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Jean-Marie Harribey
La démence sénile du capital
Fragments d’économie critique
Editions du Passant, Bègles
2e édition 2004
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1er rabat de couverture
Du même auteur
L’économie économe, Le développement soutenable par la réduction du temps de travail,
Paris, L’Harmattan, 1997
Le développement soutenable, Paris, Economica, 1998
(co-direction avec Michael Löwy) Capital contre nature,
Paris, PUF, Actuel Marx Confrontation, 2003
(direction) ATTAC,
Le développement a-t-il un avenir!?: Pour une société solidaire et économe,
Paris, Ed. Mille et une nuits, 2004
http://harribey.u-bordeaux4.fr
Jean-Marie Harribey est professeur agrégé de sciences sociales et maître de conférences en
économie à l’Université Bordeaux IV. Depuis une trentaine d’années il essaie de mettre en
pratique une pédagogie de l’économie auprès de larges publics!: jeunes, adultes, militants, etc.
Ses travaux de recherche portent sur la critique de l’économie politique, le travail et le
développement. Il a déjà publié L’économie économe (L’Harmattan, 1997), Le développement
soutenable (Economica, 1998). Il a co-dirigé pour Actuel Marx Capital contre nature (PUF,
2003). Il a dirigé pour Attac Le développement a-t-il un avenir!? (2004).
Il est membre du Conseil scientifique d’Attac, de la Fondation Copernic et de la rédaction
du Passant Ordinaire. Il est chroniqueur à Politis.
2ème rabat de couverture
Ce livre est dédié à tous ceux qui gardent en tête la volonté de refuser que le monde
devienne définitivement une marchandise mais qui sont déroutés par l’énorme pression
qu’exerce le libéralisme, cette idéologie omni-présente qui justifie la politique violente du
capitalisme. A tous ceux-là, ce livre propose de découvrir sans s’ennuyer les concepts
nécessaires pour mener la critique de rapports sociaux soumis à la loi du profit. Pärmi ces
concepts, il en est un qu’il faut sans cesse rappeler et qui sert de fil conducteur à ce livre!: seul
le travail produit la valeur qui est ensuite répartie, mais mal, puisque le capital s’en approprie
la meilleure part.
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à Charlie et Noah
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Avant-propos
Ce petit livre est le fruit d’une aventure et d’un pari.
Une aventure professionnelle d’abord. J’enseigne l’économie depuis une trentaine
d’années. A des jeunes et des moins jeunes, à des élèves, des étudiants et des actifs salariés, à
des syndicalistes et des citoyens engagés dans le milieu associatif ou dans la vie politique. Il
m’est même arrivé d’être convié par des patrons. Cet enseignement fut toujours conduit avec
un objectif!: de l’économie, oui, mais de l’économie critique. Comprendre l’économie
capitaliste ne présente un intérêt que si l’on a la volonté d’œuvrer à son dépassement.
Une aventure éditoriale aussi. Au début de l’année 1998, Eric Bonneau, qui présidait alors
l’association Le Passant Ordinaire, éditrice de la revue du même nom, et Thomas Lacoste,
qui dirige cette revue, me demandèrent d’y créer une chronique régulière pour donner à voir
de manière simple mais sérieuse la désolante réalité de l’économie contemporaine. On était en
pleine crise financière démarrée dans le Sud-est asiatique et gagnant les pays latino-
américains et la Russie. La chronique était lancée et je lui donnai d’emblée le titre générique
«!La bourse ou la vie!» que je signai sous le pseudonyme de Bertrand Larsabal, vieux prénom
et nom familiaux ressuscités pour l’occasion. Quatre ans après, la crise est toujours là, et ce
livre rassemble toutes les chroniques et articles écrits pour Le Passant Ordinaire sous ce
pseudonyme (BL) ou sous mon nom (JMH). S’ajoutent quelques autres textes écrits pour
d’autres publications. Sauf mention contraire, les textes ont été laissés en l’état pour qu’ils
conservent leur tonicité, mis à part les corrections des coquilles et autres scories, quelques
statistiques actualisées et l’ajout de certains titres et inter-titres. Ils ont été regroupés et
ordonnés par thèmes plutôt que de les présenter par ordre chronologique d’écriture. Ces textes
étaient des fragments, ce livre tente de les réunifier.
Deux aventures donc, mais qui n’en font qu’une, tellement la plongée dans la société
agissante a vivifié mon travail et lui a donné du sens.
Un pari enfin. Enorme pari dont ce livre témoigne et qui est engagé au début de chacun des
petits textes qui le composent. Je fais le pari qu’il est possible d’aborder avec des citoyens non
économistes mais conscients la théorie économique à son plus haut niveau et la critique de
celle-ci à son plus haut niveau également. Pour paraphraser un mot de Jean Jaurès, un peu de
théorie éloigne de la réalité, beaucoup en rapproche. La théorie pour analyser et agir ensuite.
Que tous ceux que j’ai rencontrés au cours de ces aventures soient remerciés, notamment
tous mes amis du Passant Ordinaire pour leur confiance, et ceux d’ATTAC (Association pour
une taxation des transactions financières pour l’aide aux citoyens) qui ont grandement
contribué à réhabiliter la politique. Ce livre s’adresse à eux. Ils me diront si le pari est gagné
ou, plus simplement, s’il mérite d’être poursuivi.
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Avant-propos à la 2ème édition
En mettant à disposition une somme de chroniques organisées pour en faire un ouvrage
d’initiation à la critique de l’économie capitaliste, nous faisions le pari qu’il était possible
pour les salariés et les citoyens de s’approprier les outils théoriques de base nécessaires pour
lutter contre les politiques libérales et déconstruire leur auto-justification. Cette seconde
édition est justifiée par le fait que la première a été épuisée en quelques mois mais surtout par
le fait que l’année 2003 a vu le gouvernement français franchir une étape supplémentaire dans
l’organisation de la violence exercée contre les conquêtes sociales les plus fondamentales,
notamment le droit à une retraite décente et le droit pour les chômeurs à un revenu minimum.
Déjà se profile une prochaine remise en cause, celle du droit à la santé. Cette violence est
méthodiquement programmée dans le cadre de la négociation de l’Accord général sur le
commerce des services au sein de l’Organisation mondiale du commerce. Dans le même
temps, les forces dominantes dans le monde étalent le mépris dans lequel elles tiennent les
populations les plus démunies en menant guerres et politiques sécuritaires pour pouvoir faire
main basse en toute quiétude sur le pétrole ou tout autre ressource, matérielle ou intellectuelle,
et pour installer définitivement leur hégémonie économique, politique et culturelle.
Cette seconde édition réactualise certaines données et intègre trois nouveaux chapitres pour
tenir compte des évènements récents. Ceux-ci confirment que la démence sénile du capital ne
peut que s’approfondir. Ne la laissons pas s’éterniser car la guerre sociale déclarée ne pourrait
mener qu’à la guerre totale.1
1 . On peut lire une petite pièce de théâtre «!De la guerre sociale à la guerre totale!» sur http://harribey.u-
bordeaux4.fr/ledire/guerre.pdf. Tous les articles et chapitres d’ouvrages collectifs que j’ai écrits et qui sont
référencés dans ce livre sans y être inclus peuvent être lus sur le site http://harribey.u-bordeaux4.fr.
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