :
mieux connaître les collégiens
ayant des dicultés
à réussir en français
Résumé de l’étude
L’objectif principal de cette étude était d’explorer la prévalence de quatre facteurs de risque chez les étudiants
inscrits au cours Renforcement en français : les dicultés avec la lecture et/ou l’écriture, les dicultés attentionnelles,
l’indécision vocationnelle et la migration intraprovinciale. En complément, on cherchait à connaître les liens
potentiels entre la présence de ces facteurs de risque, d’une part, et la motivation scolaire et la réussite du cours de
français, d’autre part. Parmi les 155 collégiens ayant accepté de participer à l’étude, 50 ont rapporté des dicultés
importantes avec la lecture et/ou l’écriture, 48 ont rapporté des dicultés attentionnelles importantes, 15 avaient
du mal à orienter leurs choix scolaire et professionnel et 28 ont été considérés comme migrants intraprovinciaux.
Les principaux résultats révèlent que les dicultés attentionnelle (type TDA/H) et/ou liées à la lecture et à l’écriture
(type dyslexie) sont BEAUCOUP plus présentes dans les classes de Renforcement en français que le laisse croire la
prévalence des collégiens inscrits aux services d’adaptation scolaire du cégep (et ayant un diagnostic formel).
Ces deux types de dicultés ne semblent pas liés aux mêmes conséquences : le TDA/H est lié au désintérêt face
à la matière et à une faible performance (surtout chez les garçons) alors que la dyslexie est liée au sentiment
d’incompétence. Des stratégies pédagogiques mieux adaptées à ce contexte devraient être élaborées et évaluées.
Il est intéressant de constater que deux fois plus de lles que de garçons ont des dicultés de type dyslexie/
dysorthographie quand on pense que les décrocheurs du secondaire sont surtout des garçons… Combien de ces
garçons décrocheurs du secondaire ont une dyslexie sans le savoir? Le sentiment d’incompétence lié à la dyslexie
inuence-t-il la décision de décrocher? En identiant ces jeunes de façon précoce, pourrait-on intervenir en amont
et diminuer ainsi le décrochage scolaire? Sur le plan éthique, serait-il correct de les identier, sachant que le tiers
des répondants de la présente étude ont refusé d’être mis au courant des facteurs de risque dépistés chez eux?
Enn, on constate que les garçons identiés « TDA/H » performent moins bien que les lles identiées
« TDA/H ». Toutefois, lorsqu’on compare les collégiens n’ayant pas de dicultés attentionnelles, il n’y a
aucune diérence dans les résultats naux au cours de français selon le genre. La mauvaise presse faite
aux garçons quant à la maîtrise du français découle-t-elle d’une généralisation hâtive?
Isabelle Cabot, docteure en psychopédagogie, enseigne la psychologie au
Cégep Saint-Jean-sur-Richelieu depuis 2004. Son principal intérêt de recherche
est la motivation des collégiens ayant des dicultés à réussir. Sur le plan pratique,
elle développe une expertise dans l’évaluation de l’impact de diérentes
stratégies pédagogiques sur la motivation et la réussite des collégiens. Sur le plan
théorique, son expertise principale touche aux processus de développement de
l’intérêt scolaire. Ses travaux sont diusés tant au Québec qu’à l’international.
Elle ore des conseils en méthodologie de la recherche et est très active dans la
valorisation et le développement de la recherche au collégial.
Dyslexie et TDA/H non diagnostiqués, et autres types de risques : mieux connaître les collégiens ayant des dicultés à réussir en français
RAPPORT DE RECHERCHE – ISABELLE CABOT •
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URL = http://www.cdc.qc.ca/pdf/033834-cabot-dyslexie-tdah-collegiens-difficultes-francais-cstjean-2015.pdf Format : 92 pages PDF.