M721 Travaux comptables de fin d’exercice Introduction - les écritures d’inventaire : Operations courantes Ecritures de fin d'exercice Balance des comptes avant inventaire Etablissement des comptes annuels Balance des comptes après inventaire Les écritures d’inventaires (ou écritures de fin d’exercice). L’objectif de la comptabilité est d’établir les comptes annuels : bilan et compte de résultat. Les écritures courantes en cours d’exercice sont insuffisantes pour parvenir à cet objectif. Il est donc nécessaire d’enregistrer des écritures de fin d’exercice. On va trouver : - Les écritures d’amortissements qui permettent d’enregistrer les pertes de valeur définitives des immobilisations - Les écritures de dépréciation : pour les pertes de valeurs réversibles dans le temps et qui concerne un élément d’actif - Les écritures de provision : dette potentielle - Les écritures de régularisation des charges et produits en application du principe d’indépendance des exercices - Les écritures de variation des stocks pour régulariser le montant des stocks qui n’a pas changer depuis le début de l’exercice 1 Chapitre 1- Les amortissements Chapitre 1- Les amortissements I- Définitions Actif : d’après le PCG, un actif est un élément identifiable du patrimoine ayant une valeur positive pour l’entreprise et qui procure à celle-ci des avantages économiques futurs. • Immobilisations : vont rester plus d’un an dans l’entreprise • Actif circulant : éléments renouvelés au cours de l’année Immobilisation : élément identifiable du patrimoine servant de façon durable à l’activité de l’entreprise et qui lui procure des avantages économiques futurs. Amortissement : C’est la répartition systématique du montant amortissable d’un actif, en fonction de son utilisation par l’entreprise. Du fait de l’usure physique, l’obsolescence technique, ou des réglementations (brevets). Attention : certaines immobilisations, comme les terrains ne sont pas amortissable. Pour amortir un bien, il faut définir un critère pour pouvoir répartir le montant amortissable sur la durée d’utilisation du bien, reflétant la perte de valeur réelle du bien. Certain bien vont s’user de façon linéaire dans le temps, soit différemment selon l’utilisation que l’entreprise en fait. II- Les modes d’amortissement comptables Amortissement comptable : On veut comptabiliser dans les comptes, la perte de valeur réelle des immobilisations de l’entreprise. Duré de l’amortissement = durée d’utilisation de l’immobilisation par l’entreprise. Base amortissable : correspond au cout d’acquisition de l’immobilisation, de laquelle on va éventuellement déduire sa valeur résiduelle, estimée à la valeur qu’elle aurait à la fin de la durée d’utilisation. Valeur résiduelle : montant net des coûts de sortie. Cette valeur doit être estimée dès l’acquisition du bien et est retenu que si elle est significative. Base amortissable = Coût d’acquisition (ou coût de production) – Valeur résiduelle 2 Chapitre 1- Les amortissements 1- L’amortissement linéaire La méthode consiste à constater une perte de valeur, proportionnelle au temps écoulé à partir de la date d’acquisition du bien jusqu’à la date de fin d’utilisation. Taux d’amortissement = 1 / durée d’amortissement en année Annuité d’amortissement = base amortissable × taux d’amortissement Date de départ de l’amortissement : à partir du jour de mise en service de l’immobilisation. Exemple : matériel 22000 euros HT durée 3 ans, le 15 juillet N valeur résiduel 8455€ mise en service 16/15. N N+1 N+2 N+3 Taux d'amorti: Cout acquisition: Base amortissable : Base amortissable annuité 13545 13545 13545 13545 33% Durée de l'amorti : 22000 Valeur résiduelle : 13545 Date de mise en service : 2069.38 4515.00 4515.00 2445.63 3 8455 16-Jul Cumul des annuités Valeur Nette Comptable 2069.38 19930.63 6584.38 15415.63 11099.38 10900.63 13545.00 8455.00 2- L’amortissement variable Pour rappel, l’amortissement constaté doit refléter la perte de valeur réelle d’une l’immobilisation. Or parfois, l’usure d’un bien ne sera pas proportionnelle au temps écoulé. Exemple : une perte de valeur proportionnelle à l’utilisation de l’immobilisation. Lorsque la perte de valeur ne dépend pas du temps écoulé, il faut retenir un autre critère reflétant l’utilisation réelle du bien, appelé unité d’œuvre. Un distributeur de boisson s’usera en fonction du nombre de gobelets distribués Annuité d’amortissement = Base amortissable x Nombre d’UO utilisés en N Total des UO utilisés (sur toute la durée) Remarque : Le calcul des UO se fait sur la base d’estimation au moment de l’acquisition du bien. Exemple : On achète un véhicule utilitaire pour 22000 € HT le 1er Janvier N. Durée d’utilisation : 5ans. Amortissement en fonction des kilomètres parcourus. N : 40000 km N+3 : 30000 N+1 : 45000 km N+4 : 30000 3 Chapitre 1- Les amortissements N+2 : 55000 Annuités d’amortissement : N = 22000 x 40000/200000= 4400 € N+2= 6050 € N+1= 4950 € N+3 et N+4= 3300 € III- Les méthodes d’amortissements autorisés par l’administration fiscale L’administration fiscale n’autorise que deux méthodes d’amortissement : - L’amortissement linéaire fiscal - L’amortissement dégressif 1- L’amortissement linéaire fiscal L’administration fiscale ne reconnaît pas la notion de valeur résiduelle pour le calcul de la base amortissable. Base amortissable = coût d’acquisition (ou de production) Cela ne reflète pas la réalité. L’administration fiscale substitue a la durée réelle d’utilisation une durée d’usage qui dépend du type d’utilisation et qui sera la même pour chaque entreprise (5ans pour les véhicules). 2- L’amortissement dégressif Cette méthode d’amortissement a été mise en place pour favoriser les investissements des entreprises. En effet, sur les premières années d’utilisation on va pratiquer un amortissement du bien accéléré. Augmentation des charges baisse du bénéfice diminution de l’impôt sur les bénéfices. Cela incite donc à investir dans des biens neufs. Pour pouvoir pratiquer cette méthode d’amortissement l’entreprise doit respecter 2 conditions : - Les biens acquis doivent être neufs - Doivent être utilisés pendant au moins 3 ans Taux d’amortissement dégressif = taux d’amortissement linéaire × coefficient 4 Chapitre 1- Les amortissements Durée d’utilisation 3 à 4 ans 5 à 6 ans A partir de 7 ans Coefficient 1.25 1.75 2.25 ↵ +0.5 ↵ +0.5 Date de début d’amortissement : 1er jour du mois d’acquisition Base amortissable = coût d’acquisition (ou coût de production) 1ère annuité d’amortissement = coût d’acquisition × taux d’amortissement dégressif (+ éventuellement prorata temporis) Les années suivantes = Base amortissable = valeur nette fiscale = Coût d’acquisition – Σ dotations aux amortissements (=annuités) Valeur fiscale nette × taux d’amortissement dégressif A la fin du plan l’amortissement, il est nécessaire de repasser à la méthode l’amortissement linéaire, et le changement se fait lorsque le taux linéaire sur les années restants à courir devient supérieur au taux dégressif. Exemple : On achète un matériel industriel le 23/09/N pour 86000€ HT. Durée d’utilisation : 5ans. Méthode d’amortissement dégressif. Taux dégressif : 1/5 x 1.75 10033.33= 86000 × 0.35 × 4/12 IV- La comptabilisation des amortissements Les pertes de valeur définitives de certaines immobilisations ne sont enregistrées qu’une fois par an dans les comptes, et plus précisément à la clôture de chaque exercice écriture de fin d’exercice (ou d’inventaire). Amortissement comptable : perte de valeur réelle (vision économique) Amortissement fiscal : amortissement accéléré (coup de pouce de l’Etat) 5 Chapitre 1- Les amortissements On va devoir tenir compte de ces deux aspects lors de l’enregistrement. Dans les comptes, on va isoler d’un coté l’amortissement qui reflète la réelle perte de valeur, et de l’autre coté, l’amortissement qui résulte de l’application d’une règle fiscale. 1- La comptabilisation de l’amortissement comptable L’annuité d’amortissement constatée en fin d’exercice, correspond à une perte de valeur, donc un appauvrissement pour l’entreprise. On va utiliser un compte de charge d’exploitation : 6811- Dotations aux amortissements sur immobilisations incorporelles et corporelles En contrepartie, le patrimoine de l’entreprise est impacté : 280- Amortissement des immobilisations incorporelles 281- Amortissement des immobilisations corporelles 2- La comptabilisation de l’amortissement fiscal Dans le cas d’un amortissement fiscal, dans les comptes on devra faire apparaître l’amortissement comptable qui est économiquement justifié et d’autre part, le supplément ou parfois l’insuffisance d’amortissement fiscal qui ne reflète pas une réelle perte de valeur. Dot° aux amortissement = dot° aux amort fisc Complément fiscal – dot° aux amort comptables Perte de valeur éco justifiée Il faut constater les amortissements dérogatoires quand les deux amortissements sont différents, qui seront constater dans les comptes de charges et produits. 68725- Dotation aux amortissements dérogatoires // 145- Amortissement dérogatoire si dotation discale > dotation comptable 145- Amortissement dérogatoire // 78725- Reprises sur amortissement dérogatoire si dotation fiscale < dotation comptable Exemple : On suppose un matériel de 24000€ HT acquis le 16/10/N. Elle souhaite l’amortir sur 5ans. Amortissement dégressif. (L’amortissement économiquement justifié est le linéaire). 6 Chapitre 1- Les amortissements A l’issue de la durée d’amortissement, le compte 145 doit être soldé. Résumé : • Amortissement fiscal = amortissement comptable 6811 // 28... • Amortissement fiscal ≠ amortissement comptable 6811 // 28... (Pour l’amortissement comptable) 68725 // 145 si fiscal > comptable 145 // 78725 si fiscal < comptable V- La cession des immobilisations amortissables Les cessions d’immobilisations constituent des opérations exceptionnelles. Elles sont comptabilisées : 675- VCEAC (charge exceptionnelle Valeur nette comptable (VNC) 775- PCEA (produit exceptionnel) Prix de cession 1- La comptabilisation de la cession ( Au jour de la cession, donc pas forcément fin d’exercice) Les cessions d’immobilisations sont généralement soumises à la TVA. Par conséquent, le jour de la cession, on va constater le prix de cession HT dans le compte 775. La TVA collectée dans le 44571. Le prix de cession TTC avec le 512 ou 462- Créances sur cession d’immobilisation. Exemple : Le 01/10/N : cède matériel industriel pour 30 000€ HT. Acquis le 01/01/N-2 pour 50 000€ HT. Amortissement linéaire sur 5ans 01/10/N 462 Créances sur cession d'immobilisations 35880 775 30000 44571 PCEA TVA collectée 7 Chapitre 1- Les amortissements 2- La sortie de l’immobilisation du patrimoine (fin d’exercice) Il faut : - Enregistrer une dotation aux amortissements complémentaire pour constater la perte de valeur de l’immobilisation entre le début de l’exercice et la cession. (Attention : si le bien est amorti en linéaire, on va jusqu’au jour de la cession, par contre, en dégressif, on doit remonter au premier jour du mois de cession) - Sortir l’immobilisation du patrimoine en utilisant le compte 675 qui permet d’enregistrer la VNC (VNC = Coût d’acquisition – Σ Dotations). Il faut annuler les amortissements concernant l’immobilisation cédée. - Eventuellement solder le compte 145- Amortissements dérogatoires s’il existe en utilisant le compte 78725- Reprises sur AD. Suite de l’exemple : 31/12/N 6811 Dotation aux amortissements 28154 7500 Amortissement du matériel industriel 7500 Amortissement du matériel industriel cédé 31/12/N 675 VCEAC (=VNC) 22500 28154 Amortissement du matériel industriel (=Cumul dotations) 2154 Matériel industriel Sortie du patrimoine 27500 = dotation N-2 + dotation N-1 + dotation N = 10000 + 10000 + 7500 Résultat de cession : 775 – 675 = 30000 – 22500 8 27500 50000 Chapitre 1- Les amortissements VI – L’impact des amortissements sur les comptes annuels 1- Impact sur le compte de résultat Charges Charges d’exploitation Produits Produits d’exploitation 6811- Dotation aux amortissements (comptable) Charges financières Produits financiers Charges exceptionnelles 68725- Dotation aux amortissements (AD) Produits exceptionnels 78725- Reprises sur amortissements Les dotations aux amortissements sont des charges calculées car elles ne sont jamais décaissées. Les amortissements au bilan représentent des réserves d’argent. 2- Impact sur le bilan Voir schéma sur papier Remarque : Au bilan : Amortissements = Σ dotations aux amortissements enregistrés. 9 Chapitre 2- Les dépréciations Chapitre 2- Les dépréciations Les amortissements permettent de constater une perte de valeur définitive de certaines immobilisations mais d’autres éléments d’actifs subissent des pertes de valeur réversibles, on va constater dans ce cas là une dépréciation. On peut déprécier les stocks, les créances (surtout client), certaines immobilisations et les VMP. A la date de clôture de l’exercice comptable, tous les actifs de l’entreprise devront faire l’objet d’une évaluation et en application du principe de prudence, seules les pertes de valeurs potentielles seront comptabilisées. I- La dépréciation des immobilisations incorporelles et corporelles 1- Le test de dépréciation Le PCG prévoit une procédure pour évaluer les immobilisations corporelles et incorporelles. Si à la date de clôture, il existe un indice de perte de valeur pour un élément d’actif, il convient d’effectuer un test de dépréciation. La valeur nette comptable est comparée à la valeur actuelle de l’actif, sachant que la valeur actuelle de l’immobilisation est soit : - La valeur vénale (prix de cession net avec coûts de sortie) - La valeur d’usage (valeur fixée par l’entreprise et qui dépend de l’utilité de l’immobilisation pour son activité) Lorsque ces deux valeurs sont déterminables, on retient la plus élevée des deux. Dépréciation si VNC > valeur actuelle Sur le plan comptable, on va enregistrer une dotation aux dépréciations afin de ramener la valeur du bien à la valeur actuelle. Exemple : un terrain a été acquis en 12/N-3 pour 130000€ dans le but de construire un parking pour les salariés. En N, un affaissement a lieu a proximité, entrainant une baisse des prix de 50%. On va devoir constater une dotation aux dépréciations pour tenir compte de cette perte de valeur réversible, qui est de 65000€. 2- Le suivi des dépréciations Dès qu’une dépréciation a été constatée, le test de dépréciation doit être systématiquement reconduit les années suivantes. 10 Chapitre 2- Les dépréciations - Si valeur actuelle < VNC dotation aux dépréciations Si valeur actuelle > VNC reprise sur dépréciations (pour annuler en tout ou partie les dépréciations constatées) VNC = Coût d’acquisition – amortissements et dépréciations Suite de l’exemple : En N+2, des études montrent que le terrain de l’entreprise n’est pas concerné par l’affaissement, et les prix des terrains remontent de 110%. Valeur actuelle du terrain = 65000 × 2,1 (1+1,1) = 136500 VA > VNC reprises sur dépréciations 3- La comptabilisation des dépréciations (sur immos corp et incorp) Soit on enregistre : - Une dotation aux dépréciations : perte de valeur complémentaire o 6816- Dotation aux dépréciations des immobilisations… o 29…- Dépréciation des immobilisations - Une reprise sur dépréciations : annulation de dépréciations constatées auparavant o 29…- Dépréciation des immobilisations o 7816- Reprise sur dépréciations des immobilisations Suite exemple : enregistrer les écritures de dépréciation fin N et fin N+2 Remarque : Lorsqu’une immobilisation dépréciée est cédée, il s’agit toujours d’une opération exceptionnelle (compte 675 et 775) mais il faut penser à annuler les dépréciations au moment de la sortie de l’immobilisation du patrimoine. Compte 675 : VNC des éléments d’actifs cédés = Coût d’acquisition – Σ dotation aux amortissements et dépréciations 11 Chapitre 2- Les dépréciations II- La dépréciation des stocks 1- L’évaluation des stocks en fin d’exercice Au bilan, les stocks apparaissent pour leur coût d’acquisition, ou bien pour leur coût de production. A la clôture de l’exercice, l’entreprise doit évaluée la valeur vénale de ses stocks (prix de vente ou perspective de vente), il y aura dépréciation si le prix de vente est supérieur au coût d’acquisition ou de production. 2- La comptabilisation des dépréciations de stocks L’ajustement des stocks au bilan ne se fait qu’une fois par an en fin d’exercice, c’est ce qu’on appelle l’inventaire intermittent. C’est du au fait que tous les achats sont comptabilisés en charges et que les comptes de classe 3 ne sont pas utilisés en cours d’exercice. 1. Il faut annuler le stock initial 2. Il faut constater le stock final 3. Il faut éventuellement annuler les dépréciations constatées fin N-1 4. Il faut éventuellement constater les dépréciations sur le stock final Comptes à utiliser : 6817- Dotation aux dépréciations des actifs circulants / 39…- Dépréciations des stocks en cours 39…- Dépréciations des stocks en cours / 7817- Reprises sur dépréciations des AC Pour annuler les stocks : 603 / 713- Variations des stocks. Au débit ou au crédit avec en contrepartie un compte de la classe 3 (stocks) Exemple : on considère un stock de marchandise. Stock initial fin N-1 : 8990€. Dépréciation enregistrée en N-1 1500€. Fin N le coût d’acquisition du stock final est de 15230€ mais 25% des marchandises ne seront revendues qu’à 40% de leur coût d’acquisition. 12 Chapitre 2- Les dépréciations 2284,5 = 60% × 15230 ×25% Net du stock de marchandises : 15230 – 2284,5 = 12945,5 III- La dépréciation des créances Un client devient douteux lorsqu’à l’échéance de la créance et malgré des relances, il n’effectue aucun règlement. En application du principe de prudence, le risque de perte doit être comptabilisé via une dotation aux dépréciations. 1- Constatation de la créance douteuse Lorsqu’il existe un risque de non paiement de la créance, il convient de transférer le montant du compte 411 vers un compte spécifique : 416- Clients douteux. 416 411 2- La dépréciation de la créance douteuse Au bilan, le montant des créances est toujours un montant TTC, or la perte de valeur pour une entreprise va se calculée sur le montant HT. Lorsque le client ne paye pas sa créance, la TVA collectée sera annulée pour ne pas pénaliser l’entreprise. Comptes à utiliser : 6817- Dotation aux dépréciations des AC / 491- Dépréciation des comptes de clients 491- Dépréciation des comptes de clients / 7817- reprises sur dépréciations des AC Exemple : Fin N, un client ne pourra régler que la moitié de sa dette qui s’élève à 11960€. 5000 = 11960 / 1.196 × 50% 13 Chapitre 2- Les dépréciations 3- Le suivi des dépréciations A la fin de chaque exercice, les dépréciations seront ajustées pour que le compte 491 reflète le risque de perte réel. - Si la situation du client s’est améliorée, il faut reprendre tout ou partie de la dépréciation. - Si la situation du client s’est dégradée, il faut compléter la dépréciation grâce à une donation 4- Le cas des créances irrécouvrables On est sur à 100% que le client ne paiera jamais sa dette, lorsque le caractère définitif de la perte est acquis, dans de cas là, la perte est constatée via un compte de charge. La TVA qui avait été collectée devient récupérable auprès de l’Etat à ce moment là. On supprime la créance douteuse et on constate une perte sur créance irrécouvrable. - 654- Pertes sur créances irrécouvrables - On annule les dépréciations qui avaient été constatées. Suite de l’exemple : Fin N+1, le client est considéré comme irrécouvrable IV- La dépréciation des titres Jusqu’à présent, les dépréciations vues étaient des charges d’exploitation. Les dépréciations de titres en revanche constituent des charges financières. 1- La valeur d’inventaire des titres L’évaluation des titres doit être faite séparément pour chaque catégorie de titres (titre de participation, titre immobilisé, VMP). Par ailleurs, à l’intérieur de chaque catégorie de titre il n’est pas possible de faire des compensations entre différents titres. Dépréciation si valeur d’inventaire < coût d’acquisition des titres. 14 Chapitre 2- Les dépréciations Catégories de titres TP Titres immobilisés VMP Valeur d’inventaire Valeur d’utilité (ou valeur vénale) Cours moyen du dernier mois (ou valeur probable de négociation) En application du principe de prudence, les moins values latentes seront comptabilisées via des dépréciations mais en revanche les plus values latentes ne seront jamais comptabilisées, on ne peut donc que annuler les dépréciations constatées. Un suivi des dépréciations sera assuré chaque année car on traite des pertes de valeurs réversibles (rappel). Exemple : 100 actions A acquises 10€ l’unité et 200 actions B dont 50 acquises à 15€ l’unité et 150 à 18€ l’unité. Le cours moyen sur le dernier mois de l‘exercice est de 12€ pour A et 16€ pour B. Titre A : plus value latente Titre B : 200 × 16 - 50 × 15 + 150 × 18 = - 250 (moins value latente) Dotation aux dépréciations = 250€ 2- La comptabilisation des dépréciations de titres Les dépréciations de titres font intervenir des charges financières et des produits financiers. Catégorie de titres TP TI VMP Compte de dépréciation 2961- Dépréciation des TP 2971- Dépréciation des TI 590- Dépréciations des VMP 6866- Dotations aux dépréciations des éléments financiers // 7866- Reprises sur dépréciations des éléments financiers 15 Chapitre 3- Les provisions Chapitre 3- Les provisions Rappel : Amortissement = perte de valeur définitive d’un élément d’actif Dépréciation = perte de valeur réversible d’un élément d’actif Provisions = Une dette probable (s’inscrit au passif du bilan) I- Principe des provisions Une provision est une dette probable dont l’échéance ou le montant ne sont pas connus avec certitude. Exemple : un litige avec un client qui réclame un dédommagement Ces provisions sont ajustées à la fin de chaque exercice, on peut constater une dotation aux provisions complémentaires (si le risque s’est accru) et inversement lorsque le risque a disparu il faut effectué une reprise sur provisions. Il existe deux grands types de provisions : - Les provisions pour risque - Les provisions pour charges II- Comptabilisation des provisions Dotation aux provisions : - 6815- Dotation aux provisions d’exploitation - 6865- Dotation aux provisions financières - 6875- Dotation aux provisions exceptionnelles Reprises sur provisions : - 7815- Reprise sur provisions d’exploitation - 7865- Reprise sur provisions financières - 7875- Reprise sur provisions exceptionnelles La contrepartie est un compte de la classe 1 : 15- Provisions III- les provisions pour risques 1- Les provisions pour litiges Le montant de la provision est égal à la somme que l’entreprise risque de devoir payer à l’issue du litige, et selon le type de litige on constate une charge d’exploitation, financière ou exceptionnelle. 16 Chapitre 3- Les provisions Exemple : litige avec un client pour des travaux terminés en retard. Le risque est évalué à 5000 fin N. En N+1, une procédure de conciliation a lieu. Et le 15/09/N+1, l’entreprise accepte de payer 5200€ à ce client pour le litige. 2- Provisions pour garanties données aux clients A la fin de chaque exercice il faut évaluer les dépenses susceptibles d’être engagées du fait des garanties qui jouent sur les produits vendus. 3- Autres provisions pour risques 1514- Provisions pour amendes et pénalités En lien avec les procédures de contrôle fiscal et social 1515- Provisions pour perte de change Ça va servir pour enregistrer les pertes latentes sur les créances et dettes en devises étrangères IV- Les provisions pour charges (dette probable / charge lourde à venir) 1- Les provisions pour restructurations Les provisions pour restructurations sont enregistrées dans le compte 154 et sont utilisées dans le cas de fermeture d’un site, abandon d’une branche d’activité, réorganisation d’une entreprise. 17 Chapitre 3- Les provisions 2- Les provisions pour gros entretien ou grandes révisions Compte 1572. Les montant des travaux futurs concernant un gros entretien d’une immobilisation peut faire l’objet d’une provision dans le compte 1572, ce qui permet d’étaler la charge sur plusieurs exercices. Exemple : une immobilisation acquise le 1er juillet N. Une grande révision est prévue après 3 ans pour un coût estimé à 9000 € HT. Les travaux sont réalisés le 1er juillet N+3 pour 9400 € HT. Provision = 9000 × 6 mois / 36 mois 3- Autres provisions sur charges Dette potentielle de l’entreprise vis à vis des salariés susceptibles de partir en retraite. Il s’agit de provisionner des primes de départ Compte 153 Compte 155 : provisions pour impôts. On provisionne les impôts qui ne seront dus qu’aux titres des années suivantes du fait d’opérations actuelles 18 Chapitre 3- Les provisions V- Impact des provisions sur les comptes annuels 1- Impact sur le compte de résultat COMPTE DE RESULTAT Charges d’exploitation Produits d’exploitation Dotations aux amort, dépré, prov Reprises sur amort, dépré, prov Charges financières Produits financiers Dotation aux amort, dépré, prov Reprises sur amort, dépré, prov Charges exceptionnelles Produits exceptionnels Dotation aux amort, dépré, prov Reprises sur amort, dépré, prov 2- Impact sur le bilan BILAN Dettes à LT Capitaux propres Dettes potentielles Provisions pour risques et charges Provisions pour risques Provisions pour charges Dettes à CT / MT Dettes 19 Chapitre 4- Les régularisations de charges et de produits Chapitre 4 – Les régularisations de charges et de produits En application du principe d’indépendance des exercices, les charges et produits comptabilisés en N ne doivent concerner que l’exercice en cours et pas le suivant. A la clôture de l’exercice on peut rencontrer deux situations qui posent problème - On a comptabilisé des charges ou des produits qui relèvent de l’exercice N+1 mais qu’on a comptabilisé en N, dans ce cas on parle de charge ou produits constatés d’avance. Il faut donc les sortir de l’exercice N avec une écriture de régularisation - Certaines charges ou produits n’on pas été comptabilisé alors qu’ils se rattachent à l’exercice en cours. On va parler de charges à payer ou de produits à recevoir. Principe : dans tous les cas, ces écritures de régularisation seront contrepassées (passé à l’envers) au début de l’exercice N+1 I- Les charges à payer et les produits à recevoir 1- Les charges à payer Ces charges concernent l’exercice écoulé mais n’ont pas été comptabilisée (absence de pièce justificative par exemple). Au débit : compte de charge et compte de TVA : 44586- TVA sur factures non parvenues (compte transitoire) Au crédit : compte de tiers - charges à payer 20 Chapitre 4- Les régularisations de charges et de produits a) Facture non parvenue Exemple : Fin N on réceptionne des matières premières pour 10000 € HT. La facture n’est reçue que le 20 janvier N+1. b) Facture d’avoir à établir Exemple : les ristournes accordées au client important s’élève à 6000 € HT fin N et les factures d’avoir ne seront envoyé que début N+1. c) Les congés payés A la clôture de l’exercice les salariés ont des jours de congé payés acquis et non utilisés, le salaire correspondant est une charge pour l’entreprise qui doit être comptabilisé fin N comme une charge à payer. Exemple : Les droits de congés payés s’élèvent à 30000 € de salaires bruts et 12000 € de cotisations patronales. d) Les intérêts courus Ce sont les intérêts dus par l’entreprise au titre de l’exercice mais qui ne seront payé qu’en N+1. Exemple : l’entreprise souscrit un emprunt de 100 000€ le 01/04/N au taux de 6 %. Intérêts payés une fois par an, la première fois le 01/04/N+1. 21 Chapitre 4- Les régularisations de charges et de produits 2) Les produits à recevoir Les produits à recevoir, sont des produits réalisés pendant l’exercice mais non comptabilisé : - Débit : compte spécifique de produit à recevoir - Crédit : compte de produit normal + compte de TVA transitoire a) Facture à établir Exemple : l’entreprise à livrer fin N des PF (1000 €) mais la facture ne sera établie que début N+1. b) Facture d’avoir à recevoir L’entreprise attend une ristourne de fin d’année, mais l’avoir n’arrivera que début N+1. c) Intérêts courus à recevoir On peut percevoir des intérêts sur les titres détenus à court terme (VMP), sur des prêts accordé par l’entreprise ou sur les comptes courants (Débit : 518 ; Crédit : 768) 22 Chapitre 4- Les régularisations de charges et de produits II- Charges et produits constatés d’avance Charges et produits constatés en N et concernant totalement ou partiellement L’exercice N+1 1) Les charges constatées d’avance • Au crédit le compte de charge, car on annule la charge pour le montant qui concerne l’exercice suivant. • La TVA ne doit pas être régularisée puisqu’elle est déductible au moment de la facturation • Au débit : 486 charges constaté d’avance Exemple : Le 05/12/N : 100 ramettes de papier à 6€ l’unité. Le 31/12/N, il reste 60 ramettes de papier. 2) Les produits constatés d’avance • Au débit : on annule le produit en tout ou partie. • Au crédit : 487 produits constatés d’avance Exemple : on facture le 01/06/N une redevance annuelle pour la concession d’un brevet à une autre entreprise pour 12000 € HT. 23 Chapitre 5- Les variations de stocks Chapitre 5 – Les Variations de stocks Rappel : en comptabilité, on ne procède pas à un inventaire permanent des stocks qui permettrait une mise à jour tout au long de l’exercice, mais on procède à un inventaire intermittent qui est réalisé en fin d’exercice. 1ère étape : annulation du stock initial et éventuellement des dépréciations correspondantes aux stocks. 2ème étape : constatation du stock final et éventuellement des dépréciations sur ce stock Ces écritures font intervenir des comptes de variation des stocks. 603- Variation de stocks de MP ou de marchandises 713- Variation de stocks de PF et en cours Principe : - Côté achat : le résultat ne doit tenir compte que des matières premières consommées et que des marchandises vendues - Côté vente : on ne tient compte que des PF et des marchandises vendues I- Les variations de stocks de matières premières et autres approvisionnement de marchandises Exemple : l’entreprise X dispose d’un stock de MP évalué à 900€ début N. Les achats de MP s’élèvent à 3900€ en N et le stock fin N est de 1300€. Coût d’achat des MP consommées = 3900 (achats) + 900 (SI) – 1300 (SF) = 3900 (601- achats de MP) – 400 (6031- variations de stock de MP) = 3500 € COMPTE DE RESULTAT DE N Charges d’exploitation Achat de MP Variation stock de MP (SI- SF) 3900 - 400 24 Chapitre 5- Les variations de stocks 400€ d’achat n’ont pas été consommé augmentation stock au bilan. Coût d’achat des MP = Achats de MP + Δ stocks de MP (SI – SF) Coût d’achat des marchandises vendues = Achat de marchandises + Δ stocks de marchandises (SI – SF) II- Les variations de stocks de produits finis et d’en cours Exemple : l’entreprise Y avait un stock initial de PF de 14000€. Elle a fabriquée des PF pour 80300€ en N et son stock final est de 11500€. Production stockée (Δ stocks de PF et en cours) = - 2500€ ( déstockage de PF) COMPTE DE RESULTAT DE N Produits d’exploitation Production vendue Production stockée (SF – SI) Production stockée = Δ stocks de PF et en cours = SF – SI de PF et en cours 25 - 2500€ Chapitre 6- Les documents de synthèse Chapitre 6 – Les documents de synthèse Rappel : le compte de résultat d’exercice n’apparaît pas dans la balance, il est obtenu par différence entre les produits et les charges. I- Structure du bilan BILAN AU 31/12/N ACTIF Actif immobilisé Immo incorporelles Immo corporelles Immo financières Actif circulant Stocks Avance et acompte reçu sur commande Créances : clients & rattachés (441 ; 413 ; 416 ; 418) VMP Disponibilités Charges constatées d’avance (486) Brut A&D Net X PASSIF Capitaux propres Capital Réserves Résultat de l’exercice Provisions réglementées (145) Provisions pour risques & charges Dettes Emprunts (dont intérêt couru et découvert bancaire) Avance et acompte reçu Dettes fournisseurs et rattachés (401 ; 403 ; 408) Dettes fiscales et sociales Dettes sur immobilisation (404) Produits constatés d’avance (487) X II- Compte de résultat COMPTE DE RESULTAT Charges d’exploitation Achats de marchandises 607 - 6097 Δ Stock de marchandises Achats de MP & approvisionnement 601 - 6091 Δ Stock de MP & autres approvisionnement Autres achats et charges externes (autres comptes 60 ; 61 ; 62) Impôts et taxes Charges de personnel Autres charges (65) DADP Charges financières DADP Intérêts (661 ; 665) Charges exceptionnelles Sur opération de gestion (671) Sur opération en capital (VCEAC 675) DADP TOTAL = X 26 Produits d’exploitation Ventes de marchandises (707 ; 7097) Production vendue (PF et services) Production stockée (Δ stock de PF et en cours 713) Autres produits (75) RADP Produits financiers Intérêts RADP Produits exceptionnels Sur opération de gestion (771) Sur opération en capital (PCEA 775) RADP TOTAL = X Chapitre 6- Les documents de synthèse 27