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La grande transformation des monnaies
LA GRANDE TRANSFORMATION DES MONNAIES
Des monnaies transnationales au nouveau système dollar
Si les $ circulant dans le monde proviennent exclusivement du déficit des US alors en faisant
le cumul de tous les déficits de l’après-guerre, on devrait retrouver plus ou moins l’estimation
de la masse internationale des $ telle qu’elle ressort des statistiques officielles (faite par la
BRI banque des règlements internationaux qui est le comptable des opérations nationales). On
s’aperçoit qu’il y a 8 à 10 fois de $ qui circulent dans le monde que de déficit.
La question est « Comment expliquer cet écart ? »
 La nature du phénomène
a) L’approche monétariste à la FRIEDMAN (l’approche par les défauts)

L’exposé
Les euros-$ seraient des dépôts en $ constitués auprès de banques situées hors des USA.
Ceux-ci seraient la base des prêts qui engendreraient d’autres dépôts dits dépôts réflexes.
Comment ?
Supposons un exportateur français Durand qui a vendu pour 1M$ de marchandises aux USA,
celle-ci lui est réglé par un virement en $ a son compte nostro dans une banque de NY.
Supposons qu’une banque de Zurich propose à Durand un taux d’intérêt attractif et que
Durand transfère son M$ à Zurich. Le dépôt de 1M$ a la banque de NY est un dépôt en $ et le
dépôt de 1M$ à la banque de Zurich serait un dépôt en euros-$, la banque de Zurich serait une
euro-banque, c’est à dire que l’on fait remarquer qu’il aurait 2M$, il y aurait donc un
phénomène de duplication des $ en euro-dollar. La banque de Zurich va prêter ce M$ et
déclencher un autre dépôt réflexe, c’est à dire un phénomène de duplication des $ en eurodollar puis de multiplication de ces mêmes euro-dollar. Le critère de distinction est l’extra
territorialité du dépôt. Les dollar sortis des USA sont des $ externes.
Banque NY
Banque Zurich
Dépôt
Durand
1M$
Dépôt
Durand
1M$
Banque NY
Dépôt
Zurich
1M$
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La grande transformation des monnaies
Contrairement à ce que peut suggérer une lecture des opérations limitées au seul passif du
bilan des banques, le dépôt à la Banque de Zurich ne s’ajoute pas au dépôt à la banque de NY,
c’est la même monnaie inscrite deux fois. A la banque de NY, il s’agit d’un dépôt initial (un
dépôt initial dans une banque, c’est un dépôt qui résulte de la création de monnaie par cette
banque). Cette inscription nous renseigne sur la nature de la dette bancaire. A la banque de
Zurich, il s’agit d’un dépôt induit (un dépôt induit dans une banque c’est un dépôt qui résulte
de la circulation d’une monnaie créée par une autre banque) Le premier nous renseigne sur la
nature, le second sur la circulation.

Démonstration
Au niveau international, il n’y a pas de banques centrales donc les banques ont des comptes
auprès d’autres banques mais pas auprès de toutes les banques. Il suffit qu’elles aient un
correspondant international.
Supposons que la CHASE (banque principale américaine) ait accordée 1M$ à SMITH lui
permettant de régler son client DURAND qui a transférer cette somme à la BARCLAYS
sachant que celle-ci a comme correspondant aux USA, le CITIGROUP.
CHASE
Créance
Smith
1M$
CITIGROUP
Dépôt
Dépôt
CITIGROUP CHASE
1M$
1M$
BARCLAYS
Dépôt
Dépôt
Dépôt
BARCLAYS CITIGROUP DURAND
1M$
1M$
1M$
Le M$ a été créé pour financer SMITH par la CHASE, et l’autre nous indiquant que le dépôt
se trouve à la BARCLAYS. Le CITIGROUP n’est qu’un correspondant.
Cette thèse est fausse car elle n’a rien expliqué du tout. Il n’y a toujours qu’1M$.
L’objectif était de préserver la théorie quantitative à savoir que la masse monétaire n’est
qu’un multiple de la base monétaire ($ qui sont sortis).
Objectif n=°2 :La condamnation du déficit : il n’y aurait pas d’euro$ s’il n’ya avait pas de $
externes
b) L’approche par les crédits
C’est le crédit qui est à l’origine de la création de monnaie et non pas le dépôt puisque pour
accorder un crédit il n’y a pas besoin de dépôt préalable au contraire ce sont les crédits qui
font les dépôts.
S’il y a davantage de $ qui circulent dans le monde que de $ sortis des USA (dollar externe),
c’est que forcément on en crée ailleurs qu’USA. La distinction est donc l’extra territorialité
des crédits. Cependant si une banque accorde un crédit elle peut libeller sa dette en $ mais elle
accepte (condition incontournable) d’entrer dans un système d’équivalence comptable (1$ =
1$). Si la banque a un problème de liquidité en $, elle s’adressera à des clients de banques
américaine afin que celles-ci transfèrent des $ dans leur circuit. L’exemple est inversé par
rapport à notre exemple. Pour que ce système fonctionne, il faut que ces banques aient un
compte auprès d’une banque américaine.

Les conséquences
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La grande transformation des monnaies
1ère conséquence :
Sous un même label, l’analyse permet d’identifier 3 catégories de $ : le dollar interne (c’est
une dette de banque américaine qui circule aux USA, qui se trouve en compte d’un résident),
le dollar externe (c’est une dette de banque américaine qui circule hors des USA qui se trouve
en compte d’un non résident), le dollar transnational qualifié d’euro dollar (est bien en compte
d’un non résident mais qui est une dette d’une banque off shore).
$ off shore
$ interne
$
externe
$
transnational
2ème conséquence :
Il y a donc 2 marchés du $ dans le monde, le marché américain (contrôlé par FED avec un
taux directeur : le PRIME RATE), le marché transnational (avec un autre taux directeur : le
LIBOR). Ces marchés sont complémentaires pour l’alimentation et concurrents pour les parts
de marchés.
3ème conséquence :
Parmi les causes du phénomène, il y a un mélange entre celles qui ne font qu’expliquer un
déplacement des dépôts des banques américaines vers les banques off shore, et celles qui
expliquent vraiment l’apparition et le développement de ce phénomène.
Les vraies explications :
 l’activité des banques américaines qui accompagnent l’implantation des firmes
américaines dans le monde et qui prennent donc des parts de marché aux banques
résidentes dans leur label national.
 La réaction de ces banques résidentes qui entrent alors dans le label $. Pour les banques de
Londres, c’est une double revanche tout d’abord sur les banques américaines puisque le $
a évincé la £ et par rapport aux banques anglaises.
C’est donc l’activité des banques commerciales qui est essentielle pour expliquer ce
phénomène.
4ème conséquence :
Le raisonnement mené pour le label $, rien n’interdit de le développer pour un autre label. Par
exemple, si une banque de Londres accorde un crédit en Franc, elle crée de la monnaie mais
elle accepte d’entrer dans un système d’équivalence comptable (ici 1 FR = 1 FR).
Dans ces conditions le terme euro dollar devient impropre, il n’est pas limité à une région du
monde, le préfixe euro désigne en effet toutes les opérations qui sont réalisées par des
banques dans un label différent de celui de la place, c’est à dire, une opération à Londres avec
un résident dans le label £ est une opération nationale, avec un non résident dans le label £ est
une opération internationale, avec un non résident dans tout autre label que le £ est une
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La grande transformation des monnaies
opération transnationale. Ce terme euro n’est pas réservé au $ mais à tous les labels qui font
l’objet d’opérations off shore.
 L’impact
a) Le problème de l’approche statistique
Il faut s ‘intéresser au bilan des banques et pas seulement des banques américaines à condition
de ne pas additionner tous les dépôts et d’éliminer les relations purement inter bancaires.
Sachant qu’il existe une méthode complémentaires et d’examiner les bilans des grandes
firmes.
b) Le fonctionnement
Ce sont des marchés purement inter bancaires, hors banques (c’est un marché qui n’est pas en
banque), en banque (marchés dans lequel toutes les banques sont chapeautées par une seule
banque, par exemple en France, c’est la banque de France), off shore (autre label avec un
montant important : minimum 20 M$).
Un moment donné, certaines banques ont des excédents de liquidité, elles cherchent donc à
les prêter, elles proposent leur conditions aux autres banques (Interbank offered Rate : IBOR,
taux interbancaire). Certaines banques peuvent surenchérir (IBID), d’autres peuvent proposer
un taux moyen (IMEAN).
Exemple : sur la place de Paris  PIBOR ou PIBID ou PIMEAN
c) Le rôle des banques commerciales
La vraie limite est le phénomène Euro dollar. Du point de vue des banques centrales, ce
phénomène n’a eu qu’un seul avantage, ou le déficit est faible mais le financement n’est pas
assuré, ou le financement est garanti. Ce phénomène n’a eu que des inconvénients pour les
banques centrales.
Les banques centrales n’ont pas attendu la convertibilité du $. Les banques commerciales ont
développé des relations de correspondance. Elles ont même créé des filiales communes. C’est
à cette occasion qu’elles ont forgé l’euro dollar. Ce phénomène est à la fois une conséquence
et aussi et surtout une cause de la crise du système légal (qui était ordonnancé dans un cadre
international).
C’est l’image monétaire de la mondialisation. Le nouveau système est caractérisé par
plusieurs grandes dynamiques : la trans nationalisation, la privatisation (acteurs privés et non
plus publics), la financiérisation, la régionalisation.
La privatisation, ce sont les banques commerciales qui ont joué un rôle essentiel, à l’échelle
globale, il se produit la révolution bancaire et monétaire. La spécialité, c’est l’opération de
change, la circulation de créances.
Les grands intérêts économiques se sont longtemps développés à l’ « ombre du prince », en
France, c’est le roi qui protégé les manufactures. A l’époque, la richesse du prince et la
richesse de la nation vont de pair.. Lorsque les intérêts de la banque étaient assez importants,
elles ont voulu se libérer.
2 grandes phases :
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La grande transformation des monnaies
la limitation du pouvoir monétaire du prince (le Robert Peel Act 1844 ou Bank chartered Act),
au-delà d’une somme de 14M£, la banque d’Angleterre devra couvrir tout £ supplémentaire
sur l’or qu’il aura en stock, on limite ainsi le pouvoir du prince en lui faisant contracter une
dette commerciale représentée par un stock d’or. De là, naissance des grandes banques, elles
acquièrent collectivement le droit de créer de la monnaie, depuis ce temps, c’est le règne de
l’interbancarité c’est à dire qu’une banque n’existe pas indépendamment d’une autre banque
contrairement aux entreprises. Ces banques vont créer de la monnaie mais elles vont donner à
cette monnaie le même label que celles du prince d’où une viabilité et une acceptabilité de
cette monnaie et ainsi cela leur donnera en même temps la garantie de l’état. Le processus
sera achevé par la création de banques centrales. L’objectif d’une banque centrale correspond
au respect des grands équilibres et la défense de la monnaie nationale. L’objectif des banques
nationales est le profit, elle va donc rechercher à multiplier ses interventions pour augmenter
son profit par le développement d’activité (commerciales, spéculatives, endettement), il y a
donc financiarisation (on l’achète pour la revendre) de cette monnaie qui conduit à rendre
moins pertinent la frontière entre actif monétaire et autres actifs financiers.
 Le nouveau système dollar
Le dollar est toujours au centre de ce système(= la bel international) qui n’a plus la même
logique : système financier et monétaire international (avec une logique financière qui
incorpore également les monnaies). Il faut donc chercher de nouvelles règles.
a) le dollar en recul ou en progression ?
Recul :
Pour certains, le $ est en recul face à d’autres monnaies. Le $ représente une fraction plus
faible des réserves des banques centrales. On ne peut pas seulement avoir des réserves en $,
ses réserves doivent être multidevises. Le Yen et le Mark ont une place plus importante dans
les réserves officielles. Certains disent que le système sera ordonnancé autour de plusieurs
monnaies (Yen, $, Euro), c’est le principe de diversification. Les réserves des banques
centrales ne sont les seules réserves comme elles l’étaient après guerre. La fonction de réserve
n’est pas la seule fonction d’une monnaie internationale, il faut donc examiner d’autres
fonctions.
Il y a un phénomène de dollarisation dans le monde, le $ joue un rôle important dans les
pays. Il joue un rôle croissant au niveau de certaines économies.
Ex de la dette du tiers monde : l’Argentine. Les pays ayant une dette souveraine adopte le $,
par exemple l’Argentine, leur dette pays n’existe pas. Les relations financières internationales
sont régies par 2 principes essentiels :
 Il y a le principe de l’absorption : la dette d’un pays n’a pas d’existence
propre : c’est la dette de tous les résidents envers les non résidents
 Le risque souverain : dans chaque pays c’est l’état qui est responsable en
dernière instance de toutes les dettes des résidents qui ne seraient honorées
envers les non résidents. Les créanciers internationaux veulent un seul
débiteur : l’Etat.
Les médias confondent la dette publique et la dette d’un pays.
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La grande transformation des monnaies
En matière d’endettement international, il convient en amont de distinguer 2 types de dette :
La dette publique. Un gouvernement s’est endetté envers un autre gouvernement. Cette dette
est une partie marginale de la dette globale. En général, elle est à taux bas (à très long terme :
30 ans). Ils n’arrivent pas à rembourser donc on annule. Aux usa, on parle de « defeasance »
lorsqu’il y a allègement de la dette.
La dette privée : les résidents de certains pays ont empruntées auprès des banques off shore
(surtout banque US et GB) et ils n’ont pas remboursé soit parce que le projet n’a pas abouti,
soit parce que l’argent a été investi sur d’autres marchés financiers.
Soit la dette est garantie par l’état émetteur ou récepteur ou un organisme particulier qui se
substituera au débiteur défaillant. La monnaie nationale ne peut se dégrader. Le $ devient
l’unité de compte.
 La dette peut être publicisé, devenue alors dette publique
Soit transformation de créances bancaires importantes et génériques en créances
spécifiques c'est-à-dire en titres d’Etats ce qui a 2 conséquences, le fractionnement de la dette
et le problème est donné à ceux qui finance la dette publique c'est-à-dire les contribuables.
Tant que la dette figure au bilans elle ne menace pas les fondamentaux du prêteur. Pour
qu’elle reste au bilan, il faut payer les intérêts
 Dette privée qui reste privée. Intervient alors le principe du risque souverain, c’est l’Etat
qui est le responsable en dernière instance des dettes qui ne seraient pas honorées. L’Etat
argentin n’avait pas les moyens d’honorer le risque souverain. Deux solutions : on oblige le
pays à faire face à ses responsabilités, mais c’est irréaliste ou alors rejet de ses obligations par
le pays. Ces 2 positions sont extrêmes. Entre ces deux extrême on peut définir l’espace de
solution : il y a celle que l’on a utilisé pendant l’entre 2 guerres lorsque l’on a rééchelonné la
dette « New Money » (problème traité provisoirement) ou on généralise les provisions pour
dépréciation (alléger le problème pour le créancier. Il y a aussi des solutions contemporaines
qui ont été inventées par les marchés :
- la formation d’un marché informel, le marché gris ou le marché de la casse.
C'est-à-dire que les banques proposent par des intermédiaires de revendre leurs
créances avec des décotes importantes qui peuvent aller jusqu’à 25 %. La banque
qui a une créance de 100 et qui a provisionner à 50 sur 5 ans. La créance a alors
une valeur nette au bilan de 50. Elle peut alors proposer de revendre sa créance
sur le marché à 60. Elle aura alors gagné 10 (valeur de marché – VNC) car elle a
déjà déduit 50 de son résultat. Si le marché argentin rachète cette créance 80, il
devra alors rembourser 80 au lieu de 100.
- Le swap d’actifs : échangerait créance sur le brésil contre créance sur l’argentine.
- Debit Equity Swap : on échange un actif financier contre un actif physique.
Au delà de ces solutions de marché, que fait le pays qui n’arrive pas à assurer le risque
souverain. Il doit prouver qu’honorer ses obligations est son occupation n°1. Il doit se
présenter au FMI et lui soumettre un plan qui démontre qu’il a le souci essentiel de résoudre
ce problème, ce plan est alors approuvé ou non. S’il est approuvé on passe à l’étape suivante.
Le club de Londres est une structure qui réunit les représentants des grandes banques
transnationale, cad qu’aucune banque ne négocie séparément, il y a donc un cartel des
créanciers mais pas de cartel des débiteurs. Ce club a pour mission de renégocier avec le pays
en question. Après négociations, le pays passe alors devant le club de Paris (structure
informelle) qui a pour mission de donner le cas échéant des concours financiers pour
l’échéance donnée pour le pays qui a négocié avec le club de Londres.
Pour l’Argentine plus aucune banque ne veut lui prêter.
L’Argentine subit désormais des mouvements nets de capitaux négatifs ce qui se traduit par
des achats systématiques de dollars et de vente de monnaie nationale. Tous les jours, on
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La grande transformation des monnaies
regarde le cours du $ de la veille et en fonction de se cours on ajuste la plupart des prix, on en
déduit le taux d’inflation et donc le pouvoir d’achat de la monnaie nationale. Il y a donc un
taux de change de plus en plus défavorable pour cette monnaie. Il y a donc une fuite par
rapport à la monnaie nationale, les gens cherchent à se débarrasser de la monnaie nationale au
profit du $. Dans ces pays, le $ devient de plus en plus la véritable unité de compte. La
monnaie nationale n’est plus qu’un moyen de règlement. Pour rétablir la confiance :
- on change le nom de la monnaie – l’Argentine a déjà changé trois fois le nom de sa
monnaie. L’aboutissement peut être de prendre comme monnaie nationale, y compris à
l’intérieur, le $ (exemple du Panama) : phénomène de dollarisation qui concerne une trentaine
de pays – dollar comme unité de compte de certains pays. Attention, les taux d’intérêt ne sont
pas les même que les USA.
La position du $ dans les autres fonctions, c’est la 1ère monnaie de facturation (plus de la
moitié des échanges dans le monde) surtout pour les mat 1ère, 1ère monnaie de règlement,
d’interventions, 1er support de crédit international (3/4 sont libellés en $), 1er label des
instruments financiers internationaux directement et encore plus indirectement. Elle joue un
rôle essentiel au niveau des émissions internationales. Elle influence les rapports entre les
USA et le reste du monde mais aussi les rapports entre tous ces états entre eux. C’est la
monnaie exclusive dans la zone $. Le $ est donc plus important qu’il ne l’était dans l’après
guerre.
b) Dollar ou Label dollar
Il y a plusieurs sources d’alimentation en $ dans le monde :
 Les règlements en $ entre résidents et non résidents
 Les crédits des banques américaines aux non résidents
 Les crédits des banques off shore libellés en $ à ces mêmes non résidents (source
nouvelle, de plus en plus d’importance)
Les USA ont perdu le monopole de la création $ et de désignation du bénéficiaire. Les USA
ont parfois besoin des autres pays pour stabiliser le $. Le cours du $ ne répond plus qu’en
partie aux objectifs de la politique US. Ce qui se développe, ce ne sont pas des
investissements en $ aux USA, ce sont des placements en $ aux USA mais aussi dans le reste
du monde. Les USA ont de plus en plus de difficulté à définir le bon cours du $ pour eux.
Exemple : s’ils veulent favoriser leurs exportations, ils doivent influencer le $ à la baisse mais
ils pénalisent ceux qui se sont placés sur le $ et vice versa s’ils veulent attirer des capitaux
mais ils risquent de pénaliser leur commerce. L’objectif commercial leur dicte une conduite
mais la finance leurs dicte l’inverse.
Pour qu’il y ait des investissement aux US, il faut qu’ils espère une hausse du $, ce qui est
risque d’entraîne des problèmes de balance commerciale. Ce qui se développe se ne sont les
investissements aux US ce qui révèlerait un pari su l’avenir de ce pays mais plutôt des
placements parfaitement révocables pour lesquels on peut changer d’avis du jour au
lendemain.
Il vaut mieux parler de label en progression.
c) Le cours du dollar
Le cours du $ est devenu de loin le prix le plus important dans le monde mais il est aussi très
instable. Il est donc important d’essayer de déterminer le bon cours du $ sans laisser
l’exclusivité de la réponse à cette question aux US.
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Les variations de cours du $ sont liées à plusieurs facteurs :
 les déséquilibres dans le monde qui font naître des besoins et des capacités de
financement plus ou moins importants et significatifs et qui par conséquent se traduisent
par des nombreux mouvements de capitaux. Avant les pays qui sollicitaient le plus de
financement étaient les pays de l’OPEP.
 Les facteurs dits mécaniques : les variations de taux d’intérêt, la sélection de portefeuille,
les interventions en devises, les mouvements de taux d’intérêt en raison de leur connexion
permanente avec les taux de change
 Les facteurs politiques, la politique monétaire américaine (restrictive ou généreuse), le
climat d’incertitude (quand l’incertitude se renforce, elle est favorable au us et au $), la
coopération internationale, les anticipations des agents (rationnelles ou auto réalisatrices).
La nouvelle logique dans le système $
Cette logique est financière.
En finance traditionnelle, on enseigne notamment que lorsque l’on a identifier un besoin de
financement il faut chercher le produit financier le plus adéquat pour le satisfaire. Cette
logique prévaut de moins en moins au niveau international.
Nouvelle logique : on ne va pas chercher le produit le plus adéquat mais celui qui a
l’avantage incomparable de la compétitivité mais à la condition de pouvoir le transformer
afin d’aboutir à partir de ce financement initial au financement désiré. Et une fois obtenue, ce
produit et quelque en soit les détours, ce produit n’est plus que rarement conservé en l’état,
c'est-à-dire qu’il est à nouveau susceptible de transformations car l’entreprise gère en
permanence son bilan et son hors bilan. C'est-à-dire que le possibilité ou non de
transformation devient la clef de la décision financière.
Exemple : Une entreprise et une banque veulent emprunter 50 millions de $ pour la même
durée. L’entreprise souhaite s’endetter à taux fixe (souci de gestion) et la banque souhaite
s’endetter à taux variable (elle a une meilleure connaissances de variables à risques). Elles
s’adressent donc au marché :
Entreprise
Banque
Différentiel
Taux fixe
5
3,5
1,50
Taux variable
Libor+1
Libor
1
La banque obtient des meilleurs taux car elle est connue sur les marchés financiers.
On va chercher ce qui est le plus compétitif et pas ce que l’on a besoin. Puisque ce n’est pas
ce qu’elles souhaitent, elle vont le transformer en nouant un swap de taux au terme duquel
(après négociations), elles conviennent pendant la durée du swap : l’entreprise s’engage à
verser à la banque des intérêts calculés sur la base d’un taux fixe de 4,50% et dans le même
temps à recevoir des intérêts calculés sur la base d’un taux variable de Libor+0,75%.
Conséquence de ce swap pour les 2 parties :
 l’entreprise souhaitait emprunter à taux fixe mais à taux variable c’est plus
favorable pour elle. Libor+ 1+4,50-( Libor+0,75)= 4,75%.
 Coupon initial + swap
4,75 devient alors un taux fixe qui est inférieur aux 5% proposé par le marché.
 La banque : 3,50 + (Libor +0,75)- 4,50= Libor- 0,25%. Elle va donc obtenir un
taux variable < autaux libor qui lui était proposé par le marché.
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La grande transformation des monnaies
Considérons 2 sociétés A et B :
Société A est composée de 1millions d’actions à 30$ qui rapportent chacune en moyenne 1$
(c.a.d pas beaucoup).
Société B est composée de 1 millions d’actions à 10$ et qui rapportent chacune 1$.
Dans le climat actuel, la société A envoie des signaux au marché qui ne sont pas positif, son
objectif est d’améliorer son image en bourse. Elle peut donc faire un montage financier : le
management de la société A propose par voix médiatique de racheter les actions de la sociétés
B 15$/action c.a.d avec une plus value apparente de 50%.
Il y a dans le monde des sociétés dont la valeur boursière est très différente de leur valeur
réelle c.a.d de la valeur de leurs actifs. On peut calculer le quotient de TOBIN= valeur
boursière/ valeur de remplacement, si leur quotient s’éloigne de manière significative de
l’unité, cette société devient une proie potentielle de ce type d’opération OPA. Si des sociétés
ont accumulés des moyens mais qui n’ont pas envie de les consacrer à l’investissement et
donc elle cherchent à faire des « coups financiers » avec ses moyens. On va supposer que tous
les actionnaires de la société B se laissent tenter par cette plus value apparente. Le paiement
des actions B se fera avec 500 000 actions A. Le management de A est donc majoritaire dans
la société B et il prend cette décision : absorption de la société B par la société A.
Annulation du million d’actions B avec en contre-partie l’émission de 500 000 nouvelles
actions A.
Avant : la société A valait 30 millions et la société B valait 10 millions. Ensemble mais
séparément elles valaient 40 millions. Le bénéfice pour les actionnaires était de 1 million dans
la société A et de 1million dans la société B.
Maintenant : 1 millions et demi d’actions à 30 $= 45 millions. Ce bénéfice est toujours
globalement de 2 millions mais il n’y a plus que 1,5 millions d’actions soit une augmentation
de la valeur apparente de l’action de 1/3.
La salle de marché devient un lieu d’innovation permanente et c’est la que s’effectue
l’essentiel de la transformation, pour cette raison certain l’appelle la nouvelle manufacture :
on y transforme des produits financiers, elle devient un centre de profit de plus en plus
important et autonome et qui pour certaines unités (banques….) peut remplacer l’ancienne
manufacture (usine) pour générer des profits pas plus importants mais plus rapides.
Il résulte donc l’effacement de plusieurs catégories de frontières :
 Les frontières géographiques
 Les frontières temporelles
 Les frontières institutionnelles
 Les frontières sectorielles
 Entre actifs financiers grâce à des produits hybrides
Maintenant les grandes entreprises deviennent financiers et objets de finance.
Une évolution partielle de ces institutions peu être votée sans texte sans accord. Nous
assistons à une division du travail entre les banques commerciales et autres institutions
financière, des organisations internationales et quelques banques centrales. Les premières
accordent des crédits ou multiplient les opérations financières en ayant pour objectif essentiel
le profit. Les secondes (FMI et la banque mondiale), qui se sont reconvertis sans que se soit
dans leurs statuts dans la préservation du système financier, distirbuent des brevets de bonne
conduite aux emprunteurs, imposent des plans d’assainissement et délivrent ou non un
passeport pour renégocier. En cas de crise, certaines banques centrales interviennent pour
fournir massivement de la liquidité pour éviter une crise de solvabilité des créanciers avec le
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La grande transformation des monnaies
renfort plus ou oins vérifié des grands trésors publics qui eux même le cas échéant achètent
massivement des titres pour éviter les chutes de cours.
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