Vous avez sans doute déjà entendu sa voix à la radio et
remarqué son débit de parole impressionnant.
Océanerosemarie, chanteuse, auteur, chroniqueuse et
comédienne, n’a pas l’intention de la fermer et revient en
fanfare avec son deuxième seul en scène, « Chatons violents ».
Âmes sensibles s’abstenir. Il va y avoir du sang.
Océanerosemarie attaque la scène avec la mignonne et acide
satire du couple encroûté, refrain inévitable du one-man
féminin traditionnel. Mais ne vous fiez pas aux apparences, ceci
ne sera pas un bon moment de gloussades innocentes pour
oublier la semaine qui vient de passer. Une fois que la grande
blonde au sourire félin nous a attirés dans son piège, elle nous
embarque dans un voyage inattendu, de Paris à Marseille en
passant par le lointain pays des bobos – ci-nommé Montreuil –,
à la rencontre de personnages attachants, écœurants, hypocrites
et terriblement comme nous.
Océanerosemarie nous dépeint dans un verbe maîtrisé et avec
une intelligence désarçonnante cette société fractionnée par la
colère et l’ignorance que nous connaissons tous. Mais nous ne
pourrons rester simples spectateurs bien longtemps, car il
devient rapidement évident que nous allons devoir rire de nous.
Nous, bons Blancs bobos qui avons franchi la porte de cette
salle pour nous gausser un peu avant d’aller boire un verre de
vin entre amis. Nous rions de ces personnages clichés, de ces
blagues caustiques et de ces situations si familières. Nous rions
jaune de nos paradoxes et restons sans voix lorsque cette femme
brillante analyse avec tout le sérieux du monde cette France
tachetée d’esprits étroits tentés par le repli nationaliste.
Océanerosemarie donne de la voix et offre au public un
spectacle pétri de bon sens, d’humour et de subtilité.