FONCTIONS LD’ARTIN AUX ENTIERS N´
EGATIFS 717
2. Une conjecture pour les fibrations semi-ab´eliennes
Soient p:A→Bun sch´ema semi-ab´elien lisse de dimension relative dAau-
dessus de Bune vari´et´e arithm´etique de dimension dsur Ret Lun fibr´een
droites sur Aample relativement `a p. On suppose qu’il existe un ouvert non
vide U⊆Bau-dessus duquel la restriction de Aest un sch´ema ab´elien et, par
abus de langage, on note encore Ule plus grand ouvert ayant cette propri´et´e. On
note Sle compl´ementaire de Udans Bdont on suppose que D:= S(C) est un
diviseur `a croisements normaux dans B(C) et l’on fait l’hypoth`ese que le sch´ema
ab´elien dual de A|Us’´etend en un sch´ema semi-ab´elien sur Bque l’on note A∨.
Le morphisme fL:A|U→A
∨
|Uinduit par Ls’´etend en un morphisme de Avers
A∨que l’on note encore fL.
Soit Kune extension finie de Qdont on note OKl’anneau des entiers et pour
lequel on suppose que chacun des plongements d’anneaux de OKdans Cse fac-
torise par R. On suppose donn´e un plongement d’anneaux ι:OK→EndB(A)
o`u EndB(A)d´esigne l’anneau des endomorphismes du sch´ema en groupes p:
A→B. Par abus de langage, on ´ecrit ΩA(resp. ΩA∨) pour l’image r´eciproque
par la section unit´e du faisceau des diff´erentielles de A(resp. A∨) sur B. Le fibr´e
ΩA,Cest muni de la m´etrique L2induite par LCet ΩA∨,Ch´erite de cette m´etrique
via l’isomorphisme f∗
L,C:Ω
A∨,C|UC→ΩA,C|UCinduit par fL. La m´etrique
canonique sur ΩA,C(resp. sur ΩA∨,C) est bonne le long de D(voir [21]). Soit
σ∈Hom(OK,R)etb∈O
K; on note ΩA,σ,b (resp. ΩA∨,σ,b) le noyau du mor-
phisme de faisceaux ι(b)−σ(b):Ω
A→ΩA(resp. ι(b)−σ(b):Ω
A∨→ΩA∨)et
l’on note ΩA,σ (resp. ΩA∨,σ) le faisceau ∩b∈OKΩA,σ,b (resp. ∩b∈OKΩA∨,σ,b). Ce
dernier est un faisceau coh´erent car OKest finiment engendr´e comme Z-module.
On suppose que ΩA,σ (resp. ΩA∨,σ) est localement libre sur B, et que les fibr´es
ΩA,σ,C(pour tout σ∈Hom(OK,R)) sont orthogonaux entre eux fibre `a fibre (il
en est alors de mˆeme des ΩA∨,σ,C). La m´etrique canonique sur ΩA,C(resp. de
ΩA∨,C) induit par restriction sur les ΩA,σ,C(resp. les ΩA∨,σ,C) une m´etrique qui
d’apr`es ce qui pr´ec`ede est bonne le long de D.
Dans ces conditions, le repr´esentant ch(ΩA,σ,C) du caract`ere de Chern
ch(ΩA,σ,C)d´etermin´e par l’unique connexion hermitienne de type (1,0) sur
ΩA,σ,Cest une forme diff´erentielle bonne le long de D; la forme diff´erentielle
ch(ΩA,σ,C) prend place naturellement dans un complexe calculant p0H2p−1
D
(XR,R(p)) et d´etermine ainsi un ´el´ement de p0H2p−1
D(XR,R(p)) que l’on
note ´egalement ch(ΩA,σ,C). Enfin on note Hn:= n
j=1 1/j le n-i`eme nombre
harmonique et, pour tout caract`ere d’Artin χde K, on note Q(χ) le corps en-
gendr´e par l’ensemble des valeurs de χet Q+(χ) le sous-corps Q(χ)∩R.
Conjecture 2.1. Pour tout n1,l’´egalit´e:
1
2
σ∈Hom(OK,R)
ch[n](ΩA,σ ⊕Ω∨
A∨,σ)χ(σ)