Deuxième caractère. Toute forme de coopération simple est fondée sur le principe de l'égalité et
de l’autonomie des entités coopérantes. Ceci est vrai pour les trois éléments typiques des Etats,
soit la structure gouvernante, le peuple et le territoire. Leur identité propre est strictement
préservée. Par contre, dans les instances d'intégration, il n’est pas rare que des frontières
s’effacent – du moins pour certains objectifs – et que les ressortissants d’un Etat membre ou
autre soient traités indifféremment, toute discrimination étant d’habitude interdite. .
Troisième caractère. Dans tout phénomène d'intégration, il existe une certaine solidarité entre les
diverses composantes de l’espace intégré. Cette solidarité implique, d'une part, que toutes 1es
régions de 1'espace intégré bénéficient du tout de la croissance économique de l’espace dans son
ensemble. Elle implique également, d'autre part, qu'un effort particulier soit fait en faveur des
régions les plus défavorisées. D’habitude ce principe de solidarité poursuit cette répartition
équilibrée et harmonieuse des fruits et des résultats de l'intégration, d’abord par une politique
régionale. Celle-ci vise à mettre en valeur 1es régions 1es plus défavorisées. Ensuite, par la mise
en place d’organismes financiers publics chargés éventuellement de réa1iser des investissements
dans les régions moins développées.
Quatrième caractère Tout phénomène d'intégration implique nécessairement l'existence d'une
structure institutionnelle, puisque toute intégration implique un transfert de certaines
compétences à une entité nouvelle. Or, pour que ces compétences puissent être exercées, il faut
aussi que ces institutions disposent de moyens, d'instruments et de structures adéquats pour les
mettre en œuvre. Ces institutions sont d'autant plus nécessaires que, dans tout phénomène
d'intégration, il y a un conflit permanent entre des facteurs d'intégration et des facteurs de
désintégration, ces derniers constituant essentiellement des réflexes nationaux. Les institutions
seront dès lors nécessaires pour canaliser les facteurs de désintégration et pour mobiliser les
facteurs d'intégration.
Reconnaître le rôle de l’institutionnel signifie que l’on doit rechercher les conditions structurelles
et décisionnelles qui permettent à la dynamique de l'intégration de s'affirmer et de transcender les
points de vue nationaux.
Cinquième caractère. Toute intégration répond aussi à un souci d'identité et de projection. Si des
Etats s'engagent dans un processus d'intégration, c'est pour affirmer une identité commune.
Celle-ci, intérieure, est également la base vas la projection pour l’extérieur. Si des pays