Séance 6
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SEANCE 6 : LE CHÔMAGE
I) Une question d’actualité en France depuis plus de 30 ans.
Elle a commencé à se poser à partir de 1968. Puis le taux de chômage a fortement augmenté à la
suite des chocs pétroliers des années 70.
Depuis les années 80, le nombre de chômeurs en France était de environ 2,8 millions.
Selon le BIT (Bureau International du Travail) mesure le chômage pour tous les pays (ce qui permet
de faire des comparaison internationales).
Il définit un chômeur comme une personne en âge de travailler (15 ans et plus) et présentant les 3
conditions suivantes :
- être sans emploi (jamais travaillé),
- être disponible (emploi dans les 15 jours),
- recherche activement un emploi ou en avoir trouver un qui commence ultérieurement.
A la fin des années 60, le marché du travail commence à se rigidifier.
Au milieu des années 80, le chômage correspond à environ 2,6 millions de chômeurs, par la suite il
n’a cessé d’augmenter pour finir par plafonner à 3 millions de chômeurs.
En France, les femmes et les jeunes sont les plus touchés par le chômage.
Plus de la moitié des demandeurs d’emploi sont exclus du chiffre officiel du chômage.
En septembre 2006, au sens du BIT, le nombre de chômeurs est de 2 172 000 alors que selon
l’ANPE, il y a 4 450 000 chômeurs.
La moitié des personnes inscrites à l’ANPE ne sont pas comptabilisées dans les statistiques
officielles, ces personnes sont appelées des « chômeurs invisibles ».
Au fil du temps, l’écart entre l’officiel et l’officieux devient de plu en plus large.
En France : 4,5 millions de personnes ont de très gros problèmes (=> exclues du BIT).
- Chômeurs des DOM : 220 000.
- Demandeurs d’emploi temporaire et partiel (maladie, stage, formation) : 817 000.
- Dispensés de recherche d’emploi (+ de 55ans dans certains domaine) : 412 000.
- Chômeurs en activité réduite (- 72H par mois) : 452 000.
- Demandeurs d’emploi non immédiatement disponible : 321 000.
- Soit un total de 2 276 000 chômeurs exclus du BIT. Mais cela reste une vision encore
trop large du chômage.
Taux de chômage en 2005 : 9,5% en France.
8,7 % dans l’Union Européenne à 25.
En Allemagne et en Espagne, le taux du chômage a fortement baissé.
II) Les différentes formes de chômage.
Le chômage Keynésien (chômage conjoncturel) :
Selon Keynes, le système de prix ne s’ajuste pas instantanément à l’évolution de la demande
globale de biens et services.
Si la demande globale baisse, les producteurs ont des difficultés à vendre (surproduction). Ils vont
donc licencier et apparaît alors un chômage conjoncturel.
La demande globale est déprimée.
Le chômage rend les ménages plus pauvres, ils consomment moins et les entreprises vendent moins.
Les entreprises licencient …
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Le chômage classique :
Il est dû aux rigidités qui pèsent sur les coûts de production donc le chômage apparaît.
L’accent est mis particulièrement sur les coûts salariaux.
Ex : un salaire minimum trop élevé peut provoquer un chômage classique.
SMIC > salaire d’équilibre, la différence entre la demande et l’offre donne le chômage involontaire.
SMIC <= salaire d’équilibre, rien ne change.
Le chômage structurel :
Il dépend des évolutions techniques qui modifient l’offre et la demande de travail (changements du
monde de travail, différence entre outsiders et insiders).
Sur certains marchés, il y a une demande excédentaire de travail. Sur d’autres, souvent ceux
utilisant des nouvelles technologies, il y a un déficit de l’offre de travail (car beaucoup de
demande). Si en plus, il y a rigidité à la hausse comme à la baisse des salaires alors la situation de
chômage structurel perdure.
III) Les théories économiques du chômage.
Alban William Philips (1958) a montré l’existence d’une forte corrélation statistique entre le taux
d’inflation et le taux annuel de chômage au Royaume Uni entre 1861 et 1957.
La représentation graphique de cette relation inverse est connue sous le nom de courbe de Phillips.
Cette courbe a été contestée car on ne retrouve pas vraiment la relation entre l’inflation et le
chômage.
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Les économistes de la nouvelle école classique pensent que cette courbe est verticale.
A long terme, il n’y a pas de corrélation entre les 2 taux.
IV) Le lien entre progrès technologique et emploi.
Est-ce que la machine tue l’emploi ?
A l’époque de la Révolution Industrielle, le progrès technologique, largement assimilé au
phénomène de mécanisation, était envisagé comme destructeur des emplois ouvriers.
En Angleterre, « le luddisme » (1811-1812) était un mouvement de protestation qui considérait les
machines comme destructrices d’emploi (légende du Ned Ludd). Mouvements ouvriers assez
violents car direct destruction des machines de l’entreprise pour ne pas être remplacé.
Ce mouvement perdure encore aujourd’hui (ex : José Bové avec la destruction des Mcdo) à travers
par exemple l’alter mondialisme.
Au cours de la grande dépression américaine des années 30, il existait un fort « mouvement
technocrate ». Ce mouvement considérait que le chômage était dû au progrès technique.
A chaque fois que le taux de chômage est élevé, on dit que c’est un chômage technologique.
Ex : les 35H est une mesure politique économique qui sous entend qu’en raison du progrès
technique, il n’y a pas assez de travail pour tout le monde. Avec les 35H plus de personnes pourront
travailler. Donc le progrès technique permet de partager le travail.
Est-ce que la thèse du chômage technologique est-elle fondée ?
NON, la machine n’est pas l’ennemi de l’emploi. Il n’y a pas de corrélation positive entre
chômage et productivité.
Ex : USA et Japon compte parmi les pays à forte productivité mais le chômage est très bas.
En France, corrélation négative, la productivité augmente et les emplois aussi.
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La thèse du chômage technologique considère que le progrès technique permet de produire autant
avec moins de travailleurs.
Si le travail varie, de combien varie le PIB.
Pml = ΔY / ΔL
En France, l’amélioration de la productivité du travail, on produit plus avec le même nombre de
personnes et on ne produit pas autant avec moins de personnes.
En réalité, à long terme le progrès technique permet de produire davantage avec le même nombre de
travailleurs et donc cause la croissance. Le progrès technique crée la croissance et non le chômage.
La notion d’horizon temporel est importante. Combien de temps dure l’ajustement entre le progrès
technique et l’augmentation du volume de production ?
Au progrès technique est associé un processus de destruction créatrice qui prend du temps. A court
terme, il y a destruction des emplois (ancienne capacité productive à détruire). Mais nouvelle
capacité productive à long terme est favorable.
Les travailleurs qui perdent leur emploi à la suite de progrès technique bénéficient en tant que
consommateur s de nouveaux produits mais en tant que producteurs, ils peuvent avoir des
qualifications mal adaptées au nouvel état de la technologie et subir une période de chômage
prolongée.
En réalité, le progrès technique provoque surtout une baisse du salaire des travailleurs les moins
qualifiés.
Ainsi le progrès technologique ne cause pas le chômage si les travailleurs ont la possibilité de
conserver tout au long de leur vie professionnelle un niveau acceptable de capital humain.
Lorsque le progrès technologique se fait plus intense, engendrant une plus forte destruction
créatrice, une faible flexibilité des marchés aura des effets plus néfastes sur l’emploi que lorsque le
changement technologique est plus lent.
Aujourd’hui, la France souffre à la fois du chômage classique (marché du travail trop rigide) et d’un
chômage structurel (fort déficit technologique). Elle ne souffre pas ou peu de chômage keynésien.
On retrouve à ce niveau tous les débats sur l’organisation de marché du travail, c’est-à-dire sur la
nature des contrats de travail, sur les salaires minimum, sur les modalités d’embauche et de
licenciement. La France reste une société trop rigide sur la question du travail.
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