A Origine de la Constitution
a) L'idée d'une loi suprême dont le contenu est invariable et qui s'impose à toutes les
autres normes juridiques est évidemment religieuse.
L'Ancien Régime admet l'idée d'un droit supérieur d'origine divine qui fonde et limite à la
fois le pouvoir politique. Ce droit tiré de la Bible est dit droit naturel : il est audelà de la
volonté humaine. Le pouvoir royal est donc encadré et finalisé : il faut conduire le peuple
vers une fin temporelle mais aussi spirituelle.
(Opposition avec l'Etat antique où le pouvoir est attaché à la personne du chef et ne vient
pas de Dieu).
Mais si le pouvoir vient de Dieu, est fondé par une loi religieuse, pour autant son titulaire
n'est pas désigné par Dieu. Sa désignation est affaire humaine et peut dépendre du
peuple. L'absolutisme qui affirme que le roi détient son pouvoir immédiatement,
exclusivement et directement de Dieu est une déformation de la doctrine de l'Eglise
catholique.
b) la Constitution sous l'AR
Par imitation de la loi divine, l'AR connaît des lois fondamentales qui sont supérieures aux
lois ordinaires et qui contrairement à elles ne sont ni modifiables, ni révocables par le
Roi. Cependant , d'une certaine façon ces lois fondamentales sont l'œuvre du Roi puisqu'il
est le seul à les promulguer.
D'où un paradoxe encore actuel qui heurte la logique : le Roi fait et est fait par les LF.
Le contenu des LF impose des obligations au pouvoir royal (loi de catholicité) et règle sa
transmission (loi de masculinité).