Espaces Marx / Transform ! - Journée d’étude à Paris
Les consciences en Europe dans la crise :
l’Allemagne, la France et la Grèce
entre résignation et insoumission face à la domination capitaliste
16 Janvier 2014
11h –19h
Après avoir ouvert l’espoir d’un desserrement de l’emprise des dogmes libéraux, la crise du système
capitaliste semble accoucher d’une résignation renforcée. Si d’un côté, la critique des logiques ayant
conduit à la crise et les dégradations qui en résultent pour les populations s’étend et s’approfondit,
cette évolution n’engendre pas de majorité populaire remettant en cause le nouveau régime capitaliste
du capitalisme.
Nous souhaitons ouvrir, à travers ces ateliers, une étude de l’état des consciences politiques
européennes qui permettent de comprendre les mécanismes forgeant la résignation comme les points
d’appui sur lesquels les mouvements sociaux et politiques peuvent se développer.
Séance 1 : Les rapports au capitalisme dans les enquêtes d’opinion.
Dans un premier atelier, nous confronterons l’état des consciences populaires dans ses rapports au
système capitaliste. A partir d’enquêtes d’opinion, menées dans les trois pays, nous analyserons
l’évolution du rapport qu’entretiennent les populations avec les principes économiques dominants le
système actuel : représentation de la bourse, de la finance, des profits, des actionnaires, des
employeurs, ainsi que de l’Europe”. Nous élaborerons une cartographie des jugements populaires sur
« la crise permanente » dans laquelle le capitalisme semble jeter les peuples. Nous tenterons
également de comprendre l’interprétation donnée par les groupes sociaux et les individus aux
évolutions et aux réformes en cours de la logique libérale (exigence de compétitivité, renforcement de
la rigueur salariale et sociale, privatisation et marchandisation, affaiblissement de la souveraineté
politique etc. …). Nous observerons les modifications dans les rapports des populations avec les
institutions publiques, l’Etat, les pouvoirs politiques. Pour chacun de ces questionnements, les
enquêtes tenteront d’expliciter la façon dont la critique du capitalisme redessine la relation entre
l’affiliation subjective de classe sociale et le rapport au système.
Séance 2 : Les rapports aux alternatives dans les enquêtes.
C’est là où on verra la compatibilité entre le matériel récolté et ce qui nous intéresse. Dans un
second atelier, nous souhaiterions analyser le sens à travers lequel les consciences investissent les
voies alternatives au capitalisme libéral. Bien qu’elles soient parfois reconnues comme positives in
abstracto, les alternatives fondées sur la mise en commun semblent confrontées à la question de leur
capacité à être mises en œuvre à un moment où le capitalisme a acquis une capacité de dissuasion,
de démobilisation et de punition sans précédent. La logique prédatrice qui meut le capitalisme semble
pouvoir aujourd’hui contester dans les consciences toute crédibilité à la possibilité de mise en œuvre
des alternatives. Comment dans ce contexte certains groupes sociaux réussissent-ils à se forger une
croyance en la mise en œuvre de logique économique subversive ? Assiste-t-on dans certains pays à
une crise sans conflit social ? A partir des expériences réussies de politisation critique du capitalisme
nous essaierons de comprendre les voies d’une action contre l’hégémonie actuelle. Nous discuterons
également des expériences visant à dépasser tendentiellement les fragmentations (populations,
classes, groupes de salariés....) générées par la logique du capitalisme ‘décivilisé’, les possibilités de
revaloriser ‘le politique’ en lui donnant une nouvelle ambition.
Séance 3 : Les rapports au capitalisme et à ses alternatives à l’échelle des conflits dans
l’entreprise.
Dans un troisième temps nous changerons d’échelle pour essayer de comprendre la fabrique de la
révolte et de la résignation en situation de crise à un niveau plus microsocial dans l’entreprise. Les cas
des négociations salariales, des choix stratégiques à long terme ou des restructurations d’entreprises
offrent une situation dans laquelle les salariés sont directement confrontés à l’autorité de l’employeur
et aux rhétoriques de la loi du marché. Elles permettent de comprendre comment dans des
configurations nationales très différentes se forge la mise en œuvre d’une expertise alternative au