PLAN DE L’EXPOSE I- DEFINITION DE LA RAGE II-MANIFESTATION DE LA RAGE III-LES MOYENS DE TRANSMISSION DE LA RAGE IV-LES CONSEQUENCES DE LA RAGE V-LES MOYENS DE PREVENTIONS ET DE TRAITEMENTS DE LA RAGE CONCLUSION I-DEFINITION DE LA RAGE La rage est une zoonose, autrement dit une maladie qui se transmet de l’animal à l’homme. Le chien est le principal hôte du virus. Le virus de la rage infecte le système nerveux. Il est d’abord transporté par voie nerveuse vers le cerveau ou il se reproduit, puis il migre par les nerfs vers la plupart des parties du corps. Finalement, le virus atteint les glandes salivaires, ou il est excrété dans la salive. A ce stade, il y’a déjà des lésions au cerveau, provoquant parfois des réactions violentes, puis la mort. II-MANIFESTATION DE LA RAGE La durée d’incubation de la rage est habituellement de 1 à 3 mois mais peut s’étendre de moins d’une semaine à 1an, en fonction de facteurs tels que le site de pénétration du virus et la charge virale. Les symptômes initiaux comportent de la fièvre accompagnée de douleurs ou de fourmillements, démangeaisons ou sensations de brulure inexpliquées (paresthésie) à l’endroit de la blessure. La propagation du virus dans le système nerveux central entraine une inflammation progressive et mortelle de l’encéphale et de la moelle épinière. La rage existe sous deux formes : la forme furieuse et la forme paralytique. La forme furieuse avec une hyperactivité du malade, une excitabilité, une hydrophobie (peur de l’eau) et parfois une aérophobie (peur des courants d’air ou de l’air frais). Le décès survient en quelques jours par arrêt cardiorespiratoire. La forme paralytique touche environ 30% des cas humains. L’évolution est alors moins spectaculaire et en général plus longue que pour la rage furieuse. Les muscles se paralysent progressivement, à partir de l’endroit de la morsure ou de l’égratignure. Le coma s’installe lentement et le patient finit par mourir. Les cas de rage paralytique sont souvent mal diagnostiqués, ce qui contribue à la sous-notification de la maladie. Le virus rabique est neurotrope : il infecte le système nerveux et affecte son fonctionnement. Il ne provoque pas de lésions physiquement visibles dans le cerveau mais perturbe les neurones, notamment ceux qui régulent des fonctionnements autonomes comme l’activité cardiaque ou la respiration. Après quelques jours à quelques mois d’incubation le plus souvent, l’individu atteint développe un tableau d’encéphalite. La phase symptomatique débute souvent par une dysphagie (difficulté à avaler) et des troubles neuropsychiatriques variés, notamment l’anxiété et l’agitation. Hormis quelques cas décrits, l’issue est toujours fatale lorsque la maladie est déclarée. III-LES MOYENS DE TRANSMISSIONS DE LA RAGE L’être humain s’infecte en général à la suite d’une morsure ou d’une griffure profonde d’un animal porteur de la rage, et la transmission par les chiens enragés est à l’origine de 99% des cas humains. C’est en Afrique et en Asie que le fardeau de cette maladie est le plus lourd chez l’homme et l’on y recense 95% des cas mortels, dans le monde. La transmission peut aussi se produire par contact direct de matériel infectieux, en général de la salive, avec les muqueuses de l’homme ou une lésion cutanée récente. La transmission interhumaine par morsure est théoriquement possible mais n’a jamais été confirmée. Dans de rares cas, la rage peut être contractée par inhalation d’aérosols contenant le virus ou par transplantation d’organes infectés. On n’a jamais confirmé que la consommation de viande crue ou de tissus d’animaux pouvait être une source d’infection pour l’être humain. Dans la région des Amériques, ce sont désormais les chauves souris qui sont à l’origine de la plupart des décès dus à la rage humaine, la transmission par les chiens ayant été presque totalement interrompue dans cette région. La transmission par les chauves souris devient aussi une menace émergente pour la santé publique en Australie et en Europe de l’Ouest. Les décès humains à la suite d’une exposions à des renards, des ratons laveurs, des mouffettes, des chacals, des mangoustes et d’autres carnivores sauvages sont très rares et l’on ne connait pas de cas de transmission par des morsures de rongeurs. IV-LES CONSEQUENCES DE LA RAGE La rage est responsable d’environ 59000 décès annuels dans le monde, principalement en Asie et en Afrique, le plus souvent suite à une morsure par un chien enragé. Chaque année, environ 17 millions de personnes reçoivent un traitement après exposition à des animaux chez lesquels on soupçonne la rage. Des précautions sont donc à prendre vis-à-vis des animaux sauvages et domestiques pour les voyageurs en zone d’endémie : Asie, Afrique essentiellement et dans une moindre mesure en Europe Centrale, MoyenOrient, Amérique du Sud… Enfin, il faut signaler que les cas de rage humaine sont très rares dans les pays développés. En effet, depuis que les cas de rage ont commencé à être signalés en 1924, aucun cas de rage humaine n’a été rapporté sur le territoire français métropolitain. Et seulement 24 personnes sont décédées de la rage au Canada sur cette même période. Cependant, la rage s’est généralisée chez les animaux sauvages au Canada. V- LES MOYENS DE PREVENTIONS ET DE TRAITEMENTS 1-Prévention : ● Eliminer la rage chez le chien: La rage est une maladie à prévention vaccinale. La vaccination des chiens est la stratégie la plus efficace et la plus rentable pour éviter la rage chez l’homme. La vaccination des chiens permet de réduire le nombre des décès imputables à la rage mais aussi le besoin d’une prophylaxie post exposition dans le cadre des soins aux patients mordus par les chiens. ● Sensibiliser à la rage et prévention des morsures de chien : L’éducation sur le comportement des chiens et la prévention des morsures, à la fois pour les adultes et les enfants, est une extension essentielle de tout programme de vaccination anti rabique et peut faire baisser l’incidence de la rage chez l’homme comme la charge financière du traitement des morsures. Une meilleure connaissance de la prévention et de la lutte contre la rage dans les communautés comporte l’éducation et l’information sur les responsabilités des propriétaires des animaux de compagnie et sur les soins à dispenser immédiatement après une morsure. L’engagement et l’appropriation du programme au niveau des communautés améliorent la couverture et la réception des messages essentiels. ●Vaccination préventive chez l’homme Il existe des vaccins antirabiques à utiliser avant une éventuelle exposition. Ils sont recommandés pour ceux qui exercent certaines professions à haut risque, comme les personnels des laboratoires manipulant des virus rabiques ou apparentés (lyssavirus) vivants, ou encore certaines personnes(celles qui sont chargées de la lutte contre les zoonose ou les gardes forestiers) dont les activités personnelles ou professionnelles peuvent les amener en contact direct avec des chauves-souris, des carnivores ou d’autres mammifères susceptibles d’être infectés. La vaccination préventive est également recommandée aux voyageurs se rendant dans des zones isolées ou la rage est présente et qui prévoient de passer beaucoup de temps à l’extérieur en pratiquant des activités telles que la spéléologie ou l’escalade en montagne. Les expatriés ou les voyageurs amenés à faire de longs séjours dans des zones à haut risque doivent être vaccinées si l’accès aux produits biologiques permettant de prévenir la rage humaine est limité. Enfin, on envisagera aussi la vaccination pour les enfants vivant ou allant dans des zones reculées à haut. En jouant avec les animaux, ils peuvent être mordus plus grièvement ou ne pas signaler qu’ils l’ont été. 2-Traitement Après l’apparition des symptômes, aucun traitement n’est efficace et l’animal doit être euthanasié. Cependant des cas de survie exceptionnelle sans traitement après exposition. Un premier cas de survie a été décrit en 1970 : Matt Winkler, un petit garçon de 6 ans qui a fait un séjour en réanimation. En 2004 une jeune américaine a elle aussi survécu a la rage. Elle avait été mordue sur le continent américain par une chauve-souris et n’avait reçu aucune vaccination préventive après exposition. Elle a subi un traitement très lourd en service de réanimation. Elle a survécu et a récupéré avec peu de séquelles. Si la survie de cette jeune fille a ouvert des perspectives en matière de traitement, la raison de sa survie ne peut être imputée à ce traitement et reste jusqu'à aujourd’hui inconnue. En effet, dans les autres continents, aucun patient traité de la même façon n’a depuis survécu. CONCLUSION La rage est une maladie d’origine virale, qui peut être évitée grâce à la vaccination et qui touche plus de 150 pays et territoires. Les chiens sont principalement à l’origine des cas mortels de rage humaine et représentent jusqu'à 99% des cas de transmission à l’homme. En vaccinant les chiens et en évitant les morsures, on peut parvenir à éliminer la rage. L’infection tue des dizaines de milliers de personnes chaque année, principalement en Asie et en Afrique. Les enfants de moins de 15 ans représentent 40% des personnes mordues par un animal pour lequel il existe une suspicion de rage. Le nettoyage immédiat et soigneux de la plaie à l’eau et au savon après le contact avec un animal suspect est essentiel et il peut sauver la vie. L’Organisation Mondiale de la Santé, l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) et l’alliance mondiale contre la rage ont fixé la cible mondiale de ramener à zéro le nombre des décès humains dus à la rage d’ici 2030.