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Michel Barot
B – LE MARXISME
Karl Marx (1818-1883) : théoricien et révolutionnaire socialiste allemand. Il a profondément marqué la
pensée économique et sociale au 19
ème
et 20
ème
siècles. Des écrits phénoménaux : "Manifeste du parti communiste"
(1848), "Critique de l'économie politique" (1859) et surtout "Le Capital" (1867). Son œuvre réside dans une analyse
critique du capitalisme, qu'il condamne résolument.
Selon Marx, il y a 2 catégories fondamentales de personnes :
- les capitalistes (détenteurs des moyens de production)
- les prolétaires (ouvriers)
1° La plus-value
Les capitalistes achètent la force de travail des ouvriers le moins cher possible, juste ce qu'il
faut pour entretenir leur santé et survivre avec leur famille.
Naturellement, les ouvriers rapportent beaucoup plus que ce qu'ils coûtent : la différence,
c'est la plus-value, que les capitalistes s'approprient.
2° Les contradictions fondamentales du capitalism e
2 classes sociales sont antagonistes : bourgeoisie et prolétariat.
L'objectif des capitalistes : accumuler toujours davantage de plus-value ("exploitation de
l'homme par l'homme"). Ainsi petit à petit :
- le système se concentre et le capital est aux mains d'un nombre limité de
capitalistes.
- le prolétariat prend conscience de son exploitation.
3° Le passage au socialisme, puis au communisme
C'est l'aboutissement des contradictions. Vient un moment où le prolétariat impose sa
"dictature" ("dictature du prolétariat").
Dans la 1
ère
phase, les moyens de production passent au mains de la collectivité
(collectivisme). Il s'agit du "socialisme", chacun recevant "selon son travail".
Mais, petit à petit, ce caractère administré de l'économie n'a plus de raison d'être. Vient le
moment où l'économie est totalement au service de l'homme. C'est le "communisme", chacun recevant "selon ses
besoins".
NB : la notion de "matérialisme historique"
Pour Marx, le mouvement de la pensée n'est que le reflet du mouvement réel.
L'élément primordial, c'est la situation matérielle. C'est l'organisation de la société,
les rapports économiques, qui sont la base de la réflexion, de la pensée.
Les conditions matérielles des hommes ("l'infrastructure") déterminent la
"superstructure" (doctrines politiques, philosophiques, religieuses). En gros, la façon de penser est déterminée par
la façon d'être (et non l'inverse). NB : termes non marxistes.
C – LE KEYNESIANISME
J. M. Keynes (1883-1946) : né à Cambridge. Fils de professeur d'université. Brillantes études. Son livre
clef : "Théorie générale de l'emploi, de l'intérêt et de la monnaie" (1936). Son œuvre maîtresse se situe dans les années qui
ont suivi la grande dépression de 1929 (crise marquée par des prix, surproduction, faillites, chômage, …)
1° Une approche macro-économique
Selon Keynes, les lois économiques d'une économie sont fort différentes de celles qui
gouvernent le comportement des individus. Keynes fait porter son analyse au niveau collectif (Revenu National,
Investissement, Épargne). Il attribue un rôle essentiel à la monnaie (qui peut être désirée pour elle-même) et à l'Etat.
2° Une situation durable de sous-emploi peut exis ter
Cet équilibre est particulièrement insatisfaisant sur le plan social.
3° Nécessité d'une intervention de l'Etat
En cas de déséquilibre durable, l'Etat doit se substituer aux entreprises défaillantes, d'où des
politiques de soutien aux entreprises, de grands travaux, soutien à la consommation, …
NB : le "New Deal" (USA-1933) a largement été inspiré des théories de Keynes.
Théorie du Multiplicateur
Si un Investissement est fait : il crée un Revenu (aux fournisseurs qui ont ainsi des
débouchés). Cette relance de l'activité va progressivement créer des emplois, ce qui va relancer la consommation. Le
déficit budgétaire créé pour relancer l'économie sera comblé par l'accroissement des recettes fiscales. A noter que
Keynes reste profondément libéral. Il ne remet pas en cause, sur le plan des principes, la liberté d'entreprise.