2.4 MAT4081 Chapitre 2 - Formes quadratiques
M4081.02.Khi2.H12 2.4 1er février 2012
Proposition 2.4.1 Soit y ~ n(µ ; In), A et B deux matrices symétriques. Soit y’Ay et y’By
deux formes quadratiques de loi khi-deux (centrale ou non). Alors y’Ay et y’By sont
indépendantes si et seulement si AB = 0.
Démonstration
i) Supposons que y’Ay et y’By sont des khi-deux indépendantes. Alors A et B sont
idempotentes et y’Ay + y’By = y’(A+B)y est de loi khi-deux. Donc A + B est
idempotente : (A+B)2 = A2 + B2 + AB + BA = A + B A + B + AB + BA = A + B
AB + BA = 0 AB = -BA ABB = -BAB AB = -BAB, ce qui entraîne que
AB est symétrique. Donc AB = (AB)’ = B’A’ = BA. Alors AB + BA = 0 AB +
AB= 0 AB = 0. C’est ce qu’il fallait démontrer.
ii) Supposons que AB = 0. Puisque y’Ay et y’By sont de loi khi-deux, A et B sont
idempotentes. Donc il existe des matrices P et Q telles que A = PP’, B = QQ’, et P’P
et Q’Q sont des matrices identité. Alors y’Ay = y’PP’y = (P’y)’(P’y) est fonction de
P’y; et y’By = y’QQ’y = (Q’y)’(Q’y) est fonction de Q’y. Donc y’Ay et y’By sont
indépendantes si P’y et Q’y le sont. C’est ce que nous allons démontrer. Pour le
faire, il suffit de montrer que P’Q = 0. On a AB = 0 PP’QQ’ = 0 P’PP’QQ’Q =
0 IP’QI = 0 P’Q = 0. ■
Exemple 2.4.1 Soit y1, y2,…, yn, n variables aléatoires indépendantes de même moyenne μ et de même
variance σ2. Donc y ~(μ ; σ2I), où μ = μe. Alors (n-1)S2 =
et
sont
indépendantes. On a déjà montré à l’exemple 2.2.1 que
= y’Cy, où C = I-
et que y’Cy ~
. La statistique
s’écrit sous forme matricielle comme
=
. La matrice
est idempotente et donc
est de loi 2. Il suffit alors de
vérifier que
= 0, ce qui se fait sans difficulté. ■
Nous allons maintenant généraliser les deux théorèmes précédents : nous considérerons le cas où
la matrice de covariance est une matrice définie positive quelconque . Les résultats sont presque
identiques dans ce cas.
Proposition 2.4.2 Soit y ~n(µ ; ), A une matrice réelle symétrique de rang r. Alors
i) Si AA = A, alors y’Ay ~
() où r = r(A) et = µ’Aµ;
ii) Si y’Ay ~
(), alors AA = A, s = r(A) et = µ’Aµ.
Démonstration Puisque est définie positive, il existe une matrice symétrique non singulière
E telle que = E2. Alors y’Ay = y’E-1EAEE-1y = z’EAEz, où z = E-1y ~ (E-1µ ; I ).
Nous pouvons alors appliquer le théorème 3 à la forme quadratique z’EAEz. Dans la
partie (i) du théorème, la condition d’idempotence devient EAEEAE = EAE, ce qui,
étant donné que E est non singulière est équivalent à AEEA = A, c’est à dire AA = A.
Si cette condition est vérifiée, alors d’après le théorème 3, z’EAEz ~
() où r =
r(EAE) = r(A) grâce à la non singularité de E; et = (E-1µ)’EAE(E-1µ) = µ’Aµ.
Réciproquement, si z’EAEz ~
(), alors, par le théorème 3, EAEEAE = EAE
AEEA = A (par la non singularité de E), ce qui est équivalent à AA = A; s = r(EAE) =
r(A); et = (E-1µ)’EAE(E-1µ) = µ’Aµ. ■