Antigone
Opposition entre la personnalité d’Antigone et celle de sa sœur. Paradoxale : Ismène est celle qui
respecte la loi de la cité, et l’ordre de celui qui gouverne, pourtant en respectant la loi elle apparait
comme lâche, tandis qu’Antigone revêt des caractères héroïques : en décidant d’outrepasser l’ordre
de Créon et la loi de la cité, elle cherche à ce que justice soit faite, et son action semble d’ailleurs plus
« juste » que celle de sa sœur, vertueuse, courageuse. Ce paradoxe est mis en évidence dans
l’oxymore « saintement criminelle ». Courage d’autant plus mis en exergue lorsqu’elle invite à sa
sœur de ne pas cacher son dessein « crie-le très haut au contraire ». Pour Ismène, Antigone est
atteinte de folie, ce qu’elle projette la mènera directement à la m port, et par ailleurs elle ne peut y
arriver seule, mais pour Antigone, en essayant de rendre justice à son frère, elle échappe à une mort
honteuse.
Le dragon est le symbole de Thèbes et l’aigle celui d’Argos. Légende selon laquelle Thèbes aurait été
fondée par Cadmos sous les conseils d’Apollon. Après avoir tué le dragon qui montait la garde,
Cadmos avec des guerriers surgissant de la guerre, construit la cité.
Arès=Mars=Dieu de la guerre, protecteur de Thèbes
Etéocle et Polynice se sont entretués « au trépas qui les a frappés ensemble », auteurs et victimes à
la fois d’un fratricide sacrilège
Créon a convoqué les habitants de Thèbes
Est-il possible cependant de bien connaitre l’âme, les sentiments, les principes d’un homme
quelconque, s’il ne s’est pas montré encore dans l’exercice du pouvoir, gouvernant et dictant des
lois ? Créon condamne deux types d’homme : celui qui aime une personne plus que son pays et celui
demeure bouche close par crainte de qui que ce soit.
Etéocle a refusé de céder le trône à son frère (une alternance avait été convenue), obligeant son
frère Polynice à s’exiler puis à revenir à la tête d’une armée d’alliés argiens pour défendre son trône.
Dans son discours il fait apparaitre Etéocle comme un héros, il a le droit aux rites vs Polynice, traitre
et ennemi de Thèbes, son cadavre sera laissé sans sépulture. Il condamne qui cherche à enterrer
Polynice à la mort.
Un garde rapporte à Créon que les gardes ont trouvé Polynice enterré selon les rites traditionnels
(terre répandue sur le corps).
Lorsque le corps demande si cet enterrement ne serait finalement pas voulu par les dieux, on peut y
voir un premier signe d’opposition avec Créon ? Ce qui provoque la colère de Créon.
Insolence également du garde envers Créon (« Mais te sens tu blessé à l’oreille ou au cœur ? »)
Créon menace de pendre les gardes s’ils ne lui amènent pas le coupable.
Le chœur fait l’éloge de l’homme, seule contre la mort il ne peut échapper. Ambivalence de l’homme
qui peut choisir entre le bien et le mal (respecter la justice des dieux et de sa ville/se laisser
contaminer par le crime).
Le Coryphée décrit Antigone « malheureuse enfant du malheureux Œdipe, rebelle, crise de folie ».
Antigone ne nie pas son meurtre, et affirme avoir connaissance de la défense proclamé par Créon
(elle ne cherche pas de prétexte, ne ment pas, ne cherche pas à se déresponsabiliser de son acte)
Antigone se justifie : selon elle l’ordre proclamé par Créon ne relève en rien de la Justice fixée par les
dieux. Pour elle, en outrepassant l’ordre de Créon, elle agit conformément aux lois non écrites,
inébranlables des dieux. Elle n’a pas peur de la mort « lorsqu’on vit comme moi, au milieu des
malheurs sans nombre, comment ne pas trouver de profit à mourir, subir la mort n’est pas une
souffrance », laisser son frère sans sépulture en est une.
Créon est prêt à tuer les filles de sa sœur, et s’oppose aux dieux : il ne respecte pas l’autel de Zeus
qui protège famille et serviteurs.
Antigone affirme que les Cadméens admire son action, mais par crainte de Créon, qui apparait
comme un tyran, n’exprime pas leur point de vue.
Retournement : Ismène qui condamnait l’acte de sa sœur souhaite désormais mourir avec elle « pour
traverser cette épreuve », et se dit coupable devant Créon. Mais Antigone refuse et accuse sa sœur
d’être hypocrite, elle seule a accomplit un acte héroïque, la laisser se présenter comme coupable
serait la rendre complice d’un acte héroïque, alors qu’elle a fait preuve de lâcheté en refusant d’aider
sa sœur. Ici la mort apparait comme « la preuve d’un héroïsme ».
Le chœur témoigne de la fatalité qui touche la famille d’Œdipe. « Quand les dieux ont une fois
ébranlé une maison, il n’est point de désastre qui n’y vienne frapper les générations tour à tour ». La
fatalité ne laisse aucune génération en être libérée.
Le Chœur affirme la supériorité de Zeus, notamment sur n’importe quel mortel. Selon lui, Créon est
lui aussi fou, frappé d’orgueil, de démesure.
Créon fait à son fils l’éloge de la discipline, il ne veut tolérer le désordre même (ou surtout) dans sa
maison. La désobéissance, l’absence de loi, de chef et de respect envers ces lois et ce chef conduit à
l’anarchie. Le Coryphée approuve.
« Vois au bord des torrents comme l’art qui sait plier conserve bien sa ramure, tandis que celui qui
s’obstine à résister périt arraché avec ses racines » (Esope, Le chêne et le roseau). Hémon invite son
père à revenir sur sa décision et le met au courant d’une rumeur selon laquelle les Thébains
approuveraient le dessein d’Antigone.
Affrontement entre Hémon (symbole de sagesse) et Créon (tyran) symbolise l’affrontement entre la
démocratie et la tyrannie.
Créon décide de ne pas condamner Ismène et choisi l’abandon dans un souterrain à l’écart des
hommes comme punition pour Antigone (pour éviter la souillure).
Le Chœur souligne les fatales conséquences de l’Amour (topos) Il a provoqué une querelle entre
un père et un fils en proie au désir de l’Amour.
Comparaison entre la situation d’Antigone et l’histoire tragique de Niobé, symbole du malheur
absolu. Elle a défié les dieux qui ont tué ses enfants et l’ont changé en rocher, le Sipyle de la Lydie,
dont Tantale était le roi. (fils de Zeus et d’une nymphe, volé de l’ambroisie et du nectar à un banquet
divin). Niobé s’était vanté de sa fécondité et de la beauté de ses enfants, se moqua de Léto
(maitresse de Zeus) qui n’avait donné le jour qu’à Artémis et Apollon. Antigone et le chœur rappelle
la fatalité qui s’abat sur les Labdacides. On remarque que comme son père, le mariage de Polynice
est source de fatalité (il s’était marié avec la fille du roi d’Argos).
Principe auquel Antigone dit obéir : elle n’aurait pas forcément entreprise le même dessein pour un
mari mort (possibilité d’en épouser un autre), mais son père et sa mère étant au tombeau elle
n’aurait pu avoir un autre frère.
Tirésias : devin aveugle de Thèbes, il aurait perdu la vue après avoir surpris Athéna dans le plus
simple appareil. Celle-ci lui aurait ensuite pour compenser sa cécité accordé le don de lire les signes
permettant de dire l’avenir.
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