PRAXIS Forum Med Suisse 2008;8(23):432–435 435
Antibiotiques
Dans les formes bactériennes non compliquées
de gastroentérite, un traitement antibactérien est
contre-indiqué. Il peut même,dans une entérite
à salmonelles non compliquée, entraîner un allon-
gement du portage ou une récidive de la maladie
[1]. Lors des infections à E. coli produisant une
shigatoxine,lesantibiotiquesaugmententlerisque
de syndrome hémolytique urémique [8].
Il est nécessaire de mettre en route une antibio-
thérapie en cas de septicémie, de maladie invasive
ou chez l’enfant à risque (par exemple, enfant de
moins de trois mois, patient immunodéprimé ou
-supprimé, asplénique) [3].
Prévention
Des mesures de prévention peuvent limiter la dif-
fusion des gastroentérites virales de façon subs-
tantielle, en particulier dans les crèches, les écoles
maternelles, les homes d’enfants, les écoles ainsi
qu’à domicile.
La reconnaissance précoce d’une gastroentérite
virale en tant que telle, une hygiène conséquente
des mains et la constitution de cohortes sont des
éléments importants de la prévention.
Vaccin contre les rotavirus
Après qu’à la fin des années 90, il ait fallu retirer
du marché un vaccin contre les rotavirus en rai-
son de complications graves, deux nouveaux vac-
cins se sont avérés sûrs et efficaces [9, 10]. Un
d’entre eux, Rotarix®, est déjà autorisé, tandis
que l’autre est en cours d’autorisation, il s’agit du
Rotateq®.Trois administrations sont nécessaires,
chacune à au moins un mois d’intervalle. Il n’existe
pas encore à ce jour de recommandations venant
de la commission fédérale des vaccinations car le
groupe de travail correspondant est actuellement
en train d’évaluer les données disponibles.
Antiémétiques
Le rôle des antiémétiques dans la gastroentérite
aiguë est controversé. Méclozine, métoclopramide
et prométhazine sont des substances utilisées avec
un succès partiel, mais ellesont des effets indési-
rables potentiellement graves, tels que des trou-
blesextrapyramidaux,etne peuvent donc pas être
recommandées d’une façon générale.
L’administration par voie orale d’ondansétron, un
antagoniste de la sérotonine, a entraîné une réduc-
tion des vomissements chez l’enfant et diminué
ainsi la nécessité de pratiquer une réhydratation
intraveineuse [4]. Toutefois, l’état actuel des don-
nées ne permet pas une utilisation de routine de
l’ondansétron dans la gastroentérite aiguë.
Antidiarrhéiques
Les antidiarrhéiques comme le lopéramide dimi-
nuent certes la fréquence des diarrhées par rap-
port au placebo; ils peuvent toutefois avoir des ef-
fetsindésirablesdangereuxtelsqueléthargie,iléus,
dépression respiratoire ou même coma (en parti-
culier chez le petit enfant) et ils doivent donc être
évités.
Une substance qui n’est pas autorisée en Suisse,
le racécadotril, pourra peut-être dans l’avenir être
administrée dans la diarrhée aiguë. Il s’agit d’un
inhibiteur de l’enképhalinase, qui possède un effet
sélectif antisecrétoire sur la muqueuse intestinale.
Deux études contrôlées randomisées réalisées en
France, et comportant chacune 150 patients en-
viron,ontmontréunebonneefficacité dans la diar-
rhée aqueuse chez l’enfant âgé de trois mois à
quatre ans [5, 6].
Probiotiques
Une méta-analyse de la base de données Cochrane
a montré un avantage léger des probiotiques par
rapport au groupe témoin avec une réduction de
la durée de la diarrhée d’environ 30 heures. Le
bénéfice observé le plus important se voit dans
les gastroentérites à rotavirus [7].
Références
1Elliott EJ. Acute gastroenteritis in children. BMJ 2007;
334(7583):35–40.
2BK Sandhu. Practical Guidelines for Management of Gas-
troenteritis in Children. J Pediatr Gastroenterol Nutr 2001;
33(Suppl 2):36–9.
3Acute Gastroenteritis Guideline Team, Cincinnati Childrens
Hospital Medical Center. Evidence-based clinical care guide-
line for medical management of acute gastroenteritis in chil-
dren aged 2 months through 5 years. October 2005. [www.
cincinnatichildrens.org].
4Freedman SB, Adler M, Seshadri R, Powell EC. Oral On-
dansetron for gastroenteritis in a pediatric emergency de-
partment. N Engl J Med. 2006;354(16):1698–705.
5Cézard JP, Duhamel JF, Meyer M, Pharaon I, Bellaiche M,
Maurage C et al. Efficacy and tolerability of racecadotril in
acute diarrhea in children. Gastroenterology. 2001;120:
799–805.
6Salazar-Lindo E, Santisteban-Ponce J, Chea-Woo E, Gutier-
rez M. Racecadotril in the treatment of acute watery diar-
rhea in children. N Engl. J Med. 2000;343(7):463–7.
7Allen SJ, Okoko B, Martinez E, Gregorio G, Dans LF. Probi-
otics for treating infectious diarrhea. Cochrane Database
Syst Rev. 2004;CD003048.
8Wong CS, Jelacic S, Habeeb RL, Watkins SL, Tarr PI. The risk
of the hemolytic-uremic syndrome after antibiotic treatment
of Escherichia coli O157:H7 infections. N Engl J Med. 2000;
342 (26):1930–6.
9Vesikari T, Matson DO, Dennehy P, Van Damme P, San-
tosham M, Rodriguez Z et al. Safety and efficacy of a pen-
tavalent human-bovine reassortant rotavirus vaccine. N
Engl J Med. 2006;354(1):23–33.
10 Ruiz-Palacios GM, Pérez-Schael I, Velázquez FR, Abate H,
Breuer T, Clemens SC et al. Safety and efficacy of an attenu-
ated vaccine against severe rotavirus gastroenteritis. N Engl
J Med. 2006;354(1):11–22.
Correspondance:
Dr Johannes Spalinger
Pädiatrische Gastroenterologie
Kinderspital Luzern
CH-6000 Luzern 16
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