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CIL005CM Cas clinique 19/03/07
Un garçon de 17 ans consulte pour des troubles psychosomatiques, marche les jambes
écartées. Crise d'angoisse avec troubles somatiques comme des maux de tête, céphalées, se
plaint d'avoir mal à la mâchoire, présente un certain isolement, se met facilement à part.
Aborde la question de son petit frère autiste qui occupe une place particulière dans la famille:
enfant roi. Lui se sent responsable de son frère. Il vivait chez sa grand-mère maternelle
jusqu'à ses 13 ans allait bien jusqu'à ce qu'elle décède…
Identification de l'ordre de l'hystérie au jeune frère ce qui explique son comportement.
Volonté affichée de surprotection réelle du père, se dit prêt à tous les sacrifices et est en prise
aux moqueries des autres. Avec un tableau de retrait qui peut évoquer quelque chose de pas
très névrotique qui après on le voit est d'une tonalité très névrotique. Il va prendre conscience
qu'il est impossible pour lui de s'occuper de lui-même, d'assumer quelque chose de son destin.
Dit ça à travers des rêves dont le contenu à avoir parfois avec une amélioration des
symptômes: rêve qu'il devient brillant en classe avec de très bons résultats. Rêve qu'il est dans
un resto avec sa grand-mère et qu'il a étouffé le soir en crachant de la colle, recueille ce
liquide qui lui faisait mal dans un mouchoir. Un autre rêve où il porte son frère dans la
clinique où lui-même est et le porte comme le portait sa mère.
Dans les associations, il dira que quelque chose est resté dans son corps et c'est soit mourir
soit devenir fou: tous ces problèmes sont durs c'est de la colle: ça colle à la peau: une fois que
c'est sorti ça va mieux! C'est mon frère à accoucher. Chez ma grand-mère il n'y avait pas
encore mon frère.
Tout un travail de deuil qui va se faire de cette grand-mère qu'il aimait beaucoup et de ce frère
aimé. Découvre sa propre ambivalence envers son frère qui dans ses rêves est en position de
mort vivant.
=> Derrière une symptomatologie extrêmement lourde avec des idées de suicide, des doutes
vis-à-vis de son identité sexuelle, avait la sensation d'avoir un bassin de femme, des idées de
persécutions dans les 1ers entretiens, une écoute plus fine va montrer des choses plus
névrotiques et laisse entrevoir ce qu'a pu être son enfance plutôt épanouie et assez libre.
L'origine des troubles remontant à la mort de la grand-mère où il revient brutalement chez sa
mère, fait retour dans un milieu familial où il découvre qu'il n'a pas sa place. Quelque chose
du fantasme qu'il avait pu élaborer autour d'un sacrifice familial. Comment va-t-il s'autoriser à
vivre, à étudier? Elabore la difficulté d'avoir un frère différent. Il pourra sortir de cette
identification aliénante et s'autoriser à vivre sans être la béquille de son frère, va avoir des
épisodes colériques et être hospitalisé pour ses somatisations. fait une crise dans la clinique
pour tester la tolérance des soignants: c'est presque thérapeutique et cela sera vécu
positivement.
Fait quelques écarts de conduite: fugue, absence. Hospi de courte durée, il va poursuivre son
travail thérapeutique avec quelqu'un en ville. Evolution favorable d'un trouble qui apparaissait
comme inquiétant. Les processus pubertaires relèveraient de l'inquiétante étrangeté.
Angoisse massive devant le miroir: voyait son visage se déformer terreur interne qui l'avait
amené à éviter les miroirs (micro hallucinations) pourra mettre ça en lien avec des
déformations du visage de sa grand-mère quand elle était malade. Possibilité à l'adolescence
d'une rupture de continuité psychique. Toujours un moment de désorganisation possible:
impression de perdre les pédales, de devenir fou.
P. Gutton: les scènes pubertaires
Fantasmes que se font les ados qui mettent en scène les parents avec eux. Tout ça reste
inconscient le plus souvent. Scènes incestueuses ou parricides. Ce fantasme inconscient peut
émerger au cours d'un travail analytique. Ces scènes le plus souvent refoulées correspondent à
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des processus pubertaires chaotiques: c'est désorganisateur: ça peut donner ce genre de
symptômes qui se passe devant le miroir, symptôme effrayant pour l'ado qui délaisse parfois
ce corps qui se transforme en lui échappant. Ces processus sont de l'ordre du préconscient
chez des ados plus en difficultés et parfois même ils peuvent devenir tout puissant s'ils ne sont
pas élaborables ou organisables. On appelle ça des ruptures de développement (Laufer):
chez des ados qui paraissaient tranquilles, des phobies, des impulsions, sont déclenchées:
avoir envie de se jeter par la fenêtre. Tout ça peut faire irruption durant l'adolescence. Les
scènes pubertaires peuvent devenir conscientes et provoquer une montée d'angoisse. Ça
traduit l'échec du refoulement, de la position névrotique. Puis soit le calme revient
(élaboration progressive) soit il rentre dans une schizophrénie, dans une pathologie de l'adulte.
Ce qui va faciliter les choses c'est si les parents eux-mêmes font la paix avec leur adolescence.
Mais bien souvent c'est autrement avec des parents qui n'ont jamais parlé avec leur adolescent
des problèmes qu'ils ont eu à leur adolescence. Chez le psy ça peut être le lieu où le parent
peut parler de son adolescence à son adolescent.
Bien des auteurs ont comparé ce passage adolescent avec un travail de deuil (de
l'enfance), d'autres ont travaillé sur la post adolescence (adulescence)
Beaucoup de ces processus pubertaires sont au 1er plan des motifs de consultation:
_ Symptômes qui ont trait au corps, en rapport avec la poussée sexuelle
_ Troubles du comportement alimentaire: anorexie, boulimie
ça fait partie de ces choses étranges: ça peut être l'inquiétude parentale qui va précipiter
quelque chose de l'ordre de la pulsion d'emprise qui vient écraser le moi chez l'adolescent. le
fantasme qui était inconscient envahit la scène…
Dans 3 essais sur la sexualité infantile, Freud parlait déjà de cette métamorphose adolescente,
façon dont les fantasmes archaïques vont revenir à l'adolescence si l'ado n'a pas le soutien
narcissique parental suffisant ou s'il n'a pas les capacités internes à surmonter cette intrusion
imaginaire.
Ces fantasmes ne peuvent pas être intégrés. La capacité de sublimer est barrée. parfois la seule
voie possible est la somatisation ou alors le passage à l'acte, les agirs, la question de la
violence à l'adolescence (seule issue trouvée pour sortir de ces fantasmes trop conscients qui
ne sont jamais mis à distance)
Des enfants parviennent à tuer leurs parents.
A. Biraude évoque toute cette question du sens de la transformation pubertaire. l'ado va se
débattre et essayer d'y mettre un sens. Certains ont l'impression de devenir un monstre et ça
peut donner des phobies d'impulsion. La puberté peut être traumatique: des choses font mal.
Cas d'un jeune de 16 ans qui somatisait beaucoup et fait un rêve dans lequel plein de pétards
dans sa piscine qui se métamorphosaient en crocodiles qui envahissent la maison. Angoisse
majeure, panique: il se réveille en sueur. Ce rêve dit quelque chose de la monstruosité de la
puberté, d'un corps d'enfant qui se déchire, se transforme.
Ce tableau se rencontre dans la clinique, dans la littérature: dans un ouvrage, un ado fait le
récit de sa psychothérapie, il va partir de l'acte jusqu'à une certaine symbolisation. Le travail
de subjectivation suppose que l'autre cesse d'être un objet dont on se sert pour accéder à sa
jouissance. Quelque chose d'une violence fondamentale du sujet qui se trouve souvent
réactivée à l'adolescence et ne trouve que la voie du passage à l'acte.
IL y a toujours à apprécier le caractère pathologique de ces troubles, à les replacer dans la
maturation normale mais il faut savoir aussi reconnaître un état dépressif, l'éclosion d'un
délire ou un fonctionnement psychopathique: passage à l'acte. Repérer aussi la structure et
apprécier la signification de ces troubles dans la dynamique familiale. Risque de précipiter les
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jeunes dans une identité de jeune violent ou de psychopathe en faisant de l'adolescence une
maladie. Pourquoi les ados ne pourraient ils pas dire dans ce discours là décrit comme
menaçant, la peur qu'ils inspirent à la société. L'agir suscite des réactions en chaine et on y
répond par l'agir. On fait attention à la présence d'angoisse, le sentiment d'abandon, la rupture
ou non des liens sociaux: les ados sont bien nulle part. Des signes avant coureurs:
automutilation, scarification. Dramatiser ces actes c'est les renforcer. Replacer ses actes dans
leur contexte.
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