fiche memo - Antoine Daigremont

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FICHE MEMO
LE TEXTE ARGUMENTATIF
(Nathalie Mazabras Lycée de l’Albanais Rumilly Haute Savoie)
I THESE ET ARGUMENTS
On appelle texte argumentatif un texte qui défend une position . L’argumentation repose
sur l’affirmation de cette position , qu’on appelle la thèse . Le défenseur de la thèse
tente de faire adhérer ses destinataires à son point de vue au moyen d’arguments.
II DEMONTRER ,CONVAINCRE , PERSUADER
Démontrer , c’est prouver la vérité d’une thèse , sans avoir besoin de faire adhérer le
destinataire .
Convaincre , c’est rallier les destinataires à une thèse en la faisant admettre par un
cheminement rationnel .
Si l’on prend d’abord en considération l’attente , les émotions des destinataires en usant
de procédés susceptibles de les toucher , on cherche plutôt à les persuader .
A ) Convaincre par la logique interne de la thèse
L’argumentation ne procède pas par la réfutation directe et ouverte de la thèse
adverse ; elle cherche à convaincre par sa propre cohérence . Elle s’appuie alors sur le
recours au raisonnement inductif ou déductif , à l’analogie ou à l’expérience .
Convaincre par le raisonnement inductif et le raisonnement déductif :
L’argumentation peut obéir à deux types de raisonnements qui assurent le passage du
général au particulier ou du particulier au général :
Le raisonnement inductif : on part de faits particuliers pour aboutir à une conclusion
générale , on remonte de l’exemple à la loi générale , de la conséquence à la cause .
Le raisonnement déductif : on part d’un énoncé général pour prouver un fait particulier
, on passe de la loi à l’exemple , de la cause à la conséquence . Une des formes de la
déduction est le syllogisme , qui part souvent du général pour conclure sur le particulier .
Les hommes sont mortels .
Or Socrate est un homme .
Donc Socrate est mortel .
Convaincre par l’analogie
L’analogie consiste à établir une thèse en rapprochant deux notions différentes pour
montrer qu’elles sont du même ordre . La fable ou le conte philosophique reposent sur
l’analogie : des personnages fictifs sont confrontés à une question d’ordre social , moral
ou métaphysique que les hommes se posent . Le lecteur fait le rapprochement entre
l’univers fictif présenté dans l’œuvre et le monde réel et reprend à son compte le
questionnement .
Convaincre par le recours à l’expérience
L’expérience fournit des exemples concrets , susceptibles de soutenir la thèse abstraite
qu’on défend .
B ) Convaincre en réfutant la thèse adverse
De façon explicite ou implicite , le texte argumentatif s’organise autour de deux thèses
, la thèse que le texte défend , et celle qu’il refute . Les marques du jugement ,
les adverbes, les adjectifs qualificatifs et les oppositions de mots de vocabulaire
permettent de différencier les thèses en présence .
La défense de la thèse prend diverses formes .
Le dialogue permet de confronter les deux thèses en présence , les arguments de celui
qui parle (l’énonciateur ) et les contre – arguments de l’adversaire .
Une autre attitude consiste à entrer dans le raisonnement de l’adversaire afin
d’invalider ses arguments : tel est le but de la réfutation . On peut aussi intégrer
dans le raisonnement un argument adverse pour mieux dépasser cet argument : c’est ce
qu’on nomme la concession .
L’énonciateur peut aussi chercher à montrer que la thèse adverse n’est pas défendable
en la dépréciant ou en la ridiculisant . On peut même s’en prendre directement à la
personne qui soutient la thèse adverse . C’est l’argument ad hominem qui entend
discréditer l’adversaire en s’attaquant à sa personne ( son aspect physique , son
caractère, ses origines sociales ou raciales , un fait de sa vie privée ).
Un même énonciateur peut enfin peser le poids respectif d’une position et de la position
opposée avant de se déterminer : c’est le propre de la délibération . Le genre souple de
l’essai , qui met à l’épreuve la réflexion , permet aussi de peser le pour et le contre .
C Convaincre ou persuader par la relation qu’on établit avec l’auditoire
Convaincre par l’usage de références partagées et reconnues
C’est ce qu’on nomme l’argument d’autorité , citation d’une parole issue d’une origine
incontestée dans un domaine particulier : la littérature , la philosophie , les sciences …
Persuader par l’appel à l’émotion ou à la sympathie
Celui qui parle cherche à emporter l’adhésion du destinataire en agissant sur sa
sensibilité . C’est pourquoi il l’interpelle en usant de l’apostrophe . Soit il établit une
connivence avec le destinataire par le biais de repères partagés , soit il peut susciter
l’émotion en usant d’un registre pathétique .
Les figures d’analogie ( comparaison , métaphore , allégorie ), les figures
d’amplification ( hyperbole , gradation ), les figures d’opposition ( antithèse , paradoxe
) et toutes les formes de répétition ( anaphore) sont au service de l’éloquence .
Persuader par le recours à l’implicite
On appelle l’implicite ce qui n’est pas exprimé dans le discours mais qui s’y trouve
suggéré : c’est un moyen d’établir un accord avec le destinataire et de lui signifier aussi
parfois autre chose que ce qu’on lui dit ouvertement .
On distingue , dans l’implicite , le sous – entendu et le présupposé .
Le sous – entendu n’est pas véritablement inscrit dans l’énoncé . << Il est huit heures >>
peut sous – entendre << Dépêchons – nous , il est tard >> ou << Nous pouvons prendre
notre temps >> . L’interprétation du sous –entendu dépend donc de la situation
d’énonciation .
En revanche , le présupposé est inscrit dans l’énoncé . C’est une information implicite
nécessaire à la compréhension de ce qui est dit . Dans l’énoncé << Pierre a cessé de
fumer >>, le verbe << cesser >> permet de déduire que Pierre fumait auparavant .
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