La grande transformation des monnaies LA GRANDE TRANSFORMATION DES MONNAIES Des monnaies transnationales au nouveau système dollar Si les $ circulant dans le monde proviennent exclusivement du déficit des US alors en faisant le cumul de tous les déficits de l’après-guerre, on devrait retrouver plus ou moins l’estimation de la masse internationale des $ telle qu’elle ressort des statistiques officielles (faite par la BRI banque des règlements internationaux qui est le comptable des opérations nationales). On s’aperçoit qu’il y a 8 à 10 fois de $ qui circulent dans le monde que de déficit. La question est « Comment expliquer cet écart ? » La nature du phénomène a) L’approche monétariste à la FRIEDMAN (l’approche par les défauts) L’exposé Les euros-$ seraient des dépôts en $ constitués auprès de banques situées hors des USA. Ceux-ci seraient la base des prêts qui engendreraient d’autres dépôts dits dépôts réflexes. Comment ? Supposons un exportateur français Durand qui a vendu pour 1M$ de marchandises aux USA, celle-ci lui est réglé par un virement en $ a son compte nostro dans une banque de NY. Supposons qu’une banque de Zurich propose à Durand un taux d’intérêt attractif et que Durand transfère son M$ à Zurich. Le dépôt de 1M$ a la banque de NY est un dépôt en $ et le dépôt de 1M$ à la banque de Zurich serait un dépôt en euros-$, la banque de Zurich serait une euro-banque, c’est à dire que l’on fait remarquer qu’il aurait 2M$, il y aurait donc un phénomène de duplication des $ en euro-dollar. La banque de Zurich va prêter ce M$ et déclencher un autre dépôt réflexe, c’est à dire un phénomène de duplication des $ en eurodollar puis de multiplication de ces mêmes euro-dollar. Le critère de distinction est l’extra territorialité du dépôt. Les dollar sortis des USA sont des $ externes. Banque NY Banque Zurich Dépôt Durand 1M$ Dépôt Durand 1M$ Banque NY Dépôt Zurich 1M$ 1 La grande transformation des monnaies Contrairement à ce que peut suggérer une lecture des opérations limitées au seul passif du bilan des banques, le dépôt à la Banque de Zurich ne s’ajoute pas au dépôt à la banque de NY, c’est la même monnaie inscrite deux fois. A la banque de NY, il s’agit d’un dépôt initial (un dépôt initial dans une banque, c’est un dépôt qui résulte de la création de monnaie par cette banque). Cette inscription nous renseigne sur la nature de la dette bancaire. A la banque de Zurich, il s’agit d’un dépôt induit (un dépôt induit dans une banque c’est un dépôt qui résulte de la circulation d’une monnaie créée par une autre banque) Le premier nous renseigne sur la nature, le second sur la circulation. Démonstration Au niveau international, il n’y a pas de banques centrales donc les banques ont des comptes auprès d’autres banques mais pas auprès de toutes les banques. Il suffit qu’elles aient un correspondant international. Supposons que la CHASE (banque principale américaine) ait accordée 1M$ à SMITH lui permettant de régler son client DURAND qui a transférer cette somme à la BARCLAYS sachant que celle-ci a comme correspondant aux USA, le CITIGROUP. CHASE Créance Smith 1M$ CITIGROUP Dépôt Dépôt CITIGROUP CHASE 1M$ 1M$ BARCLAYS Dépôt Dépôt Dépôt BARCLAYS CITIGROUP DURAND 1M$ 1M$ 1M$ Le M$ a été créé pour financer SMITH par la CHASE, et l’autre nous indiquant que le dépôt se trouve à la BARCLAYS. Le CITIGROUP n’est qu’un correspondant. Cette thèse est fausse car elle n’a rien expliqué du tout. Il n’y a toujours qu’1M$. L’objectif était de préserver la théorie quantitative à savoir que la masse monétaire n’est qu’un multiple de la base monétaire ($ qui sont sortis). Objectif n=°2 :La condamnation du déficit : il n’y aurait pas d’euro$ s’il n’ya avait pas de $ externes b) L’approche par les crédits C’est le crédit qui est à l’origine de la création de monnaie et non pas le dépôt puisque pour accorder un crédit il n’y a pas besoin de dépôt préalable au contraire ce sont les crédits qui font les dépôts. S’il y a davantage de $ qui circulent dans le monde que de $ sortis des USA (dollar externe), c’est que forcément on en crée ailleurs qu’USA. La distinction est donc l’extra territorialité des crédits. Cependant si une banque accorde un crédit elle peut libeller sa dette en $ mais elle accepte (condition incontournable) d’entrer dans un système d’équivalence comptable (1$ = 1$). Si la banque a un problème de liquidité en $, elle s’adressera à des clients de banques américaine afin que celles-ci transfèrent des $ dans leur circuit. L’exemple est inversé par rapport à notre exemple. Pour que ce système fonctionne, il faut que ces banques aient un compte auprès d’une banque américaine. Les conséquences 2 La grande transformation des monnaies 1ère conséquence : Sous un même label, l’analyse permet d’identifier 3 catégories de $ : le dollar interne (c’est une dette de banque américaine qui circule aux USA, qui se trouve en compte d’un résident), le dollar externe (c’est une dette de banque américaine qui circule hors des USA qui se trouve en compte d’un non résident), le dollar transnational qualifié d’euro dollar (est bien en compte d’un non résident mais qui est une dette d’une banque off shore). $ off shore $ interne $ externe $ transnational 2ème conséquence : Il y a donc 2 marchés du $ dans le monde, le marché américain (contrôlé par FED avec un taux directeur : le PRIME RATE), le marché transnational (avec un autre taux directeur : le LIBOR). Ces marchés sont complémentaires pour l’alimentation et concurrents pour les parts de marchés. 3ème conséquence : Parmi les causes du phénomène, il y a un mélange entre celles qui ne font qu’expliquer un déplacement des dépôts des banques américaines vers les banques off shore, et celles qui expliquent vraiment l’apparition et le développement de ce phénomène. Les vraies explications : l’activité des banques américaines qui accompagnent l’implantation des firmes américaines dans le monde et qui prennent donc des parts de marché aux banques résidentes dans leur label national. La réaction de ces banques résidentes qui entrent alors dans le label $. Pour les banques de Londres, c’est une double revanche tout d’abord sur les banques américaines puisque le $ a évincé la £ et par rapport aux banques anglaises. C’est donc l’activité des banques commerciales qui est essentielle pour expliquer ce phénomène. 4ème conséquence : Le raisonnement mené pour le label $, rien n’interdit de le développer pour un autre label. Par exemple, si une banque de Londres accorde un crédit en Franc, elle crée de la monnaie mais elle accepte d’entrer dans un système d’équivalence comptable (ici 1 FR = 1 FR). Dans ces conditions le terme euro dollar devient impropre, il n’est pas limité à une région du monde, le préfixe euro désigne en effet toutes les opérations qui sont réalisées par des banques dans un label différent de celui de la place, c’est à dire, une opération à Londres avec un résident dans le label £ est une opération nationale, avec un non résident dans le label £ est une opération internationale, avec un non résident dans tout autre label que le £ est une 3 La grande transformation des monnaies opération transnationale. Ce terme euro n’est pas réservé au $ mais à tous les labels qui font l’objet d’opérations off shore. L’impact a) Le problème de l’approche statistique Il faut s ‘intéresser au bilan des banques et pas seulement des banques américaines à condition de ne pas additionner tous les dépôts et d’éliminer les relations purement inter bancaires. Sachant qu’il existe une méthode complémentaires et d’examiner les bilans des grandes firmes. b) Le fonctionnement Ce sont des marchés purement inter bancaires, hors banques (c’est un marché qui n’est pas en banque), en banque (marchés dans lequel toutes les banques sont chapeautées par une seule banque, par exemple en France, c’est la banque de France), off shore (autre label avec un montant important : minimum 20 M$). Un moment donné, certaines banques ont des excédents de liquidité, elles cherchent donc à les prêter, elles proposent leur conditions aux autres banques (Interbank offered Rate : IBOR, taux interbancaire). Certaines banques peuvent surenchérir (IBID), d’autres peuvent proposer un taux moyen (IMEAN). Exemple : sur la place de Paris PIBOR ou PIBID ou PIMEAN c) Le rôle des banques commerciales La vraie limite est le phénomène Euro dollar. Du point de vue des banques centrales, ce phénomène n’a eu qu’un seul avantage, ou le déficit est faible mais le financement n’est pas assuré, ou le financement est garanti. Ce phénomène n’a eu que des inconvénients pour les banques centrales. Les banques centrales n’ont pas attendu la convertibilité du $. Les banques commerciales ont développé des relations de correspondance. Elles ont même créé des filiales communes. C’est à cette occasion qu’elles ont forgé l’euro dollar. Ce phénomène est à la fois une conséquence et aussi et surtout une cause de la crise du système légal (qui était ordonnancé dans un cadre international). C’est l’image monétaire de la mondialisation. Le nouveau système est caractérisé par plusieurs grandes dynamiques : la trans nationalisation, la privatisation (acteurs privés et non plus publics), la financiérisation, la régionalisation. La privatisation, ce sont les banques commerciales qui ont joué un rôle essentiel, à l’échelle globale, il se produit la révolution bancaire et monétaire. La spécialité, c’est l’opération de change, la circulation de créances. Les grands intérêts économiques se sont longtemps développés à l’ « ombre du prince », en France, c’est le roi qui protégé les manufactures. A l’époque, la richesse du prince et la richesse de la nation vont de pair.. Lorsque les intérêts de la banque étaient assez importants, elles ont voulu se libérer. 2 grandes phases : 4 La grande transformation des monnaies la limitation du pouvoir monétaire du prince (le Robert Peel Act 1844 ou Bank chartered Act), au-delà d’une somme de 14M£, la banque d’Angleterre devra couvrir tout £ supplémentaire sur l’or qu’il aura en stock, on limite ainsi le pouvoir du prince en lui faisant contracter une dette commerciale représentée par un stock d’or. De là, naissance des grandes banques, elles acquièrent collectivement le droit de créer de la monnaie, depuis ce temps, c’est le règne de l’interbancarité c’est à dire qu’une banque n’existe pas indépendamment d’une autre banque contrairement aux entreprises. Ces banques vont créer de la monnaie mais elles vont donner à cette monnaie le même label que celles du prince d’où une viabilité et une acceptabilité de cette monnaie et ainsi cela leur donnera en même temps la garantie de l’état. Le processus sera achevé par la création de banques centrales. L’objectif d’une banque centrale correspond au respect des grands équilibres et la défense de la monnaie nationale. L’objectif des banques nationales est le profit, elle va donc rechercher à multiplier ses interventions pour augmenter son profit par le développement d’activité (commerciales, spéculatives, endettement), il y a donc financiarisation (on l’achète pour la revendre) de cette monnaie qui conduit à rendre moins pertinent la frontière entre actif monétaire et autres actifs financiers. Le nouveau système dollar Le dollar est toujours au centre de ce système(= la bel international) qui n’a plus la même logique : système financier et monétaire international (avec une logique financière qui incorpore également les monnaies). Il faut donc chercher de nouvelles règles. a) le dollar en recul ou en progression ? Recul : Pour certains, le $ est en recul face à d’autres monnaies. Le $ représente une fraction plus faible des réserves des banques centrales. On ne peut pas seulement avoir des réserves en $, ses réserves doivent être multidevises. Le Yen et le Mark ont une place plus importante dans les réserves officielles. Certains disent que le système sera ordonnancé autour de plusieurs monnaies (Yen, $, Euro), c’est le principe de diversification. Les réserves des banques centrales ne sont les seules réserves comme elles l’étaient après guerre. La fonction de réserve n’est pas la seule fonction d’une monnaie internationale, il faut donc examiner d’autres fonctions. Il y a un phénomène de dollarisation dans le monde, le $ joue un rôle important dans les pays. Il joue un rôle croissant au niveau de certaines économies. Ex de la dette du tiers monde : l’Argentine. Les pays ayant une dette souveraine adopte le $, par exemple l’Argentine, leur dette pays n’existe pas. Les relations financières internationales sont régies par 2 principes essentiels : Il y a le principe de l’absorption : la dette d’un pays n’a pas d’existence propre : c’est la dette de tous les résidents envers les non résidents Le risque souverain : dans chaque pays c’est l’état qui est responsable en dernière instance de toutes les dettes des résidents qui ne seraient honorées envers les non résidents. Les créanciers internationaux veulent un seul débiteur : l’Etat. Les médias confondent la dette publique et la dette d’un pays. 5 La grande transformation des monnaies En matière d’endettement international, il convient en amont de distinguer 2 types de dette : La dette publique. Un gouvernement s’est endetté envers un autre gouvernement. Cette dette est une partie marginale de la dette globale. En général, elle est à taux bas (à très long terme : 30 ans). Ils n’arrivent pas à rembourser donc on annule. Aux usa, on parle de « defeasance » lorsqu’il y a allègement de la dette. La dette privée : les résidents de certains pays ont empruntées auprès des banques off shore (surtout banque US et GB) et ils n’ont pas remboursé soit parce que le projet n’a pas abouti, soit parce que l’argent a été investi sur d’autres marchés financiers. Soit la dette est garantie par l’état émetteur ou récepteur ou un organisme particulier qui se substituera au débiteur défaillant. La monnaie nationale ne peut se dégrader. Le $ devient l’unité de compte. La dette peut être publicisé, devenue alors dette publique Soit transformation de créances bancaires importantes et génériques en créances spécifiques c'est-à-dire en titres d’Etats ce qui a 2 conséquences, le fractionnement de la dette et le problème est donné à ceux qui finance la dette publique c'est-à-dire les contribuables. Tant que la dette figure au bilans elle ne menace pas les fondamentaux du prêteur. Pour qu’elle reste au bilan, il faut payer les intérêts Dette privée qui reste privée. Intervient alors le principe du risque souverain, c’est l’Etat qui est le responsable en dernière instance des dettes qui ne seraient pas honorées. L’Etat argentin n’avait pas les moyens d’honorer le risque souverain. Deux solutions : on oblige le pays à faire face à ses responsabilités, mais c’est irréaliste ou alors rejet de ses obligations par le pays. Ces 2 positions sont extrêmes. Entre ces deux extrême on peut définir l’espace de solution : il y a celle que l’on a utilisé pendant l’entre 2 guerres lorsque l’on a rééchelonné la dette « New Money » (problème traité provisoirement) ou on généralise les provisions pour dépréciation (alléger le problème pour le créancier. Il y a aussi des solutions contemporaines qui ont été inventées par les marchés : - la formation d’un marché informel, le marché gris ou le marché de la casse. C'est-à-dire que les banques proposent par des intermédiaires de revendre leurs créances avec des décotes importantes qui peuvent aller jusqu’à 25 %. La banque qui a une créance de 100 et qui a provisionner à 50 sur 5 ans. La créance a alors une valeur nette au bilan de 50. Elle peut alors proposer de revendre sa créance sur le marché à 60. Elle aura alors gagné 10 (valeur de marché – VNC) car elle a déjà déduit 50 de son résultat. Si le marché argentin rachète cette créance 80, il devra alors rembourser 80 au lieu de 100. - Le swap d’actifs : échangerait créance sur le brésil contre créance sur l’argentine. - Debit Equity Swap : on échange un actif financier contre un actif physique. Au delà de ces solutions de marché, que fait le pays qui n’arrive pas à assurer le risque souverain. Il doit prouver qu’honorer ses obligations est son occupation n°1. Il doit se présenter au FMI et lui soumettre un plan qui démontre qu’il a le souci essentiel de résoudre ce problème, ce plan est alors approuvé ou non. S’il est approuvé on passe à l’étape suivante. Le club de Londres est une structure qui réunit les représentants des grandes banques transnationale, cad qu’aucune banque ne négocie séparément, il y a donc un cartel des créanciers mais pas de cartel des débiteurs. Ce club a pour mission de renégocier avec le pays en question. Après négociations, le pays passe alors devant le club de Paris (structure informelle) qui a pour mission de donner le cas échéant des concours financiers pour l’échéance donnée pour le pays qui a négocié avec le club de Londres. Pour l’Argentine plus aucune banque ne veut lui prêter. L’Argentine subit désormais des mouvements nets de capitaux négatifs ce qui se traduit par des achats systématiques de dollars et de vente de monnaie nationale. Tous les jours, on 6 La grande transformation des monnaies regarde le cours du $ de la veille et en fonction de se cours on ajuste la plupart des prix, on en déduit le taux d’inflation et donc le pouvoir d’achat de la monnaie nationale. Il y a donc un taux de change de plus en plus défavorable pour cette monnaie. Il y a donc une fuite par rapport à la monnaie nationale, les gens cherchent à se débarrasser de la monnaie nationale au profit du $. Dans ces pays, le $ devient de plus en plus la véritable unité de compte. La monnaie nationale n’est plus qu’un moyen de règlement. Pour rétablir la confiance : - on change le nom de la monnaie – l’Argentine a déjà changé trois fois le nom de sa monnaie. L’aboutissement peut être de prendre comme monnaie nationale, y compris à l’intérieur, le $ (exemple du Panama) : phénomène de dollarisation qui concerne une trentaine de pays – dollar comme unité de compte de certains pays. Attention, les taux d’intérêt ne sont pas les même que les USA. La position du $ dans les autres fonctions, c’est la 1ère monnaie de facturation (plus de la moitié des échanges dans le monde) surtout pour les mat 1ère, 1ère monnaie de règlement, d’interventions, 1er support de crédit international (3/4 sont libellés en $), 1er label des instruments financiers internationaux directement et encore plus indirectement. Elle joue un rôle essentiel au niveau des émissions internationales. Elle influence les rapports entre les USA et le reste du monde mais aussi les rapports entre tous ces états entre eux. C’est la monnaie exclusive dans la zone $. Le $ est donc plus important qu’il ne l’était dans l’après guerre. b) Dollar ou Label dollar Il y a plusieurs sources d’alimentation en $ dans le monde : Les règlements en $ entre résidents et non résidents Les crédits des banques américaines aux non résidents Les crédits des banques off shore libellés en $ à ces mêmes non résidents (source nouvelle, de plus en plus d’importance) Les USA ont perdu le monopole de la création $ et de désignation du bénéficiaire. Les USA ont parfois besoin des autres pays pour stabiliser le $. Le cours du $ ne répond plus qu’en partie aux objectifs de la politique US. Ce qui se développe, ce ne sont pas des investissements en $ aux USA, ce sont des placements en $ aux USA mais aussi dans le reste du monde. Les USA ont de plus en plus de difficulté à définir le bon cours du $ pour eux. Exemple : s’ils veulent favoriser leurs exportations, ils doivent influencer le $ à la baisse mais ils pénalisent ceux qui se sont placés sur le $ et vice versa s’ils veulent attirer des capitaux mais ils risquent de pénaliser leur commerce. L’objectif commercial leur dicte une conduite mais la finance leurs dicte l’inverse. Pour qu’il y ait des investissement aux US, il faut qu’ils espère une hausse du $, ce qui est risque d’entraîne des problèmes de balance commerciale. Ce qui se développe se ne sont les investissements aux US ce qui révèlerait un pari su l’avenir de ce pays mais plutôt des placements parfaitement révocables pour lesquels on peut changer d’avis du jour au lendemain. Il vaut mieux parler de label en progression. c) Le cours du dollar Le cours du $ est devenu de loin le prix le plus important dans le monde mais il est aussi très instable. Il est donc important d’essayer de déterminer le bon cours du $ sans laisser l’exclusivité de la réponse à cette question aux US. 7 La grande transformation des monnaies Les variations de cours du $ sont liées à plusieurs facteurs : les déséquilibres dans le monde qui font naître des besoins et des capacités de financement plus ou moins importants et significatifs et qui par conséquent se traduisent par des nombreux mouvements de capitaux. Avant les pays qui sollicitaient le plus de financement étaient les pays de l’OPEP. Les facteurs dits mécaniques : les variations de taux d’intérêt, la sélection de portefeuille, les interventions en devises, les mouvements de taux d’intérêt en raison de leur connexion permanente avec les taux de change Les facteurs politiques, la politique monétaire américaine (restrictive ou généreuse), le climat d’incertitude (quand l’incertitude se renforce, elle est favorable au us et au $), la coopération internationale, les anticipations des agents (rationnelles ou auto réalisatrices). La nouvelle logique dans le système $ Cette logique est financière. En finance traditionnelle, on enseigne notamment que lorsque l’on a identifier un besoin de financement il faut chercher le produit financier le plus adéquat pour le satisfaire. Cette logique prévaut de moins en moins au niveau international. Nouvelle logique : on ne va pas chercher le produit le plus adéquat mais celui qui a l’avantage incomparable de la compétitivité mais à la condition de pouvoir le transformer afin d’aboutir à partir de ce financement initial au financement désiré. Et une fois obtenue, ce produit et quelque en soit les détours, ce produit n’est plus que rarement conservé en l’état, c'est-à-dire qu’il est à nouveau susceptible de transformations car l’entreprise gère en permanence son bilan et son hors bilan. C'est-à-dire que le possibilité ou non de transformation devient la clef de la décision financière. Exemple : Une entreprise et une banque veulent emprunter 50 millions de $ pour la même durée. L’entreprise souhaite s’endetter à taux fixe (souci de gestion) et la banque souhaite s’endetter à taux variable (elle a une meilleure connaissances de variables à risques). Elles s’adressent donc au marché : Entreprise Banque Différentiel Taux fixe 5 3,5 1,50 Taux variable Libor+1 Libor 1 La banque obtient des meilleurs taux car elle est connue sur les marchés financiers. On va chercher ce qui est le plus compétitif et pas ce que l’on a besoin. Puisque ce n’est pas ce qu’elles souhaitent, elle vont le transformer en nouant un swap de taux au terme duquel (après négociations), elles conviennent pendant la durée du swap : l’entreprise s’engage à verser à la banque des intérêts calculés sur la base d’un taux fixe de 4,50% et dans le même temps à recevoir des intérêts calculés sur la base d’un taux variable de Libor+0,75%. Conséquence de ce swap pour les 2 parties : l’entreprise souhaitait emprunter à taux fixe mais à taux variable c’est plus favorable pour elle. Libor+ 1+4,50-( Libor+0,75)= 4,75%. Coupon initial + swap 4,75 devient alors un taux fixe qui est inférieur aux 5% proposé par le marché. La banque : 3,50 + (Libor +0,75)- 4,50= Libor- 0,25%. Elle va donc obtenir un taux variable < autaux libor qui lui était proposé par le marché. 8 La grande transformation des monnaies Considérons 2 sociétés A et B : Société A est composée de 1millions d’actions à 30$ qui rapportent chacune en moyenne 1$ (c.a.d pas beaucoup). Société B est composée de 1 millions d’actions à 10$ et qui rapportent chacune 1$. Dans le climat actuel, la société A envoie des signaux au marché qui ne sont pas positif, son objectif est d’améliorer son image en bourse. Elle peut donc faire un montage financier : le management de la société A propose par voix médiatique de racheter les actions de la sociétés B 15$/action c.a.d avec une plus value apparente de 50%. Il y a dans le monde des sociétés dont la valeur boursière est très différente de leur valeur réelle c.a.d de la valeur de leurs actifs. On peut calculer le quotient de TOBIN= valeur boursière/ valeur de remplacement, si leur quotient s’éloigne de manière significative de l’unité, cette société devient une proie potentielle de ce type d’opération OPA. Si des sociétés ont accumulés des moyens mais qui n’ont pas envie de les consacrer à l’investissement et donc elle cherchent à faire des « coups financiers » avec ses moyens. On va supposer que tous les actionnaires de la société B se laissent tenter par cette plus value apparente. Le paiement des actions B se fera avec 500 000 actions A. Le management de A est donc majoritaire dans la société B et il prend cette décision : absorption de la société B par la société A. Annulation du million d’actions B avec en contre-partie l’émission de 500 000 nouvelles actions A. Avant : la société A valait 30 millions et la société B valait 10 millions. Ensemble mais séparément elles valaient 40 millions. Le bénéfice pour les actionnaires était de 1 million dans la société A et de 1million dans la société B. Maintenant : 1 millions et demi d’actions à 30 $= 45 millions. Ce bénéfice est toujours globalement de 2 millions mais il n’y a plus que 1,5 millions d’actions soit une augmentation de la valeur apparente de l’action de 1/3. La salle de marché devient un lieu d’innovation permanente et c’est la que s’effectue l’essentiel de la transformation, pour cette raison certain l’appelle la nouvelle manufacture : on y transforme des produits financiers, elle devient un centre de profit de plus en plus important et autonome et qui pour certaines unités (banques….) peut remplacer l’ancienne manufacture (usine) pour générer des profits pas plus importants mais plus rapides. Il résulte donc l’effacement de plusieurs catégories de frontières : Les frontières géographiques Les frontières temporelles Les frontières institutionnelles Les frontières sectorielles Entre actifs financiers grâce à des produits hybrides Maintenant les grandes entreprises deviennent financiers et objets de finance. Une évolution partielle de ces institutions peu être votée sans texte sans accord. Nous assistons à une division du travail entre les banques commerciales et autres institutions financière, des organisations internationales et quelques banques centrales. Les premières accordent des crédits ou multiplient les opérations financières en ayant pour objectif essentiel le profit. Les secondes (FMI et la banque mondiale), qui se sont reconvertis sans que se soit dans leurs statuts dans la préservation du système financier, distirbuent des brevets de bonne conduite aux emprunteurs, imposent des plans d’assainissement et délivrent ou non un passeport pour renégocier. En cas de crise, certaines banques centrales interviennent pour fournir massivement de la liquidité pour éviter une crise de solvabilité des créanciers avec le 9 La grande transformation des monnaies renfort plus ou oins vérifié des grands trésors publics qui eux même le cas échéant achètent massivement des titres pour éviter les chutes de cours. 10