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Le traitement
Tous les adénomes de la prostate ne doi-
vent pas être traités. La surveillance aura
pour but d’évaluer l’évolution de la patho-
logie. Seuls les patients perturbés par les
troubles prostatiques seront traités.
Le traitement médical s’est étoffé
au cours des dernières années :
•la phytothérapie : Urgenin° (Extr. Sabal
Serrulatum et Echinacea purp), 3 x 30
gtt/j et Prosta-Urgenin/Prostasérène
(Serenoa Repens), 1 gél. à 320 mg/j,
leurs effets par rapport au placebo sont
cependant faibles ;
•les alpha-bloquants : Hytrin (Térazosine)
1 co à 2 ou 5 mg/j au coucher, Omic
Ocas (Tamsulosine) 1 co à 0,4mg/j, Xatral
(Alfuzosine) 1 co à 5 ou 10 mg/j (surtout
en cas de dysurie sur pathologie cervi-
cale), surtout pour des prostates de petits
volumes avec un effet rapidement évalua-
ble ;
•les inhibiteurs de la 5-α-réductase (traite-
ment hormonal) : Proscar (Finastéride)
1 co à 5 mg/j, Avodart (Dutastéride) 1 co
à 5mg/j, ils sont prescrits pour des pros-
tates dont le volume excède 50 g, leur ef-
ficacité n’est appréciée qu’après quatre
à six mois de traitements ;
•combinaison d’un ß-bloquant et d’unin-
hibiteur de la 5-α-réductase, Combodart
(Dutastéride 0,5 mg + Tamsulosine 0,4
mj) 1co/j.
Le traitement chirurgical consiste en :
•la résection endoscopique de la prostate
(volume inférieur à 50 cc en échographie) ;
•l’adénomectomie chirurgicale par voie
transcapsulaire (Millin) ou transvésicale
(Hryntschak).
Les indications de la chirurgie reposent sur
la sévérité de la symptomatologie et son
impact sur le confort du malade, les com-
plications et le volume de l’hypertrophie
prostatique.
Parmi les complications opératoires, il faut
retenir les hémorragies, l’infection urinaire,
l’incontinence et le syndrome de résection
endoscopique, du à la résorption de liquide
opératoire. Depuis peu, nous disposons de
résecteurs à courant bipolaire utilisant du
sérum physiologique et permettant d’éviter
ainsi l’hyponatrémie. De plus, certaines
électrodes vaporisent le tissu prostatique et
réduisent ainsi le saignement (Fig. 2).
A côté des techniques conventionnelles, il
existe des fibres lasers dont les résultats
sont variablement appréciés.
Les plaintes postopératoires peuvent
consister en une persistance de la pollakiu-
rie, une reprise de la dysurie (sténose, réci-
dive d’adénome ou apparition d’un cancer
sur coque restante), une incontinence
urinaire et des troubles sexuels (éjaculation
rétrograde).
Le rôle du médecin généraliste est impor-
tant dans l’information du malade et sa sur-
veillance dans le postopératoire immédiat
(infection urinaire) et à long terme (contrôle
annuel, PSA et TR).
En conclusion, le diagnostic d’hypertrophie
prostatique repose principalement sur
l’anamnèse, l’utilisation de questionnaires
validés et le toucher rectal.
Le bilan complémentaire comprend le do-
sage du PSA, l’échographie prostatique
par voie transrectale et la débitmétrie.
Dans les petites hypertrophies prostatiques
symptomatiques, le traitement médical
améliorera les symptômes.
La chirurgie reste indiquée dans les symp-
tomatologies rebelles à ce traitement ou
d’emblée dans les gros adénomes, surtout
s’ils sont responsables de complications.
Fig. 2 : Electrode en forme de champignon
renversé avec un courant bipolaire pour la
vaporisation du tissu prostatique.