PROBLEME DE DEFINITION DU CONCEPT DE DEVELOPPEMENT
Le bon sens voudrait qu’avant d’aborder un sujet on puisse clairement définir de quoi il s’agit,
or il n’existe pas de consensus concernant la définition de la notion de développement. Dans
le Rapport de la Commission Sud de 1990, il est défini comme « processus permettant aux
être humains de développer leur personnalité, de prendre confiance en eux même et de mener
une existence digne et épanouie». Si on se fie à cette définition, ce développement ne s’est
jamais produit nulle part, même pas en occident. Comme l’explique Latouche, il s’agit d’une
« vision mythique du développement
» qui serait donc par définition loin de la réalité.
Cette vision du développement est idéaliste car quel serait le prix à payer ne fut ce que sur le
plan écologique si le « tiers monde » accédait au développement avec ses niveaux de
consommation ? A titre illustratif, il faudrait les ressources de cinq planètes Terre si nous
consommions tous comme des américaines et deux Terre si nous consommions au niveau
européen.
Ainsi, si nous considérons que le concept de développement désigne le point commun entre
toutes les trajectoires d’évolution économique, le développement réel ne se limiterait donc
qu’à la croissance économique, à l’accumulation du capital.
Or le dernier rapport du FMI sur les perspectives économiques en Afrique sub saharienne
paru en octobre 2011 montre une déconnexion entre la croissance et la réduction de la
pauvreté dans cette région. Le taux de croissance du PIB réel de la région est passé de 2,5%
entre 1980 et 1995 à 5,5% de 2000 à 2010. Contre une proportion de personnes vivant sous le
seul de pauvreté (1,25 dollar jour) qui a faiblement baissé, de 59% en 1996 à 51% en 2005.
Selon ce même rapport les quelques améliorations des indicateurs sociaux s’expliquent par
d’autres facteurs que la croissance économique comme l’intégration de la technologie dans les
services de santé.
Si on garde comme définition du développement qu’il ne représente en réalité que la
croissance, nous pouvons en déduire qu’elle ne permet pas/plus de réduire la pauvreté. Cette
forme de développement serait « comme l’enfer pavée de bonnes intentions », mais infidèle
au projet « developpementiste » initial.
En conséquent, la notion de développement économique ne devrait elle pas être élargie à des
aspects plus humains, ceci dans un réel souci de rapprochement de la réalité ?
CULTURE ET DEVELOPPEMENT
Des économistes tel le Nobel 2001 d’économie Joseph Stiglitz ou encore William Easterly
entre autres expliquent l’échec de ces plans de développement du fait qu'ils ont été élaborés
hors d'Afrique. Ces politiques auraient tout simplement échouées car elles sont basées sur une
Latouche, 2004. "Survivre au développement". Mille et Une nuits