LES FONDEMENTS DE LA CONNAISSANCE ÉCONOMIQUE I L'ÉCONOMIE ET SON DOMAINE Manuel pages 1 à 28 A – UN CONSTAT Notre époque accorde une place exceptionnellement importante aux problèmes économiques. L'économie a envahi notre vie quotidienne. Comprendre les mécanismes fondamentaux de l'économie, c'est aussi comprendre une bonne partie de notre vie (vie en grande partie organisée autour de "l'argent" : Comment s'en procurer ? Comment le dépenser ? …) Chercher à comprendre l'économie est aussi un devoir de citoyen. Celui qui ne fait pas l'effort laisse le soin à d'autres de comprendre, donc de gouverner, de diriger, … Pour peser sur les événements, au lieu de toujours subir, il faut d'abord chercher à comprendre … B – LE PROBLÈME ECO. DE BASE : LUTTER CONTRE LA RARETÉ (Manuel p. 6) Notre lutte perpétuelle s'organise autour de la volonté de satisfaire nos besoins (variés, différents selon les individus, illimités). Nous ne sommes finalement jamais satisfaits. Besoin économique : sentiment d'insatisfaction, de manque voire de frustration que l'on souhaite voir disparaître. On cherche pour cela les moyens les plus appropriés : besoin de manger, de boire, de s'habiller, … pour vivre besoin de s'habiller léger l'été sur la plage. besoin de travailler (pour l'argent, les contacts, l'épanouissement personnel). besoin d'argent … pour tout le reste. ... Classification possible Besoins individuels ère Vitaux (primaires, de 1 nécessité, physiologiques) : manger, boire, dormir, … (indépendants de la position sociale). Sociaux (secondaires, supérieurs, de civilisation) : naissent et évoluent en fonction de l'évolution de la société (besoin de confort matériel, de communication, de vacances, …). Les besoins sociaux sont très inégalement ressentis et satisfaits. Besoins collectifs Nés avec le développement de la vie de groupe, ils nécessitent la mise en place d'infrastructures (routes, hôpitaux, complexes sportifs, …) très coûteuses. Besoins ressentis individuellement (en général), mais non satisfaits au niveau personnel. Financement : État, collectivités territoriales (régions, départements, communes + districts + communautés de communes + SIVOM + ..., ...) C – UNE DÉFINITION DE LA SCIENCE ÉCONOMIQUE La science économique apparaît comme l'étude de la façon dont les ressources rares sont produites, organisées, distribuées et consommées, le but final étant la satisfaction des besoins humains. La science économique s'attache donc à la connaissance de 3 séries d'opérations : La production des richesses La distribution (répartition) des richesses La consommation (utilisation) des richesses D – LES LIMITES DE LA SCIENCE ÉCONOMIQUE Effondrement des pays de l'Est et des économies collectivistes, "crise" structurelle du capitalisme (inégalités croissantes, chômage, pollutions, …), discours politiques et syndicaux partiellement "décrédibilisés", … font que l'on est de nos jours davantage dans l'ère des incertitudes que dans celle des certitudes. Aussi la prudence exige un discours relativement nuancé. Les choses ne sont pas simples … Prévisions très difficiles. Politiques préconisées quelquefois opposées pour un même but. Perversité quelquefois (même souvent) des mesures mises en place. Interrogation sur les politiques sociales, … "Crise" de la pensée. Sait-on réellement analyser ce qui se passe ? … eg1-1.doc Page 1 / 5 Michel Barot II LES GRANDS COURANTS DE LA PENSÉE ÉCONOMIQUE (Manuel p. 10) Une profusion d'analyses, mais 3 courants principaux. Les grands courants apparaissent vraiment avec la Révolution Industrielle en GB. A – LE LIBÉRALISME 1° Les précurseurs : les Physiocrates (grec Phusis = nature, Kratos = pouvoir) Chef de file er F. Quesnay (1694-1774). Auteur du 1 "Tableau Eco. d'Ensemble" (1758). Quelques disciples Du Pont de Nemours (1789-1817). Mercier de La rivière (1721-1793). L'abbé Baudeau (1730-1792). Idées essentielles - la terre est présentée comme la seule créatrice de richesses. Les autres activités n'étant que transformatrices ("tout vient de la terre"). - croyance en des "lois naturelles". les Physiocrates sont partisans du libéralisme (liberté d'entreprendre, de faire du commerce). L'individu sait à priori mieux que l'Etat ce qui est bon pour lui. 2° Le courant libéral la pensée classique accompagne les révolutions industrielles en occident (fin 18ème 19ème). Elle marque les fondements de l'économie politique, en tant que discipline autonome. Quelques noms célèbres En France J. B. Say (1767-1832). Il reste célèbre par sa "loi des débouchés". En Angleterre A. Smith (1723-1790). Écossais. Considéré comme le "père de l'économie politique". D. Ricardo (1772-1823). Anglais. J.S. Mill (1806-1873). Anglais. T.R. Malthus (1766-1836). Anglais. Idées essentielles - croyance en des "lois naturelles", comme les physiocrates, c'est-à-dire un marché auto-régulé par la concurrence. L'équilibre économique se réalise spontanément (notamment par les prix qui s'ajustent à la hausse ou à la baisse). - partisans de la liberté économique, du libre échange "laisser faire, laisser passer" et théorie de "l'Etat Gendarme" (en fait appellation venue plus tard). - justification du profit par le risque. - comportement rationnel de l'individu, mu par la recherche de l'intérêt personnel (comportement individualiste). Le courant néo-classique (1860-1930) Il prolonge, mais aussi critique par certains aspects, la théorie classique. Approche résolument micro-économique. Différence essentielle : - pour les classiques, la valeur des biens est fondée sur leur coût de production, notamment le coût du travail (Ricardo). - pour les néo-classiques, la valeur des biens est essentiellement fondée sur leur utilité. L'école néo-classique donne également naissance à l'école du marginalisme. Quelques noms célèbres S. Jevons (1835-1882). Anglais. K. Menger (1840-1921). Autrichien. L. Walras (1834-1910). Français. A. Marshall (1842-1924). Anglais. W. Pareto (1748-1923). Italien. eg1-1.doc Page 2 / 5 Michel Barot B – LE MARXISME Karl Marx (1818-1883) : théoricien et révolutionnaire socialiste allemand. Il a profondément marqué la ème ème pensée économique et sociale au 19 et 20 siècles. Des écrits phénoménaux : "Manifeste du parti communiste" (1848), "Critique de l'économie politique" (1859) et surtout "Le Capital" (1867). Son œuvre réside dans une analyse critique du capitalisme, qu'il condamne résolument. Selon Marx, il y a 2 catégories fondamentales de personnes : - les capitalistes (détenteurs des moyens de production) - les prolétaires (ouvriers) 1° La plus-value Les capitalistes achètent la force de travail des ouvriers le moins cher possible, juste ce qu'il faut pour entretenir leur santé et survivre avec leur famille. Naturellement, les ouvriers rapportent beaucoup plus que ce qu'ils coûtent : la différence, c'est la plus-value, que les capitalistes s'approprient. 2° Les contradictions fondamentales du capitalism e 2 classes sociales sont antagonistes : bourgeoisie et prolétariat. L'objectif des capitalistes : accumuler toujours davantage de plus-value ("exploitation de l'homme par l'homme"). Ainsi petit à petit : - le système se concentre et le capital est aux mains d'un nombre limité de capitalistes. - le prolétariat prend conscience de son exploitation. 3° Le passage au socialisme, puis au communisme C'est l'aboutissement des contradictions. Vient un moment où le prolétariat impose sa "dictature" ("dictature du prolétariat"). ère Dans la 1 phase, les moyens de production passent au mains de la collectivité (collectivisme). Il s'agit du "socialisme", chacun recevant "selon son travail". Mais, petit à petit, ce caractère administré de l'économie n'a plus de raison d'être. Vient le moment où l'économie est totalement au service de l'homme. C'est le "communisme", chacun recevant "selon ses besoins". NB : la notion de "matérialisme historique" Pour Marx, le mouvement de la pensée n'est que le reflet du mouvement réel. L'élément primordial, c'est la situation matérielle. C'est l'organisation de la société, les rapports économiques, qui sont la base de la réflexion, de la pensée. Les conditions matérielles des hommes ("l'infrastructure") déterminent la "superstructure" (doctrines politiques, philosophiques, religieuses). En gros, la façon de penser est déterminée par la façon d'être (et non l'inverse). NB : termes non marxistes. C – LE KEYNESIANISME J. M. Keynes (1883-1946) : né à Cambridge. Fils de professeur d'université. Brillantes études. Son livre clef : "Théorie générale de l'emploi, de l'intérêt et de la monnaie" (1936). Son œuvre maîtresse se situe dans les années qui ont suivi la grande dépression de 1929 (crise marquée par des prix, surproduction, faillites, chômage, …) 1° Une approche macro-économique Selon Keynes, les lois économiques d'une économie sont fort différentes de celles qui gouvernent le comportement des individus. Keynes fait porter son analyse au niveau collectif (Revenu National, Investissement, Épargne). Il attribue un rôle essentiel à la monnaie (qui peut être désirée pour elle-même) et à l'Etat. 2° Une situation durable de sous-emploi peut exis ter Cet équilibre est particulièrement insatisfaisant sur le plan social. 3° Nécessité d'une intervention de l'Etat En cas de déséquilibre durable, l'Etat doit se substituer aux entreprises défaillantes, d'où des politiques de soutien aux entreprises, de grands travaux, soutien à la consommation, … NB : le "New Deal" (USA-1933) a largement été inspiré des théories de Keynes. Théorie du Multiplicateur Si un Investissement est fait : il crée un Revenu (aux fournisseurs qui ont ainsi des débouchés). Cette relance de l'activité va progressivement créer des emplois, ce qui va relancer la consommation. Le déficit budgétaire créé pour relancer l'économie sera comblé par l'accroissement des recettes fiscales. A noter que Keynes reste profondément libéral. Il ne remet pas en cause, sur le plan des principes, la liberté d'entreprise. eg1-1.doc Page 3 / 5 Michel Barot Schématiquement : En t1 En t2 En t3 ∆I = 100 ⇒ ∆R = 100 ⇒ ∆R = 80 ⇒ ∆R = 64 (∆C = 80 (∆C = 64 (∆C = …) ∆E = 20) ∆E = 16) etc … Avec un propension marginale à consommer de 0,8 on obtient : ∆R = ∆I * 1/1 - c c : propension marginale à consommer ⇒ L'effet multiplicateur est d'autant plus fort que c est élevée. Résumé de la pensée de Keynes : Consommation Demande Production Emploi Revenus Demande … Investissement III LE CIRCUIT ÉCONOMIQUE (NB : on retrouve ces notions dans d'autres chapitres) (Manuel p. 17) Les agents économiques ont de nombreuses relations entre eux. Les uns prêtent, les autres empruntent, certains produisent, tous consomment, un certain nombre travaillent, pas d'autres, … L'ensemble des opérations entres agents s'organise dans le cadre d'un "circuit économique". A – LE REGROUPEMENT DES AGENTS EN SECTEURS INSTITUTIONNELS Classification de la Comptabilité Nationale. Chaque secteur a une fonction principale, à l'origine du regroupement. On distingue : Ménages Sociétés non financières Institutions financières Entreprises d'Assurances Administrations Publiques Institutions sans but lucratif Reste du monde Familles, célibataires, entreprises individuelles, … Consommer Entreprises publiques et privées Produire des biens et services marchands Banques, Caisses d'Epargne, autres organismes de crédit Financer (collecte épargne – accord de crédits) Organismes d'assurance, Mutuelles Assurer - Garantir un paiement en cas de réalisation d'un risque État central, collectivités territoriales, organismes sociaux (S. Sociale) Redistribuer (sens large) – Produire services non marchands Partis politiques, syndicats, associations, … Redistribuer également – Produire services sans but lucratif Secteur fictif qui rassemble toutes les opérations avec l'étranger B – LES OPÉRATIONS ÉCONOMIQUES 1° Les opérations sur biens et services P M Production de Biens et Services Importation de Biens et Services CI CF FBCF VS X Consommations Intermédiaires Consommation Finale Formation Brute de Capital Fixe Variation de Stocks Exportations Ce qui conduit à l'égalité suivante : P+M Ressources Ressources Emplois = = CI + CF + FBCF+VS+X Emplois 2° Les opérations de répartition Elles montrent comment s'opèrent la distribution des revenus, comment se fait la redistribution. 3° Les opérations financières Elles concernent la création et la circulation des moyens de paiement. Elles montrent aussi comment les agents assurent leur financement. eg1-1.doc Page 4 / 5 Michel Barot C – LE CIRCUIT ÉCONOMIQUE PROPREMENT DIT Voir schéma (Manuel p. 22) eg1-1.doc Page 5 / 5 Michel Barot