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tissu industriel national. Sur le plan financier, on trouve une privatisation et une libéralisation
des régimes applicables à l’investissement. Quant au plan industriel, on améliore la
gouvernance et on favorise l’innovation dans les grandes entreprises ; et on accorde une place
plus importante aux PME dans le paysage industriel.
De ces réformes et de la coopération mondiale pour résoudre cette crise résulteront les
bases de marchés plus ouverts et concurrentiels ; ce qui sera un victoire pour les pays
asiatiques qui ont subi la crise de 1997, mais également pour l’ensemble des pays à l’échelle
mondiale.
e. Conséquences « positives » de la crise
La dévaluation des monnaies entraîne une amélioration de la compétitivité des
exportations, favorisant ainsi un ralentissement de l’inflation dans les pays de l’OCDE.
La crise provoque une restructuration du secteur financier, ainsi qu’une évolution vers
une plus grande transparence dans l’intervention économique des gouvernements. Ces
restructurations ont également eu lieu dans plusieurs secteurs par le biais de fusions et
acquisitions, notamment dans le secteur de l’industrie pétrolière.
En fait, il semblerait que cette crise puisse être considérée comme une phase de
transition obligatoire dans une dynamique de croissance ; passant d’un accroissement des
facteurs de production, mais sans gain de productivité, à un futur véritable gain de
productivité, comme le suppose P. Krugman dans son livre « The Myth of Asian Miracle ».
Enfin, la crise va permettre un recentrage ainsi qu’une spécialisation des firmes dans
certains secteurs d’activité, dans un contexte de concurrence renouvelée. De plus, les firmes
étrangères (pour la plupart américaines, car bénéficiant de la force du dollar qui joue le rôle de
monnaie-refuge) auront tendance, de part la baisse des cours boursiers et des mesures
d’ouverture des secteurs financiers, à prendre des prises de participations dans les entreprises
locales, voire à effectuer des achats globaux de sociétés locales. L’influence américaine sera
donc renforcée en Asie, au détriment du rôle des européens dans cette région, ; ceci étant
manifestement dû à une perception négative des européens sur l’évolution économique de
l’Asie du Sud-Est.
Nous remarquons enfin un mythe qui explose : l’idée suivant laquelle certains pays
sont durablement gagnant au jeu de la mondialisation.
2. Etude de 2 pays qui ont subi la crise
a. La Corée du Sud : une reprise surprenante
De part la présence des cheabols (conglomérats industriels et financiers), le cas de la
Corée est particulier. En effet, les bases de la crise coréenne se trouvent dans de cheabols,
grands groupes qui à cause de leur endettement extravagant supporte mal les ralentissements
de croissance. De plus, comme nous l’avons vu précédemment, les cheabols se sont largement
focalisés sur l’expansion d’activité délaissant la formation de bénéfices, ce qui leur est
reproché comme ayant construit un capitalisme sans profit. La situation financière des
cheabols était très alarmante avant même que la crise asiatique n’éclate.
Il faut rajouter à ce paysage industriel, une situation politique particulière (campagne
électorale) qui a eu pour conséquence un appel au FMI et aux Etats-Unis assez tardif (dans le
but de financer et de ré-échelonner les crédits)
La crise s’installe alors : la consommation privée s’effondre, les immatriculations
chutent de 40%, l’investissement de 25%, le chômage augmente de presque 0% à 9%, etc.
Mais la forte dévaluation a une conséquence positive sur l’industrie sud-coréenne : ces
industries, qui exportent entre 50 et 90% de leur production, sont devenues plus compétitives ;
de plus, elles ont un appareil industriel assez conséquent, car investi avant la crise.