La théorie n’est faite qu’à partir de suppositions et d’hypothèses, cependant nous
pouvons constater un certain nombre de faits : ce sont les effets constatés.
Nous disposons de deux documents qui nous renseignent sur les effets concrets des
flux de capitaux sur la croissance (doc 2) et sur les emplois (doc 3). Premièrement, les
mouvements de capitaux peuvent avoir un effet positif important sur les salaires des
recrutés. Malgré un effet faiblement positif à court terme, de l’ordre de 1 à 4% sur les
travailleurs déjà en place dans l’entreprise voire même inexistant au Royaume uni du fait de
la relative flexibilité du marché du travail britannique qui empêche de maintenir des
différences de salaire entre les entreprises pour les mêmes salariés. Les véritables
bénéficiaires des prises de contrôle étrangères, dans les pays émergents notamment, sont
les nouveaux recrutés dont le salaire augmente entre 6% au Royaume Uni jusqu’à 21% au
Brésil! Cette augmentation s’explique par la différence des salaires versés entre les
entreprises locales (salaires faibles) et les entreprises étrangères (augmentation du salaire).
La hausse du salaire conduit à une hausse du pouvoir d’achat des ménages locaux, la
consommation de ces ménages augmente et peut être satisfaite par la production des
entreprises locales dont la production augmente créant ainsi de la richesse, mais aussi par
les exportations d’autres pays qui profitent du processus de croissance économique des pays
émergents ou sont installés les FMN. Néanmoins, ces gains salariaux ne sont qu’éphémères
puisqu’à plus long terme les effets se dissiperont de par le fait que les entreprises ne
peuvent avoir au sein de leur effectif des salaires ayants de trop grand écarts entre
nouveaux et anciens travailleurs.
La délocalisation et les pertes d’emplois détruits sont un autre effet concret de la
mondialisation des flux de capitaux. Les grandes entreprises, dans leur recherche d’une
meilleure compétitivité, se lancent dans la délocalisation de leurs unités de production vers
un pays étranger où les coûts de production sont moins onéreux. Or, entre 2000 et 2005, ces
délocalisations sont à l’origine de la destruction de 36 000 emplois par an en moyenne en
France d’après l’INSEE. A nuancer entre les années de crises (60 000 emplois perdus) et de
croissance (20 000 emplois détruits). Cependant les flux de capitaux n’ont pas que des effets
négatifs sur l’emploi puisque, revers de la médaille, certaines délocalisations sont
génératrices d’emplois! En effet, 41 000 emplois supplémentaires par ans auraient été créés
par celles-ci au cours de la même période. L’explication provient de la baisse du cout des
facteurs de production (capital et travail), les entreprises gagnent en compétitivité et
recréent par la suite des emplois grâce aux nouvelles parts de marché acquises. Henry
Sterdyniak, directeur à l’OFCE pousse l’analyse plus loin puisque la création d’emplois
qualifiés augmente le pouvoir d’achat et stimule donc la demande entrainant un processus
de croissance économique. Il faut néanmoins nuancer l’aspect positif des délocalisations
puisqu’elles détruisent des emplois moins qualifiés que ceux qu’elle créée, ce qui évince la
partie de la population qui est la moins qualifiée, les laissant au chômage.
Nous pouvons conclure en affirmant que la mondialisation des flux de capitaux à des
effets attendus mais qui ne sont que théoriques et démentis dans l’économie réelle. Les
effets concrets, quant à eux, sont l’augmentation des salaires et la création d’emplois
qualifiés mais dont les aspects positifs sont à nuancer.