La grande transformation des monnaies
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LA GRANDE TRANSFORMATION DES MONNAIES
Des monnaies transnationales au nouveau système dollar
Si les $ circulant dans le monde proviennent exclusivement du déficit des US alors en faisant
le cumul de tous les déficits de l’après-guerre, on devrait retrouver plus ou moins l’estimation
de la masse internationale des $ telle qu’elle ressort des statistiques officielles (faite par la
BRI banque des règlements internationaux qui est le comptable des opérations nationales). On
s’aperçoit qu’il y a 8 à 10 fois de $ qui circulent dans le monde que de déficit.
La question est « Comment expliquer cet écart ? »
La nature du phénomène
a) L’approche monétariste à la FRIEDMAN (l’approche par les défauts)
L’exposé
Les euros-$ seraient des dépôts en $ constitués auprès de banques situées hors des USA.
Ceux-ci seraient la base des prêts qui engendreraient d’autres dépôts dits dépôts réflexes.
Comment ?
Supposons un exportateur français Durand qui a vendu pour 1M$ de marchandises aux USA,
celle-ci lui est réglé par un virement en $ a son compte nostro dans une banque de NY.
Supposons qu’une banque de Zurich propose à Durand un taux d’intérêt attractif et que
Durand transfère son M$ à Zurich. Le dépôt de 1M$ a la banque de NY est un dépôt en $ et le
dépôt de 1M$ à la banque de Zurich serait un dépôt en euros-$, la banque de Zurich serait une
euro-banque, c’est à dire que l’on fait remarquer qu’il aurait 2M$, il y aurait donc un
phénomène de duplication des $ en euro-dollar. La banque de Zurich va prêter ce M$ et
déclencher un autre dépôt réflexe, c’est à dire un phénomène de duplication des $ en euro-
dollar puis de multiplication de ces mêmes euro-dollar. Le critère de distinction est l’extra
territorialité du dépôt. Les dollar sortis des USA sont des $ externes.
Banque NY Banque Zurich
Dépôt Dépôt
Durand Durand
1M$ 1M$
Banque NY
Dépôt
Zurich
1M$
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Contrairement à ce que peut suggérer une lecture des opérations limitées au seul passif du
bilan des banques, le dépôt à la Banque de Zurich ne s’ajoute pas au dépôt à la banque de NY,
c’est la même monnaie inscrite deux fois. A la banque de NY, il s’agit d’un dépôt initial (un
dépôt initial dans une banque, c’est un dépôt qui résulte de la création de monnaie par cette
banque). Cette inscription nous renseigne sur la nature de la dette bancaire. A la banque de
Zurich, il s’agit d’un dépôt induit (un dépôt induit dans une banque c’est un dépôt qui résulte
de la circulation d’une monnaie créée par une autre banque) Le premier nous renseigne sur la
nature, le second sur la circulation.
Démonstration
Au niveau international, il n’y a pas de banques centrales donc les banques ont des comptes
auprès d’autres banques mais pas auprès de toutes les banques. Il suffit qu’elles aient un
correspondant international.
Supposons que la CHASE (banque principale américaine) ait accordée 1M$ à SMITH lui
permettant de régler son client DURAND qui a transférer cette somme à la BARCLAYS
sachant que celle-ci a comme correspondant aux USA, le CITIGROUP.
CHASE CITIGROUP BARCLAYS
Créance Dépôt Dépôt Dépôt Dépôt Dépôt
Smith CITIGROUP CHASE BARCLAYS CITIGROUP DURAND
1M$ 1M$ 1M$ 1M$ 1M$ 1M$
Le M$ a été créé pour financer SMITH par la CHASE, et l’autre nous indiquant que le dépôt
se trouve à la BARCLAYS. Le CITIGROUP n’est qu’un correspondant.
Cette thèse est fausse car elle n’a rien expliqué du tout. Il n’y a toujours qu’1M$.
L’objectif était de préserver la théorie quantitative à savoir que la masse monétaire n’est
qu’un multiple de la base monétaire ($ qui sont sortis).
Objectif n=°2 :La condamnation du déficit : il n’y aurait pas d’euro$ s’il n’ya avait pas de $
externes
b) L’approche par les crédits
C’est le crédit qui est à l’origine de la création de monnaie et non pas le dépôt puisque pour
accorder un crédit il n’y a pas besoin de dépôt préalable au contraire ce sont les crédits qui
font les dépôts.
S’il y a davantage de $ qui circulent dans le monde que de $ sortis des USA (dollar externe),
c’est que forcément on en crée ailleurs qu’USA. La distinction est donc l’extra territorialité
des crédits. Cependant si une banque accorde un crédit elle peut libeller sa dette en $ mais elle
accepte (condition incontournable) d’entrer dans un système d’équivalence comptable (1$ =
1$). Si la banque a un problème de liquidité en $, elle s’adressera à des clients de banques
américaine afin que celles-ci transfèrent des $ dans leur circuit. L’exemple est inversé par
rapport à notre exemple. Pour que ce système fonctionne, il faut que ces banques aient un
compte auprès d’une banque américaine.
Les conséquences
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1ère conséquence :
Sous un même label, l’analyse permet d’identifier 3 catégories de $ : le dollar interne (c’est
une dette de banque américaine qui circule aux USA, qui se trouve en compte d’un résident),
le dollar externe (c’est une dette de banque américaine qui circule hors des USA qui se trouve
en compte d’un non résident), le dollar transnational qualifié d’euro dollar (est bien en compte
d’un non résident mais qui est une dette d’une banque off shore).
$ off shore
$ interne $ $
externe transnational
2ème conséquence :
Il y a donc 2 marchés du $ dans le monde, le marché américain (contrôlé par FED avec un
taux directeur : le PRIME RATE), le marché transnational (avec un autre taux directeur : le
LIBOR). Ces marchés sont complémentaires pour l’alimentation et concurrents pour les parts
de marchés.
3ème conséquence :
Parmi les causes du phénomène, il y a un mélange entre celles qui ne font qu’expliquer un
déplacement des dépôts des banques américaines vers les banques off shore, et celles qui
expliquent vraiment l’apparition et le développement de ce phénomène.
Les vraies explications :
l’activité des banques américaines qui accompagnent l’implantation des firmes
américaines dans le monde et qui prennent donc des parts de marché aux banques
résidentes dans leur label national.
La réaction de ces banques résidentes qui entrent alors dans le label $. Pour les banques de
Londres, c’est une double revanche tout d’abord sur les banques américaines puisque le $
a évincé la £ et par rapport aux banques anglaises.
C’est donc l’activité des banques commerciales qui est essentielle pour expliquer ce
phénomène.
4ème conséquence :
Le raisonnement mené pour le label $, rien n’interdit de le développer pour un autre label. Par
exemple, si une banque de Londres accorde un crédit en Franc, elle crée de la monnaie mais
elle accepte d’entrer dans un système d’équivalence comptable (ici 1 FR = 1 FR).
Dans ces conditions le terme euro dollar devient impropre, il n’est pas limité à une région du
monde, le préfixe euro désigne en effet toutes les opérations qui sont réalisées par des
banques dans un label différent de celui de la place, c’est à dire, une opération à Londres avec
un résident dans le label £ est une opération nationale, avec un non résident dans le label £ est
une opération internationale, avec un non résident dans tout autre label que le £ est une
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opération transnationale. Ce terme euro n’est pas réservé au $ mais à tous les labels qui font
l’objet d’opérations off shore.
L’impact
a) Le problème de l’approche statistique
Il faut s ‘intéresser au bilan des banques et pas seulement des banques américaines à condition
de ne pas additionner tous les dépôts et d’éliminer les relations purement inter bancaires.
Sachant qu’il existe une méthode complémentaires et d’examiner les bilans des grandes
firmes.
b) Le fonctionnement
Ce sont des marchés purement inter bancaires, hors banques (c’est un marché qui n’est pas en
banque), en banque (marchés dans lequel toutes les banques sont chapeautées par une seule
banque, par exemple en France, c’est la banque de France), off shore (autre label avec un
montant important : minimum 20 M$).
Un moment donné, certaines banques ont des excédents de liquidité, elles cherchent donc à
les prêter, elles proposent leur conditions aux autres banques (Interbank offered Rate : IBOR,
taux interbancaire). Certaines banques peuvent surenchérir (IBID), d’autres peuvent proposer
un taux moyen (IMEAN).
Exemple : sur la place de Paris
PIBOR ou PIBID ou PIMEAN
c) Le rôle des banques commerciales
La vraie limite est le phénomène Euro dollar. Du point de vue des banques centrales, ce
phénomène n’a eu qu’un seul avantage, ou le déficit est faible mais le financement n’est pas
assuré, ou le financement est garanti. Ce phénomène n’a eu que des inconvénients pour les
banques centrales.
Les banques centrales n’ont pas attendu la convertibilité du $. Les banques commerciales ont
développé des relations de correspondance. Elles ont même créé des filiales communes. C’est
à cette occasion qu’elles ont forgé l’euro dollar. Ce phénomène est à la fois une conséquence
et aussi et surtout une cause de la crise du système légal (qui était ordonnancé dans un cadre
international).
C’est l’image monétaire de la mondialisation. Le nouveau système est caractérisé par
plusieurs grandes dynamiques : la trans nationalisation, la privatisation (acteurs privés et non
plus publics), la financiérisation, la régionalisation.
La privatisation, ce sont les banques commerciales qui ont joué un rôle essentiel, à l’échelle
globale, il se produit la révolution bancaire et monétaire. La spécialité, c’est l’opération de
change, la circulation de créances.
Les grands intérêts économiques se sont longtemps développés à l’ « ombre du prince », en
France, c’est le roi qui protégé les manufactures. A l’époque, la richesse du prince et la
richesse de la nation vont de pair.. Lorsque les intérêts de la banque étaient assez importants,
elles ont voulu se libérer.
2 grandes phases :
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la limitation du pouvoir monétaire du prince (le Robert Peel Act 1844 ou Bank chartered Act),
au-delà d’une somme de 14M£, la banque d’Angleterre devra couvrir tout £ supplémentaire
sur l’or qu’il aura en stock, on limite ainsi le pouvoir du prince en lui faisant contracter une
dette commerciale représentée par un stock d’or. De là, naissance des grandes banques, elles
acquièrent collectivement le droit de créer de la monnaie, depuis ce temps, c’est le règne de
l’interbancarité c’est à dire qu’une banque n’existe pas indépendamment d’une autre banque
contrairement aux entreprises. Ces banques vont créer de la monnaie mais elles vont donner à
cette monnaie le même label que celles du prince d’où une viabilité et une acceptabilité de
cette monnaie et ainsi cela leur donnera en même temps la garantie de l’état. Le processus
sera achevé par la création de banques centrales. L’objectif d’une banque centrale correspond
au respect des grands équilibres et la défense de la monnaie nationale. L’objectif des banques
nationales est le profit, elle va donc rechercher à multiplier ses interventions pour augmenter
son profit par le développement d’activité (commerciales, spéculatives, endettement), il y a
donc financiarisation (on l’achète pour la revendre) de cette monnaie qui conduit à rendre
moins pertinent la frontière entre actif monétaire et autres actifs financiers.
Le nouveau système dollar
Le dollar est toujours au centre de ce système(= la bel international) qui n’a plus la même
logique : système financier et monétaire international (avec une logique financière qui
incorpore également les monnaies). Il faut donc chercher de nouvelles règles.
a) le dollar en recul ou en progression ?
Recul :
Pour certains, le $ est en recul face à d’autres monnaies. Le $ représente une fraction plus
faible des réserves des banques centrales. On ne peut pas seulement avoir des réserves en $,
ses réserves doivent être multidevises. Le Yen et le Mark ont une place plus importante dans
les réserves officielles. Certains disent que le système sera ordonnancé autour de plusieurs
monnaies (Yen, $, Euro), c’est le principe de diversification. Les réserves des banques
centrales ne sont les seules réserves comme elles l’étaient après guerre. La fonction de réserve
n’est pas la seule fonction d’une monnaie internationale, il faut donc examiner d’autres
fonctions.
Il y a un phénomène de dollarisation dans le monde, le $ joue un rôle important dans les
pays. Il joue un rôle croissant au niveau de certaines économies.
Ex de la dette du tiers monde : l’Argentine. Les pays ayant une dette souveraine adopte le $,
par exemple l’Argentine, leur dette pays n’existe pas. Les relations financières internationales
sont régies par 2 principes essentiels :
Il y a le principe de l’absorption : la dette d’un pays n’a pas d’existence
propre : c’est la dette de tous les résidents envers les non résidents
Le risque souverain : dans chaque pays c’est l’état qui est responsable en
dernière instance de toutes les dettes des résidents qui ne seraient honorées
envers les non résidents. Les créanciers internationaux veulent un seul
débiteur : l’Etat.
Les médias confondent la dette publique et la dette d’un pays.
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