des processus pubertaires chaotiques: c'est désorganisateur: ça peut donner ce genre de
symptômes qui se passe devant le miroir, symptôme effrayant pour l'ado qui délaisse parfois
ce corps qui se transforme en lui échappant. Ces processus sont de l'ordre du préconscient
chez des ados plus en difficultés et parfois même ils peuvent devenir tout puissant s'ils ne sont
pas élaborables ou organisables. On appelle ça des ruptures de développement (Laufer):
chez des ados qui paraissaient tranquilles, des phobies, des impulsions, sont déclenchées:
avoir envie de se jeter par la fenêtre. Tout ça peut faire irruption durant l'adolescence. Les
scènes pubertaires peuvent devenir conscientes et provoquer une montée d'angoisse. Ça
traduit l'échec du refoulement, de la position névrotique. Puis soit le calme revient
(élaboration progressive) soit il rentre dans une schizophrénie, dans une pathologie de l'adulte.
Ce qui va faciliter les choses c'est si les parents eux-mêmes font la paix avec leur adolescence.
Mais bien souvent c'est autrement avec des parents qui n'ont jamais parlé avec leur adolescent
des problèmes qu'ils ont eu à leur adolescence. Chez le psy ça peut être le lieu où le parent
peut parler de son adolescence à son adolescent.
Bien des auteurs ont comparé ce passage adolescent avec un travail de deuil (de
l'enfance), d'autres ont travaillé sur la post adolescence (adulescence)
Beaucoup de ces processus pubertaires sont au 1er plan des motifs de consultation:
_ Symptômes qui ont trait au corps, en rapport avec la poussée sexuelle
_ Troubles du comportement alimentaire: anorexie, boulimie
ça fait partie de ces choses étranges: ça peut être l'inquiétude parentale qui va précipiter
quelque chose de l'ordre de la pulsion d'emprise qui vient écraser le moi chez l'adolescent. le
fantasme qui était inconscient envahit la scène…
Dans 3 essais sur la sexualité infantile, Freud parlait déjà de cette métamorphose adolescente,
façon dont les fantasmes archaïques vont revenir à l'adolescence si l'ado n'a pas le soutien
narcissique parental suffisant ou s'il n'a pas les capacités internes à surmonter cette intrusion
imaginaire.
Ces fantasmes ne peuvent pas être intégrés. La capacité de sublimer est barrée. parfois la seule
voie possible est la somatisation ou alors le passage à l'acte, les agirs, la question de la
violence à l'adolescence (seule issue trouvée pour sortir de ces fantasmes trop conscients qui
ne sont jamais mis à distance)
Des enfants parviennent à tuer leurs parents.
A. Biraude évoque toute cette question du sens de la transformation pubertaire. l'ado va se
débattre et essayer d'y mettre un sens. Certains ont l'impression de devenir un monstre et ça
peut donner des phobies d'impulsion. La puberté peut être traumatique: des choses font mal.
Cas d'un jeune de 16 ans qui somatisait beaucoup et fait un rêve dans lequel plein de pétards
dans sa piscine qui se métamorphosaient en crocodiles qui envahissent la maison. Angoisse
majeure, panique: il se réveille en sueur. Ce rêve dit quelque chose de la monstruosité de la
puberté, d'un corps d'enfant qui se déchire, se transforme.
Ce tableau se rencontre dans la clinique, dans la littérature: dans un ouvrage, un ado fait le
récit de sa psychothérapie, il va partir de l'acte jusqu'à une certaine symbolisation. Le travail
de subjectivation suppose que l'autre cesse d'être un objet dont on se sert pour accéder à sa
jouissance. Quelque chose d'une violence fondamentale du sujet qui se trouve souvent
réactivée à l'adolescence et ne trouve que la voie du passage à l'acte.
IL y a toujours à apprécier le caractère pathologique de ces troubles, à les replacer dans la
maturation normale mais il faut savoir aussi reconnaître un état dépressif, l'éclosion d'un
délire ou un fonctionnement psychopathique: passage à l'acte. Repérer aussi la structure et
apprécier la signification de ces troubles dans la dynamique familiale. Risque de précipiter les