Fiche de révision Investissement : Valeurs des activités corporelles

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Fiche de révision
Investissement : Valeurs des activités corporelles et incorporelles acquis par unité de
production pendant au moins 1an.
Mesure :
-
FBCF/PIB x100 = Taux d’intérêt
EBE/capital engagé x 100 = Taux de rentabilité
Investissement brut – investissement = investissement net
Définitions :
PT : Ensemble des innovations qui entrainent une transformation ou un
bouleversement des moyens et méthodes de production, de l’organisation du T, des
produits et des marchés, des structures de l’économie.
Autofinancement : Financement de l’investissement d’un agent économique grâce à
son épargne pendant la période considéré. L’autofinancement des entreprises
consiste en l’affectation des profits au financement de l’accumulation du capital.
Croissance : Augmentation soutenue et durable d’un indicateur, pour la nation le PIB
en volume.
Demande globale : Consommation finale + investissements + exportations +
variations de stocks.
Taux d’intérêt : Rémunération du capital prêté, versé par l’emprunteur au prêteur, il
est fixé lors de la conclusion du contrat comme un pourcentage de capital prêté.
Rentabilité : Rapport entre un revenu et le capital engagé pour l’obtenir.
I = Investissements de capacité et de remplacement
II = Innovations et cycles économiques :
III = Changements sociaux
IV = Investissement et croissance : le rôle de la demande
V = Le rôle des taux d’intérêts
VI = Multiplicateur et Accélérateur
VII = Investissement et rentabilité
I 1) Les investissements de capacité et de productivité
L'investissement de capacité correspond à l'ensemble des dépenses dont l'objectif est
d'accroître durablement les capacités de production ; on le distingue de l'investissement
de productivité qui a pour objectif d'abaisser les coûts unitaires en améliorant la
productivité des hommes comme des machines.
Cette distinction s'avère en réalité contestable ; en effet de nombreux investissements
combinent les deux caractéristiques (capacités supplémentaires et gains de productivité). Par
exemple, un nouvel ordinateur est à la fois plus puissant et plus fiable que celui qu'il
remplace. Le dernier type d'investissement est l'investissement de remplacement qui assure le
remplacement des biens de production au fur et à mesure de leur usure.
2) L'investissement de remplacement
Un investissement n'aboutit pas forcément à une augmentation du potentiel productif ; ainsi,
l'investissement de remplacement correspond à la notion économique d'amortissement.
L'amortissement désigne l'opération comptable qui permet à l'entreprise de financer le
renouvellement des équipements et des biens de production ; il s'agit en fait pour
l'entreprise de conserver chaque année les sommes qui permettront, au terme de la durée de
vie des biens d'équipement de réunir la somme nécessaire à l'achat d'un matériel identique.
C'est l'amortissement qui distingue l'investissement net de l'investissement brut :
investissement net = investissement brut – amortissement
*L'investissement incorporel correspond à l'effort d'innovation avec l'achat de brevets ou de
licences, aux dépenses de formation des salariés, aux dépenses en publicité, marketing, logiciels. Il
s'agit dans tous les cas de dépenses dont l'objectif est l'accroissement de la production mais qui ne
se concrétisent pas par une augmentation des biens matériels de l'entreprise.
L'investissement en capital humain est une forme d'investissement immatériel, il correspond à
l'amélioration des connaissances, de la formation et débouche sur un accroissement de la
productivité du travail.
II Innovations et cycles économiques :
1. Les cycles longs
Selon la théorie des cycles, l'économie subit des fluctuations ayant une certaine régularité. Un
cycle est composé d'une phase d'expansion et d'une phase de récession.
Juglar a mis en évidence l'existence de cycles courts d'une dizaine d'années environ. Quant à
Kondratieff, il a dégagé des cycles longs, qui ont servi de base à l'analyse de Schumpeter dans
Le Cycle des affaires publié en 1939.
Pour Schumpeter, ces cycles d'une durée de 50 ans s'expliquent par le progrès technique.
Les phases d'expansion correspondent à l'apparition de grappes d'innovations. La mise en
œuvre des innovations explique l'augmentation des investissements, l'apparition de nouveaux
biens de consommation sur le marché, la création d'emplois, autant de facteurs qui contribuent
à la mise en place d'un cercle vertueux.
Les phases de dépression s'expliqueraient à la fois par un surinvestissement et un
ralentissement du progrès technique.
La mise en œuvre des innovations est dans un premier temps le fait des entrepreneurs les plus
dynamiques qui réalisent des profits importants. De nombreux imitateurs attirés par le haut
niveau des profits vont investir dans les domaines en expansion. L'offre devient surabondante,
la concurrence est rude, le profit diminue et certains entrepreneurs sont dans l'incapacité de
rembourser leurs emprunts. Les faillites apparaissent, prélude à la récession. Il convient alors
d'assainir l'économie et d'attendre une nouvelle vague d'innovations pour réamorcer la
croissance.
2. Innovations et croissance
Les phases d'expansion se caractérisent par l'apparition d'innovations majeures et de nouveaux
produits (des pôles d'entraînement de l'économie) qui dynamisent la production et l'emploi :
• 1850-1873
Innovation majeure : l'utilisation de la vapeur comme source d'énergie.
Pôle d'entraînement : développement du chemin de fer.
• 1896-1920
Innovation majeure : l'utilisation de l'électricité comme source d'énergie.
Pôle d'entraînement : mise en place des infrastructures électriques.
• 1945-1975
Innovation majeure : l'utilisation du pétrole comme source d'énergie.
Pôle d'entraînement : automobile, électroménager...
3. Nouvelle économie et cycle
La nouvelle économie serait-elle à l'origine d'un nouveau cycle économique ?
Il est incontestable que des innovations majeures sont apparues récemment, donnant naissance
à de nouveaux produits dans le domaine de l'informatique, de la téléphonie, des services sur
Internet...
C'est la raison pour laquelle le développement des « nouvelles technologies » est parfois
comparé au développement de la société de consommation dans les années 1960.
Néanmoins, le parallèle doit être relativisé pour deux raisons :
• le rythme de diffusion des nouveaux produits (mobiles par exemple) est très rapide alors
qu'il était beaucoup plus lent pour des biens comme l'automobile (plusieurs décennies) ;
• le secteur des nouvelles technologies pourrait donc connaître rapidement une phase de
saturation de la demande. Or, le seul renouvellement des biens ne permettrait pas au secteur
de connaître un rythme de croissance très élevé.
L'essentiel
L'innovation est incontestablement une des causes des phases d'expansion des cycles longs.
Aujourd'hui, les nouvelles technologies sont un moteur puissant de la reprise économique,
mais leur effet risque d'être de plus courte durée que les biens classiques.
III) Changements sociaux
Défini comme l’ensemble des modifications qui affectent les procédés de production et la
nature des biens, le progrès technique permet :
- soit de produire plus (exemple : nouveaux outils),
- soit d’améliorer l’efficacité dans l’utilisation des matières premières et d’énergie (passage
du bois à la houille, puis au pétrole, à l’électricité...),
- soit de produire des biens nouveaux.
Autant dire que le progrès technique va influer sur les structures des sociétés provoquant des
mutations durables et donc le changement social.
1. Les conséquences du progrès technique sur les niveaux et les modes de vie
On peut répertorier quatre utilisations possibles des gains de productivité à l’échelle de
l’entreprise.
a. Des gains de productivité qui améliorent le pouvoir d’achat
On peut profiter de l’amélioration de la productivité pour baisser les prix : en effet, le coût
à l’unité produite (le coût unitaire) diminue puisque, sans dépenser plus de travail, on
fabrique plus. L’entreprise attend de cette baisse des prix une augmentation de la demande qui
lui est adressée, donc une augmentation de sa production. Au niveau macro-économique,
la baisse des prix engendre une hausse du pouvoir d’achat qui permet d’augmenter la
demande et cela, pas seulement dans la branche qui a baissé ses prix. Cette baisse des prix va
donc engendrer des effets favorables à la croissance économique et au développement à
travers le niveau de vie (mesuré par le PIB / habitant).
Si l’entreprise profite seule des gains de productivité, elle peut choisir d’augmenter les
profits. Quel effet a cette augmentation sur la croissance ? Les profits sont destinés à être
distribués aux actionnaires, mais ceux-ci peuvent décider d’en laisser une partie, plus ou
moins grande, dans l’entreprise pour financer au moindre coût les investissements futurs. Si
les profits sont distribués, ils constituent des revenus pour ceux qui les encaissent et
augmentent donc leur pouvoir d’achat. Il peut donc en résulter une augmentation de la
demande. S’ils sont conservés dans l’entreprise et financent de l’investissement
supplémentaire, ils sont évidemment favorables à la croissance.
L’entreprise peut choisir d’augmenter les salaires : puisque les travailleurs produisent plus
dans le même temps, on peut envisager de les rémunérer davantage sans que cela ne change
rien au prix de vente, ni au profit. Dans ce cas, on aura une augmentation des revenus dont on
peut attendre une augmentation de la demande, ce qui va inciter les entreprises à produire
davantage, et la croissance s’accélère.
b. Le progrès technique améliore le bien-être
Puisque les travailleurs sont plus productifs, on peut choisir de produire autant en faisant
travailler les salariés moins longtemps. Si, en 35 heures, les travailleurs arrivaient à fabriquer
autant qu’en 39 heures grâce aux gains de productivité, on pourrait très bien diminuer le
temps de travail sans diminuer les salaires. C’est d’ailleurs grâce aux gains de productivité
que le temps de travail a pu beaucoup diminué en France à partir des années 1960, alors
même que les salaires continuaient à augmenter. Cette diminution du temps de travail
n’engendre pas directement de croissance économique. En revanche, elle modifie les genres
de vie et améliore sans doute le bien-être général : elle a donc un effet positif sur
le développement plus que sur la croissance.
Au-delà de l’utilisation des gains de productivité, le progrès technique se traduit aussi par des
innovations nombreuses qui pénètrent souvent la vie quotidienne des individus. Ainsi, la
croissance des Trente glorieuses a été profondément marquée par l’entrée du progrès
technique dans les foyers ; les réfrigérateurs, lave-linge, micro-ondes ont profondément
modifié les modes de vie des individus et notamment la place des femmes dans la société.
Le progrès technique transforme aussi, à plus long terme, les structures mêmes de la
production et donne son rythme au processus de croissance.
2. Les conséquences du progrès technique sur les structures économiques et sociales
a. Les effets du progrès technique sur le volume des emplois
La machine ne remplace-t-elle pas l’homme? Certes ! C’est même à cela qu’elle est destinée.
Mais le progrès technique n’est pas forcément à l’origine du chômage. Depuis les débuts de
l’industrialisation, le nombre d’emplois n’a d’ailleurs cessé d’augmenter. Cependant, ce n’est
pas parce que les créations d’emploi l’ont généralement emporté sur les destructions qu’il en
sera toujours ainsi. Au total, les effets du progrès technique sur le volume global de l’emploi
sont certainement positifs sur le long terme.
A plus court terme, les effets peuvent être contrastés : certains emplois sont supprimés,
d’autres créés, mais la balance entre les deux est difficile à faire et dépend surtout de la
comparaison entre le rythme de croissance de la productivité et celle de la demande.
b. Les effets du progrès technique sur la structure des emplois
On sait que le progrès technique ne se fait pas dans tous les secteurs au même rythme. Avec
des gains de productivité forts, le secteur primaire s’est ainsi retrouvé rapidement avec trop
de bras ; cette main-d’œuvre devenue excédentaire est alors venue gonfler les rangs des
salariés de l’industrie jusqu’à ce que les gains de productivité finissent par ralentir. C’est alors
le tertiaire qui est devenu le gros pourvoyeur d’emplois. Telle fut la thèse de l’économiste et
démographe Alfred Sauvy.
A. Sauvy a parlé de « déversement » pour désigner ce phénomène de gonflement du
tertiaire qui créait des emplois compensant ceux qui étaient supprimés ailleurs. Ainsi, la
santé, l’éducation, les loisirs ont massivement créé des emplois. Aujourd’hui, les choses sont
moins simples, tout d’abord parce que le progrès technique concerne maintenant beaucoup
plus les services qu’avant ; de même, la productivité a beaucoup augmenté dans les services
reposant sur la production d’informations et la communication, comme les banques ou les
assurances, ceci grâce à l’informatique. Les créations d’emplois dans ces secteurs se sont
beaucoup ralenties, voire se sont arrêtées.
D’autre part, depuis les années 1980, les revenus ont relativement peu augmenté et donc la
demande de services, toujours en croissance, augmente moins qu’avant. Les services, bien
que créant globalement des emplois ne peuvent plus absorber tous les emplois supprimés
ailleurs. Aujourd’hui, en France, le secteur tertiaire augmente environ 70 % de la population
active.
L’essentiel
Le progrès technique marque donc profondément les structures de la société ; il va en effet
toucher deux axes centraux de l’activité économique, la consommation et la production. La
structure de la consommation se trouve ainsi bouleversée avec le boom spectaculaire des taux
d’équipement des ménages durant les Trente Glorieuses. C’est également la structure et le
volume des emplois qui vont être modifiés par le progrès technique.
IV) Investissement et croissance : le rôle de la demande
Selon une étude de J. Muet, l'anticipation de la demande par les entrepreneurs joue le rôle le
plus important dans la détermination de l'investissement.
En effet, c'est la demande qui conditionne le niveau de production et, par conséquent, la
profitabilité de l'investissement. Toutefois, la relation n'est pas univoque. L'investissement est
aussi un des éléments de la demande effective au même titre que la consommation finale et
les exportations.
1. L'effet dépressif d'une anticipation négative de la demande
En période de faible croissance, les entreprises adoptent une stratégie d'investissement
prudente. Elles se bornent à effectuer des investissements de remplacement, voire quelques
investissements de productivité pour faire face à la concurrence et maintenir leurs parts de
marché mais, en aucun cas, elles ne se lanceront dans des investissements ayant pour objectif
d'accroître leurs capacités de production.
Une anticipation négative de la demande a donc pour effets de comprimer l'investissement
et, partant, de réduire la demande de biens d'équipement. La baisse d'activité dans ce secteur
renforce le processus de récession. Nous sommes face à un cercle vicieux. Pour Keynes, seule
une relance de la demande impulsée par une politique volontariste des pouvoirs publics
permet de sortir de cette impasse.
La situation évoquée est celle que nous avons connue en France au début des années 1990,
époque caractérisée par une demande orientée à la baisse, une activité économique faible et
une chute du niveau d'investissement malgré des profits élevés.
2. La croissance de la demande stimule l'investissement
A l'inverse, la reprise des investissements constatée depuis 1998 est due au dynamisme de
la demande intérieure alimentée par une forte progression de la masse salariale imputable
aux créations d'emplois plus qu'à la progression du pouvoir d'achat des ménages. La demande
extérieure n'a pas été en reste puisque le commerce extérieur a globalement joué un rôle
positif sur la croissance.
La reprise de la demande s'est traduite par une forte augmentation des investissements de
capacité ce qui montre bien l'optimisme des chefs d'entreprise face à l'avenir.
L'essentiel
Il existe une corrélation indéniable entre évolution de la demande et évolution de
l'investissement.
V) Le rôle des taux d’interêts
1.Approche théorique
La logique économique veut qu'il y ait une relation étroite entre le niveau des taux
d'intérêt et l'activité économique.
Que ce soit pour les néoclassiques ou pour les keynésiens, une baisse des taux d'intérêt doit
favoriser l'investissement même si les points de vue des uns et des autres divergent sur les
moyens à mettre en œuvre pour y arriver.
On peut synthétiser les deux approches en disant que les entrepreneurs comparent le taux
d'intérêt à long terme à leurs anticipations de profit (le profit escompté ou le rendement
marginal du capital). La baisse du taux de profit augmente le nombre de projets rentables et
stimule donc l'activité économique.
A l'inverse, une hausse des taux d'intérêt va avoir un effet négatif puisque des taux élevés
réduisent la rentabilité des investissements.
D'autre part, les taux d'intérêt élevés incitent les agents économiques à détenir de la
monnaie, c'est-à-dire à épargner plutôt qu'à consommer. Là encore, keynésiens et
néoclassiques divergent sur les raisons qui incitent les agents à épargner. Keynes parle de
préférence pour la liquidité alors que les néoclassiques parlent de préférence pour le présent.
2. Taux d'intérêt et économie réelle
Dans la réalité, ce qui est fondamental pour un agent économique n'est pas le taux d'intérêt
nominal (celui qui est affiché par les institutions financières) mais le taux d'intérêt réel,
c'est-à-dire déduction faite de l'inflation. Or, les variations des taux d'intérêt réels ont des
effets de tout premier ordre sur le comportement des entreprises.
a. L'effet de levier
L'effet de levier joue dans les périodes de forte inflation. Dans ce cas, les agents qui sont
endettés voient la valeur de leur dette diminuer.
En effet, s'ils ont emprunté à un taux nominal de 8 % et que l'inflation atteint 10 %, le taux
d'intérêt réel sera négatif, ce qui revient à dire que leurs annuités de remboursement d'emprunt
sont de moins en moins lourdes. Cette situation incite à emprunter malgré des taux d'intérêt
nominaux élevés. C'est ce qui s'est passé en France entre 1970 et 1980.
b. L'effet boomerang
A l'inverse, en période de désinflation, les taux d'intérêt réels augmentent.
Imaginons qu'une entreprise ait emprunté des fonds à 7 % alors que le taux d'inflation était de
6 %. Elle raisonnait donc sur un taux d'intérêt réel de 1 %, ce qui lui assurait une profitabilité
correcte. Si l'inflation tombe à 1 %, le taux d'intérêt réel grimpe à 6 %, ce qui alourdit le poids
des remboursements d'emprunt et hypothèque la profitabilité. Cette situation n'est guère
propice à l'investissement.
On a connu cette situation au cours des années 1980. La conséquence a été une politique de
désendettement des entreprises et une baisse de l'investissement.
D'autre part, l'existence de taux d'intérêt réels élevés a orienté l'épargne des entreprises vers
les placements financiers rémunérateurs au détriment de l'activité productive et de
l'investissement.
L'essentiel
Le taux d'intérêt n'exerce qu'un effet secondaire sur l'investissement qui est essentiellement
fonction de la confiance en l'avenir et du niveau de rentabilité escompté.
VI) Multiplicateur et Accélérateur
1. Le principe du multiplicateur
Le multiplicateur est un des concepts essentiels de la théorie de Keynes. Il permet de
présenter, sous une forme dynamique, le rôle moteur de l'investissement dans le processus
de croissance.
a. La définition de Keynes
« Nous appellerons k le multiplicateur d'investissement. Il nous indique que lorsqu'un
accroissement de l'investissement global se produit, le revenu augmente d'un montant égal à k
fois l'accroissement de l'investissement » (Théorie générale de l'emploi, de l'intérêt et de la
monnaie, 1936).
b. Le mécanisme par l'exemple
Admettons qu'une entreprise décide de robotiser ses chaînes de production. Elle consacre
10 millions d'euros à cette opération. Cet investissement se matérialise par l'achat de biens
d'équipement (des robots) auprès d'autres entreprises. Afin d'honorer cette commande, les
entreprises fournisseurs embauchent du personnel. En outre, elles enregistrent une hausse de
leurs profits. Au bout du compte, l'investissement initial engendre une distribution de revenus
aux salariés, aux actionnaires, d'un montant de 10 millions d'euros.
Ce revenu supplémentaire est utilisé par les agents économiques pour leur consommation et
leur épargne. Les dépenses de consommation génèrent des revenus pour les commerçants,
leurs salariés et leurs fournisseurs. Ce processus va se poursuivre jusqu'à essoufflement de
l'effet. L'investissement initial est à l'origine d'une activité qui se propage par vagues
successives en stimulant l'activité économique.
2. L'accélérateur
Le principe de l'accélérateur met en évidence l'impact de la variation de la demande sur
l'investissement.
Nous pouvons envisager trois cas de figure :
• 1er cas : une hausse, même modérée, de la croissance (mesurée par l'augmentation de la
demande finale) entraîne une croissance plus que proportionnelle de l'investissement. Cela
signifie que le taux de croissance de l'investissement est supérieur au taux de croissance de la
demande ;
• 2e cas : un simple ralentissement du rythme de la croissance provoque une baisse de
l'investissement ;
• 3e cas : une diminution de la demande finale entraîne mécaniquement un très fort recul de
l'investissement. Dans ce cas de figure, non seulement les entreprises n'investissent plus, mais
elles ne vont pas remplacer le capital devenu hors d'usage.
Par conséquent, on peut conclure que le secteur des biens d'équipement est extrêmement
sensible à la conjoncture économique.
L'essentiel
Le multiplicateur traduit le fait qu'un investissement de départ entraîne un accroissement
important du revenu national grâce à l'augmentation de la consommation et de
l'investissement qui en résulte. L'investissement est donc le déterminant fondamental de la
croissance.
L'accélérateur exprime le fait que l'investissement est très sensible à la conjoncture
économique.
VII) Investissement et rentabilité
Si l'on demande aux entrepreneurs quel est le facteur déterminant dans leur décision
d'investir, ils répondront de façon unanime que c'est le profit escompté ou, autrement dit, la
rentabilité.
1. La rentabilité économique
Un investissement n'est réalisé que s'il génère un excédent brut d'exploitation (l'EBE ou le
profit). Le ratio : EBE/capital investi, mesure la rentabilité économique de l'entreprise. Si
un taux égal à 5 % traduit une bonne rentabilité économique. L'opération se justifie.
2. La rentabilité financière ou profitabilité
Néanmoins, un tel calcul n'est pas suffisant pour apprécier la rentabilité réelle d'un
investissement. En effet, si l'entreprise emprunte, les frais financiers (le coût de l'emprunt)
qu'elle aura à supporter pèsent sur l'EBE. C'est la raison pour laquelle il convient de mesurer
sa rentabilité financière qui prend en compte l'impact du remboursement des frais
financiers sur ses résultats. La rentabilité financière est donc conditionnée par le niveau des
taux d'intérêt réels.
Ainsi, la rentabilité financière, que l'on nomme aussi profitabilité, peut se calculer de
deux manières :
• rentabilité financière = EBE - frais financiers ;
• rentabilité financière = taux de rentabilité économique - taux d'intérêt réel.
Des taux d'intérêt élevés ont pour conséquence d'accroître les frais financiers et donc de
décourager l'investissement. Ainsi, si la rentabilité économique d'une entreprise est de l'ordre
de 5 % mais que le financement de l'opération se fait sur la base d'un emprunt bancaire à un
taux réel de 6 %, la rentabilité financière est négative. L'opération n'est pas rentable.
3. Du taux d'intérêt nominal au taux d'intérêt réel
Le taux d'intérêt réel est égal au taux d'intérêt nominal duquel on retranche l'inflation.
C'est le taux d'intérêt réel qui détermine le coût d'une opération financière et non pas le taux
nominal (taux fixé par un organisme financier pour une opération de prêt ou de placement).
Illustrons cela par un exemple :
un ménage place en début d'année 1 524 euros (10 000 francs) sur un livret. Le taux d'intérêt
versé par l'organisme financier, le taux nominal, est de 3 %. Si durant l'année l'inflation est de
3 %, il est clair que les gains engendrés par les intérêts sont annulés par la hausse des prix. En
conséquence, le taux d'intérêt réel est nul.
L'essentiel
La rentabilité financière ou profitabilité est un déterminant fondamental de l'investissement.
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