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Mon parcours m’a mené au centre de plusieurs disciplines.
Cette position intermédiaire a beaucoup de désavantages et je me
sens souvent écartelé. Elle a néanmoins l’avantage pédagogique de
comprendre plusieurs écoles de pensée, de trouver une compré-
hension transversale et une explication favorisant la transmission.
J’ai ainsi découvert qu’une démarche n’empêche pas l’autre. Elles
sont complémentaires mais ne se reconnaissent pas, souvent à
cause d’un problème de vocabulaire, d’un manque de précision
du cadre d’action, des indications et contre-indications.
En médecine douce manuelle, il existe plusieurs façons d’aider
les tissus organiques d’un patient à se rééquilibrer. D’où viennent
ces pratiques ? Il y a toujours eu des rebouteux, des guérisseurs
et des magnétiseurs dans nos campagnes. Bien souvent et de ma
propre expérience, ce sont des personnes qui ont appris par leurs
parents à « soulager le mal ». Ils n’en font pas leur métier, ne
promettent pas de résultat et n’en retirent pas ou peu de bénéce
pécuniaire. Le rebouteux masse et mobilise pour « décoincer » les
tissus. Quand le problème est purement mécanique, il a de très
beaux résultats. Le magnétiseur dit travailler sur le magnétisme,
sur la sphère énergétique. D’après mon expérience, il a de bons
résultats sur la sphère émotionnelle. Un intermédiaire existe. Il
travaille la main délicatement posée, bouge très peu ou pas du
tout. Il se concentre de longues minutes, restant présent aux tissus
du patient. Il travaille à la fois sur les tissus et la sphère énergétique
et ses résultats sont autant mécaniques qu’émotionnels. Nous
avons là une approche plus globale qui est appelée imposition des
mains dans nos campagnes. Le terme de toucher thérapeutique
est une autre façon de le nommer, plus contemporaine.
À mon sens, l’ostéopathie a placé la palpation au rang de
science. Si le rebouteux guérisseur pratique sans réel fondement,
l’ostéopathe et le thérapeute manuel ont codié et classié les tests
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