HIGHLIGHTS 2015 30
Pneumologie
Valves et spirales implantées par
endoscopie en cas d’emphysème
pulmonaire avancé
Thomas Geiser, Sebastian Ott
Universitätsklinik für Pneumologie, Inselspital, Bern
Introduction
La broncho-pneumopathie chronique obstructive
(BPCO) est une maladie présentant une morbidité et
une mortalité élevées. Selon l’OMS, la BPCO s’élèvera au
rang de troisième cause de décès au cours des prochaines
années. La maladie est traitée en première ligne par
des médicaments; l’arrêt du tabagisme et la réhabilita-
tion pulmonaire représentent en outre d’autres points
d’intervention thérapeutiques essentiels. Malgré ces
eorts, les patients présentant un emphysème
avancé restent souvent symptomatiques, ce qui
signie qu’ils sourent d’une dyspnée qui entrave
considérablement leur quotidien.
Outre l’obstruction des voies respiratoires et la per-
turbation des échanges gazeux, l’hyperination,
principalement en cas d’eorts (hyperination dy-
namique), est considérée comme responsable de la dys-
pnée. Sur le plan de la fonction pulmonaire, l’hyperin-
ation se manifeste par une augmentation du volume
résiduelet, sur le plan radiologique, par un diaphragme
aplati et bas. La résection chirurgicale de certaines par-
ties du poumon qui ne contribuent plus de manière
essentielle aux échanges gazeux permet d’atténuer
l’hyperination et ainsi la dyspnée.
Au cours des dernières années, des procédés endosco-
piques (réduction endoscopique du volume pulmonaire,
ELVR) ont été développés avec pour objectif d’atteindre
des résultats cliniques et fonctionnels comparables,
sans que le patient sourant de dicultés respiratoires
ne doive se soumettre à une intervention chirurgicale.
Au premier plan se trouvent d’une part les valves endo-
bronchiques et d’autre part les spirales, qui peuvent
être posées au niveau du parenchyme pulmonaire em-
physémateux. Ces dernières années, de plus en plus
d’expériences avec ces deux procédés ont été recueil-
lies chez des patients atteints d’emphysème avancé.
Plusieurs études prouvent leur ecacité avec un risque
de complications acceptable, à condition que les patients
aient été sélectionnés avec soin et selon des critères
bien dénis.
Un ux d’air unidirectionnel
grâce aux valves
De par leur construction, les valves endobronchiques
ou intrabronchiques entraînent un ux d’air unidirec-
tionnel à travers la bronche, c’est-à-dire que la valve
permet l’expiration mais pas l’inspiration de l’air dans
les zones correspondantes du poumon. Cela favorise
ainsi la formation d’une atélectasie, qui contribue au
nal à diminuer l’hyperination et donc à améliorer la
dyspnée. Cette méthode requiert toutefois l’absence
d’une ventilation collatérale interlobaire, car sinon, au-
cun collapsus des parties traitées du poumon ne peut
être attendu. Par conséquent, il convient, avant l’inter-
vention, de contrôler par tomodensitométrie l’intégrité
des ssures interlobaires et d’exclure une ventilation
collatérale interlobaire au moyen d’une mesure endo-
bronchique directe.
Compression du tissu pulmonaire
à l’aide de spirales
Les spirales sont des ls en nitinol de diérentes lon-
gueurs, qui sont mis en place à l’état étiré via un bron-
choscope et prennent une forme prédénie en spirale
après l’implantation (g. ). Cela permet de resserrer
letissu pulmonaire emphysémateux. Il est supposé
qu’outre une réduction de l’hyperination, l’augmen-
tation de la force de rappel élastique, qui permet de
maintenir les voies respiratoires ouvertes, est égale-
ment responsable de l’amélioration de la dyspnée. Alors
que les valves peuvent généralement être retirées en
cas de complications, l’implantation de spirales est
enprincipe irréversible.
Thomas Geiser
Au cours des dernières années, des procédés
endoscopiques ont été développés avec pour
objectif d’atteindre des résultats cliniques et
fonctionnels comparables, sans que le patient
ne doive se soumettre à une opération
SWISS MEDICAL FORUM – FORUM MÉDICAL SUISSE 2016;16(1):30–32