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Caractère des offres – 2013
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Offres hostiles Offres amicales
Aucune offre hostile, c’est-à-dire rejetée par le conseil d’administration de la cible, n’a été
lancée en 2013. Toutefois, deux offres ont donné lieu à des conflits avec certains des
actionnaires minoritaires.
1) Club Med - OPA suspendue
Fin mai 2013, Club Med annonce le lancement d’une OPA amicale sur la société de la part
d’un triumvirat composé d’Ardian (ex-Axa PE), du conglomérat chinois Fosun et du
management de Club Med. Les deux premiers détiennent chacun déjà 10 % du capital de la
société. Or, Fosun n’a jamais caché sa volonté d’accroître sa participation tandis que, de son
côté, le PDG Henri Giscard d’Estaing cherche à stabiliser son actionnariat. Le montage choisi
a l’avantage de maintenir une majorité française. L’offre est fixée à 17 € par action, un
montant jugé faible par les marchés. Très vite, l’épreuve de force s’engage avec les
actionnaires minoritaires dont certains sont entrés à plus de 40 euros par action. Le 24 juin,
les initiateurs remontent le prix de 17 à 17,50 euros, ce qui valorise Club Med à 557 millions
d’euros. L’opération reçoit le feu vert de l’AMF le 16 juillet. Les 24 et 26 juillet, deux recours
d’actionnaires minoritaires (le premier par le fonds Charity & Investment Merger Arbitrage
Fund, l’autre par l’Adam, présidée par Colette Neuville) sont déposés. Les plaignants
estiment que le prix proposé ne reflète pas la valeur véritable de la marque Club Med et des
biens immobiliers du groupe. L’AMF en prend acte et indique qu’elle reporte la date de
clôture de l’offre après l’ordonnance du premier président de la Cour d’appel. Les recours
seront examinés le 27 février prochain.
2) Theolia - Echec de l’OPA
Début juillet 2013, l’exploitant français de parcs éoliens Theolia et le groupe australien
Macquarie annoncent le lancement d’une OPA amicale du second sur le premier au prix de
1,70 euro par action, ce qui valorise Theolia à plus de 110 millions d’euros, une prime de
52% par rapport au cours de bourse avant l’opération. Theolia, qui souffre depuis plusieurs
années d’une structure financière fragilisée, explique que l’arrivée de l’australien doit
permettre « de doter le groupe d’un investisseur de long terme, d’anticiper l’échéance de
remboursement de [son] emprunt obligataire et d’accroître [ses] ressources disponibles pour
son développement futur ». Rapidement, des actionnaires minoritaires contestent le montant
de l’opération, rappelant notamment que, fin 2009, Theolia cotait encore près de 10 euros
par action. Une plainte est même déposée contre la direction du groupe pour abus de biens
sociaux, diffusion d’informations fausses ou trompeuses, manipulation de cours, faux et
usage de faux. Début septembre, l’AMF annonce que Macquarie n’a récolté que 64,49 % du
capital de sa cible, soit entre 64,49 % et 64,79 % des droits de vote, alors que le groupe
s’était fixé comme condition de réussite l’obtention d’au moins les deux tiers des droits de
vote. L’offre est par conséquent un échec et les titres apportés à l’offre sont rendus à leurs
propriétaires initiaux.