
Laurette Onkelinx, ministre des Affaires sociales et de
la Santé publique, et pharma.be ont conclu en octobre
dernier un “Partenariat pour le maintien de la solidarité
et de l’innovation en matière de médicaments au profit
du patient”. Ce pacte dit “de stabilité” met l’accent sur
la concertation régulière préalable (et confidentielle)
en matière de budget des médicaments, l’accès aux
nouveaux médicaments, la santé
publique et la recherche et déve-
loppement.
Le budget des médicaments est
un point important de l’accord.
A l’avenir, les différents parte-
naires vont analyser si le budget
peut être couplé à des objectifs
de santé prédéfinis et ce, en
collaboration avec l’INAMI. Les
évolutions du marché, les prévisions (à 1 et 3 ans),
ainsi que l’innovation attendue feront aussi partie
des discussions budgétaires. Mais le problème avec le
concept d’”innovation attendue”, c’est qu’il ne concorde
pas pas toujours avec une plus-value reconnue après
évaluation. En Belgique, une plus-value thérapeutique
est ainsi accordée à environ 50 % des des produits
innovants*1,2,3. Cela a bien sûr un impact sur la réalisa-
tion des objectifs de santé et sur le budget puisque la
plus-value est la condition nécessaire pour justifier un
prix majoré. Sera-t-il tenu compte de cet aspect lors des
discussions budgétaires ?
En matière d’accès aux nouveaux médicaments,
l’accord souligne à juste titre la nécessité de faire
appel à plus d’expertise externe au sein de la CRM
(Commission de remboursement des médicaments)
et de disposer d’un rapport d’évaluation complet. La
demande de données anonymisées (Pharmanet, don-
nées assurantielles) est également pertinente, car tout
le monde tire profit de l’utilisation
des meilleures données disponibles.
Plus surprenante est toutefois la
mention relative à “une meilleure
évaluation de la valeur thérapeu-
tique et de l’impact budgétaire”.
Depuis 2002, en effet, l’évaluation de
la valeur thérapeutique relative est
déjà la norme au sein de la CRM et
le KCE vient tout juste de publier une
nouvelle recommandation en matière d’économie de la
santé et d’impact budgétaire4 ! N’est-ce pas désavouer
le travail réalisé par ces 2 institutions depuis 10 ans?
En Belgique, le secteur pharmaceutique emploie 32.000
personnes (selon Pharma.be) et les
dépenses annuelles en matière de
médicaments dépassent le cap des
4 milliards d’euros. La concertation
est donc essentielle avec ce
secteur. Pour garantir l’effica-
cité des soins et maintenir la
solidarité à l’avenir.
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Médicaments :
un accord en demi-teintes
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Le magazine de l’Union Nationale des Mutualités Libres · trimestriel
Décembre 2012 · N°12
Xavier Brenez
Directeur Général
de l’Union Nationale des Mutualités Libres
En Belgique, une
plus-value thérapeutique
est accordée à environ 50 %
des produits innovants
1 MORSE rapport 2009, INAMI
2 Motola D et al., Br J Clin Pharmacol 2004 ; 59 (4):475-78
3 Haute Autorité de Santé. Rapport d’activité 2011.
4 KCE rapport 183A, 2012