Arrivé en Afrique, le Bataillon du Pacifique entre dans la guerre...
(Extrait du journal de marche de Marcel Drémon)
4 juin 1942
6h- Nous subissons des tirs d’artillerie. Nos 75 ouvrent le feu sur des
véhicules à l’est et au Sud-est de notre position.
8h05- Bombardement par 12 stukas
8h35- Retour des 12 stukas mais 3 avions sont abattus par notre DCA.
9h10- Nouveau bombardement par 12 stukas. Les chasseurs anglais arrivent
et l’ennemi prend la fuite.
11h – Le capitaine de Brécourt me confirme que le 2 juin un officier allemand
et un officier italien se sont présentés à notre général pour lui demander de se
rendre. Hier le général Rommel a renouvelé cette démarche auprès notre
général : « Rendez vous, sinon vous serez tous exterminés ».
11H30 – Note de service à toutes les unités : « Il faut tenir la position de Bir
Hakeim coûte que coûte. Nous attendons l’ennemi et il ne nous aura pas »
signé Koening.[..]
18h : Bombardement par 12 stukas. Après le bombardement visite du
lieutenant colonel Broche. Devant le camion de Rabot, il nous dit : « Courage
les enfants ! Dans deux ou trois jours ce sera fini. Savez vous que nous
sommes à l’honneur de la presse mondiale. Bir Hakeim défendu par les FFL,
c’est le Verdun de Lybie.
8 juin 1942
6h- Reprise des tirs d’artillerie lourde, de plus en plus forts. [..]
17h50- Attaque de notre position par environ 50 stukas. Une bombe de 50kg
tombe à quelques mètres de PC du colonel. Un nuage de poussière et de poudre
couvre pendant un bon moment la tranchée où nous sommes abrités. La
tranchée avait environ 1,60m de profondeur. Nous étions recouverts de
terre.[..] Nous menons une vie de rats dans la tranchée du matin au soir.
9 juin 1942
7h- L’artillerie lourde nous bombarde. [..]
21h30- J’apprends la mort du lieutenant- colonel Broche et celle du capitaine
de Bricourt, tués tous les deux par le même obus d’un canon de 50 ennemi.
Nous venons de tout perdre au Bataillon du Pacifique. Le colonel Broche
avait une grande valeur militaire et il était un vrai père pour son
Bataillon.[..]
10 juin 1942
6h- Nos 75 ouvrent le feu. Nous avons tous la vengeance dans le cœur.
L’ennemi paiera cher la mort de nos deux chefs. Tous les hommes du
Bataillon ont le cafard.
21h- Ordre du QG de quitter la position dans la nuit. L’ordre provient de l’état
major anglais. [..]
23h15- Les camions se mettent en colonne et prennent la direction de la
chicane sud-ouest pour sortir. Le mouvement se fait sous le feu des
mitrailleuses ennemies. [..] La bataille fait rage. Des véhicules sont
détruits [..]
11 juin 1942
6h- Nous nous arrêtons à environ 15km du champ de bataille.[..] Nous
donnons les premiers soins aux blessés. Le passage des lignes a été terrible.
C’est un miracle d’être sorti sain et sauf de cet enfer.
Dans le sud nous trouvons le commandant de l’artillerie de la division, le
commandant Charazé qui prend le commandement de notre petit convoi.
13h- Arrivée à El Adem. Nous avons les félicitations d’un général anglais.
C’est grâce à nous que la 8ème armée a pu se regrouper. Il nous apprend
également que 3200 hommes ont pu quitter la garnison de Bir Hakeim.
18h30- Le général anglais nous donne l’ordre de rejoindre les FFL à Gambut
car les Allemands attaquent.
Quelle bataill
évoqu
Marcel Drémon ?
La bataille de Bir Hakeim.
Pourquoi le commandant Félix Broche parle
t-il de Bir Hakeim comme du Verdun de
Lybie ?
Parce que les hommes s’enterrent comme à
Verdun.
Que se passe t-il de dramatique le 9 juin
1942 ? Dans quel état d’esprit sont les
soldats ?
Le lieutenant colonel Broche est mort. Les
hommes n’ont pas le moral.
Comment se passe le repli de la position ?
Le mouvement se fait sous le feu des
mitrailleuses ennemies.
Pourquoi fallait-il absolument tenir la
position ?
Pour stopper l’avancée allemande.
Où se rend le Bataillon ensuite ?
Il se rend à Gambut.
Ce témoignage vient d’un homme du 1er
contingent du Bataillon. Sera-t-il le seul
contingent?
Non. Un deuxième contingent part en 1943.
L’épopée du Bataillon du Pacifique